La silencieuse valkyn essuya d’un geste lent les gouttes d’eau qui lui tombai au visage, L’orage se déchaînait sous la timide lueur de la Lune.
Les pieds nus comme tout valkyne de sa meute, elle avançait péniblement dans la boue, cela lui collait aux pattes et les rendaient encore plus traînantes.
Péniblement elle se hissa jusqu'à un rocher de pierre grise couvert par un sapin qui semblait l’attendre les bras ouverts.
Elle était désormais au chaud, tapi dans une moelleuse paillasse d’épine mais c’était sans compter la désespérance dont elle témoignait : La solitude ! La meute … Il n’y avait plus rien.
Le sommeil tant attendu ne venait pas, son oeil droit restait ouvert témoins d’une ancienne blessure :
La foule hurlait, les pierres volaient, l’animation était à son comble dans la meute valkyn.
Installée sur un plateau rocheux ils vivaient de chasse essentiellement. Les traditionnels combats du printemps étaient passés depuis déjà quelques mois. Le couple dominant avait été désigné par le grand Kelgor, dieu des sauvages adoré par tout valkyn.
La tradition veut que seul ce couple ait des descendances pour ainsi perpétuer les individus les plus forts et adapter la meute a ses besoins. Si par malheur une autre louve avait des petits, ils étaient irrémédiablement tués et la fautive chassée de la meute, ce qui est une terrible punition car le valkyn trouve son identité et sa raison d'être non pas à travers son propre accomplissement, mais dans celui du clan auquel il appartient, et ce même au delà de la mort.
La punie, la honteuse ce jour ci gisait au sol l’œil droit saignant abondement.
Le chef de meute l’attrapa entre ses crocs comme pour un dernier supplice et la jeta dans le fleuve qui partant des hauteurs de midgard s’écoulait vers les plaines de la lointaine Amtenael…
Dans les flots elle crut avoir sa dernière pensée :
Le vide qu’elle ressentit : la meute n’existait plus ! Sa raison de vivre … tout avait disparu, seul une éternelle solitude l’accompagnerait …
Une voie étrange, fine et soyeuse, elle entendit :
- Tu semble bien éteinte, pauvre valkyne. Ton dernier souffle se serait il arrêté. Rappel toi jadis ou fière, tu hurlai à la pleine lune.
- Lune … la lune …. Oh comme je regrette ce temps la …
- Hé bien, il ne te reste qu’a te lever et continuer à l’adorer.
Ses yeux s’ouvrirent, la fraîche rosée de la matinée se faisait ressentir a travers son épaisse fourrure, toute la vie de la foret s’affairait a sa tache … Un spectacle que seules un animal peut comprendre.
Les muscles engourdis, elle se leva de sa paillasse improvisée la nuit dernière. Son œil lui faisait horriblement mal, elle ébroua les dernières aiguilles qui traînait et se mit à soigner précautionneusement son œil. La perte de sa meute et de ses tendres progénitures ne l’affectait peu, une force cachée lui fournissait le courage dont elle avait besoin, peut être les étranges paroles qu’elles avait entendu durant son sommeil …
Elle continua sa route vers la sortie du bois et déboucha sur un petit village ou marchands et entraîneurs s’affairaient. Une pancarte indiquait le nom d’ Embleme qu’elle décrypta du dire qu’elle avait appris d’un marchand errant qui passait de temps en temps dans la meute.
La meute … ses yeux s’emplirent de larmes.
Enfin ! Une nouvelle destinée l’accueillait, cette force en était la preuve.
Son attention fut attirée par une étrange pierre en forme de lune ou des individus étaient rassemblés. Une puissante aura de confiance en ressortait … Avait elle trouvée une nouvelle meute ?
