[Récit]Les changements d'un temps.

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Anathorne
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[Récit]Les changements d'un temps.

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Partie I
Les deux frères et l'enfant.

Le cavalier finit par revenir au galop, les flancs de sa monture, encore humide par la traversée de la rivière, contrastait avec l’acier noirci plaqué contre son corps. Il stoppa l’animal face à un second individus, et sur la rive, la brève discussion entre l’arrivant et son suzerain effleura les fines oreilles d’un jeune homme, qui d’un air timide, caché derrière un des nombreux sapins de l’orée du bois, observait les bouches s’agiter.

« Personne, mon seigneur, nos frontières semblent vides de toutes présences, d’autres éclaireurs viendront nous avertir de la véracité de l’information » Lança le cavalier d’une voix forte, certaine, avant de reprendre « Nous attendons vos ordres ». Le seigneur, reconnaissable par la fleur d’Elfenes gravé sur son gant droit, ne dit mot, se contentant de lever doucement une main vers les cieux. A ce geste, la petite troupe qui le suivait, composait de cavaliers aux allures de loups, de soldats plus ou moins mal équipés, d’hommes libres en souliers cloutés, de serfs en haillons, portant à dos ou à charrette affaires et autres, cessèrent à l’unisson la lente avancée. Ils ne restèrent que quelques secondes plongées dans le mutisme, avant de commencer les préparatifs pour la nuit. Ils venaient enfin de sortir d’une foret qui ne les avaient que trop ralentis, leurs geules noires, ou vêtements quelques fois en lambeaux, prouvaient la rudesse de l’exercice.

Parmi ces gens, peu avant le coucher du soleil, les frères Noths étaient les premiers à avoir montés leur tente, une lumière d’ailleurs, était perceptible de l’extérieur, filtré par le tissu de lin. Ils discutaient, l’un et l’autre du voyage évidemment, mais également d’autres sujets, beaucoup de questions sur l’avenir incertain. Le plus jeune était imberbe, le visage frais mais grave laissait paraître une certaine maturité d’esprit malgré son appartenance à la classe ouvrière, facilement reconnaissable à sa tunique grise. Quant au second, l’aîné, lui était tout autre. Ses cheveux d’or, contrastant avec la tignasse noire de son frère, se mêlaient à la barbe avant de retomber sur des épaules bien carrées. Une physionomie puissante qui imposait le respect, mais aussi l’amitié, par le sourire constant qui ornait ses lèvres pulpeuses. Lui était paysan, Etherien sans doutes, car il portait, à la mode de chez eux, une branche de houx sur sa tête blonde.

« Mes avis l’aîné » Lança l’Oréthornien après avoir bu sa gorgée « Mes avis, qu’ils nous feront traverser l’océan, cela doit bien faire seize jours qu’ils nous promènent dans les bois » Le colosse, lui, se contenta de fixer l’interlocuteur, préférant manger que parler « Pour aller ou ? Je me le demande, rajouta-il d’une voix songeuse, on ne déplace hommes, femmes, et biens pour le simple plaisir de voir du pays. Que passe par la tête de nos seigneurs alors que tout allait si bien ? » Mais à ces mots, le frère ne put s’empêcher de relever la tête, ses sourcils qui se fronçaient, exprimaient pour une des très rares fois un semblant de colère « Vous autres les bâtisseurs, devaient avoir bien de la chaume dans les yeux pour ne pas constater la situation » Grogna t’il entres ses dents de nacre « Les récoltes sont mauvaises, il ne pleut plus dans les vallées, ni sur les hauteurs, les irrigations ne portent plus une seule goutte, qui viendra te nourrir si on à plus d’eau ? » « Par Oréthorne ! S’exclama le brun, avons-nous fait tout ce voyage depuis Midgard, afin de vivre dans une foret, et apprendre des décennies plus tard qu’il existe des bois ou l’eau ne vient pas ? » Mais c’est à voix basse que lui répondit son frère blond « Y’à de la sorcellerie la dessous te dis-je, trop de fléaux qui arrivent en même temps, quels péchés avons-nous commis ? La sécheresse, les sauterelles, et ces araignées géantes qui purulent.. » Il ne termina sa phrase, les deux hommes se fixaient dans un silence inspirant la crainte qu’on parfois les simples gens face à des événements qui dépassent leur entendement.

Celui-ci toutefois, fut vite rompu par l’arrivée d’un jeune enfant sous la tente « Ou étais tu ? Tu nous inquiétais petit galopin ! Attends toi ! Que je m’en vais te donner une sacrée … » Le temps que le brun se leva, voila l’enfant blottis dans les bras du semi géant, riant à pleins poumons « Allons, allons, il à raison, tu ne devrai pas te promener ainsi de nuit aussi loin de nos foyers, mais ou étais tu pour l’amour de Carn ? » « Je suivais notre seigneur, il semblait grave et sévère » Dit l’enfant « Le jour ou tu verras le suzerain de ton oncle en joie, répondit-il avec tendresse toujours en souriant, c’est qu’Oréthorne sera parmi nous » Méneos le Brun, car tel était son nom, retourna à sa place sur la peau de chèvre, son index vint à se lever en direction du colosse « Ne plaisantes pas avec ces choses là, nous vivons de grands événements et tu le sais, en rire ne porterait que préjudice à notre entreprise. Quant à toi mon neveu » Le regard se porte sur le petit chose « Je t’interdit de sortir ainsi de nuit, nous arrivons aux frontières, qui sait ce qu’il peut se passer. En attendant que tes parents nous rejoignent, tu es sous notre responsabilité, alors je te prie de bien vouloir nous obéir »

Ainsi cette famille Oréthorniène était. Tandis que l’un grondait, le second rompait le pain avec le petit être, prêtant peu d’attention aux dires. Les joues encore teinté d’un rose qu’on les enfants de ce pays, il somnolait sur les genoux qu’on voulait bien lui prêter laissant l’épaisse main parcourir ses boucles. Celui-ci était naît sur les terres qu’ils venaient de quitter, ils ne comprenaient autres langues que celle qui berçait son enfance contrairement aux plus vieux. Comme tout les siens, il craignait l’inconnu, vivre aussi loin des autres civilisations les avaient habitués à cela. Le voyage était un de ces inconnus, n’ayant jamais quitté son village, il était à la fois horrifié et curieux de ce qu’il trouverait. Quand l’enfant fut endormit, on prit soin de le couvrir pour qu’il ne prenne froid. Les guerres, les maladies, les famines, avaient ôté la vie de tant d’enfants, alors on les choyait tel des trésors avec grand amour.

« Ou irons crois-tu ? » Dit une voix, parmi la pénombre qui allait croissante au déclin de la bougie. « Aux origines peut-être, vers les cotes » Un nouveau silence se fit entendre « Qu’attends tu de l’avenir frère ? » « Je » Hésitation « Je ne sais pas, nous ne pouvons revenir en arrière, nos terres sont invivables, mais je ne veux d’une nouvelle guerre pour que nous ayons le droit de vivre, nous avons trop souffert » « Alors prions, qu’Oréthorne nous garde » « Oui qu’il nous garde.. Bonne nuit » Les ténèbres finirent par remporter sur la lumière, laissant les hommes seuls dans le noir.
La stratégie est la science de l’emploi du temps et de l’espace. Je suis, pour mon compte, moins avare de l’espace que du temps : pour l’espace, nous pouvons toujours le regagner. Le temps perdu, jamais.
Anathorne
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Partie II
Le scribe.

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Elnéa, ma tendre.

Le parchemin se fait rare, très rare ces derniers temps il est même compté, alors ma douce, pardonnes la piètre qualité de celui que je t’envois. Les messages ne cessent de venir et partir, nos réserves sont destinés à la correspondance entres les différentes seigneuries, mais j’ai pu, en faveur de la nuit, en récupérer un dont l’état ne devrait pas alerter les responsables de la réserve.

Le voyage est rude, nous devons aller à pied, les chevaux eux aussi sont réservés aux grands. Je vais donc parmi les petits gens, quand le Comte ne me fait venir à lui pour écrire quelques missives. Je t'ai dessiné une carte du royaume comme tu peux le voir, avec dessus, notre iteneraire . Notre troupe est arrivée aux pieds des montagnes, nous venons de monter le camp, demain au petit jour, nous traversons la rivière laissant derrière nous la moitié du chemin à parcourir.

Je ne sais pas ou nous allons avec précision, mais les rumeurs disent que nous marcherons jusqu'à la mer. Beaucoup d'entres nous ne l'ont jamais vu, peu être que l'enthousiasme à altéré leur bon sens. Le déménagement massif de nos campagnes ne me laisse présager rien de bon. Parmi les nôtres, beaucoup de Nestherois, les Etheriens se sont rajoutés par la suite au fil du voyage. Nos seigneurs fuient ils une guerre ? Les récoltes étaient mauvaises également, il y a sans doute un lien a cela. Mais le nord du royaume n'est pas connu pour être fertile, par contre, des villes marchandes et indépendantes s'y élèvent. La présence de tout ces chevaliers s'expliquerait, a moins que notre but soit au delà de l'océan. Abandonnons nous notre terre ? Où est-ce une fine stratégie pour tromper l'ennemi ? Une bonne partie de la population, dont toi ma bien aimée, est resté en arrière, le Roi nous aurait-il envoyé pour coloniser quelques continents inconnus ?

Enfin, j'espère que tu nous rejoindras bientôt avec les autres femmes. Je suis las de la présence de tous ces hommes silencieux aux mines de morts. Comment vas tu toi ? Pour le mieux j'espère, ne t'inquiètes pas, on se retrouvera sain et sauf, si un conflit venait à éclater, je serai bien loin derrière les lignes. J'ai gagné un peu d'argent en écrivant des lettres clandestines pour les chevaliers illettrés, d'ailleurs, ce sera l'un d'entres eux qui t'apportera la mienne. Il s'agit de Skilter du Levant, il vient d'être affecté à la protection des missives, et assurera donc secrètement la liaison, car, nos seigneurs nous interdisent de donner nouvelles de ce qui se passe.

Et bien, voila que le précieux support commence à manquer, j'en profite donc pour te dédier ces dernières lignes. Prends bien soin de toi, je t'écrirai à nouveau dès que possible, ne te soucis pas outre mesure, je connais tes tempéraments.

Aléas hon énea, en felesh of tosh
Et comme dirait nos chevaliers, Ana es nea isilith.

Mateos
La stratégie est la science de l’emploi du temps et de l’espace. Je suis, pour mon compte, moins avare de l’espace que du temps : pour l’espace, nous pouvons toujours le regagner. Le temps perdu, jamais.
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Partie III
Une décision qui se fait attendre.

Le jeune seigneur finit par arriver sans la salle, on avait commencé sans lui et le bruit de l'assemblée ne fit que rendre inappercu sa venu. Ducs, comtes, petits et grands seigneurs, ils étaient presque tous là sous le regard du monarque qui du haut de son siege était sans doutes un des seuls à ne pas parler.
« Nous ne pouvons rester sur ce continent maudit ! Les récoltes ne sont que trop ridicules et jamais nous n'aurons le temps d'abattre les arbres qu'il faut pour avoir suffisament d'espace ! » Hurla un des hommes, tout vétu encore de sa cotte de maille.
« Abandonner nos terres ? Pour aller ou ? » Lanca un homme tout au fond de la salle « Qu'elle guerre faudra t'il déclencher et combien d'hommes perdons nous ? C'est de la folie »
« Mais notre population ne cesse de croitre ! Nous n'aurons pas assez de grain pour tous ! »
« Il faut renvoyer les étrangers chez eux ! »
« Vous n'y pensez pas ? Et qui travaillera la terre ? »
« Annexons les villes indépendantes et confisquons leurs biens ! »
Et la tumulte continua ainsi un bon moment, ou des idées plus ou moins desespérés circulaient sous le regard su seigneur Alte. Le monarque lui était toujours plongé dans son silence, un poing sous son menton, ne laissant paraître sous son capuchon que le bous de son nez, et deux pupilles étincelantes à la lueur des torches. Et tandis que les mots se faisaient de plus en plus fort, le Roi se leva ce qui imposa le silence à tous. Il fixa l'assemblée, défigura presque un par un les hommes, puis se retira silencieusement. On ne comprit le geste, mais les rumeurs allaient.
La stratégie est la science de l’emploi du temps et de l’espace. Je suis, pour mon compte, moins avare de l’espace que du temps : pour l’espace, nous pouvons toujours le regagner. Le temps perdu, jamais.
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