Un jeune guerrier, adossé à un arbre

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Rashazen Sheldrack
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Un jeune guerrier, adossé à un arbre

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Est-ce là vraiment ma destinée? Le sang des hommes doit couler sur mes mains, malgré la stagnance de ce monde? Condamné à tuer, à recommencer et à recommencer? Prévenir la souffrance n'est pas mon but... mais si j'ai appris à manier cette épée, ça sera pour un but qui me servira. Je n'ai que trop donné de moi-même auparavant.

Un homme large, souriant, dont la lourde démarche avait était altérée par les champs de bataille, s'approcha du jeune homme adossé à l'arbre. Ce dernier, pensif, ne leva que furtivement les yeux, par réflexe. Le vieil homme, marqué par le tranchant du fer, la peau bronzée, la voix rauque, prit la parole.

- Tu as survécu, Rashazen.

- ...

- Cela m'étonnes. J'aurais cru que n'aurais jamais survécu à un tel combat. Est-ce que ton apprentissage t'aurait enfin profité?

- Pourquoi devrais-je répondre à un tel sarcasme?

- Tu me dois respect, je suis celui qui t'a apprit ce que tu sais aujourd'hui. Je croyais en toi à une époque; cet espoir a disparu, face à l'attitude que tu adoptes envers le combat.

- J'aurais eu un autre mentor de toute manière. Toi, ou un autre.

- INSOLENT!

Le vieil homme dégaina sa large épée, et la mit au cou de son apprenti. Il le fit ainsi lever; la soif de survie dans son apprenti était la seule force qu'il avait su percevoir en lui. Des bribes de talent, sans plus. Un potentiel développable, mais il faudrait qu'il change son attitude arrogante et défaitiste pour en arriver quelque part.

- Vas-tu te défendre?!

- Si je me défends, me laisseras-tu aller?

- ... si tel est ton désir. Montre-moi que les années qui ont passé ne m'ont pas coûté d'inutiles efforts.

Je n'ai aucune chance contre lui, et il le sait très bien. Pourquoi veut-il absolument que je me mesure à lui? Cette fois, par contre... je serai libre si je me bats contre lui. Dois-je tenter de gagner?

- Tu ne veux toujours pas gagner, fainéant!

- Cette fois, l'entraînement est terminé... maître.

[...]

- Rashazen... Rashazen!

- Quoi, quoi?!

Tombé endormi, face la première sur la table de la taverne, Rashazen venait de se faire brutalement réveiller par Kalamir.

- Tu es tombé endormi, directement là. Tu n'a pas dormi depuis des jours, camarade.

- Ce n'est pas ton problème. J'ai des préoccupations... c'est tout.

- Si tu veux en parler, je...

- SUFFIT! J'ai besoin d'un bol de grog chaud, une grande chope de bière, et un lit de paille, c'est tout!

- Et... où trouveras-tu l'argent pour payer tout ça?

Il y eu une légère hésitation dans la voix du mercenaire avant qu'il ne réponde.

- Le contenu de ma bourse suffira. Pour cette fois.
Peu importe.
Rashazen Sheldrack
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une suite.

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Kalamir était disparu depuis un bon temps déjà. Mort, emprisonné ou alors tout simplement désireux de continue sa route seul, Rashazen n'avait aucune idée de ce qui était advenu du seul compagnon de route qu'il avait eu à vie. La seule personne à qui il avait pu faire confiance, en fait.

...

Peut-être y en avait-il eu une deuxième; mais celle-ci s'était trop éloignée de ce que le mercenaire considérant comme "la vie" pour qu'il puisse lui faire confiance autant qu'il l'avait fait pour Kalamir.

D'un preste mais subtil mouvement de la main, il fit comprendre au tavernier de la lugubre taverne qu'il voulait une autre choppe de cet infect liquide que le tenancier appelait "bière". Depuis déjà un temps, il fréquentait cet établissement dont l'odeur du bois pourri infestait les narines de ses très peu loquaces clients. Des brigands, des voleurs, assassins, gens de petite vertu ou de grande volonté pour l'or; Rashazen s'y sentait à sa place.

Son entrée dans cette organisation des Assassins de l'Ombre s'était faite en douce. Passé à Emblème, faisant affaire avec la marchande Lurikeen, dont il avait prit soin d'oublier le nom, cette femme aux allures fort familières l'avait approchée, lui proposant quelque amulettes qui offraient de bon charmes. Sa démarche, son sourire, ses yeux... elle était d'une beauté et d'une souplesse exquise, mais d'un style que Rashazen ne mit que peu de temps à reconnaître; il avait déjà trop baigné dans ce domaine et reconnaître les charlatans et les mercenaires en tout genre était devenu monnaie courante maintenant.

Elle, apparemment, sut également rapidement reconnaître les atouts et le style du froid personnage qui se tenait devant elle. Elle avait parlé des avantages de faire partie de cette organisation dont elle taisait le nom du responsable en chef; ils semblaient suffisants pour convaincre le highlander, qui avait soudainement trouvé une source supplémentaire de contrats.


Il ne ressentait toutefois aucun attachement à cette organisation, et n'avait rencontré que cette "Swift" et un qui s'était prétendu "chef", Khadzard. Prétentieux, arrogant, tout à fait "homme", comme Rashazen les haissait. Mais si cet homme était sa nouvelle source de contrats, il devrait tout de même faire avec; du moins pour un temps. Ce n'était pas à lui, ou à son organisation que Rashazen resterait fidèle; mais à lui-même et à sa bourse. Il n'allait pas mettre sa vie en jeu pour les illusions de grandeurs d'un fou qui cachait son visage derrière un masque.


- Tavernier. Vous avez une chambre?

- 10 pièces d'or.

- Ou ton cou?

- 5.

- Ça ira. Et elle ferait bien d'être tranquille; sans quoi tu auras de mes nouvelles à l'aube.
Peu importe.
Rashazen Sheldrack
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La sortie des Assassins de l'Ombre avait été facile et sans conséquences également, autant que l'avait été son entrée. Le mercenaire, après avoir accompli plusieurs contrats, dont plusieurs sans le consentement de ses supérieurs qui n'en avaient jamais rien su, n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait, comme à une époque précédente, ou les chevaliers déchus ne lui avaient pas apporté ce qu'il cherchait.

Errer, à nouveau. Il avait fait ce choix il y a longtemps, et il avait décidé de son propre chef qu'il ne le regretterait jamais. Mais les contrats étaient de plus en plus rares. Les vengeance se faisaient personellement, et les gens ne faisaient guère confiance à un homme qui ne savait pas utiliser les faveurs des ombres. Le travail devenait difficile, et il dût en revenir comme à ses premières années. Le brigandage, qui ne lui rapportait pas grand chose. Il mangeait, il buvait, et il aurait mieux valu dormir dans la porcherie que dans les tavernes dans lesquelles le highlander dormait.

Sa vie changea toutefois, lorsqu'il fit la rencontre d'un viking qui lui tenu tête, un homme dont il ne connut jamais le nom, mais qui ne sut jamais le sien non plus. Après s'être rendus compte qu'ils mourraient tous deux inutilement en combat l'un contre l'autre, ils conversèrent un court temps avant de se rendre compte que le combat était effectivement inutile. L'aversion que le mercenaire avait toujours eu envers son royaume, Albion, ne fit qu'aider la relation qu'il entretenu avec le viking, qui lui expliqua de long en large les préceptes du royaume de Midgard. Celui-ci le convainquit de changer ses vieilles armes, celle que son soi-disant mentor lui avait léguées. Elles ne feraient que lui rappeler de bons souvenirs. De plus, le guerrier valorisant les marteaux, armes de prédilection de son royaume, apprit au mercenaire comment tirer le meilleur parti des armes contondantes. Ils restèrent quelques semaines ensembles, à apprendre l'un de l'autre. L'épisode se termina rapidement avec une flèche dans la tête du viking, détail provenant d'une clique de bandits hiberniens. Rashazen, couvert de honte de se faire avoir à son propre jeu, ne mit pas longtemps à trouver un bosquet ou il se cacha, le temps que les marauds l'oublient. Un homme mort ne vaut rien; il pourrait leur rendre la monnaie de leur pièce un jour ainsi.

Il avait grandit en force et en technique durant son séjour sur les terres midgardiennes, et dans les vallées de Gwyddneau. Lorsqu'il entendit parler des terres d'Atlantis, anciennes terres retrouvées, il s'y dirigea aussitôt, le temps que les autorités locales l'oublient un peu. C'est là que seul, il mit à profit les enseignements du viking davantage, et il atteignit ce qu'il croyait être le sommet de son art. Jamais il ne s'en rendit compte, mais plusieurs années avaient passées depuis le temps ou il avait quitté les Assassins de l'Ombre. Maintenant un highlander fortement musclé dont les cheveux et la barbe grisonnante commençaient à se faire voir de plus en plus, il était temps de revenir faire des affaires sur les terres de sa jeunesse, Amtenael.
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la descente

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Toute bonne chose avait une fin. Malgré le fait que sa vie n'avait pas été une bonne chose, il savait qu'elle valait davantage s'il pouvait être libre plutôt qu'enfermé dans un cachot humide et puant. Situation théorique qui était maintenant devenue pratique. Toute sa vie il s'était sauvé, durant des années il avait évité les gardes des différentes villes qu'il avait parcourues. Il avait été prudent, et l'expérience à travers les situations rurales et urbaines l'avaient rendu polyvalent et lui avait conféré une qualité d'adaptation hors du commun.

Mais on ne peut pas tout prévoir. Une simple trahison. Une seule personne qui parle est suffisante. La taverne dans laquelle il dormait avait été assaillie par la garde, et avait même que tous les brigands et voleurs qui y reposaient puissent faire quoi que ce soit, les gardes avaient complètement envahi l'endroit. La partie était terminée. Ils furent tous apportés aux cachots, et peu de temps après, les interrogations commencèrent. Malgré la belle image que les Croisés d'Avalon donnaient à l'extérieure, leurs techniques de torture, elles n'avaient rien d'honorable. Plusieurs des captifs succombèrent au traitement brutal qui leur fut infligé. Rashazen, parmis les plus solides, survécu, malgré les multiples fractures, profondes coupures et brûlures. Le donjon, profond, ne laissait pas les cris horrifiés des prisonniers sortir. Ils étaient seuls, pris au piège, et nul ne saurait ce que l'Empire réserve aux malfrats de sa société.

Démoli, autant physiquement que mentalement, le vieux mercenaire, les yeux livides, revoyait des scènes rapides de son passé, ce qui l'avait amené ici.
Il revoyait son mentor, celui qui lui avait montré le nécessaire pour survivre, les bases du mercenariat. Un homme sans pitié, mais davantage profiteur que cruel. Sertal de son prénom, n'avait jamais voulu lui répondre quant à l'identité de ses parents... qui étaient probablement l'un des mercenaires de la troupe et une des filles de joies qui les suivaient. Il lui était passé par la tête, étant donné qu'il n'y avait aucun autre enfant que lui qui suivait la troupe, que Sertal lui-même était son père. Il n'avait jamais vraiment eu de réponse, et la question se dissipa rapidement avec les années qui passaient. Jamais un père n'aurait traité son propre enfant de la sorte. Il y avait toutefois eu un résultat; le jeune enfant s'était avéré un prodige, mais paresseux. Lorsqu'il quitta la troupe, aucun ne sembla porter attention au départ d'un enfant ingrat inexpérimenté.

Peu de temps après son départ, le highlander entendit parler d'une troupe de mercenaires qui évait été décimée par une large troupe de chevaliers du royaume d'Albion. La localisation et la description de la troupe de brigands lui fit deviner que jamais plus il n'entendrait parler de ceux qui avaient été ses “parents”.


Quelques violents coups de bâton dans le dos firent reprendre ses esprits au rêveur, et ses bourreaux le relevèrent raidement.

“Tes amis ont parlé. On n'a plus b'soin d'toi. Comptes-toi chanceux qu'soit pas moi qui prenne les décisions, j't'aurais ben fini comme les autres là-bas. Ça nous fait un beau paquet d'viande pour les soupes du peup', ça.”

Ils prirent des fers chauffés à blanc pour refermer les blessures ouvertes, et bandèrent grossièrement ses plaies avant de le remettre à la rue, n'ayant qu'un bâton pour marcher dans ce piteux état. Il n'avait toujours pas regagné tous ses esprits, mais il se rappela d'une chose importante. Son or. Il avait eu la présence d'esprit de s'en débarasser dans un trou de mur dans lequel il avait supposé que personne ne fouillera, étant dissimulé derrière un meuble de coin. Il mit quelques heures à se rendre à la vieille taverne en question, et mit encore plus longtemps à récupérer son or, le tenancier étant une forte tête. Sa bourse, toujours remplie par les contrats accomplis de passé, servit à payer un guérisseur digne de ce nom qui lui demanda tout de même trois fois plus cher que d'habitude, étant donné sa condition évidente d'ex-prisonnier. On s'occupa quand même de lui autant que n'importe quel blessé, et lorsque les mois nécessaires à une guérison décente furent passés, Rashazen était à peu près aussi fonctionnel qu'il l'était avant d'entrer en prison.

Du moins, son corps l'était. Son esprit, durant son rétablissement physique, s'était enquérit de la rage du sans-défense. Il avait voulu reprendre les armes, mais sa condition avait empiré en entreprenant cette action. Son état d'inaptitude avait causé un refoulement extrême de ses sentiments négatifs, et plus le temps passait, plus son esprit perdait de sa lucidité d'autrefois. Dans la prison, il avait entendu des hommes prier les dieux, à nouveau. Une idiotie à laquelle il n'avait jamais cédé. Mais cette fois... le jour où il se releva pour accrocher ses masses à sa ceinture, il avait prit une décision.

Il n'allait plus fuir. Les hommes de la cité auraient mieux fait de s'en débarasser lorsqu'ils en avaient eu la chance. Il allait cette fois, contrairement à autrefois, prendre parti. Et il allait prendre le parti des gagnants: ceux qui s'en tiraient toujours à bon compte sans cacher réellement leur véritable nature. Passant son armure au-dessus du feu pour la noircir, il ne réfléchissait plus; il savait déjà ce qu'il allait faire en la remettant: trouver un adorateur du démon et joindre sa cause.
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Rashazen Sheldrack
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Il avait trouvé ce qu'il cherchait.

Sa vie allait donc s'arrêter là. Il avait parlé à un adorateur du démon. Il le trouvait intéressant, ses questions étaient directes, indiscrètes, aggressives, -aggressantes- trop nombreuses. Au moins trois fois le vieux mercenaire s'était retenu de partir, et si ça n'avait été de la vieille réputation qu'entretenaient ces guerriers du diable, il aurait problement essayé de s'en débarasser pour se remplir les poches de la grasse bourse du guerrier noir.

Mais... non.

Il était resté là. Tout au long de cette conversation. Il avait attendu, et il voulait faire attention de ne pas brusquer le légionnaire. Mieux valait être prudent. Après s'être informé sur les motivations du vieux highlander, le recruteur infernaliste s'était éloigné un instant, pensif. C'est là que tout s'est joué. Rashazen aurait pu partir, à ce moment précis, et ne plus revenir, faire en sorte qu'on ne le retrouve pas, comme il l'avait fait si souvent. Non. Quelque chose, quelqu'un, dans son esprit, lui disait de rester, et le poussait même vers l'homme qui peu de temps après s'être mis à réfléchir, avait emmené l'ex-forcené près d'un fort, où un démon fit son apparition. Une "succube" l'avait-il appelé. Ces choses n'existaient apparemment pas que dans les contes, et celui-ci n'en était certainement pas un de fée. La chose lui demanda de montrer son visage, une demande qui força le mercenaire à retirer son capuchon ainsi que son casque, une chose qu'il ne faisait que lorsqu'il était seul.

Le bref échange de paroles de la part de ces deux légionnaires s'avéra n'être qu'un prétexte pour prendre l'homme par surprise.


Un coup fendant l'air lui touche la tête.

Masses en main. Sa lame est déjà ensanglantée. Il sourit.

Quelques blessures. 30 secondes de résistance. Peut-être seulement 5 qui avaient parues plus longues.

Un homme, un vieillard de 53 ans, un mercenaire, mort. Comme il y en avait tous les jours. Généralement plus jeunes peut-être.


Le séjour avait été court, mais empli de visions. Elles étaient claires il y a quelques secondes. Mais en ouvrant les yeux à nouveau sur un monde de chair et de matière, les souvenirs de sa visite "ailleurs" étaient devenus flous, mais le sens en était bien clair.

Il ne sentait plus l'air sur sa peau. Ce sentiment désagréable de froid permanent qui longeait la carcasse qu'il traînait depuis trop longtemps avait disparu. Il ne faisait pas chaud non plus. Les couleurs n'étaient plus tout à fait claires, mais sa vision était devenue parfaitement limpide. Les formes étaient découpées, les traits parfaits. Une odeur de chair décrépie et de soufre lui montèrent au nez, une sensation qui ne le quitterait désormais plus. La chose qu'il redoutait le plus au monde venait de lui arriver. Il venait de mourir.

Il ne s'en portait pas plus mal.

La perte de son âme ne lui parut pas comme grand chose.

On lui annonça son entrée officielle parmi les rangs du Père, et plusieurs légionnaires lui furent présentés. Tous des guerriers qui semblaient avoir connus les combats de plusieurs vies. Et pour certains, c'était le cas.

Les voix dans sa tête ne s'étaient pas tues, par contre. Au contraire. Elles semblaient plus fortes, plus convaincantes... Mais il les faisait taire. Il avait renforcé l'habitude de regarder par terre, pour qu'on évite de remarquer sur son visage le combat évident qui se déroulait perpétuellement dans son esprit, la seule chose qui aurait pu le trahir à ce jour.
Peu importe.
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