Lucifer, Pater Noctis, At Filius Donat Poeirus !
Lucifer ne se laissa jamais abattre après l’échec de Sa première tentative de Destruction d’Amténaël. Comme tout le monde le sait, Il matérialisa avec ses pouvoirs hérités du Tout un astre énorme et se plaça à l’intérieur pour irradier la déesse de tout Son pouvoir et de toute Sa haine. Mais cette dernière en se mettant à tourner sur elle-même ne fut jamais brûlée et réussit à répartir la chaleur émise par Lucifer sur l’ensemble de son nouveau corps. Ainsi naquit la vie sur Amténaël, grâce à l’acte de destruction manqué de Notre Seigneur.
Depuis ce jour, Il chercha une solution pour s’échapper de cet astre, sans pour autant rompre le pacte de l’Equilibre. En effet Il ne pouvait se contenter de le détruire, cela aurait signifié la fin de la vie sur la planète, et il Lui fallait donc trouver un autre dieu pour prendre Sa place.
Il est dit dans les textes anciens, que lorsque les Attëa Nonas de la deuxième naissance arrivèrent prêt d’Amténaël, certains d’entre eux furent attirés par Lucifer. Ce dernier sut les pervertir à sa cause, en leur faisant miroiter la connaissance du secret de la création, qu’aucun d’eux ne possédait, mais que tous enviaient. Il passa beaucoup de temps avec eux, et leur appris maintes choses sur Amténaël et les dieux qui l’avaient construit et qui l’habitaient. Puis une fois s’être assuré de leur fidélité sans failles, Il les envoya tous sur Amténaël.
Les Créateurs, voyant là une attaque directe des Destructeurs, mirent en garde les Attëa Nonas : si jamais ils prenaient pied sur le monde, ils seraient détruits et leurs esprits seraient maudits à jamais. Ces derniers n’écoutèrent pas les menaces et obéirent à leur Maître. Comme promis, les Créateurs utilisèrent leurs pouvoirs pour anéantirent les Huit et ils leur donnèrent le nom d’Ulwarths. Leurs esprits furent brisés en des milliers de morceaux qui furent éparpillés sur toute la surface du monde, puis liés à l’essence même de la création de chaque chose, pour s’assurer que l’influence destructrice de Lucifer ne serait plus. Ce fut là une erreur fatale de la part des Créateurs.
Après l’anéantissement des Huit, Lucifer exigeât réparation au nom du Pacte. Il montra aux autres dieux que l’équilibre avait était rompu, et Il exigea qu’un dieu Créateur lui soit offert pour compenser la perte des Attëa Nonas. Les Créateurs, comprenant à quel point ils avaient été dupés par Sa ruse, ne purent que se plier à Son désir. Ils lui donnèrent donc en sacrifice un jeune dieu Créateur du nom de Soleil.
Mais alors que tout le monde s’attendait à voir Lucifer le détruire, ou encore le convertir à la cause des Destructeurs, ce dernier l’enferma, à Sa place, à l’intérieur de l’astre qui lui avait servit de prison. Ainsi le Malin n’était plus obligé par le pacte de l’Equilibre d’irradier la surface d’Amténaël. Il était libre, libre de faire ce que bon lui semblait, libre de tout détruire.
C’est en voyant la première chose qu’Il fit une fois sorti de Sa prison que l’on peut comprendre l’importance du rôle que jouent les Ulwarths dans Son plan. Comme l’imposait la malédiction ils avaient tous été détruits puis réintégrés à la force de création d’Amténaël. Donc une part d’eux était présente dans chaque forme vivante qui peuplait la surface de la planète, si petite soit elle.
Lucifer utilisa tout Son pouvoir pour localiser parmi tous ces êtres vivants, ceux ayant une enveloppe corporelle et une volonté suffisamment puissante pour pouvoir devenir le nouvel ôte d’un des Ulwarths. Une fois qu’Il en eut trouvé huit, Il n’eut de cesse de faire grandir en eux la part de l’Ulwarth qui prédominait le plus.
Ainsi renaquirent petit à petit les Huit, directement sur le sol d’Amténaël, sous le regard consterné des Créateurs.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapitre premier
Contrairement à ce que l’on peut penser Lucifer ne fut pas le premier des Destructeurs, comme en témoigne ce texte ancien :
Quand les Dieux Créateurs créèrent les Hauts Esprits, ils dotèrent l'un d'entre eux, dont le nom était Lucifer (qui signifie "Porteur de Lumière" dans l’ancienne langue des esprits), de la puissance de gouverner les autres. Brûlant d'amour, il répercutait la lumière divine sur ses frères, leur révélant, par son intelligence sublime et inégalable, les secrets divins qu'il était le seul à comprendre tout à fait.
En créant les Hauts-Esprits, les Esprits Majeurs puis les autres esprits, les dieux d’Amténael ont façonné des êtres totalement spirituels, au contraire des animaux et de l'univers général qui constitue une création matérielle.
Puis les Dieux passèrent à l'étape suivante : ils insufflèrent la vie à un être hybride, un être capable de s'élever vers les sphères célestes mais prisonnier de son corps de chair : l'Homme.
Les Hauts-Esprits s'étonnèrent et doutèrent de la survie de cet être aussi étrange,
Le plus choqué d'entre eux fût Lucifer. Il lui semblait soudain que sa science des Dieux, qu'il savait incomplète, était en réalité dérisoire, voir inexistante. Comment l’esprit et la matière pouvait-elle allait de paire, ça n’avait aucun sens, c’était une aberration. C'est alors que surgit une invraisemblable pensée qu'il tenta de repousser : et si les Dieux étaient dans l'erreur, et lui, Lucifer, dans la vérité ?
A partir de ce moment, le doute grandit en lui. Comment lui, leur favoris, pouvait il être l’égal d’une chose matérielle ? Jamais ! Personne ne pouvait le pousser à renoncer à ses droits, à savoir la Beauté, la Perfection, la Grâce, la Sainteté. Il se détourna alors des Dieux Créateurs. Il ne se pensait plus à travers eux, il se pensait désormais à travers lui-même. Et il s'éblouissait lui-même, se complaisant dans l'orgueil. Il s'aimait et trouvait la béatitude en lui-même. Il n'avait plus besoin des Dieux. Il était devenu un Dieu.
Mais il avait oublié de qui il tenait ses dons et pouvoirs. Bien qu’il réussi à maîtriser les secrets de la création et de la destruction, les autres Dieux réussirent à le punir de cet affront. Les ténèbres tombèrent alors sur lui. Il ne vit plus que sa laideur, qu'il dissimula aux autres, son intelligence fut déviée…mais il ne pu revenir en arrière et entraîna avec lui des milliers d'esprits (chibils) mineurs et majeurs qui ne virent pas son âme pervertie.
Ses noms furent oubliés : Beauté Parfaite et Fils de l'Aurore furent remplacés par Prince des Ténèbres et Seigneur du Mensonge, et ces titres ne lui déplairent pas.
Il décida de faire payer aux Hommes Son erreur et jura que tant que lui, Lucifer, n'atteindrait pas le Bonheur dont il a fut privé par leur faute, il en serait de même pour eux.
Le Ciel lui a été fermé, il s'acharnera pour qu'il en soit de même pour l'homme.
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Satanachia, Magister In Nomine Satanas, At Servus Donat Ensennus !
Satanachia n'était qu'un rat lorsque Lucifer l'appela dans les Limbes, à ses côtés. Aucuns des servants de Lucifer ne comprenait pourquoi Astaroth lui avait amené ce petit être. Le Malin, lui, s'était très rapidement rendu compte du potentiel maléfique du rat. Physiquement faible, il serait aisé de le soumettre en échange d'un corps plus digne de son esprit. C'est ainsi que Satanachia passa du service d'Astaroth à celui de Lucifer en personne, en échange d'une nouvelle enveloppe charnelle. Lucifer s'assura que les rîtes, pratiqués lors du transfert d'âmes, seraient si profondément ancré dans le Mal et le Vice que l'esprit de l'ancien rat gagnerait en corruption et en puissance. Après neufs cycles d'incantations sous l'oeil vigilant de Sargatanas, Satanachia prit enfin possession de son nouveau corps.
Lucifer était content de lui, son serviteur serait bientot fin prêt à recevoir ses ordres. Mais avant celà, il allait falloir que Belzébuth en personne se charge de lui inculquer les bases de son art, l'oration. On dit que Belzébuth fût grandement courroucé de cette demande de Lucifer, pensant que celui-ci voudrait ensuite se passer de lui ... Il dût pourtant se soumettre aux ordres du Malin, et enseigna une partie de son savoir à Satanachia. Maître implacable, Belzébuth demandait toujours plus au Rat, comme il le nommait. Il méprisait le passé animal de Satanachia, alors que lui était fils de Lucifer. Décidant qu'il avait enseigné tout ce que le Rat pourrait retenir, Belzébuth le laissa seul sur les terres d'Amtenael.
Satanachia était donc rendu à son existence passée, celle de l'errance. Le temps passa, Satanachia toujours en exil. Des guerres éclatèrent, des alliances se lièrent, l'Infernum Decatenum fût créé, des vies débutèrent et d'autres prirent fin. Pendant tout ce temps ... Satanachia observait. Son instinct de proie potentielle lui était revenu ; à l'affût de tout danger, il analysait le moindre geste, la moindre parole. La peur ne l'habitait plus, mais un désir irréprésible de connaissance l'avait envahit. A mesure que le temps passait, Satanachia ne fît que renforcer sa vision de la Vérité des Neufs. D'ailleurs, on dit que c'est parce qu'il allait toucher à la Vérité, dans l'intégralité de sa complexité, que Lucifer se manifesta à nouveau. Le Malin voulait rester seul détenteur de l'Absolu ... Satanachia l'avait compris, mais se plia aux ordre de Lucifer ; pour lui la quête était plus importante que le but.
On dit que ce serait Satanachia, s'appuyant sur son expérience du terrain, qui suggèra à Lucifer l'idée qu'Odah et Khelnak, deux croyants dévoués, créent une école satanique préparant les âmes perdues à leur entrée au sein de l'Infernum-Decatenum.
Belzébuth avait observé l'apprentissage de Satanachia et reconnut finalement la valeur de Satanachia. Il l'acceuilit en frère à son retour dans les Limbes et jura de l'aider de la meilleure façon dans la création du Monastère.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapître sept
Une amitié de longue date lie Astaroth et Satanachia, mais peu de mortels connaissent l’origine du lien qui les unit.
A l’époque, Satanachia n’était qu’un rat. Bien que les énergies démoniaques qu’on lui connait étaient déjà en lui, sa véritable nature d’Ulwarth n’avait pas encore été révélée. Cependant, une rencontre allait remedier à cet engourdissement : après de longs cycles d’errance, la route du rat et celle d’Astaroth se croisèrent par la volonté de Lucifer. Celui-ci avait demandé à Astaroth de lui ramener dans les Limbes la créature qui pourrait lui être le serviteur le plus utile.
L’Ulwarth s’était dit que seul un guerrier d’expérience pourrait déservir les plans du Malins. Aussi, se rendant sur les terres d’Amtenael, il provoqua grand nombre de combattants. Aucun d’un d’eux ne pût rivaliser avec Astaroth ; bientôt toutes les viles créatures mortelles commencèrent à craindre son nom. L’Ulwarth enrageait : Ou êtes-vous, bande de lâches ? N’y a-t’il donc nulle courageuse créature sur Amtenael qui oserait me défier ?!
Le rat avait entendu les paroles d’Astaroth. Grimpant agilement sur le dos du colosse, il le mordit de toutes ses petites dents. Astaroth saisit vivement la petite créature et la fixa d’un air plein de malices. Tu es une bien étrange créature ; petite et faible, mais courageuse. Pour celà, je te laisse en vie, tu seras mon compagnon et servant de Lucifer.
De retour dans les Limbes, Lucifer révéla finalement la véritable nature du rat ; son nom était désormais Satanachia.
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Astaroth, Magister Corruptis, At Servus Donat Clarus !
Depuis la nuit des temps, on compte de nombreux adeptes de Lucifer. Que ce soit sous les emblèmes des Légionnaires ou celui du Monastère, le Culte perdure. Tous ces croyants n'ont jamais eût qu'un seul but, servir de la manière la plus exemple le Malin ; certains lui adressant des prières, d'autres en lui offrant des sacrifices. D'ailleurs, c'est lors de l'un des premiers sacrifice de l'humanité qu'Astaroth fût créé. Pour cette occasion, les prêtres les plus puissants de ces âges archaïques et autres fidèles s'étaient rassemblés, pour célébrer le Culte. On ne saurait dire combien de porcs fûrent égorgés, ni combien de prisonniers fûrent exécutés ce jour-là. Ce que l'on sait, en revanche, c'est que l'énergie maléfique de tous ces pratiquants se concentra. Savaient-ils alors seulement ce qu'il se passait ? Etait-ce la raison ou la conséquence de ses sacrifices ? Peu importe. Des humains venaient de créer de toute part pour la première fois un être démonique, né du sang versé et de la soumission aveugle des fidèles. Il fût nommé Astaroth.
Il n'était ni plus ni moins que la représentation du Mal sur Amtenael, le lien direct entre Lucifer et ses disciples. Pourtant, pour que sa puissance soit définitivement sans limite et puisse rivaliser avec Lucifer ou les Créateurs eux-mêmes, il manquait une chose à Astaroth. Il devait détruire et finalement absorber ce qu'il y avait de plus pur sur Amtenael : la puissance de l'Arbre, contenue dans la sève même de celui-ci. On peut s'en douter, la discrétion n'était pas le fort d'Astaroth, qui existait alors sous la forme d'un guerrier à la force colossale. Des messagers eûrent tôt fait d'alerter les défenseurs de l'Equilibre, qui se massèrent en très grand nombre auprès des racines de l'Arbre. Là, devait avoir lieu l'un des combats les plus important de cet âge reculé, opposant Astaroth et sa maigre armée aux nombreuses troupes qui défendaient l'Arbre ...
Certain des très rares survivants rapportèrent que le combat dura près d'un cycle. Auprès des racines de l'Arbre, nul n'aurait su dire si le jour ou la nuit s'était levés. On ne voyait plus qu'une couleur : le rouge, du sang et des flammes. Astaroth finit par l'emporter, devant cependant reconnaitre la valeur de ses adversaires. Récoltant la sève, il retourna dans les Limbes, bien décidé à défier Lucifer en personne. Seules restaient derrière lui les odeurs du souffre et de la mort.
Astaroth s'approcha de Lucifer, prêt à faire ce pour quoi il avait été créé : se battre. Le Malin savait qu'Astaroth était puissant, perdre un possible serviteur aussi puissant serait un gâchis. Il lui adressa ses paroles : Astaroth, ta force n'est plus à prouver, mais tu périra si tu oses m'affronter ... N'oublie pas que tu es né de simples mortels, dans le seul but de me servir. Le colosse répliqua que sa seule volonté était d'affronter des ennemis plus puissants que lui et que les humains étaient d'indignes adversaires.
Alors Lucifer, usant de la plus haute force magique dont il disposait, absorba la puissance phénoménale d'Astaroth et lui rendit apparence humaine. Te voilà faible et vulnérable, de nombreux hommes sont à présent plus forts que toi. Mais je ne te laisserais pas repartir sur Amtenael aussi démuni ... Tu ne le sais pas encore, mais d'autres pouvoirs sont tiens à présent. Tes forces n'ont été que transformées ... Maintenant, va !
Depuis ce jour, Astaroth a appris à user de ses nouveaux pouvoirs. Bien qu'il ait retrouvé une partie de sa force physique, il maitrise les esprits des humains, créant des hallucinations ou les poussant à la folie.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapître deux
Parmis les nombreuses prophéties incomplètes du Monastère, l'une concerne sûrement Astaroth. On ne peut se baser que sur des suppositions, mais certaines références à la folie et aux hallucinations restent relativement claires. Certains ont bien essayé d'en savoir plus sur la vie du moine ayant dit cette prophétie, Rasathen le Vieux, mais son nom n'apparait que de rares fois dans les Registres du Monastère. Il ne nous reste de lui qu'une série de prophéties, dont celle-là.
Les forces des Neufs jamais ne faibliront, car ils auront toujours des ennemis à combattre et donc toujours l'Arme restera. Par l'intermédiaire du Servant de Lucifer, les Hérétiques renonceront à la vue claire-voyante. Le Fils de l'Homme, seul, sauvera les soldats du Culte et leur victoire sera assurée. [...] Lorsque le neuvième cycle après la première Lune de Sang arrivera, les Morts fouleront alors à nouveau les Terres d'Amtenael, tel un grand cortège précèdant Sa venue. [...] Les ennemis tueront les ennemis, les servants seront démultiplié par le Fils de l'Homme. Tous redouteront le Nouvel Age.
L'interprétation est relativement aisée en ce cas. Tout adepte des Neufs pourra en comprendre le sens probable.
Reste à éviter les conclusions hâtives. Dans les rares remarques au sujet de Rasathen des Registes, il est écrit que le moine serait peut-être lui-même sous l'emprise d'Astaroth. Ces prophéties seraient donc pures hallucinations ? Ce serait tentant de le penser, bien que les coïncidences entre les récents événements et d'autres de ses prophéties soient troublantes.
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Sargatanas, Magister Vitas, At Servus Donat Immortus !
Sargatanas était né dans un petit village tout ce qu'il y a de plus banal. Ses parents, proches des préceptes de ce qui allait devenir l'Eglise d'Albion, avaient toujours éduqué leur fils dans le respect des lois des créateurs. La bonté, la générosité, l'amour de son prochain et la compassion bercèrent les jeunes années de Sargatanas, et c'est sans surprise qu'il annonça à ses parents qu'il voulait devenir prêtre pour servir leur Dieu de lumière. On lui attribua donc un maître, qui lui enseignerait les rites et le dogme. Cependant, selon de son maître, il y avait quelque chose de dérangeant chez Sargatanas ... Certe il était un disciple appliqué, voir exemplaire, mais sa soif de connaissance était sans bornes, presque malsaine. Petit à petit, la Foi de Sargatanas s'affirma dans son coeur et bientôt son maître lui annonça qu'il serait ordonné prêtre d'ici peu.
C'est à ce moment que Lucifer avait décidé d'intervenir. Il savait que Sargatanas pourrait lui être très utile dans la conversion massive des simples mortels. Il ne restait qu'à le convaincre de rejoindre sa propre cause, en lui faisant comprendre qu'il allait vouer sa vie à la mauvaise entité ...
Lucifer s'introduit donc dans l'esprit de Sargatanas, au moment même de son ordination. Les religieux présents perçurent l'aura démoniaque qui se dégageait à présent du jeune prêtre, et comprirent immédiatement ce qu'il se passait. Ils entamèrent alors des rites d'exorcisme, qui réussirent étonnament rapidement. En effet, Lucifer avait compris qu'il n'avait pas besoin de rester plus longtemps dans l'esprit de Sargatanas ; il avait réussit à le faire douter et son ralliement n'allait tarder.
Durant les quelques instants de possession, Sargatanas avait vu tout ce que le savoir satanique pourrait lui apporter. Des images extrèment fortes et fugaces s'était imposées dans son esprit, des images qui symbolisait selon lui ce qu'il avait toujours recherché : la Connaissance absolue. Ces apparitions, en seulement quelques instants, avaient remis en cause tous ses cycles d'apprentissage. Ne faisait-il pas fausse route, en rejoignant la cause du Dieu de lumière ? Est-ce que celui-ci lui permettrait réellement d'assouvir ses nouveaux besoin, aussi bien en savoir qu'en sang ? Rien n'en était moins sûr ; et avant la fin de la cérémonie, Sargatanas s'enfuit.
Il se retira en hermite durant quelques cycles, profitant de sa nouvelle liberté pour faire de nombreuses expériences sur le fonctionnement du corps humain. Il découvrit alors les mystères les plus profonds de l'art de la guérison ; certains diront que ce serait Lucifer lui-même qui lui aurait fait comprendre certaines choses. Car le Malin ne l'avait jamais laissé seul, il le surveillait . Avec le temps, Sargatanas devint un serviteur dévoué à Lucifer, jurant de corrompre autant d'âmes qu'il le pourrait en son nom. On dit qu'il est l'humain à l'âme la plus noircie et que ses pouvoirs magiques lui permettent de ramener les morts à la vie. Sa plus grande réussite reste la création d'Astaroth.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapître six
On aime à racconter que lors de l'apprentissage de Sargatanas, d'étranges événements s'étaient déroulés dans le village où il habitait. Dans la petite bourgade, les crimes de cette importance étaient rares ; des meutres comme ceux que l'on découvrit ne laissèrent personne de marbre. Tout les habitants discutaient entre eux, accusant un voisin, un frère. Tous se suspectaient. Mais certaines personalités du village n'éveillèrent pas le moindre soupçon ... Sargatanas faisaient partie de ces quelques privilégiés. En effet, qui aurait pu faire un lien entre ces assassinats atroce et le studieux disciple qu'il était ? Seuls ses liens avec le mystérieux hospice auraient pû le compromettre.
Rappelons les faits. Des restes humains avaient été retrouvés dans le marais, situé aux alentours du village. Les corps ne purent jamais être reconstitués entièrement, car il n'en presque restait rien, si ce n'est des lambeaux de chair. Parfois, avec un peu de chance, on retrouvait un bras, un oeil ou un morceau de tête, mais rien de plus. On peut cependant dénombrer une cinquantaine de victimes, qui avaient toutes un point commun : elles s'était fait soigner dans le même hospice. C'est d'ailleurs pour ça qu'on les identifia. A intervalles régulier, un pensionnaire disparassait ... on le retrouvait quelques jars plus tard dans le marais.
Jamais on ne découvrit l'identité de l'auteur de ses meutres. Bien qu'on ait pendu des criminels de petite importance, en guise d'exemple, personne ne parvint à mettre fin à la série d'assassinats. Une curieuse coïncidence fût cependant remarquée : lorsque Sargatanas quitta le ville, plus aucun pensionnaire ne disparut. Cependant, bon nombres d'habitants continuèrent à penser que le marais était maudit.
Personne ne pourrait dire ce qu'il se passait, lorsque Sargatanas s'emparait du corps de son sujet d'expérience. Le prêtre en formation s'était désigné bénévole pour écouter les confessions des malades. C'était sûrement à ce moment qu'il s'emparait de la victime, qui, affaiblie et surprise, n'avait pas le temps de riposter. A en juger l'état des corps, Sargatanas devait s'être beaucoup amusé avec l'enveloppe charnel de son sujet. Tranchant, brûlant, écorchant, brisant et broyant les os de sa victime, il témoignait déjà les premiers signes de son savoir et de son désir de percer des secrets tels ceux de la Mort ou de la Douleur.
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Lucifuge, Lucifer Linguis, At Servus Donat Confidentius !
Belzébuth, fils de Lucifer, parcourait Amtenael d'un air las. Partout, le Culte Vrai reprennait de l'importance, et les fidèles de Lucifer se faisaient de plus en plus nombreux. Mais il n'arrivait pas à être satisfait de cette situation ... Malgré sa dévotion absolue envers son père, sa rancoeur subsistait. Il était sensible aux adorations de ses quelques fidèles, mais il aurait aimé que son propre culte fût aussi étendu que celui de son père. Belzébuth désirait briller et prouver sa valeur une nouvelle fois.
Lucifer l'avait remarqué, mais il laissa son fils agir. Une nouvelle épreuve ne pourrait que le rendre plus puissant.
Dans le but de se faire connaître auprès des mortels, Belzébuth entreprit la création d'un nouveau servant. Il demanda conseil Sargatanas, et commença les rites. Concentrant toute sa puissance, Belzébuth réussit à fabriquer une âme qui lui serait entièrement dévouée. Puis il créa un corps, celui d'un chien - l'animal le plus fidèle - démoniaque. Il le nomma Lucifugé, en hommage à son père.
Lucifugé était une entité maléfique étrange. Belzébuth n'avait pas réussit entièrement les rites, faute d'expérience ; Lucifugé était resté comme inachevé, son esprit à l'étroit dans ce corps. L'âme même manquait de finesse ; Lucifugé n'était pas le bras droit sage et habile qu'espérait Belzébuth, mais plutôt une machine à tuer, à déchiqueter et à dévorer. Noir comme le charbon, le regard inhumain dans lequel on pouvait lire une rage intarissable, Lucifugé était véritablement craint de tous les habitant d'Amtenael. Lucifer se moquait malicieusement de son fils : Si ton chien tue tous les mortels, qui donc nous servira ? Belzébuth enrageait, il ne pouvait rien faire pour réfrener la soif de sang de son nouveau compagnon. Il décida de le laisser enfermé dans les Limbes, lassé de ne pas trouver de meilleure solution.
Lucifugé devint alors comme fou, dans sa cage. Mais il pouvait hurler ou essayer de briser ses barreaux autant qu'il le désirait, rien n'aurait fait changer sa situation. Rien ... sauf l'intervention de Lucifer en personne. Décidant que le chien était enfin prêt, il le libéra. Il lui donna une nouvelle apparence, une apparence humaine. Il ressemblait à présent à un homme d'âge mur, l'air sévère et déterminé. Dans ce nouveau corps, le nouvel Ulwarth révella enfin son potentiel : il avait hérité d'un partie des dons d'oration de son créateur, Belzébuth ; l'intervention de Lucifer lui apporta malice et ruse, mais aussi une incomparable force de cohésion, le pouvoir de rassembler les fidèles du Malin. Lucifer remarqua ce talent, et il désigna Lucifugé comme son héraut : il aurait pour tâche d'empêcher en son nom la discorde s'installer parmis les adeptes du Culte.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapître neuf
"Celui qui sous-estime le pouvoir de Lucifugé est un sot.", ainsi commence le chapître de l'Encyclopédie Satanique consacré à Lucifugé.
Parmis les longues et glorieuses guerres du Monastère, les conflits entre les Ulwarths eux-même étaient fréquents. On pourrait penser que Lucifer ait voulut garder ses troupes en bon ordre, mais ce n'était pas le cas : la haine provoquée par les disputes était un plaisir qu'il ne se refusait pas. L'un de ces affrontements ouverts connus a été retranscrit dans l'Encyclopédie Satanique.
Comme nombre de disputes, elle avait éclaté suite à une affaire sans importance : le sorts des combattants qui avaient réussit à s'échapper de la bataille de ce temps. Ils allaient de toutes façons être rattrapés, mais qu'en ferait-on ? Nébiros exigeait un énorme sacrifice en son nom, tandis que Satanachia et Sargatanas voulaient les enrôler.
Déjà, les Ulwarths avaient pris position, en faveur du camp de Satanchia et Sargatanas ou de celui de Nébiros. Seuls Lucifer restait neutre, observant d'un air amusés ses Servants, ainsi que Lucifugé. Bien qu'il ait pu choisir un camp, celui-ci avait refusé. Au contraire, il avait décidé d'agir selon sa propre méthode. Rattrapant les fugitifs, il les changea en pierre. C'est depuis ce temps que l'on peut observer de curieux rochers, sur les terres environnant Caldey.
Sargatanas, Satanachia et Nébiros le questionnèrent, furieux : "Pourquoi avoir pétrifés ses humains ? Ils ne peuvent être ni sacrifiés ni enrolés à présent !"
Lucifugé leur faisait face, et leur répondit en ces mots. "Mes frères, ne pensez pas ce que soit un gâchis. La discorde règnait entre nous, alors que nous devons resté unis face à la menace Constructrice. Tachez de vous en souvenir !" Il se tût un instant, avant de reprendre : "Et puis ... Les adeptes du Culte voulaient construire un nouveau Monastère, mais ils manquaient de pierre. A présent, le Monastère sera édifié juste à côté de la carrière."
En réalité, il n'était pas sûr que les humains voulaient vraiment bâtir un nouveau lieu de culte. Il avait surtout compris que les Ulwarths auraient besoin d'arguments plus concrets pour être convaincus que Lucifugé avait bien fait. Ils n'avaient pas compris combien l'union était essentielle ... et ils ne le comprendraient sûrement jamais. Qu'importe, il veillerait.
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Nebiros, Magister Sangis, At Servus Donat Victorius !
Lucifer a toujours convoité la place des Créateurs, pour asseoir une domination absolue sur les terres d'Amténaël. On raconte qu'après sa libération, il prépara un complot, ou plutôt une attaque de grande envergure dans le but de détruire une bonne fois pour toutes les Créateurs et régner en seul maître sur l’univers.
Pour mener à bien cette bataille, il choisit étrangement comme général un démon encore peu important à l'époque : Nébiros. Il était réputé pour être de loin le plus sanguinaire et le plus cruel parmi les suivants du Malin. De plus on raconte qu’il possédait une force impressionnante et des aptitudes au combat exceptionnelles. Mais il était totalement ignorant quant à ce que pouvait être la stratégie et la tactique.
Malgré tout, le jeune démon s’attela corps et âme à sa tache. En quelques jars il réussit à rassembler une armée de milliers de fidèles serviteurs. Il s’occupa personnellement de la préparation de ses troupes, apprenant aux plus doués quelques unes de ses techniques de combat, nommant parmi les plus sages ses lieutenants. Intérieurement le démon n’avait qu’un seul souhait : satisfaire son Maître, et il le faisait très bien, voir trop. Sa loyauté sans faille avait tournée à la soumission aveugle et Lucifer s’en rendit compte, mais il choisit quand même de lui laisser le commandement des troupes et lui expliqua son plan d’assaut. A sa vue, Nébiros accepta tout naturellement de se lancer dans la bataille.
Mais ce plan comportait une erreur stratégique importante que le Malin avait laissé pour voir si son serviteur s’en apercevrait. Ce dernier mena ses troupes contre les Créateurs, persuadé que son plan était parfait (son Maître lui ayant confié).
Finalement, Lucifer perdit la bataille, et fût rattrapé par le Pacte, qui stipule que ni les forces créatrices, ni les forces destructrices ne doivent rompre l'Equilibre. Mais il n’avait pas tout perdu, cette démonstration de sa puissance lui permis de prendre pied sur Amténaël de façon permanente et de renforcer l’emprise du mal sur les êtres vivants faibles et lâches de ce monde.
Quand à Nébiros, il survécut à la bataille et compris son erreur. Lucifer le condamna pour son échec, à errer sur Amténaël, ce qu’il fit sans demander son reste. Là il y découvrit au combien les êtres vivants pouvaient être de loyaux serviteurs. Se servant de ce que lui avait enseigné son erreur avec le Malin, il utilisa son influence pour se forger de fidèles suivants parmi eux, leur demandant des taches toujours plus dures, toujours plus atroces, toujours plus sanglantes.
On raconte aujourd’hui qu’il aurait été rappelé auprès de son Maître et de ses frères pour à nouveau commander Ses troupes. Depuis tous les suivants des Neufs tuent en son nom, espérant que leurs prouesses au combat leur permettrons de faire partie de la nouvelle armée de Lucifer.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapitre 5 : Témoignage d’un impie
Partie d’un manuscrit trouvé sur les restes d’un vieillard dévoré par les loups au nord de Caldey.
[…] La neige tombait dans la nuit froide de Midgard, ce qui rendait notre approche encore plus pénible dans la forêt sombre, nos mains congelées peinant à tenir les torches. On entendait au loin les hurlements des dilophosaures et de leurs petits à travers l’épaisse forêt qui nous entourait.
<tache>
Après une bonne heure de marche nous arrivâmes dans une petite clairière pleine de brume. Le Kobold ne nous avait pas menti, devant nous se trouvait un rassemblement d’hommes encapuchonnés de noir. Alors que nous nous cachions derrière des buissons pour observer, en espérant que la lueur de la pleine lune ne nous trahirait pas, nous vîmes sous nos yeux se dérouler une étrange scène.
Un homme fut traîné au milieu du cercle, pieds et poings liés. Il était grand, la mine résignée ; il avait l’air de venir d'Albion d’après moi. Pour seul vêtement il portait un pagne à moitié déchiré. Celui qui l’avait amené au milieu du cercle était protégé de la neige par une longue cape blanche et rouge ornée d'un dragon en son centre : l’In Nomine Satanas. Une puissante aura émanait de lui, et tous les autres se mirent à murmurer des phrases complexes dans une langue qui m’était totalement inconnue.
Tout à coup, je remarquais la présence d’une grande pierre noire au milieu du cercle, pourtant j’aurais juré un instant plus tôt qu’elle n’y était pas. Sa vision me fit courir des frissons le long du dos, comme si quelque chose de maléfique s’en dégageait. Etrangement je me mis à penser à l’hôtel de l’église d’Avallon. Un pentagramme fit son apparition en son centre et… <tache> …s’y allongeât. Tout seul, comme mut par la volonté de ceux qui l’entourait, il saisit le couteau de cérémonie posé à coté de lui et s’égorgeât.
Il tentât de hurler, mais les seuls sons qui sortirent de sa bouche se résumèrent à des gargouillis sanglant.
Pendant qu’il finissait de se vider de son sang sur la pierre, celui qui portait les couleurs des satanistes entamât la récitation de ce qui devait être une prière. Ses mots résonnèrent étrangement contre le tronc des arbres. Un des hommes qui l’entouraient sorti alors une dague d'argent étincelante à la lueur de la lune, et lui tendit. Il la planta sans hésitation au niveau de l’abdomen de la victime et remonta avec précision vers le cœur.
Sa main se plongea ensuite dans le corps du sacrifié et il en retira le cœur encore attaché par l’aorte qu’il coupa avec une précision chirurgicale. Il le leva bien haut au dessus de sa tête et au creux de sa main on le vit prendre feu et se consumer instantanément. Les hommes en noirs s’arrêtèrent alors de prier, et la nuit redevint…
<taches>
… la que je le vis. Un être, venant des pires cauchemars de l’humanité se dressait devant l’assemblée. Mesurant prêt de quatre mètres de hauteur, son corps semblait fait d’ébène, plus noir que la nuit. Il avait des yeux rouges et deux longues cornes en plein milieu du front, aucune lumière ne semblait capable d’éclairer le reste de son corps. Nul doute il s’agissait bien là d’un démon. Il avait aussi avec lui deux haches dans le dos, titanesques.
Le sataniste s’avançât vers la bête et déclarât : « Envoyé de Nébiros le sanglant, parles et nous t’écouterons ».
Le démon pencha sa tête vers le bas, regardant l’homme qui semblait de taille dérisoire face à lui, et dit d’une voix venant des profondeurs de la terre : « Senior Lucifer, neus importerius facia Deus. Allonsious, mortalis ! ».
Puis il disparut comme il était apparut. Tout redevint calme et la lune ce mit à nouveau à briller. Alors que nous nous attendions à voir les satanistes quitter l’endroit, l’un d’eux tendit un doigt dans notre direction et tous les autres regardèrent droit vers nous.
Mon sang ne fit <tache> dans mes veines. Je partis en courant à travers la forêt sans chercher à savoir quelle direction je suivais…
<la>
… hurlements …
… ils clouèrent au sol mon compagnon …
… Ce ne sont pas des hommes mais des démons …
… dit qu’ils prenaient plaisir à le voir souffrir …
… sang sur la neige …
… maintenant je pris pour que son âme ne souffre pas autant que …
… Des loups, chiens de l’enfer …
… je suis maintenant sûr que ma mort …
… ce texte je l’écris <tache> mon propre sang …
Le récit s’arrête là.
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Fleurety, Magister Fantasmis, At Servus Donat Extasius
De vieilles écritures elfiques prédisait que Dans une nuit noire et sombre naîtra | l'Elfe qui par son immense pouvoir les siens décimera. Même si peu d'Elfes s'en rendirent compte, Fleurety était elle aussi prédestiné à un avenir sombre et maléfique.
On dit qu'elle naquit dans une importante communauté elfique. C'est entouré des siens et de la Verte qu'elle grandit. Déjà charmante, la taille mince et les traits fins, la lueur de l'intelligence dans les yeux, elle faisait déjà tourner les têtes parmi les Elfes de sa communauté. Mais, secrètement, elle était tombée amoureuse d'un Celte, qui lui aussi l'aimait en retour. Bien qu'il aient usés de toutes les ruses pour que leur secret ne soit pas découvert, le père de Fleurety comprit finalement ce que faisait sa fille.
Son père, un honorable Elfe, entra dans une colère dévastatrice - Ma fille ? Une noble et immortelle Elfe, qui se mêlerait à un simple mortel ?! Comment ose-t'elle enfreindre nos règles ! , et accusa sa fille de détruire la cohésion au sein de la communauté. Mais, au fond de lui, il savait que tous les cris du monde n'y feraient rien : jamais Fleurety ne se séparerait de son Celte, elle avait un trop fort caractère pour lui obéir. Aussi il regroupa une petite troupe de soldat ; et décida d'aller capturer l'amant de sa fille, pour le tuer sous les yeux de Fleurety.
Il réussit en effet à faire le Celte prisonnier et le présenta une dernière fois à Fleurety. Celle-ci, trop sous le choc pour dire un mot, resta silencieuse, sachant qu'elle observait de ses yeux d'ambre celui qu'elle aimait pour la dernière fois. Le Celte soufflait fort, le regard fuyant et appeuré, on sentait qu'il savait quel sort allait lui réserver les Elfes. Puis le père de Fleurety ordonna son exécution.
Fleurety ne pût retenir un cri de rage et de haine lorsque son amant fût décapité. Durant quelques instants qui lui semblèrent une éternité, elle regarda la belle tête de l'homme qu'elle avait tant chéri tomber sur le sol, alors que le sang giclait. Le Celte n'avait pas gardé cette expression charmante et souriante dans sa mort ; au contraire, les yeux révulsés, la bave aux lèvres, il était terrifiant.
Quelquechose se brisa en Fleurety. Elle se jura de ne plus jamais tomber amoureuse. La gentille jeune fille était morte en même temps que son amant, il ne restait qu'une Elfe avide de vengeance et de sang.
Sans que son père ni les soldats n'y comprennent quelque chose, elle prit en main ses deux dagues et murmura, plongeant son regard dans celui de son père : Dans une nuit noire et sombre naîtra ; l'Elfe qui par son immense pouvoir les siens décimera ... Avant qu'ils n'aient eût le temps de réaliser qu'elle faisait allusion à la vieille prophétie, elle en avait déjà tué la moitié. Bientôt il ne restait plus que son père, Fleurety savait qu'il allait lui donner plus de mal. Après un bref combat, elle le désarma et alors qu'il lui implorait pitié, elle l'égorgea d'un geste vif, un sourire de malice sur les lèvres.
Lucifer observait ce combat avec délices ; trahison, haine et vengeance : tous les ingrédients qui lui plaisaient étaient réunis. Certains disent qu'il aurait même envoyé Agaliarept pour aider l'Elfe à tuer tous ses adversaires. Le Malin avait compris qu'il aurait été bête de laisse mourir celle qui pourrait devenir une servitante dévouée.
Il la laissa errer sur les terres d'Amtenael quelques temps après le massacre. Il savait qu'ainsi, elle perdrait toutes les dernières illusions qui lui restaient et que son esprit serait plus faible, et donc, aisément corruptible. Lorsqu'il apparut à Fleurety, ce fût comme une révélation pour l'Elfe. Elle avait enfin trouvé celui qui la comprendrait, qui la laisserait assouvir ses penchants le plus sombres ... Elle lui jura une fidèlité éternelle, et certains disent qu'elle devint même l'une des amantes préférées de Lucifer. Fleurety se fit appeler le Bel Ulwarth, et renonça à jamais à son passé et aux Elfes en prennant la forme d'une vicking à la généreuse poitrine, symbolisant le désir charnel et la jouissance sexuelle.
Extrait des Chroniques des Ulwarths, chapître huit
Avec le temps, Fleurety devint une amante dévouée à Lucifer, passant maître dans l'art de la jouissance. On dit qu'elle aimait user de ces aptitudes pour tuer des hommes sur Amtenael. L'allure noble et l'air angélique, ils étaient nombreux à se laisser tenter par elle, sans savoir que se cachait derrière ce masque un Ulwarth sanguinaire.
Lucifer la chargea un jour de se débrouiller pour qu'un important chef de la garde d'Avalon périsse. Il la mit cependant en garde : il était excellent combattants, et ses troupes étaient trop nombreuses pour tenter une attaque directe. Avec l'aide de Lucifugé, Fleurety parvint à convaincre Agaliarept de l'aider. Même si l'ancien Dragon était solitaire, Fleurety savait bien qu'il avait un faible pour elle. Elle commença les préparatifs pour son plan : sûr d'elle ne demanda à Lucifer qu'une vingtaine de soldats. S'attendant à une demande bien plus importante, il observa ses actions, perplexe.
Agaliarept enveloppa les soldats de Fleurety d'ombre, et ils réussirent à s'introduire en pleine nuit au coeur du petit fortin où logeait le capitaine de garde sans même que l'alerte ne soit donnée. Fleurety, seule, avança vers les appartements du chef, tuant au passage quelques serviteurs qui auraient pu la gêner. Elle arriva finalement devant son lit, où le capitaine dormait profondément. En le réveillant d'un baiser, elle lui fait vite voir ce que Lucifer lui avait enseigné et l'étendue de ses talents. Le capitaine ne refusa pas les avances, trop content de voir une femme depuis de nombreux jours de garde.
Au moment de la jouissance de l'homme, Fleurety changea radicalement d'attidude; velours, elle devint épines. Griffant jusqu'au sang le dos du capitaine, elle mêla la douleur au plaisir. C'était le moment de l'achever. Usant du lien qui la liait à Lucifer, elle lui fit voir les portes du Royaume du Mal. Les images de désolation, de torture et de douleur se mêlèrent dans l'esprit du Capitaine ; et petit à petit, ses yeux ne fûrent pas les seuls à subir l'épreuve de Enfers. Tous ses sens, olfactif, tactile, auditif fûrent comme submergés de cette force maléfique. A présent, il hurlait de douleur, dûe à la véritable torture que Fleurety lui infligeait. Alors, elle lui coupa lentement l'artère, comme elle l'avait fait pour son père, le même sourire sur ses lèvres.
Ce cri fût le signal que les soldats embusqués attendaient. Alors qu'ils sortaient de l'ombre, ils tuèrent tous les soldats du bastion, avant de s'attaquer à toute forme vivante. Il n'y eût aucun survivant. Lorsque Fleurety et les siens quittèrent le bastion, il ressemblait plus à une fontaine de sang ou à un cimetière qu'à un poste de défense.
On dit que Lucifer, n'envoya plus jamais Fleurety en mission. Non pas qu'il fût déçut des actions qu'il avait vues, mais il semblait comme jaloux. Fleurety aurait ainsi peut-être réussit à corrompre en sa faveur le Malin lui-même.