Ils étaient tous en cercle autour d’un feu et semblaient attendre patiemment le conteur.
Sans bruit, il s’assit sous l’arbre qui trônait en haut de la colline. L’arbre était majestueux et on pouvait l’admirer de la grande place d’Embleme.
« Je vais vous raconter l’histoire d’un homme ordinaire que l’on peut apercevoir dans le vaste monde d’Amtenaël. On dit de lui qu’il naquit sur les terres d’Hibernia et plus exactement dans la forêt. Son père, célèbre rôdeur qui répond au nom de Lord Inateur, a eu deux fils d’une femme au sang royal : Dame Patience.
Sa mère passe la plupart de son temps dans la maison que son mari avait construit une vingtaine d’année auparavant. Elle adorait broder, coudre, écrire et pratiquait une puissante magie.
Ses deux fils, le plus âgé Lordinaire et le dernier Snermugi, ont eu une éducation assez rude, car élevé dans la forêt. Ils ne voyaient que très rarement ses cousins et autres membres de la famille mais cela ne les dérangeaient pas trop car ils n’aimaient pas trop les banquets familiaux. A eux quatre, ils fondaient une petites communauté.
L’éducation des deux frères commença très jeune grâce à leur père qui connaissait la forêt de dans les moindres recoins. Ils apprirent à s’adapter aux milieux naturels, se camoufler, comprendre la nature et les éléments. »
Le conteur s’arrêta un moment. Une personne venait de s’asseoir à sa droite. C’était un enfant, pas très grand mais déjà pourvu de petits bras musclés.
« Prends place petit et écoutes bien l’histoire de cet homme. »
Le garçon avait le visage rougit par la course qu’il venait d’effectué et il respirait très fort. S’essuyant le front a plusieurs reprises pour faire disparaître la sueur accumulée vers ses tempes.
L’homme continua son récit :
« Sir Lordinaire avait un don pour le camouflage et le maniement de l’arc, celui-ci venait sûrement de son père.
Tout naturellement il suivit le chemin de son père tandis que son frère Snermugi, moins viril que son aîné, cultivait avec sa mère l’art de développer son mental pour acquérir une magie puissante et bénéfique. Mais je ne suis pas là pour parler de ce magicien mais pour vous narrer l’histoire de cet homme dominé par le respect. »
La lune commençait à dominer le ciel, il faisait encore chaud malgré le petit vent tourbillonnant qui soufflait.
Dans un mouvement vif et rapide, le narrateur se leva et chuchota :
« C’est maintenant que tout va s’accélérer mes amis, vous allez comprendre pourquoi cet homme est un Grand homme. »
Il reprit dans un ton plus grave :
« Un beau jour, alors que rien ne le laissait présager, il tomba très gravement malade.
Apres une longue période de souffrances atroces, de convulsions intempestives, de vomissements et de coma, il fût rétablit.
Il garda de graves séquelles de cette maladie : il avait perdu tous ses dons !
Tout un apprentissage à refaire et autant de temps gâcher à cause…d’un champignon.
Toute sa famille et ses amis furent attristé de cette nouvelle. Ses compagnons étaient en majorité composés de personne ayant rallié la cause de l’Ordre des Chevaliers d’Hibernia. Il ne pouvait pas les abandonner car ils étaient sa vie.
Apres de longues réflexions, il partit seul en quête de savoir, au nord des terres Hiberniennes, mais nul ne sait ou il alla et se qu’il vécut ; Mais lors de son retour il portait fièrement une épée scintillante et une rondache portant l’emblème de l’Ordre des Chevaliers d’Hibernia.
Et depuis ce jour, cet homme dont je vous ai conté une partie de son histoire, œuvre toujours pour que la justice soit respectée sur les terres Hiberniennes.
Non ! Il n’est pas rongé par un esprit de revanche.
Non ! Il n’a pas accompli d’acte divin.
Non ! Il n’y a pas de haine dans son regard.
Non ! Il n’a pas l’âme d’un chef.
Mais cet homme là… »
Il leva les yeux au ciel puis fixa chacun de ces interlocuteurs.
« Cet homme à un cœur et une envie de vivre aussi pure qu’un enfant. Ne vous méprenez pas sur lui, son désir de vivre est plus fort que tout.
Si un jour, vous le croisez sachez que si vous mendiez, il ne vous donnera jamais rien, qu’il sera toujours franc envers vous bien que cela puisse blesser, si vous avez besoin d’aide il vous sera dévoué et que si vous le provoquez… »
Le conteur s’arrêta et esquissa un petit sourire en coin.
« …Vous essayerez pour voir. »
Un fou rire éclata, il venait du petit garçon. Il s’écria :
« Je vous le déconseille fortement hi hi. Je l’ai déjà vu massacrer des brigands sans même les toucher. »
La lune retombait doucement sur la colline. Le conteur que l’on voyait à peine dans la nuit, sortit un sachet de sa cape et la jeta dans le feu.
Quant elle rentra en contact avec celui-ci, une petite explosion éclata et une épaisse fumée bleuâtre envahie la zone. Quelque instant plus tard, le conteur n’était plus là et les badauds commencèrent à partir.
Pour Aura
