[NO-R][BG] Rokensas, l'histoire d'un valkyn

[Patriote]

Rokensas,
L’histoire d’un valkyn

Première partie.

Le clan

Rokensas, fils de Rokar, troisième dans la hiérarchie du clan des Kandall, naquît sur une des collines rocailleuses recouvrant la Grande Midgard. Le clan venait d’essuyer une lourde défaite contre leurs pires ennemis, les Schindall. La bataille avait suscité de lourdes pertes dans les deux camps, mais les Schindall sortirent vainqueurs grâce aux mercenaires qu’ils avaient engagés. Son enfance fut donc divisée entre la chasse et la fuite. Les Kandall se devaient sans cesse de lever le camp et se trouver de nouveaux refuges. Sa vie de nomade était fort simple et rustique, entre les principes de bases de la chasse et les rudiments de la survie, il apprenait grossièrement l’éducation Valkyn basé sur les mensonges concernant leur passé.

Le jeune valkyn grandit donc dans l’insouciance du monde qui les entourait. Les principes du clan étaient de survivre de leurs propres moyens, à l’air libre. Ce fut sûrement la seule vérité qu’il apprit au cours de son enfance. Pourtant, Rokensas n’était pas comme les autres Valkyns, il était loyal et fidèle. On le surnommait même ‘‘Parole d’Or’’ en langue nordique. Cependant, son esprit fut remplit de mensonges et notre jeune ami ignora l’existence du ‘‘Vrai Monde’’ jusqu’à tard dans son adolescence.

Croyances

Un beau jour, lors d’une des fréquentes traversée du pays, le clan rencontra une escorte de disciples, des serviteurs de Bodgar. Plusieurs rumeurs courraient sur ces soi-disant sages, dont celle qu’il avait la connaissance infinie. Mais le fait est qu’ils servaient Bogdar, le dieu des Morts et des Âmes. Bogdar était redouté par la plupart des Valkyns, mais plus particulièrement par le clan Kandall. Rokensas avait été mis en gardes dès son plus jeune âge contre ce dieu, mais rien ne pouvait arrêter la curiosité qui pétillait dans les yeux du jeune Valkyn ce soir-là.

Il s’éclipsa donc de la surveillance de ses frères et entrepit une longue marche suivant comme piste la seule odeur des disciples. Il ne réalisait pas vraiment l’impact de sa fugue étant encore jeune et ne pensait qu’à son but ultime, rassasier sa soif de connaissance. Rokensas savait au fond de lui que les Valkyns et les humains n’étaient pas les seules créatures intelligentes peuplant Midgard et il voulut en découvrir plus.

L’aventurier mit deux jours de marche pour finalement rattraper les serviteurs de Bogdar qui méditaient alors dans un des multiples temples éparpillés çà et là dans Midgard. Au début, les disciples refusèrent à éduquer le Valkyn qui venait du clan les ayant pourchassés trois Lunes avant. Cependant Rokensas ne baissa pas les bras, et aussi entêté qu’il fut, il suivit les serviteurs de Bogdar pendant plusieurs jours et ils se résignèrent finalement à le prendre sous leur aile.

On lui enseigna d’abord les principes élémentaires des dieux, en mettant l’accent sur le culte de Bogdar. Il faut dire que Rokensas ne comprenait pas grand-chose de ce qu’on lui disait mais il retenait en mémoire chaque petit détail de son apprentissage et il fut bientôt en âge de connaître l’histoire de la Création et l’existence des autres mondes ainsi que les autres royaumes. Au début, Rokensas se perdit dans toutes ses informations et il se réfugia souvent seul à réfléchir de longues heures. Mais il ne baissa pas les bras, il savait que tôt ou tard il apprendrait ce qu’il considérait avec intérêt mais il était patient, le temps ne pressait pas. Bientôt, le Valkyn ayant atteint la maturité, vint à devoir payer par des travaux de chasse les mois qu’il passa auprès des disciples qui ne cessaient de se déplacer de temple en temple. L’heure arriverait où Bogdar monterait sa réelle emprise disaient-ils.

Mais Rokensas n’en n’avait que faire de ses belles paroles sur un dieu qu’il considérait comme maudit. Il préférait ses leçons d’histoire et de géographie. Chaque jour, il apprenait de plus en plus sur Midgard et les autres races qui l’habitait, l’île sur laquelle il vivait, Avalon s’appelait-elle. Il y avait aussi les royaumes d’Albion de Hibernia, qui peuplaient une autre partie d’Avalon. Vint un jour où Rokensas eut assez appris des disciples pour se tourner vers lui-même. Ce jour-là, le Valkyn quitta ses mentors en les remerciant de toute sa volonté des précieux services qu’ils lui avaient rendus et jura protection et aide à ses serviteurs si besoin venait.

Un chasseur surdoué

Ce ne furent pas les occasions de chasser et de traquer qui manquèrent lors de son long séjour avec les disciples. Rokensas découvrit une force en lui, une habileté incroyable pour la chasse. Il pouvait renifler le gibier à des lieux d’où il se trouvait, il courait dans des forêts épaisses avec l’agilité d’un loup, ses coups étaient vifs et précis. Jamais il ne ratait sa cible. De plus, il fit rapidement connaissance avec une caractéristique hors du commun.

Une vieille légende Valkyn parlait d’une race décimée autrefois appelée les Panserbjornes, soit les ‘‘Ours en armure’’. Ces géants de fourrure étaient de redoutables guerriers indestructibles. Leur parole était leur seul atout. Ils étaient sanguinaires et sans pitié, mais jamais ils ne trahissaient ceux qu’ils servaient. Puis, lors d’une Grande guerre opposant Midgard à l’alliance des royaumes d’Albion et d’Hibernia, cette race fut exterminée sauf quelques spécimens grâce au charme des Elfes, la seule chose qui ait réussie à entraver leur fidélité.

Les Panserbjornes furent oubliés au fil des siècles et bientôt ceux-ci ne devinrent qu’objets de légendes, surtout comptés par les Valkyns. Pourtant, encore aujourd’hui certains disent avoir vus ces bêtes énormes combattre et chasser dans Midgard. Cet art est aujourd’hui transmis par des vétérans nommés Berserks. Seuls détenteurs du pouvoir de devenir ours, ils ne gardent cependant pas cette apparence éternellement comme jadis. Ils sont plutôt le résultat d’un croisement entre Humains et Panserbjornes, ou Valkyns et Panserbjornes, ce qui fait d’eux des semi-ours. Mais toutes les légendes font omission de quelconques femelles Panserbjornes et donc ces nouveaux guerriers se disent être nés des Dieux.

Tout ça pour revenir à notre jeune chasseur qui, en plus de son don pour la chasse, avait la capacité de se transformer en ours, ou partiellement en Panserbjorne. Rokensas ne comprit pas comment il faisait cela mais il comprit que c’était dans ses moments de rage intense et ce jour-là il sut qu’il deviendrait un grand guerrier et surtout, un grand Berserk. Rokensas avait entendu parlé des vocations que les entraîneurs du royaume enseignaient aux élèves qui le désiraient. Bien sur il ignorait qui pouvait bien entraîner les apprentis Berserks mais lui vint l’idée de passer en ville, transformé en ours. Avec cette apparence, l’entraîneur le remarquerait sûrement.

Midgard, la Grande

Avant son départ, Rokensas reçut une carte de Midgard, ainsi que des cartes pour tout le reste d’Avalon. Il avait une longue route à parcourir, avant d’arriver à bon port. Caer Diegol, le château de la Grande Midgard était sa destination. Certes, une bonne semaine de marche le séparait de là mais il savait qu’il pourrait survivre en chassant et trouvant de l’eau dans les petits ruisseaux s’écoulant dans les forêts. L’aventurier partir donc en quête d’une nouvelle vie, rencontrant de nouvelles créatures chaque jour, découvrant de nouveaux paysages féeriques colorant le décor de la Splendide Midgard.

Un matin, lorsqu’il n’était plus qu’à quelques heures de son but, Rokensas fit une découverte fort étrange. Il se trouvait au petit village de Karnoc, autrefois l’avant-garde du fort. En arrière plan se trouvait Krondon, avec ses gigantesques mines et tourelles incrustées dans le roc. C’est alors que sa vision devint floue. Il redoutait l’effet d’un poison naturel dans l’un des fruits qu’il avait mangé la veille, mais pourtant son instinct de survie ne l’avait jamais trompé auparavant. Il se mit à chanceler, il était étourdi et s’écroula sur le sol. Quelques secondes plus tard, il se releva et ce qu’il vit le bouleversa. Devant lui ne s’étendait plus ce qu’il connaissait de Midgard, mais bien un royaume en ruine, ravagé par une guerre incessante. De la fumée opaque ne lui permettait de voir qu’à quelques mètres de lui, mais il pouvait apercevoir des milliers de guerriers courir et hurler, s’affronter sans relâche dans des mares de sang et des amas de métal. Soudain, il fut solidement agrippé par l’épaule et on le secoua vivement.

- Capitaine! Capitaine! Nos régiments tombent com’ des mouches! Ces sal’tés d’Elfes ont percé nos défenses et y veul’ s’aventurer dans la forêt! Nous d’vons les en empêcher!

Rokensas resta bouche bée. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait et aucun son ne daignait à sortir de sa bouche. Il se pencha pour se regarder et s’aperçut qu’il n’était plus le petit Valkyn sauvage, mais bien un grand Valkyn recouvert par une épaisse armure étincelante.

Aussi vite qu’il perdit connaissance, il retrouva brutalement conscience, remit sur pied par un marchand qui passait par là.

Lors de sa dernière étape de son périple, Rokensas eut le temps de réfléchir à cette vision et surtout aux cauchemars qu’il faisait depuis cela plusieurs nuits. Tout devenait de plus en plus clair dans son esprit et il ne pouvait le nier. Il était bel et bien le descendant d’un Panserbjorne, et sûrement un grand chef de guerre, selon ses songes.

Origines

Ses premières nuits à l’extérieur du château, là où il pouvait dormir sans être chassé par les aubergistes ou traqués par les Schindall, il fit plus ample connaissance avec le personnage qu’il incarnait dans ses songes. Il se nommait Iorek Byrnison, le second officier en charge de l’armée Panserbjorne. Il détenait le régiment qui était censé protéger l’accès au fort par Krondon, mais son régiment fut décimé par les hordes d’Hibernia et lui-même, malgré que surprenant lors des affrontements, vint à mourir aux mains d’un de ces soldats. Chaque fois qu’il rêvait à ‘‘sa’’ mort, Rokensas ressentait des douleurs atroces à la poitrine et il se réveillait en sursaut, couvert de sueur.

Il n’en était pas moins très fier, et chaque jour, Rokensas visitait Oknaros, l’entraîneur Berserk qui lui enseignait les arts du combat. Lui-même fut surpris par la détermination de son jeune apprenti et malgré sa petite taille et sa force limitée, il se révéla à être un adversaire coriace due à sa dextérité accrue et ses coups vifs et précis. Le nouveau guerrier apprit très vite à maîtriser sa capacité de se transformer en ours afin de pouvoir l’utiliser à sa guise, quand bon lui semblait. Cependant son maître ne cessait de lui répéter que tout bon soldat se réservait une période de repos à la fin de ses combats, afin de reprendre son souffle. C’est pour cela qu’il était parfois difficile de se transformer, trop tôt après la dernière mutation.

Trois mois après son arrivée à Caer Diogel, Rokensas commença à s’intéresser à la vie commune de la société, même s’il répugnait totallement les êtres humains. Il trouvait par contre un côté charmant et rustique dans l’âme simpliste des vikings. Certains étaient des érudits, d’autres des guerriers à sang froid et certains des clochards ou des marchands. Il en apprit beaucoup sur cette race nordique qui avait immigré en Midgard quelques centaines d’années plus tôt.

Mais les races que Rokensas trouva des plus fascinantes furent les Trolls et les Nains. Bien qu’étrange l’un autant que l’autre, il les admirait secrètement. Les Trolls pour leur force inouïe, et les nains pour leur robustesse et leur caractère batailleur, malgré leur petite taille. Aucune légende ne lui avait parlé de l’arrivée de ces créatures en Midgard, même les serviteurs de Bogdar ne connaissaient pas leurs réelles origines. Certains disaient que les Trolls avaient été fabriqué par les dieux du roc même, d’autres pensaient à des créatures diaboliques jadis venues détruire le monde. Quant aux nains, tous étaient d’accord sur un point : Ils seraient venues d’en dessous. Des mines plus précisément. Bien qu’ils y passaient beaucoup de temps, Rokensas trouvait cette idée absurde et préférait croire qu’ils étaient la toute première race à habiter Midgard.


Par contre, les Kobolds restèrent un peuple sombre dans l’esprit de Rokensas. Peu d’entre eux faisaient surface le jour, la grande majorité d’entre eux aimaient chasser la nuit. Étant un peuple souterrain, il était difficiles aux créatures diurnes d’en côtoyer. Rokensas les ignorait plus qu’autre chose, même chose pour les Frostalfs qui passaient plus de temps dans leurs laboratoires et leurs bibliothèques qu’à l’extérieur. ‘‘Des peuples bien étrrranges’’ se disait-il.