Un esprit retrouve son chemin...

[mimitoutplein]

Une sombre journée.

Un beau jour dans la forêt d’Hibernia où le soleil n‘était pas encore levé, où l‘ on pouvait encore percevoir les cris de gobelins, un Firbolg et un Elf discutaient assis près de la rivière.

- Tu sais ce qu'il adviendra si tu échoues . . . mais je ne peux t'en empêcher, Viféclair, tu es seul maître de ta destinée. dit l’Elf

- Je connais les risques, mais ma décision est prise. A l'aube, j'entamerai le Dernier Rituel, répondit le Firbolg avec la plus grande des sûretés.

- Je te demande encore un peu de patience, ton âme n'est pas encore prête à être reçu par ton ancien corps, c'est moi qui t'ai enseigné ce secret, je m'en voudrai pour l'éternité si ton esprit était scindé en deux.

- J'ai vécu suffisamment pour savoir quand il fallait s'armer de patience, et quand il fallait agir, dit-il.
Il me faut retourner parmi les hommes avec toute ma force, je n'accepterai pas que mes valeurs soient ainsi bafouées. Le mal gronde en Amtenael... Je dois faire mon possible pour ramener sur ces terres la paix d'autrefois.

- Tes motivations sont louables mon enfant, mais une fois le rituel accompli, il n'y aura plus de retour possible . . . et en cas d'échec, la moitié de ton âme sera condamnée à errer pour l'éternité sur le monde des mortels, tandis que l'autre s'unifiera à un vivant.
- Je t'ai entendu Oma. Maintenant laisse moi je te prie, le soleil se lève.

Et dans un éclair éblouissant, l'elfe se volatilisa, laissant Grand seul face à sa destinée. Comme tout Firbolg qu’il était, il ne douta point un moment de ses capacités, de ses ambitions.
Il marcha durant quelques minutes le long de la rivière, avec rapidité et habilité jusqu'à ce que ses pieds atteignent le bord d'un lac d'où s'élevaient des boules de lumières aux teintes douces et variées.
Lorsque son pied toucha l'eau, le corps du firbolg brilla de milles feux, une lumière éblouissante, aveuglante jaillissait du Firbolg et après une immense déflagration qui réveilla Hibernia ...il disparut.
l'on vit alors une silhouette d’animal apparaître, de cheval, de Licorne...
Elle était doter d'un magnifique pelage blanc, brillant, luisant, lisse, comparable à la neige des hauts sommets de Midgard et sur sa tête une corne de cristal imposait sa clarté et sa transparence.
La créature s'avança vers le centre du lac, ses sabots effleurant à peine l'eau, les boules colorées se volatilisèrent, laissant comme unique source de lumière les fins rayons de soleil qui commençaient à percer à travers la cime des arbres et qui reluisaient sur son pelage.
Arrivée au centre du lac, la licorne laissa échapper un chant doux et mélodieux, la musique ne semblait pas venir de l'animal, mais de la nature environnante elle-même. La voix berça ainsi le cœur de la forêt durant de longues heures...
Mais soudain le chant mélodieux changea pour se transformer en cris stridents, l’animal devint sombre et des éclairs jaillirent de son corps, fendant les arbres alentours... L’animal disparu dans deux éclairs, le premier tomba au fond du lac, alors que le second s’envolait en direction du soleil…

- Maître... ? Est-ce vous ?
Des yeux s'ouvrirent, et Grand distingua face à lui deux de ses disciples... Le premier le regardait d'un air terrifié, le second détournait la tête.
Le firbolg tenta de se relever, mais il se rendit alors compte qu'il ne sentait plus son corps. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, l'esprit embrouillé, il regardait fixement l'homme à la cape brodée d'or.
-Il semblerait que j'ai échoué... dit une voie que Grand ne reconnu pas, et qui semblait n'être qu'un écho.
Tendant les mains devant lui, il vit non pas un corps, comme il l'avait espéré, mais deux bras sombres... comme irréels, spirituels... Soudain assailli par la honte, Grand se fondit dans l'arbre le plus proche et disparut. Laissant ses disciples seuls sous le soleil couchant.
- Il est temps pour moi de tenir ma promesse, dit Kamalh, l'homme à la cape d'or.

Se jetant sur sa monture, Kamalh partit à la recherche du second fragment d'âme de son maître afin de lui enseigner les valeurs qui tenaient tant à Grand et devenant par la même occasion, un maître du Viféclair.

(merci a Belakore pour les corrections)