[Base de connaissances Lineage] Les Chroniques 2ème Partie

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[Base de connaissances Lineage] Les Chroniques 2ème Partie

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(C2) Chroniques 2ème Partie: L'Age de la Splendeur

Chapitre I : L'Age de la Splendeur - Prélude

Si vous labourez les champs, des graines vont germer et une nouvelle croissance se produira. Le monde d'Aden, une fois dévasté par les sanguinaires partisans des Guerres, a vu s'épanouir une nouvelle ère de prospérité.

Pendant que les seigneurs féodaux et les anciens chevaliers, attachés à la tradition, se lamentaient sur l'effondrement de l'ordre ancien, d'autres aspiraient en secret à la destruction. Les marchands voulaient apaiser la population afin de faire des profits.

Sieghardt Ein avait été reconnu comme le seigneur du Chateau de Giran, mais ne contrôlait pas, en vérité, son territoire. Il négligeait les devoirs d'un seigneur, comme collecter les impôts ou administrer le chateau. Après trois mois, il abandonna le chateau, disparaissant avec ses soldats. Quoiqu'il en soit, le seigneur qui lui succéda était bien plus ambitieux. Balayant la forte opposition des marchands de Giran, il traita leur guerre marchande avec Innadril, vieille de plusieurs décennies, d'une manière clairement plus diplomatique. Innadril, le chateau de l'eau, était alors incapable de commercer avec d'autres territoires sans passer d'abord par Giran. Le seigneur du chateau fit alors un pacte avec le seigneur de Giran et le commerce recommenca entre les deux territoires.

Avec la ré-ouverture du port de Heine et l'achèvement du port de Giran, les routes commerciales reliant Aden, Giran, et Innadril s'étendirent jusqu'à Avella en Orient. La méthode d'élevage des striders fut propagée à travers la populace, rendant le transport de fret volumineux par la terre bien plus rapide qu'auparavant. Le thé, la soie et les épices fûrent considérés par les riches comme étant leurs marchandises de luxe préférés. Les méthodes traditionelles de travail du métal furent révolutionnées grâce à un courageux marin qui vola le secret d'Avella sur le trempage de l'acier. L'un des objets exotiques qui devinrent indispensables, fut le symbole d'Avella, auquel on attribuait de mystérieux pouvoirs. Ce symbole se répandit graduellement dans la population entière, ouvrant la voie à une ère d'abondance durant laquelle l'argent ainsi que les marchandises coulèrent à flot dans la région Est d'Aden.

Dans les champs de Dion et dans le Colisée du Lac Narsell, l'Age de la Splendeur fut proclamé avec un enthousiasme sauvage. Plus la lumière est brillante, plus l'ombre est sombre, dit-on. Sous la lumière brillante des feux d'artifices pendant le festival appelé l'Age de la Splendeur, ils menèrent d'arrogantes explorations.

Mon seul et unique mentor, dans son livre "Les 1000 Jours Eternels", faisait une allusion à ce que Baium, l'empereur maudit, avait symbolisé dans ce monde régit par des dieux paresseux. Le trésor pourpre coulant dans le sang de l'humain le plus proche d'un dieu absorbait non seulement l'essence des cinq tribus déstinées à la mort, mais aussi celle des anges et des créatures d'autres mondes. Les noms de ces créatures sont associés à la haine et à la peur quand ils sont écrits dans les chroniques des derniers jours. Le premier apparu fut le nommé Hallate.

Les trois arches saintes étaient alors cachées loin de Giran, la Forêt Maudite, et Aden, la Capitale. Elles fûrent perdues durant les guerres, puis réapparurent quand le combat pour le trône de l'empereur commenca. Si l'on en croit la rumeur, les arches contiennent les reliques d'un saint qui dénonça Baium à un dieu. Beaucoup cherchèrent les arches, mais même les fanatiques tel Athebaldt et Rodemai firent l'erreur de sous-estimer les réelles difficultés de leur objectif. Ils déployèrent des mercenaires et des commerçants afin de traquer ces saintes arches. Beaucoup d'entre eux mourrurent durant leur quête, quand ils se battirent contre de formidables entités appelées Gardiens des Arches.

Je pense que Aria Firstmatter n'en fait pas partie. Son sens passioné de la destinée, sa noble dignité ainsi que son amour aveugle l'auraient poussé à se refuser le moindre compromis. Deux elfes noirs du Nord l'approchaient. L'un d'eux était Scride, un combattant de Pavel qui fut autrefois un danceur de lames, reconnu par les anciens de la cité souterraine. L'autre était Esen, plus connu sous son surnom Plume de Couronne. Il était jadis un Eclaireur Fantôme; actif à Ruhn. C'est une grande ironie que celui qui contribua le plus à cette cause soit le Tetrarch Thifiell de la cité souterraine.

Nous expérimentons tous des succès et des échecs dans des quantités à peu près équivalentes. Après avoir obtenu quelque chose que nous désirions, nous réalisons que ce n'était pas ce que nous voulions vraiment. Bien souvent, beaucoup sont abasourdis lorsque cela se produit !
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Chapitre II : l'Age de la Splendeur - Canine de l'ombre

Sur les plaines, la roue d'un chariot couvert produisait un son pénible et grinçant. Les pics des montagnes alentours, couronnés de roches froides et de glaces éternelles, furent bientôt recouverts par l'obscurité, tandis que le soleil descendait derrière les crêtes. L'obscurité : un abri pour la cruauté, dans lequel le sang et les larmes se vendent bon marché, autorisant l'avarice à montrer sa moisissure. Même de simples plaisirs quelconques ressortent de ce dur environnement.

Un groupe de voyous, dont le commerce est la bataille et le meurtre, s'approcha lentement du chariot, émettant toujours son bruit torturé. Un autre groupe qui était déjà installé sur ce territoire, mais ils n'avaient pas un accueil chaleureux pour les gens de la même profession. Surtout quand ils se transformaient en corps sans vie qui ne pouvaient plus serrer la main à qui que ce soit, ou tuer pour gagner de l'argent. Les voyous, libérés du joug de leur vie monotone, ne semblaient pas interessés par la collecte de reliques.

Un jeune elfe attrapa la roue pour la stopper, sans quoi elle aurait pu tourner à jamais. Debout parmis une vingtaine de corps, il écouta les murmures de ses compagnons. Ils cherchaient un certain coffre. L'un d'eux, qui aimait montrer ses connaissances, disait que le cofre était un objet que le Baron Lewin, ancien seigneur de Giran, avait dissimulé avant de perdre son chateau. Quoiqu'il en soit, il n'avait pas réussi à attirer l'attention de ses collègues. Ils n'étaient pas interessés par le contenu d'une boîte englué dans un trou boueux quelque part. Plutôt, ils discutaient avec enthousiasme à propos de la femme qu'ils courtiseraient et du pichet qu'ils boiraient quand ils seraient de retour au village.

"La tarte aux fraises de Natalie est la meilleure d'Aden. Je sais qu'on m'accuse d'être détraqué quand je deviens fou juste à propos d'une tarte. Ah, bien. J'avais la même attitude qu'eux, jusqu'à ce jour durant lequel Natalie me prépara une tarte! D'après Natalie, le secret d'une délicieuse tarte aux fraises est--Argggghhh!!"

Une gigantesque flèche, aussi grande qu'un javelot, traversa la poitrine du mercenaire amateur de tartes, montrant son extrémité recourbé de manière impressionnante. Le mercenaire mourrant la regarda comme s'il n'avait jamais vu une telle chose, puis il tourna ses yeux vers ses compagnons. Il n'eut pas le temps de leur dire adieu. Les autres mercenaires bondirent de l'autre coté du chariot afin de se préparer à la prochaine volée de leur attaquant inconnu.

Les mercenaires hésitaient. Ils n'étaient pas assez stupide pour courir vers la forêt sans savoir ce qui y était tapi. De toute manière, ils ne pouvaient pas s'aventurer autour du chariot sans localiser leur ennemi caché au préalable. Encore et encore, des sons doux, comme le frottement de vêtements de soie, se firent entendre. A chaque fois, une partie du chariot était détruite. Le chariot se froissait sur lui-même, comme si il était fait de papier. Des flèches arrivèrent d'au-delà de la route, et les mercenaires coururent dans la direction opposée vers la forêt. Bien que la forêt semble assez sûre durant la journée, quand la nuit est tombée elle se transforme en un monstre invisible. Les racines les faisaient tomber, les branches mortes leurs crevaient les yeux et l'eau sous les feuilles mortes engluait leurs chaussures. Les insectes, dont le sommeil avait été interrompu, exprimèrent leur déplaisir en attaquant violemment les yeux, le nez et la bouche des mercenaires. Entourés d'aussi formidables ennemis, ils attendirent que le mystérieux archer se montre bientôt. Ils se séparèrent en groupes de trois ou cinq et allèrent se cacher, attendant l'attaque de l'archer.

Sentant sa poitrine s'oppresser, l'elfe regarda en l'air. A l'inverse de ceux qu'elle contenait, la forêt semblait paisible. Le ciel venteux qui portait la nuit était vêtu de fines et profondes pièces d'indigo brodées de perles. Bientôt, la ronde et pleine lune se fit voir au travers des arbres. Quand le vent mourrut, annoncant le destin de quelqu'un, la forêt laissa entendre le cri d'une bête abandonnée.
Les oiseaux s'envolèrent rapidement, éveillés par les appels colériques, les cris d'agonie, les gémissements et les plaintes. Les ombres montrèrent leurs canines aiguisées et se précipitèrent tel l'éclair pour griffer, tordre, modre, arracher, déchiqueter, casser, broyer et finalement, pour tuer. Quelques minutes plus tard, la forêt était remplie de gargouillis et de plaintes, étranglés par le sang rouge et sombre. La pleine lune grimaça, colorant la scène avec une lumière incolore et morte.

L'elfe était perdu, ne sachant pas si il était mort ou vivant. Au milieu de la scène qui avait tourné au gris pâle, les deux yeux du loup auquel il faisait face clignèrent en un vert brillant. L'elfe était curieux de savoir pourquoi le loup gigantesque le regardait dans les yeux. Cette question fut rapidement résolue par sa tête, qu'il sentit prête à tomber, et ses jambes qui battaient inutilement dans les airs. Le loup se tint alors sur ses pattes de derrière, attrapant la tête de l'elfe avec une seule patte. Avec son autre patte, le loup tenait un arc similaire à ceux utilisés par les éclaireurs, mais en plus large. Quand le loup ouvrit sa bouche, l'elfe pu voir ses dents, qui ressemblait à d'innombrables dagues couvertes de sang séché. Une phrase lui fut murmurée à l'oreille.

"...La clairière de l'Arbre Monde est..."

Il fallut un moment à l'elfe pour s'apercevoir que le loup était en train de lui parler, ce qui lui empêcha de suivre ce que le loup lui disait.
"...si tu ne veux pas voir la Clairière de l'Arbre Monde déracinée, ne touche pas le Sceau."
Le loup jeta l'elfe sans ménagements au sol. L'elfe essaya de se relever, mais il réalisa qu'il ne pouvait pas contrôler ses jambes. Difficilement capable de soutenir le haut de son corps avec ses deux bras, il regarda le loup.
"Pourquoi me menacez-vous?"

Le loup, s'étant déjà éloigné, s'arrêta soudain. Chaque pas qu'il faisait imprimait sur la terre une empreinte de pas rouge sombre. Le loup répondit.
"Ce n'était pas une menace." Puis il disparut, laissant l'elfe derrière lui.

Quelques temps plus tard, quand l'elfe tenta de se souvenir pourquoi il était là, il retourna à l'endroit où le chariot était renversé. Là, il réalisa qu'il avait suivi les empreintes du loup. Le chariot reposait sur le côté et des corps de mercenaires étaient éparpillés alentours. Tout paraissait comme avant, à l'exception du coffre qui avait disparu.
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Chapitre III Age of Splendor - Aria

Elle a du perdre 4 jours pour arriver à rencontrer le Chef de la Warehouse, Gesto, mais pas parce qu’il la fit attendre. Depuis que les anges étaient descendus dans la Tour de l'Insolence (Tower of Insolence), des yeux inquisiteurs avaient suivi Aria depuis une distance indiscernable. Parmi eux, ceux qui la rendaient particulièrement nerveuse étaient les deux qui la suivaient depuis Elmore. Aria se cacha dans une pièce minable d’une auberge et ne la quitta pas jusqu’a ce qu’elle soit certaine qu’ils aient abandonné leurs recherches.
Les légendaires Chevaliers des Larmes de la Lune de Pavel, contrairement au chevaliers d’Aden qui rassemblait principalement des Paladins et des Chevaliers, intégrait des membres d’origine et de talents divers. Cela était certainement lié au fait que cette guilde avait de bonnes relations avec les mercenaires de Ruhn. Deux des forces soutenant ces mercenaires étaient la Foret Maudite et le village souterrain des Elfes Noirs. Seule Aria pouvait comprendre que la question la plus importante était de savoir ce que manigançait la Cité Souterraine et ses véritables intentions vis a vis de Ruhn et de Pavel. Mais elle ne pouvait prévoir quoi que ce soit.
Quinze minutes après être entrée dans la warehouse, Aria en sortit par la porte de derrière et retrouva à l’air brumeux de Giran. Durant les vingt minutes de sa marche vers son logement, elle était presque sure d’avoir échappé a ses poursuivants.
Quand elle retourna a l’auberge, elle ne vit pas le vieux Nain qui somnolait habituellement au comptoir. Tenant une petite chandelle, elle escalada les escaliers craquants et traversa le hall. Quand la lumière de la bougie crépitait, son ombre semblait danser autour d’elle, presque comme si elle essayait de lui parler. La lumière bleutée de la nuit illumina la dernière fenêtre du hall, et elle arriva finalement á sa chambre.
Elle passa devant la porte de sa chambre sans s’arrêter et atteignit le pas de la porte de la chamber suivante, qui etait vide. Un son aigu se fit entendre et un petit trou apparut dans la fenetre, elle recula du pas de la porte. Tout a coup, une fleche ornee d’une marque noire se planta dans le cadre de la porte, tout cela en un battement de cil.
« Une plume de corbeau ? »
Ses muscles se tendirent. Le sang battait à ses oreilles et ses yeux, créant une sensation de palpitation. Du bout de ses doigts jusqu’a ses épaules, un courant électrique parcourait son systeme nerveux.

Afin d’éviter d’être touchée, elle appuya son corps contre le mur, et plongea jusqu’au palier en un souffle. A l’aide de sa dague, elle coupa la chandelle et l’éteint, puis s’agenouilla sous le chandelier. Uen atmosphère ténébreuse l’enveloppait. Une flèche traversa la fenêtre et détruisit ce qui restait du chandelier. La flèche suivante passa juste au dessus de la tête d’Aria qui s’était accroupie juste à temps contre le mur. Elle poussa un soupir de soulagement, et roula sur le coté. Elle sentit la dernière flèche se planter juste là où elle se trouvait auparavant.

Aria stoppa son mouvement et retint sa respiration. La porte de la chambre s’ouvrit violemment et un des chevaliers de Pavel en jaillit comme un éclair, brandissant ses deux épées. Aria visa le dos du chevalier et y plongea sa dague. Le chevalier utilisa ses deux armes pour couvrir les attaques venant de devant et de derrière, ainsi il pouvait se défendre contre tout ce qui pouvait rôder dans le couloir sombre. Bien que ce fut par chance, il bloqua l’attaque d’Aria.

A travers la fenêtre de la chambre, qu’un rideau cachait, une faible lumière pénétra dans la chambre. Dès qu’elle marcha dans cette zone faiblement illuminée, une autre flèche fut tirée dans sa direction. En dépit du risque qu’il avait de toucher son propre camp, le tir de l’archer était incroyablement précis et semblait anticiper ses mouvements.

Alors qu’elle courait dans la chambre, une flèche toucha la jambe d’Aria et elle fut projetée contre un mur. Le chevalier qui la poursuivait abaissa son épée alors qu’elle luttait pour regagner son équilibre. Elle para l’attaque et riposta avec sa dague, et visa la gorge de son ennemi. Mais sa tactique fut contrée par l’autre épée.

Aria pouvait voir son adversaire pour la première fois. Le jeune Elfe Noir semblait être âgé de moins de deux cents ans. Il avait l’air fort et étrangement calme. Il fit lentement glisser la lame de son épée sur sa dague. Le point d’équilibre se souleva et les deux armes s’entrechoquèrent.
" Donne moi le Livre du Saint "
Quand l’épée passa devant ses yeux, elle fronça les sourcils et répondit" Va plutôt dans une librairie ! "
Avec sa dague, Aria dessina un grand cercle et la laissa voler dans les airs. L’épée s’enfonça dans son bras, en dessinant une longue blessure qui libéra beaucoup de sang. Elle se jeta sur l’elfe noir et l’entoura avec ses deux bras.

Elle poussa alors un cri et se projeta contre la fenêtre qui se fracassa, et les deux combattants roulèrent à travers en tombant d’un étage. Toujours dans les airs, Aria regagna le contrôle de son corps et grimpa sur les épaules du chevalier. Juste avant de toucher le sol, elle utilisa toute sa force pour écraser les épaules de l’elfe noir. Du sang s’écoula de sa blessure, alors que l’elfe noir serra les dents, en proie à une grande douleur.
"Le Marcheur des Abysses le plus puissant est… "
Alors qu’elle étranglait le chevalier avec ses genoux, elle tira une autre dague de sa botte; du sang jaillit de sa blessure, couvrant la figure de l’elfe noir de rouge. Sans hésitation, elle plongea sa dague dans le cou du chevalier.
"…celui qui arpenta l’Enfer pendant cinq cents ans."

A ce moment, une effroyable douleur lui transperça l’échine et se répandit dans tout son corps, elle roula sur le côté du corps de l’elfe noir. De cette nouvelle blessure, du sang coula et trempa son armure et ses vêtements..
La flèche de « Plume de Corbeau » avait été étrangement silencieuse. Aria ne l’avait entendue que lorsqu’elle était à quelques mètres d’elle. Une fois dehors, il était illusoire de chercher un couvert contre les flèches. Elle se leva et couru pour sauver sa vie. Bien qu’elle puisse ni le voir, ni l’entendre, elle savait qu’une flèche fonçait droit sur elle. Elle s’élança à l’aide du mur, accrocha une branche d’arbre et sauta par dessus le mur. La dernière flèche la toucha au dos.


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"Sire Scryde!"
Le Danselame (bladedancer) des froides contrées nordiques regarda sans mot dire le mercenaire qu’il avait loué., Essen, un Ranger Fantôme connu sous le nom de “Plume de Corbeau” parmi les orcs et les mercenaires de Ruhn.
Le corps de Scryde trahit l’intention de son propriétaire. Ses deux épaules craquèrent dans un infâme bruit d’os frotté contre un autre os. Il se sentit nauséeux comme si ses intestins étaient secoués. Il respirait inégalement, on aurait dit le rythme d’une chanson militaire orc. Parcouru de toutes ces sensations, sa tête semblait prête a exploser
"Oh, mon…!" Quand le Phantom Ranger aperçut l’arrière du cou de son employeur, il lâcha l’objet qu’il tenait, courut jusqu’à lui et s’assit à coté de lui. Scryde pouvait seulement lever sa main droite.
“Tout va bien, ce sang n’est pas mien”
Scryde essaya d’oublier la douleur en se concentrant sur quelque chose d’autre. Mais cela le ferait parître encore plus faible. Alors il interrogea le Phantom Ranger.
"L’avez vous eue ?"
Essen secoua la tête de honte et désigna l’objet qu’il tenait. C’était un morcheau d’armure de cuir imbibé de sang. Il expliqua lentement comment sa victime lui avait échappé malgré la flèche plantée dans son dos.
« Un Ranger, incapable d’attraper une femme blessée… J’ai honte de moi. »
Scryde commença à pencher sa tête sur le côté mais quand il entendit un affreux bruit venant de ses épaules, il se résigna a rester immobile.

" Sans vous, ma tête roulerait à vos pieds, à présent…”
Assis aux cotés de Scryde, le Phantom Ranger commença tranquillement à trier les flèches qu’il avait récupérées. Il fabriquait ses flèches lui même, et les considéraient comme des trésors rares. Après avoir trié celles qui étaient réutilisables, qui avaient besoin de réparation et celles qui devaient être jetées, il les replaça dans son carquois.
"Dois-je alors continuer la chasse ?"
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Chapitre IV : L'Age de Splendeur - Martien (1)

A l'origine, Dion n'était pas un domaine riche. Il n'y avait pas d'étendues de terres cultivées. A l'exception de la Mandragore, il n'y avait pas de produit local unique. Les Mandragores était essentiellement achetées par les mages, les chamans, et les herboristes. Considérant le risque encouru pour les cultiver, les profits générés par les champs n'était pas très élevés. Le sang de mandragore était épandu au hasard par le Duc Byron Ashton. Le Seigneur du domaine les considérait plus comme une source de maux de tête que comme un réel atout. Etant donné que le commerce avec les domaines avoisinants et les autres pays se faisait essentiellement via le Port de Giran, il n'y avait pas beaucoup de bénéfices à espérer.

D'un point de vue humanité, le Duc Byron Ashton était un terrible échec. Certains disaient que la pire erreur qu'il ait faite, avait été de croire qu'il pourrait améliorer les finances de son château en pressant les paysans déjà pauvres comme des citrons. Les paysans se soulevèrent et se battirent rudement contre lui, armés seulement de râteaux, de houes, de faux et de fourches. A la lance, à l'épée et à la guillotine, le Duc exécuta impitoyablement les paysans révoltés. Lorsque le nombre de paysans à exploiter diminua, le Duc alla jusqu'à essayer de vendre sa propre fille au roi Amadeo Cadmus.

Vers cette époque, l'ère de chaos commença, et les gens qui rêvaient de guerre vinrent à Dion. Il s'agissait de brutes qui n'étaient loyales à aucun pays, à aucun fief. Ils se déversèrent, emplis de soif de pouvoir et d'ambitions démesurées. Il ne fallut pas longtemps avant que l'un d'entre eux décapite le Duc Byron Ashton et prenne sa place au château.
Même si un gobelin qui avait été couronné en dansant sur le trône, les paysans auraient été si heureux qu'ils se seraient embrassés et auraient pleuré de joie. Ils accueillirent le nouveau Seigneur du domaine avec enthousiasme. Cependant, que le temps de guerre eut commencé, fut fini ou suivi de l'Age de Splendeur, les poches des résidents ne se remplissaient pas durant la nuit – Dion restait le domaine pauvre où vivaient des habitants opprimés .
Le nouveau Seigneur se résolut fermement à récolter des adenas. Il commença la construction d'un bâtiment à l'allure étrange dans une section vide du village. Ensuite, il envoya des mercenaires et des soldats un peu partout afin de capturer des monstres. Enfin, la seule chose qu'il restait à faire ensuite, était d'apprivoiser ces monstres...


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"Cours, Wind Rider, cours ! Plus vite, plus vite !"

Le champ de course, parfois appelé Tératodrome, était bondé. A chaque mouvement que faisaient les monstres, la foule réagissait soit de joie, soit de dépit. Associées à des noms de dieux, connus ou pas, toute sortes de malédictions et autres bénédictions s'échappaient de leur bouche. Mais la somme d'adenas qu'ils étaient prêts à parier, donnait à Dion et ses habitants l'espoir de sortir un jour de la pauvreté héritée des générations précédentes.
"Cours ! Cours ! Cours ! Ce misérable lapin ne peut pas te rattraper ! Oui ! Oui ! Oui !"
Le vainqueur un fois désigné, la foule se déplaçait telle une vague par gros vent. Certains tordaient et jetaient leurs tickets sans valeur, tandis que d'autres se réjouissaient et embrassaient le premier venu. Certains réprimaient leur sourire, dissimulant leur joie aux yeux des autres, et vérifiant secrètement encore et encore leur ticket.
Martien, propriétaire du magasin South Sea, était l'un de ceux qui sauta jusqu'à assommer la personne qu'il était en train d'embrasser. Il courut ensuite pour encaisser son ticket, évitant soigneusement les regards scrutateurs des autres.
"Félicitations Monsieur Martien !"
L'administrateur de la course sourit et vérifia le ticket de Martien avec désinvolture. Le Tératodrome devait en vérité lâcher une coquette somme pour cette victoire, mais son visage d'exprimait aucun déplaisir. Non pas qu'elle fut indifférente au fait que son organisation perde de l'argent, mais les profits générés par la course de monstre étaient bien assez conséquents pour pouvoir traiter les gains de Martien comme une perte mineure.

"Mes yeux ont croisé ceux de la licorne dans les paddocks et mon cœur s'est presque arrêté de battre !"
- Vraiment ? Pourquoi ?"

- Parce que ses yeux ressemblaient à ceux de ma mère."
Elle eut un rire sonore et l'expression de son visage semblait dire "Comme c'est ridicule." Elle lui tendit un sac assez volumineux de pièces d'or.
"Après déduction des taxes, votre prix s'élève à 328.000 adenas. Contrôler la somme s'il vous plaît, et signez ici."
Comme il ne tendait pas la main précipitamment pour prendre le sac, elle lui lança un regard perplexe. Martien fit deux pas en arrière et regarda le tableau des courses d'un air rêveur. Un instant plus tard, il parla à nouveau à l'organisatrice, la voix pleine d'excitation.
"Regardez !"
Il leva un doigt et pointa le panneau d'affichage bien qu'elle ne put le voir de là où elle était assise. "Il est dit là-dessus que la cote de la course suivante est multipliée par 204. Ça veut dire quoi ? Ma mère – enfin, je veux dire, Wind Rider participe à cette course n'est-ce pas ?"
Tandis qu'elle classait les tickets par paquets, elle répondit brièvement, "C'est parce qu'elle va certainement perdre."
"Quoi ?"
Une soudaine lueur dans les yeux, elle commença à parler. "Pensez-y. Il s'agit de gagner le double, n'est-ce pas ? Mais vous ne pouvez pas gagner. Cyclone Thunder, de la troisième rangée, est un très bon parti, il est très populaire depuis quelque temps. De plus, regardez les lignes deux, six, sept et huit – désolée de devoir dire ça à propos de votre mère – mais elles ont un niveau bien plus élevé que le sien. Je pense que quelqu'un a fait une erreur en incluant une telle fainéante. Je ne devrais pas dire ça, mais ses chances de gagner cette course ne sont… " Elle utilisa son pouce et son index pour expliquer à Martien, "même pas d'autant."

Martien, dont le visage devenait de plus en plus rouge, rétorqua d'une voix emplie de colère. "Hey ! Vous n'avez pas le droit de parler de ma mère comme ça !"
"Pourquoi élevez-vous la voix ? Je ne faisais que répéter ce que les gens disent. Calmez-vous s'il vous plaît Monsieur Martien."
Disant cela, elle se remit à trier calmement ses tickets.
"Rien ne dit qu'elle doit perdre tout le temps. Aujourd'hui, elle a l'air en forme. Quand j'ai vu ses yeux tout à l'heure, ils brillaient d'une volonté ferme de gagner, quoiqu'il advienne ! Je crois que sa performance dans la prochaine course va nous surprendre !"
- Quel est l'intérêt de déchiffrer les yeux d'une larve de fourmi ? Monsieur Martien, vous êtes Humain, non ?"
- Silence ! Vos absurdités ont rendu les choses claires pour moi ! J'ai décidé qu'aujourd'hui serai un jour spécial pour moi, celui qui va bouleverser toute ma vie !"

Pendant un moment, Martien regarda le ciel au dessus des pistes. Telles des bulles dans un égouts, les nuages commençaient à se rassembler, bloquant le soleil. Lorsque le vent commença à souffler dans la forêt qui entourait le Teratodrome, des brins d'herbes voletèrent dans une douce et calme brise. Durant un bref instant, complètement isolé, même des bruits du teratodrome, Martien fut saisi de la sensation qu'il était en train de fixer directement quelque chose d'absolument immuable. Martien décida que plus tard, le jour où il regarderait en arrière vers cet instant, il l'appellerait "Instant de Révélation".
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Chapitre V : L'Age de Splendeur - Scride

"Ca fait trente ans que je fais ça. Ce sera fait en un rien de temps. Une fois que vous avez préparé le client, vous le piquez plusieurs fois avec une aiguille, et puis c'est bon. De toutes façons, le vrai problème c'est que…"
Le tatoueur s'assit sur un tabouret, sortit une pipe de sa poche et la porta à la bouche. D'un geste tranquille, il entassa des feuilles de tabac dans sa pipe et l'alluma à l'aide de cendres. Tirant sur sa pipe, une fumée bleutée s'échappa de ses narines. Dans la pièce sombre, la fumée s'éleva lentement vers le plafond, dansant et dessinant de petits serpentins.
"Vous vous êtes disloqué l'épaule droite et la clavicule. Deux ou trois côtes ont l'air d'être cassées aussi. Ah et votre bassin est aussi fêlé. Même quand ils seront complètement guéris, vous sentirez des douleurs par temps humide."
La mèche de la lampe fit un bruit de crépitement. Dehors, un bruit sourd et puissant émanait du ciel. Rapidement, il se mit à pleuviner dans la nuit. A l'intérieur, la pièce sombra dans un silence absolu.

Scride laissa échapper sa réponse après un petit temps.
"Vous parlez comme un médecin."
Tout en continuant de mordiller sa pipe, le tatoueur mélangea des teintures magiques dans une fiole. Une fois que les liquides doré et argenté furent mélangés, la mixture devint transparente. Il laissa tomber une teinture rouge sang dans le liquide, ce dernier se mit à briller d'un vif éclat. Le liquide devint violet, indigo et finalement, noir. Le tatoueur pris la fiole des mains, la tint comme s'il s'agissait d'une bouteille de la meilleure des liqueurs, puis la secoua vivement. Le liquide devint à nouveau transparent.
"Les capacités du corps humain sont limitées. Il faut sacrifier une aptitude pour en obtenir une autre. L'essence d'un Symbole est l'équilibre – sans détruire votre corps. Vous devez augmenter une aptitude tout en minimisant les effets secondaires qui sont toujours générés par un tel processus. C'est la technique de création de Symbole, qui est la partie la plus importante du travail. Seuls les novices essaient de créer un force plus grande ou une vitesse plus rapide, sans prendre en considération tout le reste. Ces gens-là finissent généralement empreint d'un Symbole de Mort."
Le tatoueur s'arrêta un instant et inhala sa fumée profondément. Soufflant par les narines et la bouche, il se remit à parler.
"Ce que vous devez savoir, c'est que de nos jours, nous sommes à peu près deux à trois niveaux au-dessus de la plupart des médecins. Parce que nous avons une compréhension très précise du fonctionnement du corps humains et des principes qui le sous-tendent. "
Scride se leva de la table sur laquelle il était allongé. Comme la table était typiquement utilisée pour faire des Symboles, elle était complètement usée, avait des taches de toutes les couleurs et sentait mauvais.
"Je comprends bien que vous êtes une personne compétente." Scride fit un effort pour boutonner sa chemise de sa seule main droite, puis abandonna.
"Mais qu'essayez-vous de me dire ?"
- Vous êtes dans un sale état. Bien que vous soyez un Orc ressemblant à un Elfe Noir, je ne peux garantir votre guérison que si vous acceptez de vous reposer au moins deux semaines."


Scride eut une attitude étrange, que des termes Elfe Noir ou Humain n'aurait pu décrire. Était-ce parce qu'il avait vécu en territoire humain, tué des humains, tout en servant un Seigneur humain? Scride hocha la tête et sourit. Il allait dire quelque chose quand il entendit le bruit d'un strider grognant non loin de là. Dehors, quelqu'un mettait pied à terre et se dirigeait vers eux. Esen regarda le Tatoueur comme pour vérifier sa réaction.
"Je n'ai pas de client ayant rendez-vous à cette heure-ci."

Le mystérieux visiteur retira son chapeau trempé par la pluie ainsi que son imperméable et regarda de haut en bas le bâtiment dans lequel se trouvaient Scride, Esen et le Tatoueur. Il avait l'air de ce demander si c'était bien l'endroit où il devait se rendre. Il se dirigea vers le bâtiment.
Remarquant que le visiteur était un homme de la race Humaine, il en conclut qu'il n'était pas venu pour les attaquer. Il lança à nouveau un regard au Tatoueur qui hochait la tête avec irritation, sa pipe toujours en bouche. Esen ouvrit la porte au visiteur avant même qu'il ait frappé, le prenant par surprise. Il leva la main d'un air embarrassé et s'avança comme s'il avait été un vagabond rentrant chez lui. Bien que ses traits parussent tirés, de sa démarche transpirait un air de férocité. Sa peau était relativement pâle, mais il était difficile de deviner son âge à cause d'une multitude de rides et de cicatrices lui traversant le visage. Se tenant derrière lui, Esen le sentit extrêmement sur ses gardes.

"Avez-vous fermé la porte ?" Grommela le Tatoueur.
Le visiteur fit semblant de ne pas comprendre et tourna la tête vers la porte par laquelle il venait juste d'entrer. Lorsqu'Esen poussa la porte du bout du pied, elle se ferma à grand bruit. Quand leurs yeux se croisèrent, le visiteur eût un rictus et haussa les épaules. Esen regarda son arc puis frissonna dans un coin de la pièce.
Le visiteur parla à l'employeur d'Esen. "Êtes-vous Scride, le Chevalier de Pavel ?"
Le maître de maison eût l'air offensé d'être si ouvertement ignoré. Scride montra aussi du mécontentement en réalisant que tout le monde semblait déjà le connaître.
"Qui êtes-vous ?"
- Oh super ! Je n'étais pas sûr. Vous venez de loin hein ? Vous êtes très différent d'un autre Elfe Noir que je connais, qui est un cas totalement désespéré."
- Encore une fois, qui êtes-vous ?"


L'air de la pièce sembla devenir de glace. Esen était partagé entre l'envie de prendre son arc ou celle de dégainer sa dague de sa ceinture. En même temps, il suspectait le visiteur de cacher quelque chose dans son imperméable. Cependant, rien ne se passa.

"Très bien messire. Votre serviteur s'appelle Gustin. Mon maître est une personne très noble, mais je dois juste faire quelques simples commissions. Mon maître a dit qu'il était très reconnaissant du soutien loyal et de la coopération que votre Seigneur lui a apportés et m'envoie vous offrir un peu d'aide. Hé hé hé !"
Il était clair que son discours était empli de sarcasme. Scride parla sans ciller.
"Je n'ai besoin de l'aide d'aucun serviteur, ou quoique vous soyiez. Je ne sais pas qui est votre maître, mais dites ce que vous avez à dire puis allez-vous en."
Gustin serra les dents. Esen ressentit un peu de sympathie pour lui. Si un Orc avait reçu une telle rebuffade, une bagarre s'en serait suivie et n'aurait eu de cesse que lorsqu'un seul serait resté debout. Seul un Humain pouvait supporter une telle insulte jusqu'à un tel point.
"J'ai entendu dire que la femme que vous pourchassez s'est rendue au Manoir de l'Eau."
- Pourquoi devrais-je vous croire ?"
- Il n'y a aucune raison de ne pas me croire."

Scride scruta l'humain pendant un moment. Certains disent que les yeux sont le miroir de l'âme, mais les pupilles de Scride ressemblaient à des puits sans fond.
"Votre maître est-il le Témoin des Prophéties ?"
- Ça par exemple !"
Faisant claquer sa langue, Gustin tourna son regard sur le Tatoueur. "Tu m'as dévoilé. Ceci dit, tu n'aurais pas dû le dire tout haut. Grâce à toi, plus personne ne se fera tatouer de Symbole à Giran pendant un moment. Mon maître m'a ordonné d'exécuter les gens comme toi qui répandent ces coutumes païennes."
La lame d'une épée d'un reflet bleuté, apparu soudainement de l'imperméable du visiteur. Un torrent inattendu de jurons sortit de la bouche du Tatoueur alors qu'il ramassait l'aiguille à Symbole la plus large qui lui soit accessible au sol.
"Espèce de bâtard de Bishop ! Veux-tu que je te taille un Symbole au cœur ?"
Gustin sourit calmement,d'un rictus devoilant ses dents.
"Les deux bras coupés, je me demande comment tu t'y prendrais."
Sans savoir trop pourquoi, Esen sentit qu'il devait aider le Tatoueur. En même temps, il n'était qu'une seconde main et ne pouvait dire ce qu'il y avait dans la tête de son employeur. Scride usa de son bras valide pour soulever le tabouret à trois pieds et le lancer à la tête de Gustin dans un grand fracas.
"Que faites-vous !" Hurla Gustin de rage. "Ceci ne vous concerne pas !"
- Je n'aime pas ton maître."
Regardant le front plissé de Scride et l'air inquiet du Tatoueur, Esen sut que le patient avait l'épaule droite à nouveau disloquée.
"Je n'aime pas la manière dont vous vous comportez tous les deux." dit-il d'une voix dépourvue d'émotion.
Du sang afflua du front de Gustin, traversant l'arcade sourcilière ridée, dépassant les pommettes et atteignant la bouche. Un bruit tremblotant s'échappa de la gorge de Gustin mais il était difficile de dire s'il s'agissait d'un reniflement ou d'un ricanement.

"Les Elfes Noirs sont tous pareils. Vous ne pouvez pas vous en empêcher. Même quand vous êtes sur le point de mourir, il faut que montriez votre tempérament !" Gustin marmonna sinistrement. Moins qu'il ne s'adressait aux autres personnes de la pièce, Gustin se parlait en réalité à lui-même. "Mais que dirait ton maître ? Les Humains sont des créatures bien plus compliquées et fourbes."
_Je suppose que tu n'aimes pas ton maître," Scride se moquait de lui en riant. "Je suis sincèrement désolé pour toi."

Étreint d'un sentiment de défaite, Gustin partit, sans avoir pu prendre la vie du Tatoueur. Plus tard, Scride reçut un autre traitement douloureux qui dura plusieurs heures. Ensuite, il demanda à Esen de partir pour Innadril. Gustin allait probablement vouloir satisfaire son désir de vengeance. Esen pensa que si le sombre Humain avait été témoin du supplice du traitement de Scride, même lui n'en aurait ressenti aucune joie.
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Chapitre VI : L'Age de Splendeur - Martien (2)

Un chat bondissait sur un loup. Cela s'est passé en rêve mais aussi en vrai. Tel un clown de cirque, le chat faisait un saut périlleux dans les airs et atterrissait sur le dos du loup. Le loup grognait bruyamment et se retournait sur le chat. Une guêpe, témoin de ce qui se passait, dansait librement, dessinant des huit dans le soleil. La créature des ténèbres courait vers la ligne d'arrivée, suivie de près d'une licorne. Un peu plus loin derrière, un petit lapin blanc et une étrange poupée mécanique avec une horloge enchâssée dans son ventre leur courait après.
"N'en manque-t-il pas un ?"
Du côté des lignes de départ, une chenille recouverte de poussière avançait en se tortillant. Dans l'après-midi, les cigales se mirent à striduler bruyamment, comme pour encourager la chenille.

"Arrêtez !" Cria quelqu'un tout en lançant une bouteille en verre qui cogna Martien à la tête et rebondit vers la piste de course, atterrissant sur le dos de la chenille. Celle-ci se pelotonna sur elle-même et roula vers la ligne voisine, ce qui, tout bien considéré, était probablement une meilleure tactique.

"Hé Frère ! Tu vas bien ?"
- Allez ! Allez ! En première ligne ! Tu peux le faire, Wind Rider ! Vas-y ! Vas-y !"

En tête de course, la licorne et la créature des ténèbres se battaient fougueusement pour la première place. Immaculée comme de la neige, la licorne courait comme une forcenée. Les deux bêtes coururent côte à côte pendant un moment. Lentement, la licorne gagna du terrain sur la créature des ténèbres.
La chenille continuait de rouler sur la piste dans sa forme circulaire, jusqu'à ce que l'unique roue de la poupée mécanique lui passe dessus. La poupée tomba en avant et la flamme de la torche qu'elle tenait enflamma la mèche attachée à sa tête.

Tic, tic, tic… BOUM !

La poupée explosa, projetant sa roue dans la foule de spectateurs. Des parties du corps de la poupée volèrent dans le panneau décoratif planté au-dessus du portail principal. La drôle de tête de la poupée fila au-delà de la ligne d'arrivée avec fracas, déconcentrant l'attention de la foule déjà bien perplexe.
Tous les yeux convergèrent sur un autre objet sphérique qui volait à travers les pistes de courses. La chenille fonçait devant la licorne telle une orbe cauchemardesque en train d'accomplir quelque folle et malheureuse mission.
Le soleil brilla sur la blanche licorne, qui fonçait à toute allure comme si elle pourchassait quelque chose longtemps oublié. La créature des ténèbres, autrefois prédateur féroce, plus habitué à déchirer le voile qui sépare ce monde de celui des esprits, continuait de chasser pour le simple plaisir de capturer sa proie présumée, la licorne.

"Saute-lui dessus maintenant ? Non pas maintenant. Juste un peu plus près…"
- Premier arrivé : ligne cinq, Over the Top ! Second arrivé : ligne quatre, Wind Rider !"

Un incroyable tumulte de cris de victoire, jurons et lamentations se concentra pour générer un émoi qui sembla secouer tout Dion. Les tickets chiffonnés jetés par les spectateurs voltigeaient çà et là au-dessus des pistes comme des confettis. Quelques loups rôdant autour tressaillirent au bruit et s'enfuirent avec agitation.
La foule, compacte, se bousculait sauvagement, faisant trembler la barrière de bois qui séparait la zone des spectateurs des pistes de courses. La barrière finit par céder. Quelques malchanceux furent ensevelis par les débris et piétinés, tandis que le reste de la foule disparaissait de vue. Quelques spectateurs foncèrent sur les monstres et leurs propriétaires, mais furent vite maîtrisés par les mercenaires engagés par le Teratodrome.

Embrassant, serrant dans ses bras, dansant avec le premier venu, Martien brûlait d'une ferveur religieuse telle qu'il aurait pu se convertir en un instant au clergé. Il était profondément reconnaissant envers celui qui avait porté à son attention cet Instant de Révélation.
Il décida alors qu'à partir de ce jour, il réaliserait des actes de charité dans le but de devenir un membre honorable de la communauté. Il serait de même généreux avec ses subordonnés qui souffraient depuis longtemps de difficultés financières. "J'obtiendrai un clan hall confortable et je leur achèterai des armes de bonne qualité !" Se promit-il.

De l'autre côté des pistes, il vit une naine près des bureaux du teratodrome qui échappait aux mercenaires qui essayaient de la retenir. Elle pointa la ligne d'arrivée, se plaignant de quelque chose. Enfin, il était compréhensible que quelqu'un finisse fâché, étant donné que le résultat était totalement inattendu de tout le monde.

Un peu plus tard, les juges se rassemblèrent autour de la naine, et au bout du compte, même les officiers les plus gradés furent appelés à la discussion. Se rapprochant les uns des autres, ils hochèrent la tête et discutèrent pendant un moment. Ils semblèrent finalement être arrivés à un consensus.
"Attention ! Nous avons une déclaration à vous faire !" Un administrateur de course se tint au centre des pistes et cria d'une voix tonitruante. "Nous avons corrigé l'erreur commise lorsque nous avons annoncé le gagnant de la 12ème course."

Le silence sembla régner sur le monde entier.

"Le premier arrivé est la ligne numéro un, Light my Fire ! Le second arrivé était la ligne numéro cinq, Over the Top !"
- Maître, les mercenaires ont tous été tués."
- Selon les règles de Courses de Monstres, lorsque n'importe quelle partie du corps du monstre traverse la ligne d'arrivée, ce monstre est considéré comme ayant passé la ligne d'arrivée. Dès lors, nous avons décidé que Light My Fire, dont la tête a atteint la ligne d'arrivée en premier, a gagné cette course. Nous voudrions aussi informer ceux qui ont parié sur Wind Rider, le troisième arrivé, et donc raté leur chance d'un poil, que nous vous donnerons un ticket de loterie pour vous prouver notre bonne volonté. Le gagnant de cette loterie sera tiré au sort demain."
- … Je suppose qu'ils n'ont pas attrapé cette femme.
- … Je suis ruiné."
- Pourquoi voudriez-vous déchiffrer les yeux d'une larve de fourmi ? N'êtes-vous pas Humain ?"


Triant ses tickets, l'administrateur de la course ne semblait s'adresser à personne.

"Laissez-moi vous donner un ticket de loterie comme lot de consolation. Vous l'avez raté de si peu !" Dit la Naine tout en soulevant la tête détruite de la poupée.
"Venez par ici Monsieur. C'est très drôle."

Dans la pièce VIP au tapis rouge située d'un côté du Colisée, Sir Athebalt et ses gardes dansaient comme des orcs maladroits. Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Martien, il voltigea en l'air et balança sa taille tout en dessinant la forme d'un huit.

"Eh, voudriez-vous rencontrer un ange ?" Demanda-t-il au-dessus de la tête de Martien.

"Tout ça c'est de votre faute," dit la licorne d'un air triste. "Pourquoi n'êtes-vous pas devenu un ange comme je vous l'avais dit ? Quand vous étiez jeune, vous étiez un enfant si angélique !"

"Pour devenir un ange, vous devez vous entraîner trois ans dans le Hall d'Entrainement de Cedric, trois autres années à la Tour d'Ivoire et ensuite encore trois ans au village des Serviteur. Après avoir réalisé tout ça, vous devez encore gagner aux échecs contre Hardin ! Et cela coûte aussi beaucoup d'argent !"

Martien aurait voulu s'abandonner à courir dans la direction opposée au soleil. Tandis qu'il pensait à vouloir courir et courir, il réalisa soudain qu'il était déjà en train de courir et de hurler comme un animal fou. La foule, surprise, se poussa précipitamment de son chemin, jurant et lui criant dessus. "Ouch !" Gémit d'une voix quelque peu séduisante une jeune Elfe Noire que Martien venait de bousculer. Une expression perplexe sur le visage, elle se tint là un instant et regarda autour d'elle. "Miss Leirynn ! Miss Leirynn ! Où êtes-vous ?"

"El ! El ! Je t'avais pourtant dit de ne pas te promener toute seule, non ? C'est très peuplé ici. Tu peux facilement avoir des problèmes et que feras-tu ensuite ? Un endroit comme celui-ci attire beaucoup de gens bizarres."

Bien que quelqu'un ressemblant à la jeune compagne de l'Elfe Noire se montrait à quelque pas de là, la jeune femme n'ouvrit pas les yeux et continua de s'accrocher à sa cane imperturbablement.

"Oui, la personne devant moi agit bizarrement. Je pense qu'il est devenu fou après avoir perdu son argent."

- Tu ne devrais pas parler comme ça d'une personne qui se trouve juste devant toi !" La compagne de la jeune femme était une guerrière qui avait l'air ordinaire. Elle portait une armure légère, ainsi qu'une épée. Elle regarda Martien de haut en bas et ajouta, "Il a vraiment l'air d'avoir perdu la tête."
- Ah ? Vraiment ?"


Quelque chose explosa dans la tête de Martien. C'était un terrible cauchemar. Tout en hurlant des choses horribles qui auraient bien été dans son cauchemar, il se tourna vers la fille, geignant bruyamment. Il ressentit un terrible douleur entre ses jambes, comme s'il avait été percé par une lance, et se recroquevilla en boule.
"Oh wouaw, ça doit faire mal."
La fille et sa compagne regardèrent Martien qui était en train de se tordre par terre. "Il a été touché par le Bâton de l'Esprit du Mal ! S'il ne peut plus jamais jouer le rôle d'un homme, en prendras-tu la responsabilité ? Nous t'avions prévenue de ne pas faire d'ennuis !"
- Quand quelqu'un vous attaque, il devrait s'attendre à une contre-attaque. Vous n'êtes pas d'accord ?"
- Quelle sorte d'ignorance est-ce donc ? Tu es plus âgée que moi. N'éprouves-tu même pas une once de sympathie ?"
- Et vous ? Si vous éprouvez tant de sympathie, pourquoi ne faites-vous pas un geste pour m'aider à me relever ? Je suis là, au sol, et j'ai mal !"
Les mots se bousculaient dans sa bouche, sortant dans un grognement étouffé. La compagne posa les mains sur les hanches, et regarda alternativement la fille et Martien d'un air perplexe. Puis, soupirant, elle leur tourna le dos, à tous les deux.
"Retournons. Notre capitaine doit s'inquiéter pour nous."

La fille sembla hésitante, regardant à droite et à gauche. Puis elle souleva son baton assez imposant. Martien, qui était toujours assis au sol, tressaillit à son geste et rapprocha précipitamment ses jambes. La fille se mit sur un genou et tâtonna prudemment le sol autour d'elle. Sa main toucha le pied de Martien.
"Eh ! Que faites-vous ?"
- Je suis désolée pour tout. Je croyais que vous alliez m'attaquer. Avez-vous toujours mal ?"
La fille pencha la tête d'un air sérieux vers lui et ajouta après coup, "Qu'allez-vous faire si votre masculinité ne fonctionne plus ?"
Dépourvus de mots, Martien ouvrit puis ferma la bouche sans sortir un mot. Il lui apparu soudain que la fille était aveugle. Elle secouait le bout de son pied avec un air inquiet.
"Êtes-vous méchamment touché ? Si vous n'avez pas perdu conscience, répondez-moi s'il vous plaît !"
- Ah, je… ah, ok… plus bas."

Elle eut un profond soupir de soulagement.
"Est-ce vraiment un Elfe Noire ? Pour une Elfe Noire, elle dispose d'étonnamment beaucoup d'expressions." A peine avait-il pensé ça, que Martien remarqua son expression s'assombrir.

"Quelque chose de terrible a du vous arriver. Mais il est dangereux d'attaquer quelqu'un comme vous l'avez fait." Il pensa que la fille allait le réprimander d'avoir essayé de frapper une aveugle. Mais ce n'était pas ça. "Pour ce que vous en savez, j'aurais pu être un meurtrier adorant tuer les humains juste pour le sport. Et si ça avait été le cas, vos membres serait éparpillés autour et votre cœur serait en train de sautiller par là-bas."
Son imagination lui rappela des illustrations sorties de quelque conte de fée sanglant. Martien hocha la tête, regrettant son comportement irrationnel. Il essaya d'expliquer pourquoi il avait couru à travers le teratodrome avec une telle frénésie. Martien était terriblement embarrassé. Si la fille n'avait pas été en train de le tenir fermement sur ses pieds, il savait qu'il se serait remis à courir en hurlant de nouveau.
Après avoir écouté son histoire, la fille tomba dans un état contemplatif. Fouillant dans sa chemise, elle sortir un bout de papier. Martien fut distrait par la poitrine opulente de l'Elfe Noire. Il regarda vivement son visage, puis regarda ailleurs, se rappelant qu'elle était aveugle. Il la regarda à nouveau, mais fut déçu qu'elle ait déjà réajusté ses habits.
La fille le tapota pour trouver sa main, et tout en glissant le papier dans sa main, "Tenez, prenez ceci."


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Après s'être réveillé de son sommeil, Martien déplia prudemment le morceau de papier qu'il tenait. La surface de la route était irrégulière, faisait trembler le wagon librement. Craignant de perdre le papier, il le tint des deux mains.
"Frère, serais-tu encore en train de le regarder ?"
- Oui."

Son compagnon laissa échapper un soupir et tourna son regard sur la fenêtre du cocher. Son esprit était troublé par les soixante millions d'adenas qui s'étaient évaporés grâce à la sottise malveillante des dieux.
"Sir Gustaf Athebald a dit que si vous échouiez encore cette fois, il vous ferait rencontrer un ange. Vous devez vous sentir comme moi, n'est-ce pas frère ?"
- Oui."


Ce que Martien avait reçu de la fille était un ticket nommant correctement le nom du vainqueur de la 12ème course de cauchemar. Inscrit sur le papier, un montant qui devait être l'équivalent d'un mois de salaire pour la jeune aveugle. Elle lui avait donné ce papier pour se faire pardonner de lui avoir infligé une blessure dont elle croyait, à tort, qu'elle allait l'empêcher d'exercer sa virilité. Puis elle était partie précipitamment. Ayant raté l'occasion de s'expliquer, Martien se sentit un peu coupable en pensant qu'il avait vendu son identité sexuelle pour de l'argent. Mais était-ce vraiment ce qui le tracassait ?
Le wagon filait à toute allure vers la capitale Aden. Alors que les bribes de leur conversation avaient presque disparu de son esprit, Martien ouvrit soudainement la bouche.

"Si une déesse apparaissait soudain devant toi, elle pourrait prendre la forme d'une telle chose."
- Quoi ?"
La voix de son camarade exprimait clairement son irritation à propos de cette discussion ridicule.
"C'est aveugle, impitoyable et sévère, mais aussi rempli de bonnes intentions."
- C'est certainement une manière philosophique de voir la chose, n'est-ce pas ?"
L'homme de Martien croisa les bras, et carra ses épaules sur le dossier de son siège.
Grâce au cocher qui avait usé de la moindre once d'énergie et de compétence, ils avaient déjà dépassé la tour blanche des mages. "Oh !" s'exclama l'homme qui regardait à travers la fenêtre. Un gigantesque pilier gris apparut à l'horizon. Le sommet du pilier disparaissait dans les nuages, invisible. Dans le passé, c'était un pont qui reliait les cieux à la terre. Mais il y avait longtemps qu'il avait été coupé.

"Frère, voici la Tour d'Insolence."
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Chapitre VII : L'Age de Splendeur - Aria (2)

"Va et rapporte que nous avons retrouvé la femme."
Shadow Fang avait tué tous les mercenaires qui recherchaient la Sainte Arche. Six jour après qu'Aria FirstMatter eut disparu des rues de Giran, elle réapparut à nouveau à Innadril. Sir Gustaf Athebaldt, Chevalier du Royaume d'Aden et chef de la célèbre famille Athebaldt, avait engagé des troupes de mercenaires pour la retrouver. Il trouvèrent une Elfe Noire correspondant à sa description à Heine.
"Vous êtes sûr ?"
- Oui. Lorsque je l'ai vue la dernière fois, elle avait les cheveux attachés à l'arrière. Elle avait l'air de n'avoir rien à faire du monde."

La brise océanique et le soleil du sud devaient avoir relâché la vigilance de l'Abyss Walker, qui était supposé être la plus puissante aux alentours. Elle se promenait dans les rues au milieu des objets exotiques et de jouets innovants fabriqués par les nains de leurs mains agiles. Lorsqu'elle pénétra une zone plus extravagante, elle se courba respectueusement devant les vitrines. Pendant ce temps, plusieurs avaient rejoint la troupe des poursuivants.

"N'avons-nous pas assez de renforts comme ça ? Pourquoi ne l'attrapons-nous pas maintenant ? Si nous attendons plus longtemps, d'autres pourraient s'approcher."

Trouva-t-elle quelque chose qui lui plaisait dans la vitrine ? Tandis que ses poursuivants hésitaient, Aria s'arrêta un instant devant un magasin de tissus au bord du canal, puis disparut dans le magasin. Trois ou quatre mercenaires entrèrent à sa suite, prétendant être des clients.
Le magasin offrait des armures et divers types d'équipement pour les aventuriers, en plus de magnifiques vêtements pour dames et gentilshommes plus classes. Les deux types de clients n'étaient pas toujours clairement reconnaissables. Par exemple, on pouvait souvent observer les fils et filles de riches familles marchandes admirant des armures brillantes, ou bien des femmes de guerriers captivées par des robes en satin. L'intérieur du magasin était plus bruyant que ce qu'avaient imaginé les mercenaires. Ils furent pris au dépourvu par le nombre étonnamment grand de clients qui se trouvaient dans le magasin.

"Où est l'Elfe Noire qui vient juste d'entrer ?"

L'un des mercenaires attrapa le propriétaire du magasin à la gorge. L'Elfe, pas du tout effrayé, fit calmement un geste vers trois Elfes Noires, qui renvoyèrent un regard furieux. Aria FirstMatter n'était pas parmi elles.
Un des mercenaires envoya un signal, et plusieurs d'entre eux pénétrèrent le magasin en une fois. Quelques clients crièrent, tandis que d'autres se renfrognèrent d'irritation. Les mercenaires furent quelque peu dissuadés en réalisant que certains des clients portaient des objets solides qui auraient pu être utilisé comme armes contre ceux qui venaient de déranger leur shopping. Cependant, les clients ne les attaquèrent pas. Très clairement, leur plaisir de faire du shopping était ruiné pour la journée, alors ils avaient l'air de réprimer leur irritation autant que possible.

"Y'a-t-il une porte à l'arrière ?"

Poussant de côté quelques boites empilées à l'intérieur du magasin, quelques mercenaires trouvèrent une porte à l'arrière et sortirent. Des mouettes s'envolaient dans le ciel tandis que les gondoles glissaient tranquillement sur le flot calme du canal. De nobles dames, vêtues de blanc, protégeaient leur tête avec des parasols, profitant de promenades gracieuses, et ignorant ou se désintéressant des activités des mercenaires.

Un mercenaire traversa le magasin, s'approcha des cabines d'essayage, et tira violemment l'un des rideaux. Debout à l'intérieur, se tenait une jeune femme terrifiée, sur le point d'éclater en sanglots. Les autres mercenaires tirèrent le second et le troisième rideau des cabines d'essayage.
Au moment où ils tirèrent le second rideau, un cri strident déchira les tympans de toutes les personnes dans le magasin. Une minuscule Naine tremblante se débattait pour couvrir son corps presque nu avec une tunique. Lorsqu'ils regardèrent dans la troisième cabine, ils se figèrent comme une grenouille devant un serpent. Un gigantesque Orc se tenait là, nu, les regardant d'un air furieux. Sur l'étagère se trouvait une pile de vêtements usés et une paire de gants de fer.
Le malheureux mercenaire qui avait tiré le rideau, fixa les impressionnants muscles abdominaux et l'énorme poitrine verte recouverte de cicatrices. Il aurait mieux fait de stopper son regard là, mais le mercenaire continua de regarder vers le bas. Lorsqu'il réussit enfin à remonter les yeux, ils croisèrent ceux de l'Orc. Il voulut s'excuser mais au lieu de ça, ses lèvres se tordirent dans un rictus ridicule. Il essaya de refermer le rideau qu'il tenait toujours, mais celui-ci tomba d'un coup au sol.

"Euh, Sire. Je crois qu'il y a eu un terrible malentendu." La langue du mercenaire le trahissait. Le tatouage dessiné sur le crâne de l'Orc se froissa en un étrange de motif. Les poings verts, plus gros que la tête d'un enfant, se serrèrent devant les yeux du mercenaire, tandis que l'Orc émettait un son inquiétant.


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"Ce magasin semble vraiment agité aujourd'hui. Peut-être que de nouveaux tissus sont arrivés d'Avella. Voudriez-vous y jeter un coup d'œil Madame ?" Le gondolier regardait la "Boutique d'Espen et Verona" les yeux plissés. Il semblait plus motivé à satisfaire sa propre curiosité que celle de sa cliente.

"Non, je n'aime pas les endroits peuplés," répondit la femme. Le gondolier parut quelque peu déçu, mais comme tout habitant d'Innadril, il se mit à fredonner un air. Le vent qui soufflait sur la rivière était inhabituellement léger et rafraîchissant, et la cliente qui était soudain montée sur son bateau lui avait donné une généreuse somme. Avoir une aristocrate Elfe Noire comme client était de plus une expérience rare dont il pourrait plus tard se vanter auprès des autres gondoliers.

"Où puis-je vous emmener, Madame ?"
Aria FirstMatter lissa sa jupe, couvrit ses chevilles et leva la tête. Elle tenait un parasol qui la protégeait d'un soleil agressif. Lorsque la gondole passa sous l'un des innombrables ponts de Heine, elle referma son parasol et se passa les doigts dans les cheveux pour les brosser vers l'arrière.
Bien que tentée de rester là où ils étaient, elle pressentait que ses poursuivants était encore trop proches pour être à l'aise. Elle regarda autour et pointa un autre pont à deux blocs de là.
Aussitôt la réponse reçue, il poussa habilement sa perche, faisant ainsi avancer la gondole. Aria sentit la tension dans son corps disparaître au fur et à mesure. Elle imagina à quel point ce serait bon de pouvoir profiter de cette croisière sur le canal sans aucuns soucis.
Un peu plus tard, lorsque la gondole arriva à destination, le gondolier déposa silencieusement sa perche à sa place et attendit. Le sac d'or qu'elle lui avait lancé l'avait probablement aidé à devenir une personne plaisante et accommodante. Elle se sentait fatiguée d'être constamment pourchassée, aussi, cet égard lui était un luxe bienvenu. Aria ne se fâcha même pas lorsque Piriel Aurura se montra avec une demi-heure de retard sur leur rendez-vous.

"Ah ! Enfin ! Comment suis-je supposée vous retrouver à un endroit pareil ?"
"Tu es un Scavenger."
Répondit Aria brièvement. Après un moment, elle ajouta, "A propos, ton hurlement était excellent, comme d'habitude."
"Le truc, c'est de mettre tout son cœur dans le cri. Une fois que tu réalises ça, même toi tu peux le faire."
Piriel sauta du pont dans la gondole. Si le gondolier n'avait pas habilement manipulé sa perche pour équilibrer le bateau, ils se seraient pris une douche avec l'eau provenant de l'impact. Bien qu'Aria eût beaucoup de considération pour les compétences de la Naine, le caractère de cette dernière avait plutôt tendance à l'agacer.
Aria exprima son désir de faire le tour complet des canaux de la cité, et la gondole se remit en mouvement. Dès qu'ils sortirent de l'ombre des ponts, le soleil les salua d'un sourire de bienvenue. Aria déplia son parasol pour protéger sa peau à nouveau. Tandis que la gondole glissait à une allure paisible, le gondolier leur présentait plusieurs endroits tout au long du chemin.

"Tu déranges les autres en faisant ce que tu as fait."
Tout en grognant, la Naine tira son sac à dos, qui était plus gros qu'elle-même, et le posa sur le sol de la gondole. En raison du poids, le bateau se secoua de haut en bas à nouveau.
"Je sais, tu as raison."
La Naine commença à déballer ses provisions. Aria avait toujours été surprise par la capacité des Nains à porter des poids très lourds sur leur épaules. Sur le champ de bataille, elle avait même vu un Nain utiliser les fournitures de son sac pour équiper les soldats d'une unité avec des armures et de longues épées, ainsi que pour les nourrir. Elle supposait que c'était la raison pour laquelle les nains ne grandissaient plus en vieillissant.

"D'ailleurs, Espen èrait comme une âme en peine autour de moi en gémissant. Si des pervers entendaient les rumeurs à propos des nains et des orques dénudés et sauvage dans son magasin, la foule afflurait. Et son entreprise serait ruinée."

Piriel trouva finalement l'objet qu'elle recherchait dans son sac à dos. Elle cracha dessus et le poli avec sa manche. C'était une fiole de verre contenant une substance rouge sombre. Arial pourrait dire que l'objet était ancien, contenant comme du sang asséché. Avant de céder le sang des Saints, Piriel sembla réaliser soudainement quelque chose et parla.

"Je sais que c'est une drôle de question à poser à un Elfe Noir, mais je vous le demande quand même. Votre teint n'est pas comme d'habitude aujourd'hui. Votre visage est pâle comme la mort. Ai-je raison?"

"Oui," Aria acquieça volontier, de manière tout à fait inattendue. "J'ai été violemment attaqué par deux hommes du nord."

Piriel claqua de la langue et dit: "A cause de ces damnées reliques, deux vies innocentes ont péri."

Aria s'écarta du sang des saints, avec une expression étrange sur son visage. Piriel très surpris parla fort. "Ne me dites pas! Vous les avez laisser vivre? Qu'est-ce qui vous est passé par la tête?"

"Rien. Et ne parlez pas de moi comme j'étais une sorte d'assassin, c'est compris?" Récemment, certaines émotions étaient devenues stériles dans l'esprit d'Aria et elle cherchait en elle-même comment les exprimer à haute voix avant de pouvoir le réprimer.

"Je dois être afffaiblies", avait-elle décidé. "Bien que je paraissse jeune, j'ai vécu à la même époque que ce monstre fou qui est enfermé dans la tour. Je me sens comme une vieille sorcière dont l'intérieur aurait pourri."

"Une chose est sûre", Piriel prit sa pipe et la porta à sa bouche. "Ni vous ni moi ne pouvons prétendre plus longtemps être des elfes jeunes ."

Piriel allait sortir sa poudrière, mais elle réalisa qu'elle l'avait accroché au bas de son sac. Le gondolier, silencieux jusqu'à présent, sortit une brindille ardente de la petite boîte de charbons sur sa ceinture et lui la lui donna. Bien que gardant la pipe dans sa bouche, Piriel sourit au gondolier et baissa la tête.

"Si c'est ce que vous pensez, vous devriez peut-être quitter ce genre de travail." Après s'être donné le temps de la réflexion, Piriel ajouta: "Ce que vous voulez vraiment faire, c'est aller retrouver ce fou dans la tour et parler de bon vieux temps."

Aria gémit doucement. "Je ne peux pas nier que j'y ai pensé."

"C'est le privilège des anciens comme nous de laisser travailler les plus jeunes alors que nous restons les bras croisés à regarder."

Lorsque Piriel eut parlé, le gondolier ne put se retenir plus longtemps et libérera un rire. Selon des critères humains, elle ressemblait à une fille d'environ dix ans tout au plus, mais parlait de manière trop mature pour son âge.

"C'est un acte lâche d'échapper à la réalité."

"Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça?" Piriel marmonna tout en regardant le bureau de la Guilde du Commerce de l'autre côté du canal. "Certains humains très âgés parlent souvent comme cela. Par exemple, à Heine, à Athebaldt, et oui, et à Rodemai aussi."

Aria secoua la tête avec un visage triste et fatigué. "Ce travail devrait être fait par nos soins. Les jeunes sont notre espoir pour l'avenir."

Piriel gémit doucement à nouveau. "Ne confondez pas. Que vous causiez un problème ou que vous le résolviez, vous devez le faire vous-même. Je dirais que la moitié au moins de votre motivation est de sauver votre ancien petit ami. Je sais que vous êtes soucieux de vous débarrasser du tétrarque Thifiell. Honnêtement, je ne suis pas entièrement en désaccord avec sa façon de faire. Après tout, qu'est-ce qui empêche les Elfes Noirs de s'allier aux Elfes? L'égalité pour tous, je dis. Bonheur pour tous! Il est même écrit dans les tablettes de Maphr. "

"Peut-être que nous avons beaucoup trop parlé," pensa Aria. Il existe clairemnt un fossé entre les Elfes Noirs et les Elfes. Piriel ne prolongea pas plus loin la discussion. Toutefois, lorsque Aria lui remis l'argent, le nain fit une remarque inattendue.

"Faites attention à votre propre peuple, maintenant qu'il ne vous reste plus beaucoup d'alliés."

Aria avait conscience de cela. Ce qui la surpris, c'est le sang-froid apparent du nain qui se préoccupait de sa sécurité.

"Humph." Plutôt que d'exprimer la gratitude, Aria répondu sarcastiquement. "Vous devriez vous inquiéter pour votre propre bien-être. Je sais aussi qui est désepérément chassé par l'Enclume Noire."

"Je pense que Maître Brikus et Maître Xenovia de la Guilde des Elfes Noirs ont également reçu l'ordre de vous supprimer à vue. Les deux qui vous ont attaqué plus tôt doivent mettre le cap par ici en ce moment. Des jeunes membres de votre propre profession se sont également montré dans les ruelles de cette ville. Je veux dire les Abyss Walkers. Même lorsque vous pleurez sur vos propres faiblesses, je ne peux pas vous aider. Comprenenez-vous? "

"Je sais."

Le soleil glissait lentement au-dessous de l'horizon, puis disparu sous les ponts au loin. Le canal était comme une rivière de rubis brillant teinté de rouge. Aria s'estimait heureuse car, dans cette ville d'eau peuplée par les humains et les Elfes, la beauté pouvait quand même être ressentie par une elfe noire comme elle. Le nain se tourna vers elle et soudain jeta ses bras autour du cou d'Aria. Leur différence de hauteur rendit le geste encore plus maladroit. Piriel plongea son visage dans le ventre de Aria. Elle résista à sa première envie de jeter le nain hors de la gondole et stoppa son bras dans les airs. Elle ne savait pas comment gérer une situation comme celle-ci, elle ne comprit pas non plus la véritable intention de Piriel.

"Ne mourrez pas ... ... D'accord?"

L'Elfe Noir mis sa main droite sur la tête de Nain. Elle voulait le caresser, mais ne savait pas tout à fait comment s'y prendre. Après un moment, elle repoussa lentement le nain.

"Je vous ai dit que je me sentais plus faible que mon ancien moi." Aria tenta de se lever, mais le gondolier lui demanda se se rasseoir. Au lieu d'obéir, elle commença lentement à se déshabiller. Le gondolier détourna rapidement le regard, mais cela n'était pas nécessaire. Sous sa robe, elle portait une armure de cuir. "C'est tout ce que je voulais dire."

Elle remarqua un autre pont qui s'approchait et se retourna lentement, montrant ainsi son dos au nain et au gondolier.

"Que l'ennemi soit un ou plusieurs, Homme ou Elfe Noir, jeune ou vieux ..."

Aria FirstMatter réunit ses cheveux et les attacha en une queue de cheval.

"Je suis toujours, au moins jusqu'à maintenant, la plus puissante."

Ensuite, comme l'ombre d'un oiseau qui passerait au-dessus d'eux, elle disparut soudainement.
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Chapitre 8 - Martien (3)
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Chapitre 9 - Aria (3)
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