Changements d'un temps. Acte II.

[Batouka]

La bataille était terminée, celle qui avait fait tant de morts. Les flots ennemis s’étaient brisés sur la forteresse comme les vagues sur un rocher, inébranlable.
Au sein de la cour, le Duc d’une voix forte demanda ou était, parmi ces amas d’hommes, le seigneur Yco. Il se retourna lentement, dévoilant un visage inexpressif caché en partie par un épais capuchon. L’homme l’invita, lui affirmant que ses hommes étaient libres, sauf les blessés dont le sort ne lui appartenait pas et qu’il faudrait venir chercher. Le Roi déciderait.

Les paroles furent brèves, dans celles-ci on lui laissa présager, maintenant, l’avenir possible pour lui et les siens. La réponse sera donnée au Roi maintenant que le message était passé. Dans un coin attendait le Comte, Rood, désireux de s’entretenir avec Batouka. Celui ci pénétra dans la pièce quand Yco passa, ne le regardant pas, avec lui, vinrent les seigneurs et chefs de différentes confréries.

Batouka dévisagea un moment ces visages inconnus, qui pourtant, avaient décidés de lier leur sort avec celui des Oréthorniens, un élan subit d’amitié, pour un peuple qui avait l’habitude depuis des années de marcher seul.

« Il est temps de concrétiser nos projets, lança un Vicking, tout de noir vêtu »
« La république » Murmura le Duc, la voix empreint de songeries.
« Les peuples sont prêts » Lança un des chefs présents, « En lui donnant naissance, nous changerons beaucoup en ce monde. Nous aurons la force, d’imposer une paix totale au nom des nobles principes, notre alliance est suprême, nous en avons eut la preuve »

Le silence, presque solennel se répandit. Des missives cependant arrivaient de toutes parts, on demandait des audiences, pour la paix chez certains, pour des alliances d’une autre part, et même une demande d’entretien en Albion Atlantide, ou on rencontrerait les Croisés, cette demande, fut considéré comme prioritaire. C’est ainsi que Rood, Batouka, et deux chefs des chevaliers de la lumière, futurs membres des différentes guildes composant le sénat et le consulat, partirent à la rencontre des Croisés.

Une intense conversation, beaucoup de répartie, des comptes rendu, des menaces, des railleries, de la mauvaise foi de la part des deux camps. Las, Batouka se retira, le temps d’arriver en Albion, on lui appris qu’une treve avait été signé avec les Croisés en attente d’une négociation diplomatique plus sérieuse « Un ennemi de moins » Murmura le Breton, sourire aux lèvres. Heureux, de ne plus compter d’obstacles trop sérieux pour ses futurs plans. Le Roi décidera, mais l’avenir semblait enfin devenir moins sombre.

Le chevalier, fit venir un page à qui il dicta quelques mots à l’ombre d’un arbre « Une grande réunion se tiendra bientôt, comportant tout les acteurs de ce qui se prépare, les changements d’un temps. Je veux, que toute notre énergie soit concentré aux préparatifs » Les changements d’un temps. Le ton était donné.

[Batouka]

Batouka, tendait son index sur les lignes du parchemin, celles du milieu qui après une couche de tournures et de protocoles les intéressaient particulièrement, lui et son suzerain Anathorne.
Le monarque, tourna un moment la tête, comme s’il réfléchissait aux actes qu’il se préparait à réaliser.

« Seigneur, ce traité doit être rattaché par votre signature afin de le proposer aux autres chefs de l’Alliance, il nous permettra de lancer une chasse sans scrupules aux Satanistes »

Dans la petite pièce au sommet de la tour, un feu brûlait de vives flammes laissant des lueurs vaciller, projetés sur les murs de pierres. Pas de riche mobilier, pas de tapisseries de soies ou de tissus damassés, juste le silence, le foyer, deux hommes et un siège.

« Vous les classerez comme ennemis premiers, et légitimerez ainsi toutes agressions faites sur leurs personnes étant devenu de bon droit »

« Et qui accepterez cela ? » Demanda le seigneur une main sous son menton. « Tout vos amis » Répondit le Duc d’une voix lente, accentuant le moindre des sons. « J’y veillerai personnellement Seigneur »

Un trait de jais, s’apposa au papier. L’encre brillait ce soir là, Batouka souriait.