Orphelins... L'histoire de Shalima.
Posted: 03 Aug 2006, 20:59
Le silence…
La petite fille sortit la tête du coffre où elle était cachée. Elle regarda autour d'elle. Tout semblait calme à présent, et un silence pesant semblait presque palpable.
Saad! Saaaaaad! Tu es oùùù?!
Un bruit de planches attira son attention derrière elle et une tête brune apparut des décombres.
Je suis là, Shali! La partie est finie? On a gagné?
Mais Shalima ne regardait plus son frère. Elle parcourait des yeux le décor, et vu certaines choses qu'un enfant, même valkyn, ne devait pas voir à cet âge.
Des ruines… Des pierres renversées… Des maisons brûlées… L'odeur du bois encore fumant… Le feu qui brûle encore un peu partout… Et cette odeur… L'odeur de la Mort…
Elle regarda son frère. Lui aussi avait compris. Lui aussi scrutait les environs, à la recherche d'une réponse à cette vision chaotique. Il ne comprenait pas bien ce qui était arrivé.
Ils avait entendu leur mère crier, leur crier de se cacher, qu'ils devait vite jouer à "qui cherche trouve" et ne pas bouger jusqu'à temps que l'on vienne les chercher. Alors ils obéirent, et trouvèrent des cachettes sûres, là où l'on ne les trouverait pas. Puis il y eu ce tohu-bohu. Shalima avait reconnu le bruit caractéristique que faisait le forgeron lorsqu'il façonnait les armes ou les fers à cheval. Saad reconnu le bruit des explosions que faisait le vieux mage du village lorsqu'il lançait ses tours de magie pendant les fêtes traditionnelles. Ils reconnurent aussi des cris familiers, comme ceux que l'on entendait le soir près de la taverne, lorsque les clients se chamaillaient après avoir bu plus que raison. Mais il n'avait pas reconnu cet ambiance, cette tension qui avait à ce moment là régné alors qu'ils étaient cachés, faisant retomber leur sourire enfantin, pris au jeu…
La petite valkyn sortit de la malle où elle était tapie, et se dressa pour mieux voir. Elle reconnut des objets familiers, ses jouets, la vaisselle familiale brisée à terre. Elle fronça les sourcils et regarda son frère.
Saad! Où sont-ils passés tous? Où est maman? Où sont les autres? Je veux maman! J'ai… J'ai peur…
Saad se dégagea des décombres et couru tant bien que mal vers sa petite sœur, au bord des larmes. Il la serra fort dans ses bras et lui murmura à l'oreille.
Je suis là… On va les chercher hein? Ne pleure pas Shali, ça va aller… On va trouver quelqu'un hein? Papa et Maman doivent pas être bien loin…
Elle renifla bruyamment, et s'accrocha à son frère qui l'entraîna à travers les décombres. Les yeux embués de larmes, il ne distinguèrent pas tout ce qu'ils voyaient, et se dirigèrent vers le puit au centre du village.
Tu as soif? Tiens, voilà un peu d'eau…
Saad remonta le sceau et regarda l'eau qu'il contenait. Elle avait une drôle de couleur rougeâtre, et empêcha sa sœur de boire. Ils se mirent à marcher encore un peu, criant après leurs parents et leurs amis. Mais rien. Ils n'entendaient que le crépitement des flammes qui finissaient de consumer les toits de chaumes ravagés, le vent qui louvoyait entre les ruines des maisons, et au loin on entendait le cri lugubre des charognards qui se regroupaient, attirés par l'odeur qui commençait à se dégager des décombres…
Le vieil homme, courbé, tirait sa charrette à bras contenant toutes les breloques qu'ils comptait vendre au plus offrant. Il avait beaucoup de choses à vendre, sa charrette regorgeant d'objets hétéroclites qu'il avait récupérés pendant ses nettoyages à la prison d'Emblème. Soudain, son attention fut attirée par la fumée anormale qui s'élevait du village valkyn qu'il connaissait bien. Il hâta le pas, craignant manifestement qu'il ne soit arrivé malheur. Il connaissait bien les Valkyns, et leur promptitude à la querelle. Il avait déjà vu ce qu'elle avait engendré, et plusieurs scénarii plus macabres les uns que les autres lui vinrent en tête. Il serra les bras de sa voiturette, et allongea le pas.
Le spectacle était terrible. Maisons éventrées et brûlées, ruines, corps épars, bétail écorché vif, tout n'était que chaos. Ses yeux se troublèrent, et il baissa la tête. Mais son oreille se dressa tout à coup, entendant les cris plaintifs de deux enfants qui appelaient sûrement leurs parents. Son cœur bondit dans sa poitrine, et il lâcha sa charrette et couru vers la source de ces appels.
Shalima et Saad reculèrent en voyant l'homme aux longs cheveux blancs qui arrivait vers eux. Ils se serrèrent l'un contre l'autre, s'attendant au pire. Le vieil homme tomba à genoux devant eux et leur parla d'une voix douce.
Eh bien, mes petits… Que faites vous ici, seuls?
M-m-m-mais on cherche Papa et Maman et… Et… on les trouve pas…
Oh… Mes chers petits… Je… Venez avec moi, j'ai un peu d'eau, et de la viande séchée. Je pense que vous avez faim, non?
Le visage des deux enfant s'éclaira soudain en entendant ces paroles. Sans savoir pourquoi, ils sentaient qu'ils pouvaient faire confiance à cet homme. Ils le suivirent, traînant les pieds, la tête basse. Arrivés à la charrette, le vieil homme tira des victuailles de sa besace et regarda les enfants manger avidement.
Nous allons partir vers Emblème maintenant. J'enverrais quelqu'un chercher vos parents, je vous le promets. Allons… il est temps d'y aller…
En quittant le village dévasté, assise à l'arrière de la charrette, Shalima vit une chose familière. Elle reconnu une main, et sur cette main un anneau vu tant de fois, et le pan d'une robe qu'elle avait maintes fois froissée en s'y accrochant...
La petite fille sortit la tête du coffre où elle était cachée. Elle regarda autour d'elle. Tout semblait calme à présent, et un silence pesant semblait presque palpable.
Saad! Saaaaaad! Tu es oùùù?!
Un bruit de planches attira son attention derrière elle et une tête brune apparut des décombres.
Je suis là, Shali! La partie est finie? On a gagné?
Mais Shalima ne regardait plus son frère. Elle parcourait des yeux le décor, et vu certaines choses qu'un enfant, même valkyn, ne devait pas voir à cet âge.
Des ruines… Des pierres renversées… Des maisons brûlées… L'odeur du bois encore fumant… Le feu qui brûle encore un peu partout… Et cette odeur… L'odeur de la Mort…
Elle regarda son frère. Lui aussi avait compris. Lui aussi scrutait les environs, à la recherche d'une réponse à cette vision chaotique. Il ne comprenait pas bien ce qui était arrivé.
Ils avait entendu leur mère crier, leur crier de se cacher, qu'ils devait vite jouer à "qui cherche trouve" et ne pas bouger jusqu'à temps que l'on vienne les chercher. Alors ils obéirent, et trouvèrent des cachettes sûres, là où l'on ne les trouverait pas. Puis il y eu ce tohu-bohu. Shalima avait reconnu le bruit caractéristique que faisait le forgeron lorsqu'il façonnait les armes ou les fers à cheval. Saad reconnu le bruit des explosions que faisait le vieux mage du village lorsqu'il lançait ses tours de magie pendant les fêtes traditionnelles. Ils reconnurent aussi des cris familiers, comme ceux que l'on entendait le soir près de la taverne, lorsque les clients se chamaillaient après avoir bu plus que raison. Mais il n'avait pas reconnu cet ambiance, cette tension qui avait à ce moment là régné alors qu'ils étaient cachés, faisant retomber leur sourire enfantin, pris au jeu…
La petite valkyn sortit de la malle où elle était tapie, et se dressa pour mieux voir. Elle reconnut des objets familiers, ses jouets, la vaisselle familiale brisée à terre. Elle fronça les sourcils et regarda son frère.
Saad! Où sont-ils passés tous? Où est maman? Où sont les autres? Je veux maman! J'ai… J'ai peur…
Saad se dégagea des décombres et couru tant bien que mal vers sa petite sœur, au bord des larmes. Il la serra fort dans ses bras et lui murmura à l'oreille.
Je suis là… On va les chercher hein? Ne pleure pas Shali, ça va aller… On va trouver quelqu'un hein? Papa et Maman doivent pas être bien loin…
Elle renifla bruyamment, et s'accrocha à son frère qui l'entraîna à travers les décombres. Les yeux embués de larmes, il ne distinguèrent pas tout ce qu'ils voyaient, et se dirigèrent vers le puit au centre du village.
Tu as soif? Tiens, voilà un peu d'eau…
Saad remonta le sceau et regarda l'eau qu'il contenait. Elle avait une drôle de couleur rougeâtre, et empêcha sa sœur de boire. Ils se mirent à marcher encore un peu, criant après leurs parents et leurs amis. Mais rien. Ils n'entendaient que le crépitement des flammes qui finissaient de consumer les toits de chaumes ravagés, le vent qui louvoyait entre les ruines des maisons, et au loin on entendait le cri lugubre des charognards qui se regroupaient, attirés par l'odeur qui commençait à se dégager des décombres…
Le vieil homme, courbé, tirait sa charrette à bras contenant toutes les breloques qu'ils comptait vendre au plus offrant. Il avait beaucoup de choses à vendre, sa charrette regorgeant d'objets hétéroclites qu'il avait récupérés pendant ses nettoyages à la prison d'Emblème. Soudain, son attention fut attirée par la fumée anormale qui s'élevait du village valkyn qu'il connaissait bien. Il hâta le pas, craignant manifestement qu'il ne soit arrivé malheur. Il connaissait bien les Valkyns, et leur promptitude à la querelle. Il avait déjà vu ce qu'elle avait engendré, et plusieurs scénarii plus macabres les uns que les autres lui vinrent en tête. Il serra les bras de sa voiturette, et allongea le pas.
Le spectacle était terrible. Maisons éventrées et brûlées, ruines, corps épars, bétail écorché vif, tout n'était que chaos. Ses yeux se troublèrent, et il baissa la tête. Mais son oreille se dressa tout à coup, entendant les cris plaintifs de deux enfants qui appelaient sûrement leurs parents. Son cœur bondit dans sa poitrine, et il lâcha sa charrette et couru vers la source de ces appels.
Shalima et Saad reculèrent en voyant l'homme aux longs cheveux blancs qui arrivait vers eux. Ils se serrèrent l'un contre l'autre, s'attendant au pire. Le vieil homme tomba à genoux devant eux et leur parla d'une voix douce.
Eh bien, mes petits… Que faites vous ici, seuls?
M-m-m-mais on cherche Papa et Maman et… Et… on les trouve pas…
Oh… Mes chers petits… Je… Venez avec moi, j'ai un peu d'eau, et de la viande séchée. Je pense que vous avez faim, non?
Le visage des deux enfant s'éclaira soudain en entendant ces paroles. Sans savoir pourquoi, ils sentaient qu'ils pouvaient faire confiance à cet homme. Ils le suivirent, traînant les pieds, la tête basse. Arrivés à la charrette, le vieil homme tira des victuailles de sa besace et regarda les enfants manger avidement.
Nous allons partir vers Emblème maintenant. J'enverrais quelqu'un chercher vos parents, je vous le promets. Allons… il est temps d'y aller…
En quittant le village dévasté, assise à l'arrière de la charrette, Shalima vit une chose familière. Elle reconnu une main, et sur cette main un anneau vu tant de fois, et le pan d'une robe qu'elle avait maintes fois froissée en s'y accrochant...