Forum Amtenaël

Bottes martelant le carreau du couloir. Verrou qui claquent, portes qu'on ouvre. Ruades d'un corps qui proteste. Halage d'un, qui ne réagit plus. Bruit des coups assénés. Cadence lente, en métronome, régulière. Appliquée. L'un d'entre eux aime faire compter ses victimes voix haute, distincte. Une erreur ? IL faut recommencer, à partir de zéros.
Et un, et deux, et trois, et quatre...Et dix... Et vingt...
Je ne sais pas avec quoi on vous frappe. Parfois ça cingle l'air, ça siffle comme un fouet. D'autre fois, ce sont des chocs sourds, amortis qui m'écoeurent. Cette voix qui supplie, elle ressemble a la tienne. Celle qui hurle aussi. Tout les hommes qui meurent, meurent avec ta voix.
Et moi, je fais de bruit pour couvrir ce désastre.


L'homme parlait haut et fort aux personnes présentent a ses cotés.

Une petite assemblée se forma autour de l'homme, créant un petit cercle mystérieux.

Je frappe le fer dans un crachat d'étincelles. Mais jamais assez fort. Assez longtemps. Toujours, toujours, les plaintes me rattrapent. Elles s'enflent, s'éteignent, repartent a nouveau. Elles se tordent, se nouent comment les corps eux même, sous la pluie battante des coups. Des cris qui s'étouffent, s'enrouent. UN silence effrayent qui s'abat. Et qui reste.
Verrous tirés. Portes que l'on ferme. Homme discutant ou s'arrêtent dans la pièce. Quand l'homme se rince les mains, près de moi, ça dégouline rouge et, lentement, ça se dilue. Il égoutte ses mains a petits gestes vifs, puis me fait un clin d'oeil. Alors, si je m'entaille aux lames affilées, c'est pour innocenter mes larmes.