Mélancholie

[Kierael]

Cela faisait déjà quelques jours que Kierael errait un peu partout dans Avalon, sans but apparent. Pour quelqu’un qui l’aurait remarquer, on aurait dit qu’elle était constamment dans la lune, réfléchissant, sans faire attention au monde matériel. En fait, elle était comme ça depuis la dernière fois qu’elle avait été visiter l’arbre au sommet de la colline d’Emblème. Elle s’était retrouvée là, avec quelques amis de la guilde. C’était le jour ou Argonos, Edaetha et Likine étaient partis soudainement, sans donner d’explication. Eux, ils savaient ou ils allaient, mais pas Kierael. Elle s’était battue avec elle-même pour essayer de trouver une raison qui expliquerait leur départ. Un départ qui semblait bien définitif. Et après ce moment, elle ne les avait plus revu. C’était aussi le cas de tout les autres membres de sa guilde. Elle s’ennuyait, c’était trop apparent. Elle s’ennuyait de ses amis. Ses amis qu’elle n’avait pas vu depuis de nombreuses semaines. Kierael commençait à se demander s’ils n’avaient pas tous décider de l’abandonner. Mais comment pouvait-elle en être sûre? Personne ne lui avait donner d’explication. Elle devait en trouver elle-même, sans aide, sans indices. Comment aurait-elle pu résoudre ce mystère? La douleur, étonnamment grande cette fois, la rongeait de l’intérieur. Elle qui avait vécu sa vie seule, qui avait finalement trouver des amis, des compagnons avec qui parler, s’amuser. Maintenant, elle se retrouvait seule de nouveau. Seule, si elle l’avait toujours été, elle n’aurait jamais connu ce mal. Mais maintenant qu’elle avait connu des gens qu’elle ne pourrait plus oublier, il lui semblait que son cœur était marqué d’un grand vide, maintenant qu’elle ne les voyait plus.

Kierael avait perdu son entrain habituel, son air si joyeux. Manier sa faux ne l’amusait plus comme autrefois. Ces jours-ci, rien ne semblait l’amuser. Pas même les rires des feuilles dans le vent, la danse de la rivière dans son lit ou bien encore des oiseaux qui gazouillaient joyeusement. Elle était trop préoccupée par le mal qui noircissait son cœur. Elle ne savait plus quoi penser. Elle se sentait abandonnée, comme le jour ou son père l’avait abandonnée. Elle se sentait impuissante devant la vie. Elle commençait à penser que les gens l’avaient abandonnée peut-être parce qu’ils ne l’aimaient plus. Cela lui rendait le cœur gros. Seulement traîner son corps mi-arbre mi-humain lui semblait être une tâche inhumaine. Mais elle continuait d’avancer, cherchant toujours et encore ses amis, dans l’espoir de peut-être les revoir un jour. Mais elle se disait aussi que peut-être qu’ils ne voulaient plus la voir, alors là, elle ne savait plus quoi faire. Continuer, ou bien reculer.

Après plusieurs jours de marche lassante et fatigante, elle se laissa tomber contre un arbre et s’y assis. Là, elle réfléchit longtemps. L’idée de retourner dans sa forêt natale commençait à lui percer l’esprit. Puis, lorsqu’elle constata tous ses efforts inutiles, elle décida d’aller rendre visite à sa forêt. Peut-être cela lui donnerait un peu de bonheur à savourer. Elle ouvrit un de ses sacs pour en sortir une petite gourde d’eau. En fouillant dans ce même sac, elle vit sa cape de guilde, soigneusement plié. Elle la sortit, la déplia puis la contempla pendant de longs moments. L’idée de la jeter par terre et de la laisser ici lui traversa l’esprit, mais, après de nombreuses hésitations, elle replia la cape et la rangea dans son sac, une petite larme au bord de son œil jaune. Même si elle ne les reverrait plus, elle gardera au moins ce souvenir. Puis, elle partit en direction d’Hibernia, le cœur un peu plus léger.

[Argonos]

Argonos se réveilla en sueur, l'esprit encore embrouillé par ce cauchemard qu'il faisait désormais toutes les nuits ... ce cauchemard qui lui faisait tant d'effroie, mais dont il ne comprenait pas la signification ... un sentiment de désespoir, de malheur et de souffrance en lui montait à chaque fois qu'il se réveillait en sursaut aux cotés de sa bien aimée. Et comme toutes les nuits, il ne pouvait plus fermer l'oeil après ... il se sentait déchiré de l'intérieur, comme si un mal grouillait en lui. En sortant prendre l'air comme il le faisait à chaque fois que ce cauchemard lui revenait, son regard se perdait au loin, un regard triste ... pourquoi ressentait il ce malheur alors que la vie lui avait donné tout ce dont un homme pouvait désirer pour être heureux ? Pourquoi cette sensation de vide ... de désespoir ? Il ne le savait pas ... c'était comme si toute la peine du monde s'était réuni en lui ... il sentait le malheur, mais ce n'était pas lui qui l'éprouvait. Etait ce en rapport avec ce mauvais coup qu'il avait reçu lors de l'affrontement avec les démons des abysses à Embleme ? Ou avec sa magie de feu devenue glace malgrès lui ? Autant de questions auquel il voulait des réponses ... et pourquoi sentait il cette force qui semblait l'attirer ? cet appel ... il sentait quelque chose l'appeler, le diriger vers les contrées d'Hibernia, il ne savait pas ce qu'il y trouverait, mais il chercherait ... il chercherait jusqu'au jour ou la vérité lui serait dévoilée ...

[Kierael]

Kierael était couchée près de la rivière dans sa forêt natale d'Hibernia, ses pieds nus trempant dans l'eau calme. Elle semblait dormir, mais en fait, elle réfléchissait. Ses yeux fermées pointaient le ciel légèrement éclairée. Depuis qu'elle avait pénétré sa forêt, un bon sentiment lui parcourait le coeur. Mais, comme elle continuait d'avancer, son moral s'empirait. Des créatures affreuses et méchantes infestaient la forêt, plus qu'avant, et cela fit mal à son coeur. Sa belle forêt, sa si belle forêt d'autrefois, maintenant à moitié morte et rempli d'esprits malfaisaisants.

Malgré tout cela, sa visite la rendit un peu plus sereine. Elle avait choisie d'aller à son coin préféré et c'était peut-être le seul endroit dans Hibernia qui n'était presque pas infesté. Elle remonta à son enfance et quelques beaux souvenirs jaillirent de son esprit. Mais d'autres souvenirs s'ajoutèrent à sa mémoire, et les souvenirs furent alternés. Bons, joyeux et mauvais, tristes. Comme elle continuait de penser, ses sentiments changeaient sans cesse. Elle ne savait plus comment elle se sentait. Elle pensa une fois de plus aux gens de sa guilde.

- Et s'ils étaient inquiets??

- Et s'ils me cherchaient tous aussi, comme moi avec eux?

Elle ouvrit les yeux. La nuit était tombée. Les hiboux et les criquets agrèmentèrent l'ambiance de la nuit. Puis, elle repensa à ce qu'elle avait songé. Elle n'avait pas penser à ça. Avec sa douleur, elle avait oublier ce que les gens auraient pu penser.

-S'ils...pensaient encore à moi?

Une larme coula le long de sa joue. Elle l'essuya lentement et se recoucha sur le dos, les yeux vers le ciel. Elle observa les étoiles scintillantes et cela lui rappela des yeux. Des yeux qui la regardaient. Des yeux remplis d'amour. Des yeux d'amis.

De douces et tendres pensées bercèrent Kierael jusqu'au sommeil.

[Edaetha]

Depuis quelques temps on ne voyait plus Edaetha...La dernière fois qu'elle apparut , elle fut vétue de noir, elle portait le deuil de son ami Anathorne disparut tragiquement..
Mais le deuil se faisait long ...tres long...Il n'y avait pas que le deuil qu'Edaetha portait en elle mais aussi la disparition d'une amie...Elle était accablée par le chagrin, Edaetha épprouvait des remords...
Ses pensées n'étaient plus que pour elle. Elle se souvient de leur dernière discussion, elle fut tres instructive autant pour elle que pour Edaetha. En effet, son amie fut tres curieuse, elle voulait savoir comment les humains pouvaient avoir un enfant dans le ventre...Edaetha avait su trouver les mots justes pour lui apprendre comment creer la vie, elle lui avait transmit son savoir comme elle l'aurait apprit à son enfant...
Edaetha passait des heures au bord de l'eau, pensant à elle...Son coeur était triste, accablée par ce vide...Son amie lui manquait. Edaetha s'en voulait...Les derniers évènements ont fait qu'elle n'eut le temps de venir lui expliquer ce qui arrivait comme elle lui avait promit. Edaetha le sait,elle avait tort, elle se sentait coupable.
Elle pensait à elle sans cesse se demandant ce qu'elle pouvait bien faire...Edaetha ne se le pardonnerait jamais si un malheur lui été arrivé...
Edaetha s'allongea sur le sable chaud, elle apercevait l'Arbre d'où elle était. Elle l'observait, cette splendeur plantée du haut de cette colline...
Edaetha se rendit à ses pieds, les mains posées sur le tronc, fermant les yeux et priant de toute son âme...
Edaetha n'eut qu'une pensée : "Tu nous manque, reviens nous Kierael", Elle s'endormit les yeux rouges, accablée par la tristesse...

[JeannotLapin]

Mentatsun était revenu de son long voyage en compagnie de Sati et Sylve, il regrettait d'etre parti si longtemps mais ce voyage était nécessaire, il n'avait pas oublier les prédictions d'Erable. A son retour, il constata que beaucoup de choses avaient changé Hélas et qu'une partie des prédictions du druides s'étaient réalisées mais l'Arbre était toujours la et il soupira. Il avait déja retrouver les quelques Enfants rester fidele aux valeurs de l'Arbre et continuait a rechercher les rescapés de la tourmente. Kierael lui manquait, pour comble de malheur le facteur n'acceptait plus d'envoyer des lettres prétendant ne plus trouver de coursiers mais il gardait espoir espérant tomber un jour sur la jeune sylvaine et lui montrer que la famille pensait toujours a elle et que l'amitié n'est pas un vain mot. La crainte que la faucheuse ne se laisse gagner par la solitude l'habitait, il la savait si fragile....Kierael ou es-tu... nous te cherchons et on te trouve point pourtant nous pensons encore a toi et ta présence nous manque, la famille se resoude et nous prenons plaisir a etre ensemble, j'espere te retrouver et continuer nos discussions si agréable. A bientot...
Mentatsun reparti pour Hibernia afin de continuer ses recherches.

[Kierael]

Kierael se leva un matin. Le temps était nuageux, mais on pouvait voir le soleil briller. Elle but un peu d'eau pour se réveiller et s'assit sur son séant. Avait-elle rêver? Elle observait autour d'elle. Des pensées pénétrèrent son esprit. Des gens qu'elle avait connu autrefois? Des gens? Était-ce vraiment possible? Elle avait toujours vécu sa vie seule! Sauf du temps que son père était encore là. Il lui manquait péniblement.

Le temps, qui avançait, affectait la mémoire de Kierael. Elle ne savait plus combien de temps elle avait passé ici, au bord de la rivière, à penser et révâsser. Le vide et l'oublie commençait à emplir son esprit, car elle ne se souciait maintenant plus de rien. Son esprit était reposé. À ses pieds, elle remarqua une faux. Cela devait faire des semaines qu'elle ne l'avait pas utilisé. Même que, elle se demandait pourquoi elle la traînait encore. Se battre? Mais à quoi cela pouvait-il bien lui servir? Elle ne le savait plus. Elle décida alors d'aller voir son entraîneur.

----------
- Mais qu'est-ce que tu me racontes??

Calaverias, le maître faucheur, faisait les cent pas dans sa demeure.

- Qu'est-ce qui t'arrive, Kierael? Je ne t'ai jamais vu comme ça!

- Je n'ai plus envie de combattre! Ce n'est pas une vie...

Calaverias resta figé quelques instants. Puis, il approcha son visage de celui de Kierael, la fixa dans les yeux. Kierael se sentit mal. Il semblait contenir sa colère.

- Au début, j'ai su que tu avais du potentiel pour ce métier. Aux premiers entraînements, tu faisais preuve d'un grand courage et avait une volonté de fer. Tu étais faite pour ce métier. Toi-même, c'est ce que tu voulais!

Kierael baissa les yeux. Son esprit semblait être embrouillé par les souvenirs du passé qui refaisaient surface.

- Quand tu m'a demandé de t'apprendre ce métier, j'ai vu dans tes yeux et entendu dans ta voix que tu ferais tout ce qui serait en ton pouvoir pour parvenir à tes fins. À cet époque, il ne te restait plus rien. Et tu avais décider de consacrer ta vie à ce métier.

Les yeux de Kierael devinrent brumeux.

- Kierael...te rappelle-tu pourquoi tu voulais apprendre ce métier autant?

Aucun mot ne sortit de sa bouche. Le silence régna pendant quelques instants. Calaverias hurla de rage.

- Ne t'en rappele-tu pas??

Puis, il se calma à l'instant. Kierael ne dit pas un mot et resta posté sur place.

- Kierael... tu voulais protéger! Protéger les gens, les animaux, la nature. Tu voulais défendre ce que tu aimais. Tu voulais protéger!

Ce mot résonna dans sa tête à plusieurs reprises...

Protéger....protéger...protéger...

Toute la vie de Kierael se défila devant ses yeux. Sa naissance, son apprentissage auprès de son père, la mort de celui-ci, son entraînement avec Calaverias...puis...puis...

Puis...son arrivée dans les Enfants de L'Arbre. De tout ce qu'elle avait vécu, cet évènement était de loin celui qui l'avait marqué le plus dans toute sa vie. Elle avait trouver une famille, une vraie famille. Une famille qui s'aimait et apprenait ensemble. Une famille qui allait jusqu'à combattre ensemble s'il le fallait. Les yeux de Kierael scintillèrent de tout leurs éclats comme elle se rappelait son but dans la vie. Calaverias comprit et il sourit.

- Ton apprentissage n'est pas fini, jeune Kierael.

Kierael lui sourit et engagea aussitôt. Calaverias sortit son arme à son tour et ils allèrent s'affronter à l'extérieur. Ils échangèrent quelques techniques jusqu'au coucher du soleil.

-----

Kierael était debout, près de la rivière, comme à son habitude. Elle se tenait ou son père avait vécu toute sa vie, et là, elle lui parla.

-Je repars, père. Je dois retourner à Avalon, là ou on m'attend. Peut-être que tu n'ai plus là, mais je pense encore à toi.

Elle se pencha à l'endroit ou la terre était la plus noire et y posa ses mains. C'était l'endroit ou son père était mort. Elle y tassa un peu la terre et à sa plus grande surprise, elle remarqua une jeune pousse, joliement verte.

-Père!! Tu n'est donc pas mort!!

Elle se releva et s'apprétait à partir, quand elle se retourna une dernière fois.

- Père, je reviendrais te voir!

Puis, elle partit au pas de course, le coeur rempli de joie et les yeux brillants d'espoir.