Le retour de la Terreur. (Chroniques)

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Jelena
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Le retour de la Terreur. (Chroniques)

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«Les voila, mon Fils. » Positionné en haut de la tour principale, le vieil homme observait l’horizon.

«Nous les crûmes anéantis. Nous nous crûmes trop beau. Nous LA crûmes à l’abri de l’immonde. Nevim, puisses-tu un jour nous pardonner. »

«Amtenael disparue, ses démons ne devaient plus nous nuire. Nevim, exempte de vices, aurait pu être une terre providence, Terre de Justice et de Lumière. »

L’enfant écoutait les paroles de son Père sans oser l’interrompre. Son jeune esprit n’entendait pas entièrement le sens des propos de son aîné, mais, au ton employé, en devinait la grave teneur.

«Trop impétueux, trop arrogants que nous sommes. Persuadé de leur destruction, nous avons prospéré dans l’insouciance. »
« Jusqu’à en oublier les Enseignements Premiers. Jusqu’à en oublier que là où réside la Lumière, l’Ombre guette et attend patiemment son heure. »


Les paroles de l’homme se faisaient plus pressantes, comme s’il considérait chaque seconde comme un précieux présent qu’il ne fallait plus négliger.

«Nous aurions dû tous périr sur Amtenael, il n’y aura aucun répit tant que la destruction ne sera pas totale. Maintenant nous savons mais il est trop tard. Un autre monde sera souillé par notre faute, Nevim sera notre tombeau. »

Le Fils, les yeux rivés sur l’horizon aperçut une chose impensable en cette heure tardive de la soirée. Des cavaliers arrivaient. Gotar, fort désolé dans des terres reculées ne rencontrait que très peu de visiteurs autre que des vagabonds solitaires. A tel point, qu’il en oublia la litanie de son père et l’interrompit.

« -Père, des visiteurs !
- Oui, mon fils. Les voila.
- Qui donc ?
- Te souviens-tu, mon fils, dans ta jeunesse. Que Vangelys le Noir Sorcier userait de sa maléfique magie pour t’endormir, si tu ne voulais pas te coucher. Que Novak te fouetterait jusqu’au sang si tu ne mangeais pas ta soupe.
- Oui, père, je me souviens. J’étais encore qu’un enfant et j’étais crédule. Maintenant, je sais que ce ne sont que des histoires et je n’ai plus peur.
- Tu devrais mon fils. Les légendes sur Nevim étaient réalités sur Amtenael.
- Qui arrive, Père ?
réitéra l’enfant, apeuré par la sincérité manifeste de son père.
- Les maux du passé.
- Va-t-on devoir combattre ? Je suis un homme à présent. J’ai battu Aldric, hier, en combat singulier à l’épée de bois. »

« -Mon fils, point de combat. Il y aura ceux qui se soumettront et ceux qui mourront. Il en a toujours été ainsi avec la Légion Noire.
« J'ignore autant les limites de mon corps que les limites de leur barbarie pour connaître de la catégorie à laquelle me rattacher.
« Mais une chose est sûre, Fils, c’est que je refuse que le destin t’offre un tel choix.


Ils restèrent côte à côte, sans bouger, figés, silencieux, sans oser un regard sur l’autre, de peur d’attiser la crainte du moment.

« Ferme les yeux, Mon Fils. Rappelle toi aux bons moments de ton exitence. Rappelle-toi ta mère. Souviens-toi sa douceur, son rire et son amour infini pour les belles choses de la vie. Souviens-toi de cette berceuse qu’elle te contait. Chante-la avec moi, une dernière fois.

"Petit garçon,
Le ciel se couche,
Pour que tu rêves de moi.

Petit garçon,
Dors tranquille,
Car les étoiles veillent sur toi.

Petit garçon,
La Lune m’a prié,
De rester à tes côtés.

Petit garçon,
Une nuit noire viendra,
Où tu m’oublieras.


« Chante, mon fils. Au souvenir de ta mère et à la promesse qu’un jour tu la reverras.
« Chante, de tout ton cœur, de toute ton âme, mon Fils car ce jour est arrivé.
« N’oublie jamais l’amour que je te porte."


L’enfant retenait ses larmes et leva la tête, conscient de ce qui se tramait. La nouvelle lune fit apparaître dans l’obscurité les reflets d’une lame que l’homme tenait dans sa main. D’un revers sec mais approximatif, la lame vint à hauteur de l’enfant, qui s’écroula en silence.

Les intrus prenaient déjà position dans le fort.

L’homme tint ces dernières paroles, pour lui-même :

«Je remercie le Ciel que leur Courroux s’abatte en premier lieu sur mes terres. Au moins, je n’assisterai pas, impuissant, à la déchéance de Nevim. »
Last edited by Jelena on 28 Jul 2009, 11:25, edited 1 time in total.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
[…]Et Jésus lui demanda : " Quel est ton nom? "
Et le démon lui dit : " Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. "


Evangile selon Saint Marc, chapitre 5, verset 9.

Le Mal triomphe par l'inaction des gens de Bien - Edmund Burke
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Seule la victoire compte (devise légionnaire)

Unread post by Jelena »

Blafarde s’ennuyait à Hoth. Comme grand nombre de ces contemporains, elle était sous l’emprise d’un mal très puissant. La rumeur qualifiait ce type de crise silencieuse, « d’immobilisme aigue ».

Cependant que sa léthargie s’estompait, elle fût bousculée par des Amazones visiblement prête à en découdre. Forte de leur nombre, elles prirent à partie la légionnaire esseulée.

-Alors légionnaire, il parait que t’as un problème contre mes amazones. » L’humaine qui prit la parole, face à elle, semblait être un membre dirigeant de la Horde.

-Comment pourrait-il en être autrement ? Vous arborez nos couleurs. De ce fait, vous dénaturez notre action et notre crédibilité en pâtie. Le paysan croyant à faire à vous ne s’incline plus à notre passage.

-Ceci n’est qu’un vil prétexte. La vérité c’est que vous avez peur de ce que nous représentons. Vous craignez que notre nombre vous submerge. » Blafarde, encerclée de guerrières, n’avait aucune échappatoire. Elle devait faire face, sans se démonter. Son seul allié, tapi dans l’ombre, près d’elle, était Endrance, maître ès discrétion.

Se rappelant la règle première de l’illustre Vangelys : « Un légionnaire n’est pas un crétin invincible… Un légionnaire n’engage le combat que si la victoire est à portée d’épée. » ; Blafarde joua la carte de l’apaisement.

-Nous n’avons que faire de vos croyances. Changez vos couleurs et nous changerons d’attitude.

-Ne vois-tu pas, femme, le mal que représente le mâle ? Ouvre les yeux sur ta condition d’esclave et rejoins nos rangs.

-Merci de votre sollicitude. Mais je suis une Putain et je compte le rester.


-Tu n’es qu’un esclave ! Brise tes chaînes, tu le peux !

-Esclave ? Effectivement. Mais en échange Lucifer m’octroie puissance et renommée.

-Alors nous vous traquerons sans répit, toi et tes semblables. Le Légionnaire n’aura nul havre de paix où il sera en sécurité.

-La proie ne deviendra jamais prédateur. Tu intervertis les rôles. Trois d’entre nous suffisent amplement à éradiquer une armée des votre. Telle est la dure réalité.


Sur ces paroles, une bretonne –de noir et bleue vêtue- s’invita dans la discussion. Ses traits étaient tirés, de ceux que la vie n’a pas épargnée. La ressemblance avec une ancienne Légionnaire était ténue mais persistante dans l'esprit de Blafarde. Mais elle refoula cette idée, la personne en question était prisonnière à quasi-perpétuité. Toutefois, Blafarde sût de suite qu’elle tenait là, une précieuse compagne.

-A sept contre une, vous croyez vraiment que le rapport de force soit équilibré ? S’enquit la bretonne.

-Elles pavanent devant les gardes, mais ne sont au final que de petites vierges coincées. Le ton de Blafarde était plus tranchant, plus sûr maintenant qu’elle se savait bien entourée.

-Nous respectons la neutralité de cette ville. Mais dès que tu sortiras d’ici, tu mourras.

Les Amazones fulminaient, la colère grondait et le combat se faisait inévitable.
Lucifer envoya à Blafarde quelques alliés supplémentaires. Ainsi, Lucifer fit don de ses bras en la présence de Valzor, de sa voix en la présence de Krysh et de sa miséricorde en la présence de Falkonis.
Aguerris aux combats, ils prirent position rapidement dans la forêt jouxtant Hoth.

-Qu’il en soit ainsi. Préparez-vous au combat, s’il ne peut en être autrement. Organisez-vous bien car la bataille sera malaisée pour vous autres.

Les Amazones, allaient, confiantes, prendre position à quelques pas de l’armée légionnaire qui attendait.

Ce qui jamais n’arriva. Car de l’honneur, les légionnaires n’en ont cure. Dès la garde de Hoth hors de vue, les Amazones, en ordre dispersé, se firent prendre à revers. Les légionnaires n’avaient pas attendu qu’elles se préparent pour la bataille.

Prise au dépourvue, inexpérimentée, l’amazone ne lutta point. Le combat se fit tuerie.

L’amazone survivante –parce qu’il y en avait une- cria à l’infamie, à la traîtrise et à l’ignominie.

Le légionnaire, lui, exulte de cette victoire facile.


Ne défie pas la Légion Noire qui veut.
Last edited by Jelena on 29 Oct 2009, 17:06, edited 2 times in total.
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Il y a des jours comme cela...

Unread post by Jelena »

Ce n’est plus un secret pour personne. La Légion Noire est en passe de retrouver sa fureur d’antan.

…Mais rien ne s’acquiert sans un minimum d’entraînement et de coordination…

Voici les tribulations de Légionnaires qui n’eurent d’autres mérites que d’avoir essayé.




Nicola, Falkonis et moi-même, Livie, prîmes l’initiative de prospecter sur Nevim, à la recherche de l’infidèle.

Nous n’eurent pas à chevaucher bien longtemps que nous tombâmes sur de l’Amazone. Elle bataillait dur contre le forestier quand nous intervîmes, sans d’autres sommations que des coups de bâton.
Prises -une nouvelle fois- à revers, nos ennemies cédèrent rapidement sous les attaques cumulées des forestiers et de nos méchantes carcasses.

Nous retrouvâmes à Hoth une partie de nos frères : Endrance, Karaar et Blackdeath.

Euphorique après cette victoire facile contre les Amazones, je m’oubliai et tint des paroles aux conséquences plus que fâcheuses…

-Et si nous prenions un fort ? Vangelys serait si fier de nous !

-Ouais, trop bonne idée !
-La Légion c’est trop chouette !
-Allons botter le cul aux indigents.


(note : Tout cela pour dire que personne ne m’a contredit et que par conséquent je n’assumerai pas seule la conséquence de mes propos.)

Ainsi, nous nous dirigeâmes vers le premier fort en vue. L’ambiance était joviale, -certes le ton un peu grivois-, et une confiance inflexible nous emmenait.

-Regardez, les portes du fort sont grandes ouvertes ! Ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à sa conquête ! Ces satanistes n’ont vraiment rien dans la cervelle !

-Bon, allez voir le Seigneur du Fort et soumettez-le.

- Chef, vous croyez pas qu’des gardes puissent nous tendre une embuscade ?
S’enquit mon fidèle Héraut.

-Des gardes satanistes ? la merde de guark serait plus dangereuse ! Allons, suivez-moi ! M'emportais-je.

Alors que ma troupe d’émérites guerriers s’avançait dans le fort, un bataillon de gardes armés jusqu’aux dents dévala les escaliers de la tour principale.

-Z’ont pas l’air d’être commode, chef. Et pis, z’avez vu leur nombre, quand même…

-Bon, on ne panique pas. Dis à nos hommes de faire demi-tour, qu’on se carapate vite fait bien fait, mais toujours dans la joie et la bonne humeur…J’insiste sur la bonne humeur.

-DISPERTION ! CHACUN POUR SOI !

-Chef, z’ont l’air tous de vous poursuivre. Sûrement qu’ils ont pas pris « merde de guarks » pour de la blague. M’en voulez pas si je m’éloigne un peu d’vous…

*Quelques instants plus tard*

-Chef, ils nous ont laissé sauf après vous être passés dessus. Faites quoi étalé sur l’sol ?
-J’fais le mort, technique primaire de survie.
-Très réussi. J’veux dire l’épée dans les omoplates et vot’bras arraché, on s’y croirait vraiment.
- …


*De retour à Hoth.*

-Bon la prise de fort attendra. Il faut se refaire une santé.
-Chef, si on tuait tous les gens qu’on croise ? Dans l’temps c’avait fait ses preuves.
-Ouais ! Trop bonne idée !
-La Légion Noire c’est vraiment trop chouette !


-D’accord, d’accord. Mais on commence par quoi ? J’veux dire faudrait pas se reprendre une déculottée.
- Le camp forestier, chef !


Nous y retrouvâmes nos amies amazones qui prirent une nouvelle raclée, pour changer.

Nous rencontrâmes encore quelques âmes égarées, pour autant de massacres.

Entre temps deux membres éminents –Meunique et un sorcier- renforcèrent notre armée.

Nous aperçûmes au loin, un attroupement d’hommes. Nous distinguâmes l’emblème des Hommes de Main.

-Bon, les gars, pas de conneries. On fait mine de rien, et on passe notre chemin.
-On fait comme dit Meunique. Allons tuer le solitaire. A huit contre un, on aura plus de chance de l’emporter.


-Chef, j’crois que le sorcier…heu..
-Oui ?
-Et ben il est allé leur lancer un sort d’entrave d'leur mouvement…


-Pas grave. Blackdeath va aller leur expliquer que c’était une regrettable méprise et on en rigolera tous ensemble plus tard autour d’une bonne bière.


-Chef, les coups d’épée sur Blackdeath, c’est bon signe ou mauvais signe ?

-Vous inquietez pas. C’est leur façon de nous dire « sans rancune ».

-Ils viennent vers nous à présent, chef. Toujours sans rancune, vous croyez ?


-On ne panique pas. Dis à nos ho…
-DISPERTION !
-euh…trop tard.


*Quelques instants plus tard.*

-Chef, faites toujours votre technique primaire de survie?
-Non, là je suis vraiment décédée.




Voila ce qui arrive, quand la Légion Noire est orpheline de son Chef.



La bienséance voudrait que les Hauts Gradés présents –dont je fais parti- assument la totale responsabilité de ces déconvenues ; et que le nom du sorcier malheureux ne soit pas divulgué pour que l’opprobre ne lui soit pas jeté.

Seulement, nous sommes des légionnaires et nous n’avons aucune morale : La faute de cet échec incombe entièrement à Zerco, le sorcier.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
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Interlude

Unread post by Jelena »

INTERLUDE.

Lieu inconnu, date inconnu.

Des murmures, emportés par le vent, arrivent aux oreilles de Fureteur, le furet du bois joli.

-La camomille, c'est délicieux.
-Le romarin, c'est mieux.
-Gloire à la Légion Blanche aux nuances Jaunes et Vertes.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
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Unread post by Jelena »

Le Porteur de Lumière.


Qui écrit l’Histoire Officielle ? Celle qui nous est transmise par des Prédicateurs de toutes sortes.
Officielle, veut-elle vraiment signifier Exacte ?


Ceux qui, comme moi, se posent cette question ont la réponse.
Tout n’est que Mensonge. L’Histoire a été écrite pour n’être qu’arrangeante avec les Pontes au Pouvoir.
Au fond de nous, nous savions. Mais nous préférions vivre dans de rassurants mensonges plutôt que dans l’Ignorante Vérité.

On nous a dit qu’il existait des « Dieux Créateurs » et des « Dieux Destructeurs ».
Des Dieux Bons et Miséricordieux et des Dieux Vils et Sanguinaires.
Des Dieux à vénérer et des Dieux à exterminer.
Au fil du temps, au fil des générations cette histoire bancale au possible devint Vérité Absolu.

Je n’ai aucune preuve formelle de ce que j’avance.
Je ne vous demande pas de me croire, comme Eux, aveuglément.
Juste de vous questionner.


Des voix dissonantes s’élevèrent.
L’écho, ténue, d’une de ces voix sans âge est parvenu à mes oreilles.
M’ordonnait de plonger au cœur des Origines. De me dépouiller de toute croyance établie, de tout artifice.
De retrouver le son du Verbe Vrai.

Des jars et jars. Encore des jars. A étudier des textes jugés impies sur l’Origine à la recherche d’une piste vers le Verbe Vrai.
Des voyages en des terres reculées, encore préservées de l’Oeil du Pouvoir.
Des rencontres, également. Marginaux, reclus, fous, ermites sur qui la Main du Pouvoir n’avait d’emprises.

Des bribes d’informations s’accumulèrent, s’entrecroisèrent.


On raconte qu’en des temps immémoriaux, peu de temps après la Création, le Monde était déjà à l’Obscurité.
Les Dirigeants suintaient le vice et la corruption des âmes régnait déjà en maître.

On raconte qu’il existait un Etre, vecteur d’Espoir. Sa vision éclairée bouleversait l’Ordre Rigide.
Il remettait en cause l’existence de Dieux Créateurs et Destructeurs.
Il exhortait les foules à s’ouvrir au Son du Verbe Vrai. Celui du Doute. Celui de l’Ignorance.
Il préconisait la Reconstruction d’un monde nouveau.

Le peuple vit en lui le « Porteur de Lumière » qu’ils attendaient.
L’Ordre Rigide vit en lui un Etre « Porteur de Chaos » néfaste à leurs desseins.

Les disciples du Porteur de Lumière se firent de plus en plus nombreux. Ils formèrent une véritable légion. Ils avaient trop longtemps vécu dans l’obscurité pour prétendre à incarner la Lumière. Celle-ci n’était réservée qu’à sa Divine Personne. Ils se vêtirent alors tout de noir, symbolique de l’absence de Lumière.

Au nom de Dieux Factices, cette noire légion fût pourchassée, châtiée, exterminée. Réprimée dans le sang sur l’autel de l’Unique Pensée.

Au nom de Dieux Factices, l’Histoire fût réécrite.
Le Porteur de Lumière devint Démon des Ténèbres.
Le Dieux Reconstructeur devint Dieu Destructeur.

L’Ordre Rigide réprimait sans relâche toute appellation de « Porteur de Lumière ».
L’Ordre Rigide adopta un nouvel Idiome. Le « Porteur de Lumière » disparu des bouches, s’effaça des mémoires en même temps que le langage des Anciens.

Mais la connaissance ne disparaît jamais totalement. Le savoir appartient à celui qui cherche et qui doute.
L’Ancienne Langue survit, encore aujourd’hui. Certains érudits ont échappé à la potence.

Je m’en vais et leur demande :
-Comment se traduit Porteur de Lumière ?
-Lux Ferre.


LUCIFER.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
[…]Et Jésus lui demanda : " Quel est ton nom? "
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Le Mal triomphe par l'inaction des gens de Bien

Unread post by Jelena »

Nous vaquions tranquillement à nos occupations : meurtres, humiliations, tortures, quand nous l’entendîmes.

L’APPEL.

Pas un son naturel qui traverse l’oreille. Mais un souffle qui embrase l’esprit. Lucifer nous requérait.
Pour qui, pour quoi ?

Peu importait.
Sa volonté est impérieuse.

D’un seul homme, nous avancions d’un même pas vers l’origine de cet appel. Nos mouvements ne nous appartenaient plus.
Tels des mouches à merde à l’odeur de la putréfaction. Pensai-je dans un fugace moment de lucidité.



Ce que nous vîmes nous retourna le cœur. Il en faut beaucoup pour insupporter un Légionnaire. Mais nous restions des êtres de chair, avec ses faiblesses.

Néophis régurgitait un mélange de bile et de pâté de guarks –son met préféré- tellement le dégoût était fort. Un tel sentiment était palpable à l’ensemble des Légionnaires présents. J’observais Novak et Rhélia qui fulminaient devant l’abjecte apparition. Moi-même, je n’arrivais que difficilement à contenir ma colère.

L’Obscène porté en triomphe.
Foule d’impurs. Un Faux Dieu en son centre. Cette scène d’Horreur prenait forme à l’arène de Hoth.

Là, des ennemis de tous bords : croisés, satanistes, templiers, ignorants. Tous prosternés, corrompus par le Faux Dieu et sa magie.

Les paroles eurent du mal à sortir d’une bouche qui m’était nauséeuse :
- Dispersez-vous, au nom de la Décence. Dans Sa Grande Bonté, Lucifer vous offre un répit de 30 secondes. Passé ce délai, nous serions contraints de vous châtier pour cette infamie.

Comme cela est trop souvent le cas chez l’impur, aucune réaction. Ils firent fi de notre Ultimatum.
Par leur silence, ils affrontaient tacitement Lucifer.

Quatre Légionnaires seulement s’abattirent sur ce troupeau. Exaltés par l’abjecte vision, nous étions possédés. Notre courroux était féroce et sans limite.

Leur surnombre indécent se compensait par une détermination enragée.
Et par ce sentiment de Justice propres aux Gens de Bien, sûrs de la légitimité de leurs actions.

Le carnage qui se profilait, prit subitement fin avec l’intervention du faux dieu.
D’un seul geste de sa part, et nous tombions, les uns après les autres.



Lucifer nous abandonnait.
Cette pensée me fit honte. Livie, Grande Prêtresse, ne pouvait douter du Porteur de Lumière.

Alors, pourquoi ? Pourquoi nous abandonner alors que la victoire semblait être écrasante ?
De retour en Enfer je compris.
Lucifer nous apprenait l’Humilité.

Ce combat n’était point défaite. Des dizaines de morts et sans l’intervention du faux dieu, des dizaines d’autres. Pour venir à bout de quatre malheureux légionnaires.

Mais un sentiment d’inachevé nous envahissait, cependant que Lucifer nous exhortait à retourner au combat.

Plus déterminés que jamais.
Plus nombreux, également.
Avec son inflexible protection.

Devant Lucifer et sa Légion, le faux dieu prit la fuite, sans demander son reste.

Abandonnant l’impur à son funeste sort.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
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Unread post by Jelena »

Interlude 2 :


La Grande Prêtresse, Livie, docteur es Lucifianisme propose un débat théologique sur le thème : « Les cornes de Lucifer, expression phallique de toute-puissance ou excroissance pathologique ? »

La contribution des non-initiés à cet hasardeux débat qui divise la Légion en une pluralité de courants de pensée, est sollicitée.
Votre vision, innocente de tout conflit d’intérêt, nous intéresse.
S’adresser à Livie pour toute observation.


Vangelys, dit le Clairvoyant, contribua à l’édifice d’une réponse Sage et Réfléchie. Sa Supérieure Connaissance permet d’entrevoir des Interprétations les plus Géniales.

Sa pensée qui ne saurait être dénaturée d’une mauvaise retranscription pourrait se résumer ainsi :

« Les deux, Connasse. »
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
[…]Et Jésus lui demanda : " Quel est ton nom? "
Et le démon lui dit : " Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. "


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[No-R]Affiche

Unread post by Jelena »

L'histoire vous Jugera.

De mémoire de Légionnaires, nous n’avions assisté à pareille calomnie.

Névim, louée pour son éclatante diversité multi-ethnique, carrefour culturel des grands esprits éclairés de notre temps, sombre dans les abysses de l’obscurantisme le plus total.

Je pleure ce souvenir d’une Névim, impartiale, intègre et tolérante. Une Névim jugeant les Etres sur leurs actions, leur personnalité et non sur leur prétendue appartenance religieuse.

Nous en sommes à ces inquiétantes heures où le destin de toute une communauté bascule vers l'innomable.

Névim est en proie à une crise identitaire sans précédent.
Névim est au bord de la rupture. Sa population décroît autant que la criminalité prospère. La lassitude et le mécontentement de toute une génération explosent.

Le peuple attendait des Pontes au pouvoir des actions concrètes et des réformes innovantes pour endiguer cette fracture sociale.

Que Nenni.

Au lieu d’assumer ses responsabilités, le Politique ravive les Peurs Ancestrales.
Au lieu d'assumer ses tords, le Politique stigmatise des minorités, exacerbe la Haine et la Crainte de l’autre, de l’étranger.


Son but ? Expier ses propres faiblesses, ses propres fautes au travers de décrets nauséabonds qui érigent l’intolérance en principe fondamental.

La finalité ? Dresser votre communauté contre un leurre, sensé être à l’origine de tous les maux de ce Monde.

Et ce leurre, c’est Moi, c’est Lui, c’est la Légion.

Nous sommes victimes d’une conspiration qui cherche à discréditer la Légion. Des soldats de l’armée régulière arborent nos couleurs, usurpent notre identité pour commettre barbarie et assassinat.
Nous accusant ensuite et entretenant ce fantasmes de légionnaires sanguinaires, artisans de la Terreur.

Or, nous avons contribué, comme vous, à l’édifice de Névim. Comme vous, je suis constitué de chair et de sang. Comme vous, je vis selon mes convictions et mes croyances. Différentes des votre, parfois en désaccord persistant, mais jamais violemment.

Nous avons ri ensemble et nous avons pleuré ensemble. Nous avons combattu ensemble et nous avons souffert ensemble. Nous avons commercé ensemble et nous avons débattu ensemble.
Tu es mon frère et je suis ta soeur.
Ne te trompe pas d'ennemi.


Nous ne sommes qu’une communauté cultuelle qui aspire au renouveau spirituel de Névim.

La publicité qui est faite au travers de cet affichage récent, n’est que pure propagande.
Ils vont jusqu'à vous demander, maintenant de COLLABORER à leur exécrable projet !

Ressaisissez-vous mes amis, mes frères, mes compatriotes, Citoyens !

Hier, des emprisonnements arbitraires,
Aujourd’hui l’interdiction de lieux publics - le marché de Hoth-,
ET DEMAIN ?


Devront-nous être reclus comme du bétail, concentrés dans des camps pour y être exterminés, pour que vous commenciez à prendre conscience des évènements qui se trament ?

Et ensuite ? Viendra votre tour, les porteurs de la croix et de la lune? Personne n’est à l’abri des ces despotes.

La Légion Noire entre officiellement en résistance contre ces directives abjectes.

Et vous ?
Quel monde pour vos enfants ? Qu’allez-vous leur répondre quand ils vous demanderont pourquoi un tel mutisme, une telle inaction ?


L’Histoire jugera ce Régime.
Les fils condamneront leurs pères Collaborateurs.


Et ces Hommes que vous considérez comme terroristes à votre cause, seront portés en Triomphe.

Vous pouvez tromper tout un peuple,
Mais vous ne pourrez tromper l'Histoire.

Choisissez votre camp.
Collabo d’un régime totalitaire,
Ou Résistant ;garant de libertés fondamentales.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
[…]Et Jésus lui demanda : " Quel est ton nom? "
Et le démon lui dit : " Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. "


Evangile selon Saint Marc, chapitre 5, verset 9.

Le Mal triomphe par l'inaction des gens de Bien - Edmund Burke
Jelena
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La geste du Révolutionnaire

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La geste du Révolutionnaire

Pas de discours sans méthode,
Pas de méthode sans des cartes.
Pas de grâce sans l'aimer,
Pas de race sang mélée.


Refrain : Pas de terre sans récolte,
Pas de révolte sans se taire,
Pas de tiers sans despote,
Pas de vote censitaire.


Pas de rapaces sans serres,
Pas de voraces sincères,
Pas d'arbres sans troncs,
Pas de palabres santon.

Refrain.

Pas d'armée centuries,
Pas de tueries sans sévices,
Pas de services sans commerce,
Pas de commerce sans cibles.

Refrain.

Pas de coupable sans tance,
Pas de sentence sans tords,
Pas de centaures si lestes,
Pas de célestes décors.

Refrain.

Pas de pêcheur sanctuaire,
Pas de tueurs centenaires,
Pas de tonnerre sans lésion,
Pas de sanguinaire Légion.

Refrain.

Pas de Roy sans Haume,
Pas d'Homme ni science,
Pas de science sans conscience,
Pas de con sans gains.

Pas de Loups si Fiers,
Pas d'enfer sans Grosgne.






En vente dans toutes les bonnes librairies.
[…]Vint à sa rencontre, un homme possédé d'un esprit impur,
[…]Et Jésus lui demanda : " Quel est ton nom? "
Et le démon lui dit : " Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. "


Evangile selon Saint Marc, chapitre 5, verset 9.

Le Mal triomphe par l'inaction des gens de Bien - Edmund Burke
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