BG Calawene Dream's

L'histoire d'Amtenaël
Calawene
Nioubi
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Des flammes. Des cris. Des larmes. Des entrechoquements de métal. De partout. Tout autour de moi. Une cacophonie incessante qui perçait mes tympans. Que se passait-il ? Derrière les jambes de mon papa et la robe bleutées de maman, je ne percevais pas grand-chose. J’avais cru entrapercevoir la boulangère du village étendue à quelques pas de son enfant. Maman me tirait si fort le bras que je n’avais le temps de rien voir. Elle me faisait mal ! Pourquoi me tenait-elle aussi durement ? Ai-je fait une bêtise ? Je tournais la tête pour observer papa, sa main posée sur mon épaule gauche, il me pressait à accélérer le pas. Je lui souriais. Il ne semblait pas me regarder. Il était bien trop préoccupé par ce qui se passait autour. Son front était perlé de sueur et une nuée rouge rectiligne s’écoulait le long de se tempe droite. La belle robe de maman, ma préférée, n’était plus aussi bleue qu’à l’accoutumé. Elle était si sale, si déchirée ! J’étais fatiguée de courir. Ma respiration se faisait haletante, mon poignet me faisait horriblement souffrir. On s’arrêta net. Un cheval hennit. Il était immense ! Mon papa me porta et me mit en selle. Ma maman sanglota et mon papa m’embrassa les mains d’une hardiesse incomparable. Que se passait-il ? Pourquoi pleuraient-ils ? Je sentis mes yeux s’embuer de larmes et voici les dernières paroles que j’entendis de la bouche de mon père : « Va-t-en ! Fuis, mon enfant ! » Il flatta l’encolure du cheval et il partit au galop.
Soudain, telle une rafale, un grand coup heurta mon destrier. Il tomba à terre dans un cri de râle. Je m’étalai pitoyablement dans la poussière. Mon bras droit avait amorti la chute mais, il fut gravement égratigné. Je saignais. Tout à coup, je vis surgir un grand monsieur au-dessus de moi, l’arme à la main. Il poussait un hurlement effroyable. Je me mis à protéger mon visage dans un cri de terreur et, en une fraction de seconde, un bruit de lames se fit entendre. Aucun coup ne vint. Lorsque je rouvris les yeux, un homme se tenait près de moi. Munit de deux dagues dans chaque main, j’ai cru déceler un sourire. Il me leva et me prit dans ses bras. Il me cachait sous sa longue cape. Quand il puit se hisser sur un cheval, on fila et on quitta mon village natale.
Il me déposa à la lisière d’une grande forêt. Il me fit un carreau avec le tissu de sa cape avant qu’un autre homme, aux longs cheveux blancs, vint me recueillir dans son antre : la forêt d’Orbélia.
Ce carreau, je le garde encore près de moi. Il m’est cher. C’est le seul souvenir que je possède de cet inconnu qui n’est autre que j’ai nommé Mon Sauveur.
Ainsi, je grandis auprès des mages. Ils m’enseignèrent l’herboristerie. Ils m’élevèrent comme l’une des leurs. Mais, au plus profond de mon être, je savais que je ne faisais pas partie de leur descendance. Et, une tâche me tenait vraiment à cœur. Je voulais retrouver Mon Sauveur. Ce mercenaire à qui je dois la vie. Même si je devais gravir des montagnes, entrer dans un clan que je haïssais, quoique cela puisse me coûter, je le ferai. Je le retrouverai.
A l’âge de quatorze ans, je quittai les Altarions (mages de la forêt d’Orbélia) et je me mis en quête. Dans ma errance solitaire, j’ai rencontré l’homme qui partagea vingt quatre ans de ma vie. Abigael de la Garde du Dragon, tel était son nom. Nos chemins se sont croisés aux Tentes Rouges. Il semblait sortir d’un combat et il était mal en point. J’ai accouru pour lui porter mes soins.
Ainsi, débuta une longue destinée à ses côtés. Il m’offrit un rubis qui ornait un anneau doré qu’il me passa au doigt. Le plus beau et le plus symbolique des présents. Mon cœur fut noyé dans un torrent d’émotions intenses. Je fus la femme la plus comblée, la plus heureuse, la plus chanceuse. Malheureusement, Dame Destinée fut capricieuse et jalouse de mon bonheur. Elle m’arracha à lui en me tissant la plus misérable des trames : sa mort. Je le perdis à jamais un soir d’hiver. Ma vie fut assombrit par un nuage de désespoir par sa perte. Je n’étais plus qu’une simple mortelle errante, j’étais une âme errante. C’était alors que mon envie de retrouver Mon Sauveur devint vitale. Je m’efforçai de ne penser qu’à ça, de me fixer ce but pour oublier tout le chagrin, toute la peine, tout le mal qui me rongeait.
Et, pour atteindre mon objectif, je rejoignais le plus infâme, écoeurant, haineux des clans : les mercenaires des Chevaliers Déchus. Participer à tous ces massacres, à tout ce pillage est une torture ! A chaque guérison, à chaque ressuscitation j’ai envie d’arracher ce poids énorme de mon cœur, j’ai envie de crier toute la rage que j’aie en moi. Cependant, je me dois de rester sourde à toutes mes complaintes, de refouler toutes mes émotions afin de le retrouver… Mon Sauveur, je suis si proche de toi…



Calawene Dream's.

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