Journal d'un Oréthornien.

Réservé au Roleplay, présentations...
Helgos
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Un cavalier s'approchait du village d'Albion. Il avait tous les attributs du va-nu-pied classique : Cehveux gras, mine abatue, regard vide, les mains mollement agrippées aux rennes, la bouche mi-ouverte, tournée vers le sol. Il avait bien fière allure, le cavalier. Cependant, l'homme dégageait une certain aura autour de lui, une aura difficile à retranscrire. Quand il parvint à l'entrée, les gardes le regardèrent passer d'un air paresseux. Personne ne faisait vraiment attention à cet homme. Le breton mis pieds à terre. Il était couvert d'un manteau de cuir fatigué. Il entra à la taverne. La joie aurait ennivré le coeur de n'importe quel voyageur. Pourtant, cet homme là restait de glace. Il s'appuya au comptoir. Le tavernier mit un moment à remarquer sa présence :

-Holà, l'ami ! Tu dors ?, demanda-til en le secouant.

Le breton redressa sa tête et fixa l'homme de ses yeux bleus, profond. Le tavernier resta figé sur place, pétrifié. Le jeune visage de l'homme était couvert de coups, de cicatrices et d'entailles. Le tavernier tenta de bredouiller quelque chose mais l'homme le coupa :

-Une bière...

Sa voix était claire, douce et grave en même temps. Les mots frappaient comme une lance ses interlocuteurs tout en les mettant en confiance. Il y avait un léger tremblement dans sa voix. Comme si... Comme si. Mais derrière tout ces abords, un sentiment de peur naissait dans le coeur des autres.

Le tarvernier se dépêcha de saisir une choppe et de la remplir. Il la servit à l'homme. Celui-ci le remercia d'un sourire et commença à boire goulument. Le tavernier toussa timidement :


-Hem... L'ami, ça ne te dérangerait pas de me payer maintenant ?, demanda-t'il le plus poliment qu'il pouvait tant cet homme inspirait la crainte.

-Pardonne moi, j'en oublie mes manières, dit l'homme sur le même ton.

Il sortit un petit sachet qu'il jeta sur le comptoir. Cinq pièces d'or pour une bière.

-Garde la monnaie, dit l'homme en s'éloignant dans la pièce.

Le tavernier inspecta l'or. Elles étaient frappés d'un drôle de manière. On aurait dit... le sceau Oréthornien. Qui était donc cet homme.

L'homme s'installa dans une arcade, dans l'ombre, sa soeur. Voilà longtemps qu'il n'était plus revenu. Quel changement s'y était-il produit. Il sortit un cahier et commença à noter... Il semblait écrire un poème. Soudain, tout devint flou ! L'homme s'affola un instant et porta sa main à ses yeux. Ce n'était que des larmes... Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Une conversation l'intéressa :


-Héhé, au fond l'est p'tet pas s'mal, c'roi là... L'Anachose, Thorbidule là...

-Ouais, t'as raison ! Ha, vivement qu'ils les distribuent ces papiers là !

-Héhé, moi j'les ai d'jà ! Hihi...

-Où tu les a eus ?, s'exclamèrent les autres !

-Ah non ! Za... Za s'tun sec... sec... S'cret.... Hips !

-Enfin après faut voir... Les gens d'armes vous savez ! Ils promettent, ils promettent mais après, on est jamais sûr de rien, hein ! Nous les paysans, nous ne sommes pas traités à notre juste valeur !

-Ouais ouais calme toi, hein ! S't'es si fier, prend les armes et va t'battre comme eux au front !

-Hé, j'suis pas suicidaire moi !

L'homme s'amusa de cette conversation. Il ferait peut-être un tour au chateau, ça pourrait être amusant. Il sortit et un vieil homme l'arrêta avant qu'il put monter en selle.

-Vous... Je vous reconnais !, s'exclama-t'il.

-C'est possible mais j'en doute. Parle, je t'écoute mon frère.

-Tu es un Oréthornien ! Tu as déjà protégé mon petit-fils ! Tu es le vaillant Helgos ?

-Helgos... Cet homme est mort. Et si vaillant fut-il, rien ne l'a protégé du mauvais sort.

L'homme monta en selle et s'éloigna. Les paroles du vieil homme lui réchauffait le coeur. Peut-être avait-il fait des choses bien dans sa vie...

Le vieil homme sourit. Une bergère s'approcha de lui.

-Tu joues à un jeu bien cruel !, dit-elle d'une voix sans expression.

-Il faut bien lui redonner un peu de courage à ce pauvre bougre, lui répliqua-t'il d'une voix neutre.

-Tu ne devras pas t'attacher à un mortel...
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Helgos
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La nuit tombait sur la grande cité d'Avalon. La relève remplaçait les gardes à demi-somnolent des remparts. Les hommes rentraient au foyer, accueilli par leur famille et le fumet de la soupe. Les rues se vidaient, les échoppes se fermaient. La ville entrait dans un profond coma. Pourtant, un homme s'aventurait seul dans les ruelles. Vêtu d'un capuchon noir, d'une veste de cuir lui tombant aux genoux et d'un bandeau lui couvrant la moitié du visage, il furetait en tous sens, toujours à l'affût. Il entra dans un entrepôt. Là, deux hommes attendaient devant une porte. L'homme les salua de la main... Pas de réponse. Il s'avança vers la porte et fut arrêté par les deux hommes. Sans un mot, ils le fouillèrent en tappotant partout. L'homme encapuchonné resta de marbre. On finit par lui trouver une longue épée certie d'un rubis à la crosse et d'une garde d'un or brillant comme le soleil ainsi qu'un couteau de chasse. On les lui confisqua et on le laissa entrer.

L'homme poussa la porte. Elle donnait sur une pièce carrée. Au centre, il y avait une table ronde. Une lanterne éclairait faiblement une chaise devant la table. L'homme encapuchonné s'assit. Il devinait la présence d'un homme face à lui. Il s'accouda sur la table.

-Vous avez fait bon voyage, messir Isérias ?, grogna une voix venant de la pénombre.

L'homme au capuchon, Isérias, ne pouvait distinguer les traits de son interlocuteur mais par sa voix, on lui donnait un profil grand et fort.

-J'ai connu pire, notre marché tient toujours ?, demanda Isérias de la voi la plus posée possible.

-Oui... oui... Je ne savais pas que les Oréthorniens s'intéressait à ce genre de... marchandises...

-Ils s'y intéressent, nous avons besoin de beaucoup de mains d'oeuvre...

L'homme de l'ombre parut hocher la tête.

-Dîtes moi... Depuis combien traitez-vous dans le milieu ?, demanda-t'il d'une voix neutre.

-Moi... Pas longtemps, répondit Isérias.

Isérias sentait la sueur perlé sur son corps. Ces gens-là ne rigolait pas, il fallait se montrer sérieux.

-Mais je me débrouille assez bien, enchérit-il...

-Bien... Bien...

L'homme de l'ombre se pencha en avant, laissant découvrir un vieux visage, tanné par les âges. Une barbiche lui pendait au menton et une moustache ornait ses lèvres.

-VOUS N'ETES PAS ORETHORNIEN ! QUI ETES-VOUS ?, demanda-t'il brutalement.

-Moi ? Mais... Isérias, je vous l'ai dit !, répondit Isérias en prenant un air choqué.

L'homme claqua des doigts. Deux hommes robustes lui saisirent les bras et serrèrent le siège contre la table. Un homme saisit sa capuche et la lui aracha, découvrant un visage jeune, les cheveux chataîns clairs, un oeil bleu... Le bandeau masquait toujours la moitié de son visage.

-C'est lui, dit un sarasin en s'avançant.

Isérias le dévisagea, le sarasin de la grotte...

-Alors c'est toi Helgos ? Je t'imaginais plus... âgé, déclara le vieil homme.

-L'âge est trompeur, qui suspecterait un vieillard aussi inofencif d'apparence être d'une telle cruauté ?, railla Helgos.

Le sarasin sourrit. Le vieil homme se retourna. Un sbire lui appporta l'épée d'Helgos.

-Jolie arme, vous avez du goût !, fit remarquer le vieux en inspectant l'épée.

-Vous aurez bientôt l'occasion de la voir de près, votretoute dernière im...

Un des gorilles de la pièce lui lança un coup de poing dans le torse. Helgos suffoqua. Ses gardes relâchèrent leur attention pour laisser échapper un fin rire.

-Hé attendez, il n'était pas borgne la dernière fois, s'exclama le sarasin.

Les rires s'arrêtèrent. Helgos en profita, il leva son bras et projetta un des gorilles de l'autre côté de la table. Deux gardes du fond de la pièce accouruent. L'Oréthornien poussa la table de ses deux pieds, cassant les hommes dans leur élan. Il se retourna vers son dernier gorille, se redressa, entraîna l'homme dans sa course et l'envoya s'écraser contre le mur. Il saisit alors sa tête à deux mains et la fracassa littéralement sur le mur. Il laissa le corps s'écrouler dans une trainée de sang. Il se retourna vers le sarasin. Qui avait armé son arbalète. Il sauta vers la table retournée. La flèche siffla à ses oreilles. Le sarasin réarma d'une vitesse suprenante. Helgos était coincé, si il passait un bou de son nez, il recevrait un carreau. Il inspira.

Le sarasin s'approchait à pas comptés, souriant déjà de la victoire. L'arme tendue, prête à décocher un trait mortelle. Soudain la table s'avança vers lui. Le sarasin cria et fut aplati comme un sandwich sur le mur. Helgos désrama le bras de son adversaire qui dépassait et ôta la table. Le sarasin prit une distance et se mit en position de combat. Helgos sourit, ses lèvres saignaient et lui donnaient une allure bestiale. Il lança un coup si vif qu'il envoya le sarasin à terre. Ensuite, d'un coup de pied à tempe, il l'acheva. Celà au moins, c'était fait. Le vieil homme était recroquevillé au fond de la pièce. Helgos aracha son bandeau qui cachai un fin stylet à poignée perpendiculaire. Il s'en saisit et s'approcha du vieux.

La porte s'ouvrit à la volée. Un énorme highlander entra et saisit Helgos. Celui-ci n'eut pas le temps de faire un geste que l'homme le lança vingt pas plus loin. Le stylet lui glissa des mains. Il se redressa rapidement, juste à temps pour s'effacer à un puissant coup de pied. Tournoyant, il asséna un coup de pied retourné sur le talon de son adversaire. Ce coup aurait fait chuter n'importe qui. Mais l'highlander ne bougea pas d'un pouce. Il empoigna Helgos par la gorge et le traina sur le sol. Helgos suffoquait. Ses mains s'aggrpait déspérement à la large main de l'highlander. Rein à faire, il ne lâchait pas prise. Il changea de tactique : il agita ses mains en tous sens pour trouver quelque chose à lancer... Son stylet ! Il l'empoigna et l'enfonça dans la gorge de l'highlander. Une giclée de sang l'éclaboussa. Helgos se dégagea. Le vieux s'était fait la malle. Il saisit son épée et sou couteau de chasse et partit à sa poursuite.
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-On a des indices sur le coupable ?

-Aucun, monsieur. Pas un parchemin, une arme, un emblème, rien.

-Hum... Je vais jeter un oeil à la pièce.

L'inspecteur traversa l'entrepôt et ouvrit une porte. Il découvrit plusieurs hommes à terre. Le sol était tapissé de sang.

-Hé bien... Notre lascar était doué.

-Notre ? Qu'est ce qui vous fait croire qu'ils n'étaient pas plusieurs ?

-La position des corps et mon instinc. On connait leur identité ?

-Des pourris, monsieur. Surement un reglement de compte entre brigands.

-Hum...

Un homme entra dans la pièce à la volée.

-Sir, on a trouvé un corps dans un coupe-gorge. C'était un de ces richards.

-Vous pensez qu'il y a un lien monsieur ?

-Allez savoir... Ca ressemble à un travail d'assassin.

-Un assassin ? Il faut prévenir les habitants et le coincer !

-C'est inutile. Ca ne ferait qu'affoler la population et si il est assez fort pour abattre une dizaine de gorilles, il s'est certainement déjà enfuit.

Un silence s'abattit sur la pièce.

-Nettoyez moi ça et brûlez moi les corps de ces ordures...
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Helgos était étalé là, au milieu de la forêt. Il paraissait dormir les yeux ouverts, sa mâchoire mimant des mots, baignant dans son sang. Il sentait la vie s'échapper de lui. Tout devenait sombre, sa vue se brouillait, ses cheveux commençait à rougir de son sang.
C'était fini, je n'avais plus d'espoir. La nuit tombait, l'heure sonnait. La jours s'en vont mais je demeure... Figé à jamais dans le temps, enfin débarrassé de mon fardeau. Mes doigts se refermèrent sur la terre... cette terre pour laquelle j'ai versé bien des sangs, bien des vies. Elle était rougie du mien à présent. L'onde si lasse de la rivière passait. Mais je restais là, dans les bras de la mort. Les yeux tournés au ciel. Ô grand ciel... Vienne la nuit, sonne l'heure. Les jours s'en vont et je demeure !

Les secondes paraissaient des jours. Les jours, des mois. Les mois, des siècles. Enfin...

Ma blessure était profonde, dans le bas-ventre, au foie. On ne survivait pas à ça... Enfin je pourrais dormir en paix... pour toujours !

Mais elle vint, ma douce Eldera. Son visage se pencha sur le mien, m'accordant ce que je crus être son ultime baiser. Puis elle se tourna vers ma blessure et l'embrassa également. La chaleur revint en moi. Mon coeur se mit à battre. Ma douce se tourna alors vers moi.


-A une archée d'ici, ton salut t'attend, mon amour, me souffla-t'elle.

-Non... Ne me laisse pas ! ELDERA !

Ce dernier mot, je l'avais hurlé. Je tentais de la retenir mais elle se décomposa telle de la brume. Me laissant à mes larmes, à ma triste solitude, je restai là, main tendue. Puis tout se voila...
Helgos se réveilla dans une ferme. On s'occupa de lui, on le logea et on le nourrit. Helgos resta dans cette ferme plusieurs jours.

-Père... Qui suis-je ?
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Je pleurais. Chaque nuit, chaque jour, à toutes heures, je pleurais de mon malheur. Mon père m'avait dit un jour : "Les actes n'ont de significations que s'ils servent une cause élevée. Chaque chose que tu accomplis doit avoir un but, tu comprends ? Etre un homme, c'est dévoué sa vie à un unique objectif !"

Que signifiait mes actes ? Pourquoi commetais-je ces atrocités ? Comment puis-je tenir sans cause à servir ? Puis, je me souvins... Le peuple bien sûr ! Qu'est-ce qui comptait d'autre à mes yeux ? Rien... Chaque travail que je dois accomplir pour cette triste quête, je ferais de mon possible pour qu'il bénéficie à mon peuple ! Oui, je m'y engage... Sur ma vie... Enfin, non. C'est stupide de dire celà, elle n'est plus à moi... Sur mon âme peut-être ? Ou ce qu'il m'en reste...
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-Allez-y.

Helgos passait un contrôle de frontière. Personne ne l'avait reconnu sous ses allures de va-nu-pied. Il souria sous son capuchon et s'éloigna, menant son cheval à la bride. Il traversa le camp rapidement. Il se mit en selle et se dirigea vers l'intérieur des terres. Il y arriva... Enfin.

Une bannière battait au vent sur le toit de la plus haute maison. Elle portait un aigle majestueux, impérial, tapis sur un fond blanc, près à fondre sur sa proie. Un chevron vert apportait une touche de couleur. En le voyant, une nostalgie impregna le coeur d'Helgos. Pourrait-il vraiment s'acquitter de cette tâche ? Il hésita... Jetta encore une fois un oeil au village puis repartit...

C'était encore trop tôt...
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[HRP] En raison de ma grande flemme, je vais couper une partie du récit, pour en passer à des phases plus intéressantes. J'écrirai peut-être ce "trou" un jour mais pour l'instant, l'envie me manque. Sachez qu'Helgos a pris possession de trois artefacs supplémentaires : Un sort, une malédiction et la chance. Bref un destin. La suite arrive très bientôt.[/HRP]
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-Une bataille se prépare mon fils. Nos éclaireurs ont annoncés que des pirates avaient franchis le seuil des trois îles. J'emmène quelques hommes pour les repousser. Ils ne sont pas biens nombreux.

-Ce ne sont peut-être que des éclaireurs, père. C'est dangeureux !

-Peut-être mais dans un cas comme dans l'autre, je ne peux les laisser trainer dans nos mers.

-Bien, je pars avec vous alors.

-Non, Helgos. Ta place est ici.

-Mais... Je veux me battre !

-Tu es destiné à gouverner un jour, Helgos. Tu ne peux prendre aucun risque.

-Et vous, vous gouvernez ! Laissez moi me...

-Helgos, j'ai dit non. C'est un ordre, tu resteras ici pour organiser la résistance si ça venait à mal tourner.

-Oui père...
-Helgos, promet moi de veiller sur Somina !

C'était Soro, le grand frère de Somina, il partait avec les autres guerriers car il avait 19 cycles. Ils étaient proches tout deux. Soro faisait confiance à Helgos.

-Oui, je t'en donne ma parole, sur ma vie !

Soro hocha de la tête et embarqua. Somina était plus loin sur le quai, elle pleurait. Helgos vint près d'elle pour tenter de la réconforter.

-Il reviendra, n'est ce pas ?, sanglota-t'elle.

-Je... J'éspère...
De long jours passèrent, aucune voile à l'horizon. Les habitants de l'île étaient tendus. On préparait les épées, on astiquait armures. Sur l'île, come sur la mer, c'était le calme plat. Pas une vague, pas un vent, rien, rien ne troublait ce silence... Le calme avant la tempête.
Un matin, un navire se découpa à l'horizon. Sa voile, autrefois grande et fière, était aujourd'hui déchiré, en lambeaux. Quelques rames faisaient avancer ce navire fantôme. Quand il fut assez près, on put distinguer que c'était le bateau Belloyen envoyé à l'assaut. Deux sentiments prenaient le coeur des villageois. D'une part, la joie de revoir ses hommes en vie, de l'autre, la crainte de la défaite et de la mort de leurs proches. Quand le bateau accosta, dix hommes sortirent debout, cinq autres sur des béquilles, assistés par les dix.


-Où sont les autres ?, demanda un des villageois.

Nagos sorti à ce moment, portant dans ses bras le cadavre d'un jeune homme. Il descendit la rampe, d'un pas solennel. Il portait les coups et les blessures de la bataille. Son visage était toujours aussi impassible. Malgré ses plaies, il était là, campé sur ses deux pieds, l'air fier. C'était ce que le peuple voulait voir. Il fallait autre chose pour renverser leur souverain.

-Les autres sont tous morts, déclara Nagos.

Le cadavre était celui de Soro, il portait une trace de poignard dans le dos. Un poids s'empara du coeur d'Helgos. Il senti sa gorge se serrer, des larmes lui venir du fond du coeur mais il les retint et se retourna vers Somina au moment ou celle-ci s'en rendait compte, elle s'éloigna en pleurant. Helgos la suivit, dorénavant, il devrait la garder jusqu'à ce que la mort le prenne.
Dans le palais, tout était calme. Helgos s'aventurait à travers les couloirs et méditait. Qu'allait-il se passer ? Que faire ? Soudain, il entendit une voi s'élever derrière une porte.

-C'est ma faute, je les ai tous mené à la mort. Qu'ais-je fait, mon ami.

-Ce que tu as cru être juste, Nagos. En tant que conseiller, je te dirais que tu as pris la meilleur décision. En tant qu'ami, je suis prêt à t'écouter. Décharge toi de ton fardeau.

-Non, je dois le garder, ce sera en rémission de mon pêché.

-C'est toi le Roi. Que fait-on ?

-Je ne sais pas... Ils sont sortis de nul part, ils sont bien trop nombreux. Nous allons tous périr. Tout ce que nous pouvons faire, c'est préparer un baroud d'honneur.

-Qu'il en soit ainsi, conclut Trévor, le conseiller.

Helgos retint son souffle. Cette fois-ci, nul moyen d'éluder la bataille.
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