[MORT]Forgotten

[Raspoutine]

Lettre adressé au roi Anathorne, portant le cachet de Forgotten Bloodmoon.



" Mon roi.

Ils m'ont retrouvés.
Alors que je vous écris ces lignes, les ennemis sont sur le point de m'assaillir.

Je me rappellerais toujours du premier jour ou je vois ai croisé, il y'a près de trois ans.

Je vous avais alors raconté mon passé, mes erreurs. J'ai vu en vous et en votre peuple l'espoir de me racheter, c'est pourquoi j'avais prêté allégeance.
Mais c'était peine perdue. On peut oublier ses erreurs, mais se faire pardonner par les autres, cela est plus utopique.

J'ai eu une vie pleine d'embûches, mais je ne regrette rien, car si je devais faire le bilan de mon existence, je dirais que j'y ai plus trouvé de bonheur,
plus fait de bonnes rencontres que de mauvaises, et cela plus particulièrement au sein de votre peuple.

Je ne vous écris pas pour vous faire part de ma grande tristesse, mais simplement pour vous transmettre mes adieux, à vous ainsi qu'à mes frères d'armes.
Je suis assis sur mon fauteuil, face à mon bureau, et j'écris, car je me rends soudainement compte que c'est le premier cachet que je vous écrit, j'eus aimé que ce fut pour une autre occasion. Alors seulement on se dit que l'on a pu vivre énormement de choses à vos côtés, ainsi qu'avec tout le peuple Oréthornien réuni.
D'ici un instant, ma porte cédera, et les légionnaires viendront me mettre à bas. Je n'ai pas pris mes armes, je les attends, la plume à la main, car c'est la meilleure arme que j'ai trouvé pour que mon nom reste gravé dans les mémoires. Je les attends, et je sourit en pensant à vous, amis, avec qui j'étais il y'a peu, dans quelques donjons, pour braver milles dangers. Les choses que j'ai endurés m'ont fait grandir l'esprit et le cœur, et je pense que seulement maintenant, je puis affirmer que j'appartiens à la mémoire du peuple Oréthornien.

Je m'en vais en paix, car il fait bon de se sentir vivant une dernière fois, seulement pour quelques instants, et c'est à ce moment là ou je comprends enfin que la vie d'un
homme ne tient qu'à un fil en ce monde, car la mienne ne dépend que de l'épaisseur de la porte qui me sépare de mes ennemis. J'entends les coups résonner dans mon salon. Je sais qu'ils ont hâte, de pouvoir me transpercer d'une dizaine de lames, et voir enfin le sang couler sur mon marbre blanc, comme ils ont fait couler celui d'Arwenia avant moi.

Si j'ai encore l'honneur d'avoir une dernière volonté, je voudrais seulement que vous vous occupiez dignement de la dépouille de mon compagnon si cher, avec qui j'ai passé tant de moments intenses. J'espère ne pas vous avoir décu, je sais que vous êtes un Roi qui sait voir plus loin que les erreurs du passé, vous me l'avez montré en m'acceptant auprès de vous.

Je ne veux pas de vos larmes, elles ne me serviront à rien là ou je suis. Je veux que vous me portiez mon corps auprès de celui d'Arwenia. Pour que dans l'éternel, nous soyons unis.

Ils arrivent. Je ne veux pas leur donner la satisfaction de me voir trembler. Je ne trembles pas, je suis un Oréthornien.


Forgotten "