[NO-R][BG]Beyla Finndottir
Posted: 14 Sep 2009, 16:13
I - Premortem
Le prêtre de Hel s'inclina sur son fauteuil, silencieux mais néanmoins attentif. Une femme inerte était étendue sur le sol humide face à lui. Elle gémissait faiblement, ce qui gênait à peu près autant le prêtre que le bêlement des moutons ébranle le berger qui les mène à l'abattoir. La prisonnière avait les mains solidement attachées dans le dos, et elle était ficelée par un lien métallique aussi coupant qu'un rasoir qui lui lacérait la peau à chaque mouvement. Sa seule chance d'échapper à une souffrance atroce était de se tenir parfaitement immobile, et les plaies ensanglantées visibles à travers ses vêtements déchirés prouvaient qu'elle avait mis trop de temps à le comprendre. Déjà des gouttes de sang entachaient le sol de la salle de torture. Les deux gardes de l'autre côté de la pièce contemplaient d'un œil connaisseur ce jeu macabre...
Le prêtre se pencha légèrement en avant et commença à parler.
_ Beyla Finndottir, vous êtes accusée de vous être auto proclamée Elue d'Eir, et d'avoir détourné le peuple Midgardien de la vraie Déesse. Qu'avez vous à répondre pour vôtre défense ?
_ A l'age de douze cycles, j'étais volage et frivole, parvint elle à dire après une longue inspiration, et j'aimais flirter avec tout ceux dont je croisais la route. Mais mon père n'aimait pas ce genre de comportement, notamment par ce qu'il donnait mauvais exemple à mon petit frère... Alors il m'envoya à des lieues de mon village, étudier dans un temple d'Eir, dans l'espoir que j'acquisse la science des simples et des dieux, et que plusieurs pics enneigé me séparent des hommes de mon village.
Pendant huit cycles, j'appris tout ce dont il était possible sur le Panthéon, les premiers secours, et la magie curative avec avidité. A tel point que la Haute Vestale m'envoya aider les guerriers luttant pour les traditions de Midgard, la Grande.
Les guerriers vengeaient leurs frères tombés au combat, défendaient leurs foyers contre les envahisseurs... Voir tant de noblesse à cet age là me bouleversa. Je trouvais injuste qu'on puisse attaquer ces hommes, qui ne veulent que défendre leurs terres et leurs traditions... Non, je ne pris pas en compte l'autre parti... J'étais naïve. J'ai donc épousée la cause de la Horde du Walhalla pour défendre Grande avec un fanatisme propre à notre peuple.
Mais... Rapidement, les miens perdirent espoir, et se dispersèrent dans des terres plus hospitalières. Alors j'ai tentée de gagner la confiance de la jeunesse pour augmenter les effectifs de l'armée... Mais cette solution ne fut pas la meilleure, il y avait autant de départ chez les anciens que d'arrivé chez les jeunes. Il ne restait qu'un remède au mal qui rongeait Midgard : combattre le conflit à la racine.
Je partie donc dans les terres avoisinantes, afin de déterminer la nature du conflit, et de faire cesser les combats. J'ai jouée mon rôle de vestale d'Eir à la perfection, en privilégiant des solutions pacifiques, en défendant les honneurs de la Grande, en rappelant les traditions de ma terre natale à ceux qui l'ont fuit... Jusqu'au jour où j'entendis une voix pure, qui me donna l'impression d'être caressée par une fine écharpe de soie. Magnoulie chantait avec une sensualité propre aux anges... et je tombais sous son charme. Ce fut l'amour que je lui portais qui me damna et me fit perdre la grâce d'Eir. Lorsque je confiais à mon frère que j'aimais une femme, lui aussi me rejeta, et mes proches s'en allèrent... Pourtant, je n'avais pas le courage d'avouer à celle que j'aime ce que je ressentais pour elle, de peur qu'elle ne partage pas mes sentiments... Je restais seule avec les larmes et le désespoir...
_ Je crois que nous pouvons ajouter saphisme dans les chefs d'accusation... Un sourire carnassier ourla soudainement les lèvres du prêtre, révélant des crocs jaunâtres.
_ Non, je ne me suis pas donnée le titre d'Elue d'Eir, mes consœurs vestales me l'ont assignées elles-mêmes de par la dévotion dont je faisais preuve, et l'intensité de mon lien avec la déesse... Et non, je n'ai pas détournée les Midgardiens de Hel, comme vous le prétendez... Je n'ai fait que leur faire partager la vision des choses que j'avais à l'époque, aussi embrumée était elle... Une larme perla entre les cils de la Viking. Le fait qu'Eir fasse autant preuve d'intolérance à mon égard, alors que je lui aie donnée ma vie me met hors de moi ! Oui, j'aimais une femme et ça a causé ma perte ! J'ai été déchue de mon lien divin !
Place à la sentence !
Le prêtre leva une main pâle et languissante et dit d'un seul mot, suffisant à invoquer la magie dont il était un véritable maître. Instantanément, la prisonnière se mit à gigoter, et il devint clair aux spectateurs qu'elle essayait de danser sur place. Incapable de contrôler ses propres mouvements, la femme ne pouvait empêcher les liens de faire leur ignoble besogne. Son sang aspergea le sol, les murs et les gardes, qui essuyèrent leurs vêtements et leur peau avec une satisfaction vorace. Les cris angoissés de la malheureuse s'élevèrent jusqu'au plafond vouté de la pièce souterraine, dans un crescendo d'agonie qui s'acheva dans un dernier soupir, avant le silence.
Le prêtre de Hel s'inclina sur son fauteuil, silencieux mais néanmoins attentif. Une femme inerte était étendue sur le sol humide face à lui. Elle gémissait faiblement, ce qui gênait à peu près autant le prêtre que le bêlement des moutons ébranle le berger qui les mène à l'abattoir. La prisonnière avait les mains solidement attachées dans le dos, et elle était ficelée par un lien métallique aussi coupant qu'un rasoir qui lui lacérait la peau à chaque mouvement. Sa seule chance d'échapper à une souffrance atroce était de se tenir parfaitement immobile, et les plaies ensanglantées visibles à travers ses vêtements déchirés prouvaient qu'elle avait mis trop de temps à le comprendre. Déjà des gouttes de sang entachaient le sol de la salle de torture. Les deux gardes de l'autre côté de la pièce contemplaient d'un œil connaisseur ce jeu macabre...
Le prêtre se pencha légèrement en avant et commença à parler.
_ Beyla Finndottir, vous êtes accusée de vous être auto proclamée Elue d'Eir, et d'avoir détourné le peuple Midgardien de la vraie Déesse. Qu'avez vous à répondre pour vôtre défense ?
_ A l'age de douze cycles, j'étais volage et frivole, parvint elle à dire après une longue inspiration, et j'aimais flirter avec tout ceux dont je croisais la route. Mais mon père n'aimait pas ce genre de comportement, notamment par ce qu'il donnait mauvais exemple à mon petit frère... Alors il m'envoya à des lieues de mon village, étudier dans un temple d'Eir, dans l'espoir que j'acquisse la science des simples et des dieux, et que plusieurs pics enneigé me séparent des hommes de mon village.
Pendant huit cycles, j'appris tout ce dont il était possible sur le Panthéon, les premiers secours, et la magie curative avec avidité. A tel point que la Haute Vestale m'envoya aider les guerriers luttant pour les traditions de Midgard, la Grande.
Les guerriers vengeaient leurs frères tombés au combat, défendaient leurs foyers contre les envahisseurs... Voir tant de noblesse à cet age là me bouleversa. Je trouvais injuste qu'on puisse attaquer ces hommes, qui ne veulent que défendre leurs terres et leurs traditions... Non, je ne pris pas en compte l'autre parti... J'étais naïve. J'ai donc épousée la cause de la Horde du Walhalla pour défendre Grande avec un fanatisme propre à notre peuple.
Mais... Rapidement, les miens perdirent espoir, et se dispersèrent dans des terres plus hospitalières. Alors j'ai tentée de gagner la confiance de la jeunesse pour augmenter les effectifs de l'armée... Mais cette solution ne fut pas la meilleure, il y avait autant de départ chez les anciens que d'arrivé chez les jeunes. Il ne restait qu'un remède au mal qui rongeait Midgard : combattre le conflit à la racine.
Je partie donc dans les terres avoisinantes, afin de déterminer la nature du conflit, et de faire cesser les combats. J'ai jouée mon rôle de vestale d'Eir à la perfection, en privilégiant des solutions pacifiques, en défendant les honneurs de la Grande, en rappelant les traditions de ma terre natale à ceux qui l'ont fuit... Jusqu'au jour où j'entendis une voix pure, qui me donna l'impression d'être caressée par une fine écharpe de soie. Magnoulie chantait avec une sensualité propre aux anges... et je tombais sous son charme. Ce fut l'amour que je lui portais qui me damna et me fit perdre la grâce d'Eir. Lorsque je confiais à mon frère que j'aimais une femme, lui aussi me rejeta, et mes proches s'en allèrent... Pourtant, je n'avais pas le courage d'avouer à celle que j'aime ce que je ressentais pour elle, de peur qu'elle ne partage pas mes sentiments... Je restais seule avec les larmes et le désespoir...
_ Je crois que nous pouvons ajouter saphisme dans les chefs d'accusation... Un sourire carnassier ourla soudainement les lèvres du prêtre, révélant des crocs jaunâtres.
_ Non, je ne me suis pas donnée le titre d'Elue d'Eir, mes consœurs vestales me l'ont assignées elles-mêmes de par la dévotion dont je faisais preuve, et l'intensité de mon lien avec la déesse... Et non, je n'ai pas détournée les Midgardiens de Hel, comme vous le prétendez... Je n'ai fait que leur faire partager la vision des choses que j'avais à l'époque, aussi embrumée était elle... Une larme perla entre les cils de la Viking. Le fait qu'Eir fasse autant preuve d'intolérance à mon égard, alors que je lui aie donnée ma vie me met hors de moi ! Oui, j'aimais une femme et ça a causé ma perte ! J'ai été déchue de mon lien divin !
Place à la sentence !
Le prêtre leva une main pâle et languissante et dit d'un seul mot, suffisant à invoquer la magie dont il était un véritable maître. Instantanément, la prisonnière se mit à gigoter, et il devint clair aux spectateurs qu'elle essayait de danser sur place. Incapable de contrôler ses propres mouvements, la femme ne pouvait empêcher les liens de faire leur ignoble besogne. Son sang aspergea le sol, les murs et les gardes, qui essuyèrent leurs vêtements et leur peau avec une satisfaction vorace. Les cris angoissés de la malheureuse s'élevèrent jusqu'au plafond vouté de la pièce souterraine, dans un crescendo d'agonie qui s'acheva dans un dernier soupir, avant le silence.