À tâtons...

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Mei
Demi-Dieu
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À tâtons...

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Tout en resserrant les cordons de sa capuche noire, elle se présenta au marchand de tentes et autres babioles. Contre une poignée de pièces, elle échangea une simple tente de voyage. Ce dernier allait durer quelque temps, semblait-il, et commencerait ici, à Emblème. D'un signe de tête, elle remercia la commerçante et se dirigea vers la cité d'Avalon. C'est de là qu'elle se téléporterait en premier vers les Résidences.

Un peu plus tard, elle sauta à bas de son cheval et le mena par les rênes vers la poutre la plus proche à l'entrée du Marché de l'Aigle. Dernière caresse amicale, et elle se retourna vers le Mage qui la conduirait à NyrHibernia. En fermant les yeux, elle sentit son corps se séparer en de multiples particules pour se rassembler autre part, en pleine forêt.

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Elle le voyait déjà entre les grands arbres, majestueux et énorme. Les multiples portails et leur sphères d'énergie impressionnaient toujours autant. A pied, les jambes lourdes du trajet qu'elle venait de faire, elle tenta de gravir la pente qui menait au réacteur avec peine. Elle sentit la vibration du mécanisme dans tous ses membres et continua lentement d'avancer.

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Soudain, elle vit la lueur du réacteur de l'entrée mais elle tomba à genoux, incapable d'avancer plus. Elle posa les mains sur ses tempes, et cria entre ses dents serrées:

"Où es-tu?! Je suis là, alors où es-tu?! Montre-toi!"

Incapable d'avancer, elle se renversa sur son séant et recula en se trainant sur le sol, une main toujours sur sa tempe droite. A distance raisonnable, elle se remit debout et dévala en trébuchant les pentes de l'entrée de la Cité d'Aerus. Des larmes de rage inondaient ses joues, incontrôlables, et elle couru à travers les bois pour retrouver le vllage de NyrHibernia .

Une seule idée en tête. Les trouver. Elle se disait que l'un d'eux répondrait bien. Elle plongea la main sous son armure, et ressortit une feuille de chêne toujours fraîche. Pour ce faire, elle avait retiré son gant droit, et regardait alternativement cette marque sur le dos de sa main et la feuille qu'elle tenait. Tout en rangeant la feuille, elle donna quelques pièces à la Mage Temporelle qui la transporta en Hibernia.

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Arrivée au pied de la colline, elle sauta à bas de son cheval, laissant traîner négligemment les rênes dans l'herbe. Elle monta lentement, le yeux fixés sur l'Arbre. Arrivée presque au niveau du terre-plein du sommet, elle baissa sa capuche et leva les yeux

"Je suis là! Je suis venue!"

La brise agitait les branches de l'Arbre. Malgré ça, elle ne décelait aucun signe de réponse. Elle monta alors directement tout près, sans bruit. Les papillons de nuit apparurent dans les branches, virevoltants dans le crépuscule qui tombait lentement. Les yeux embués, lassée d'être ballottée par ses sentiments, elle se laissa tomber sur la plus grosse racine et baissa sa capuche. Elle ne disait rien, l'esprit vide de toute pensée, se laissant porter par la pénombre, bien que sous l'Arbre brillait une lumière douce.

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Les yeux dans le vide, elle vit jaillir de l'horizon les premiers rayons du soleil. Il était temps. Temps de partir, et continuer à chercher son chemin. A l'instant où elle se releva, la douleur du sceau de sa main droite la fit grimacer.
Bigadin broutait silencieusement non loin. Elle siffla doucement, et il vint se placer près d'elle, docile.

"Allons, il est temps de partir..." Elle flatta son encolure. "File! Vers Hibernia!"

Elle marcha à tâtons, presque à genoux dans la pénombre, et ses mains se promenant sur le sol fangeux. Ses doigts rencontrèrent un objet lisse et froid, dont elle retira prestement la main, un rictus sur les lèvres dans ce noir total. Tout en continuant de chercher son chemin, elle toucha d'autres objets qui lui rappelèrent vaguement quelque chose. Soudain, elle palpa une autre forme aux bords ébréchés et tranchants. Du métal. Il semblait enfoncé dans quelque chose de rond, et elle poussa un cri. Des dents, c'était une mâchoire. Un crâne avec une épée fichée au sommet.

Elle commença à trembler.

Mei ne savait plus où aller. Elle pleurait des larmes de rage, perdue aux beau milieu des ténèbres. Sa main droite la brûlait, le sceau gravé sur le dos de celle-ci la faisait souffrir atrocement. Impossible de s'orienter dans cet endroit maudit.
Soudain, elle se demanda si ses yeux ne lui jouaient pas des tours. Petit à petit, ses yeux s'habituèrent à la lumière qui grandissait autour d'elle. La voûte de la salle immense où elle se trouvait était tapissée de cadavres écorchés et sanguinolents. La lave suintait par endroits et le plafond semblait bouger, comme sous l'effet d'une lente respiration accompagnée d'un grondement sourd. Elle regarda ses mains, couvertes de sang à demi coagulé, et s'écorcha presque les paumes en frottant avec ses ongles noirs pour le faire partir. Les larmes continuaient à couler, laissant deux sillons sur ses joues couvertes de suie noire.

Silence. La respiration saccadée, qui soulevait sa poitrine et la faisait presque étouffer, faisait écho sur les murs faits de corps en phase avancée de décomposition. Puis son regard fut attiré par le sol. Il était jonché d'ossements encore liés entre eux par des ligaments putréfiés, formant une multitude de squelettes épars dont certains semblaient tordus par une douleur affreuse. Ça et là, des armes, des morceaux d'armure déchirés et des lambeaux de capes souillées de sang frais. Elle en ramassa une. Damée blanc et vert, elle arborait un blason fait de trois flèches attachées d'un ruban. Sous le choc, elle reconnu l'emblème familier qu'elle avait longtemps porté.
La lumière croissait toujours plus, faisant ressortir les os blanchis par endroits. Elle suffoquait, incapable de reprendre son souffle. la brûlure de sa main lui faisait un mal terrible, presque à lui faire perdre connaissance.

Dans sa douleur, elle perçut un doux murmure, là où il n'y avait que cris et lamentation. Cette voix familière, elle la connaissait. Tout son être, chaque fibre de son corps savait qui Elle était...

« …Levez-vous, cherchez.
Venez au jardin de la vérité,
Le jardin de la vérité vernale… »


De sa main commença à suinter un sang noir et épais, preuve que son être se battait déchiré par ce dilemme présent en elle depuis si longtemps. Lequel allait prendre le dessus? La lutte qui couvait silencieusement dans son âme éclata alors violemment et de son autre paume se mit à sourdre une lumière blanche. Dans sa gorge, une longue plainte commença à enfler, se muant en un cri aigu lorsqu'elle leva les yeux...

Elle se réveilla en suffoquant, et ses poumons se remplirent subitement d'un air vicié et chargé de souffre. Les yeux rouges et enflammés, les larmes coulant librement sur ses joues en feu elles aussi, elle tenta de se relever.

Elle tituba jusqu'en bas de l'escalier qui s'ouvrait devant elle, manquant de les dévaler à plat-ventre. Pauvre forme spectrale voûtée qui tentait de trouver la sortie de cet endroit maudit où les cris des âmes torturées et de monstrueuses créatures se mêlaient dans un vacarme infernal.

Elle tomba lourdement, sans connaissance et réincarnée dans son corps. Le soleil éclaira son visage alors qu'elle sombrait dans l'inconscience.
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