Journal d'un frère

[L'ombre]

Les lettres inscrites sur le papier étaient légèrement écaillées et quelques gouttes de sang tachaient le papier usé. Signe de souffrance infinie, l’écriture contenait quelques lacunes graphiques.

Mon frère…

Je suis a mon plus mauvais point malgré avoir semée la garde. La somme volée n’est pas bien grande mais nous permettra de tenir quelques mois de plus. Je pense être blessé à la jambe et au niveau de l’épaule, mais je survis en pensant à ton bonheur à mon retour. J’aimerais être là dans une petite dizaine de jours, mais rien n’est certains. Te rappelles-tu des beaux jours ? Nos parents, notre maison de compagne…Tibi, tu te souviens ? Notre chien berger. Les courses déchainées dans le grand jardin. Bientôt nous pourrons reprendre nos activités.
Je repense à ces merveilleux souvenirs et me force à nous venir en secours. Je rebrousserais les gens que j’ai volé, il suffit de nous lancer, nous trouver un travaille et reprendre une vie normal. Je reborde d’idées bénéfiques à en oublier mes douleurs. Je pense que la garde me lâchera d’ici ce soir, pendant ce temps je me cacherais dans une étable.
Bientôt nous pourrons nous aussi dormir sous un toi,

Ne perd pas confiance mon frère.

Arthur.

[L'ombre]

Mon frère,

Je serais bientôt rentré chez nous, dans notre petit bout de rêve. La garde a arrêtée de me poursuivre hier soir, comme je l’avais prévus. Les murs de la ville à mon départ m’ont semblées bien hauts, mais tout c’est pourtant bien passé. Je suis en route, j’ai emprunté un cheval à un ami de notre père qui semble me porter tel une plume. La chaleur est étouffante et je perle de sueur. Mes blessures se sont refermées durant la nuit, je ne bronche plus au contacte du tissu. L’espoir qui s’était enfui au plus profond de moi me revient comme un éclat de lumière devant la facilitée de notre victoire. J’espère, cette lumière capable de porter encore mes pats jusqu'à toi,

Bientôt nous nous reverrons mon frère.

Arthur.

[L'ombre]

Mon frère…

La garde m’a retrouvé, c’est de justesse que j’ai pus abandonner ma monture pour partir me cacher dans la forêt. J’ai très peur. Des chiens ont repérés ma piste, ils me retrouveront bientôt. J’ai hésité à jeter l’or aux mains des gardes afin que la chasse s’arrête mais cela supprimerais tous nos espoirs de survie, et je ne peux accepter de te laisser sans nourriture. Un vent glacial a englouti la forêt et m’emmène avec lui vers les portes de la mort. Mais je n’accepterais pas de te laisser seul, non. Ton avenir est trop important pour la survie de notre nom. J’espère que tu recevras ce petit bout de feuille écris du haut d’un arbre qui décidera de nos retrouvaille ou non…

Je t’aime tant mon frère.

Arthur

[L'ombre]

Mon frère…

C’est un frère sauf qui te parle. Mais avant tout un frère enfermé. La garde m’a fait don de la vie après m’avoir repéré sur ces branches glissantes. Après avoir couru des centaines de mètres je pensais enfin être arrivé a leur échappé avant qu’une embuscade ne finisse ma course. Mes blessures rouvertes suite à la course me laissent penser que je devrai être conduit chez un magicien d’ici quelques nuits. Peut-être pourrais-je tenter une nouvelle sortie ? Bien heureusement, les gardes m’ont laissé mon or me prenant pour un vulgaire mendiant, ils ne voulaient pas faire de moi un tas d’os en décomposition sans nourriture depuis des semaines… Bientôt je te nourrirais mon frère comme notre mère nous a nourris.

Je t’aime.

Arthur.

[L'ombre]

Mon cher frère...

J’ai été hier voir le magicien. Il m’a demandé de rester au calme durant une longue période. Mais je ne t’oublie pas, mon frère. J’ai fais attention au allé et venue des différents gardes. Je m’obstine a pensé que je pourrai m’enfuir, ne suivant pas les conseilles du magicien. Je sais que tu trouve ca risqué mais je vois, derrière les barreaux de fers, mon but s’envoler avec nos parents au paradis et je ne peux laisser partir ma raison de vivre. Je pense passer à l’action ce soir même.

Je tremble.

Je t’aime.

Arthur