[BG] Arus, la renaissance d'un nom.

L'histoire d'Amtenaël
User avatar
Maasto
Gros Nioubi
Posts: 10
Joined: 01 Jan 2010, 13:11
Discord:
Personnages: Arus, Gorkend, Eriran

[BG] Arus, la renaissance d'un nom.

Unread post by Maasto »

De mon enfance, je n'ai que très peu de souvenirs. Des images ça et là, des bribes de souvenirs tels de lointains mirages, témoins d’un passé qui pourrait presque laisser croire que je suis une personne comme les autres. Ces enfants qui jouent avec moi sont-ils mes frères et soeurs ? Sont-ils simplement les enfants des servants que mes parents osent laisser jouer avec moi ?

Leur stupidité ne cessera jamais de m'étonner. Elle, toujours plus hautaine et irrespectueuse, et lui à ramper derrière sans cesse sur le qui-vive, prêt à assouvir la moindre de ses fantaisies afin de glaner ne serait-ce qu'une once de reconnaissance, preuve suffisante pour cet homme qu'il était au centre du monde de cette mégère. Avouons qu'il faut être particulièrement idiot pour dilapider la fortune colossale d'une famille qui s'est construite dans le sang, les cadavres et de sombres arts pour tenter de gagner le coeur de la seule fille de la ville dont seul le corps valait quelque chose...
De caprice en caprice les poignées de pièces devinrent des sacs d'or puis des coffres entiers, jusqu'au jour où la salle du trésor procura un écho semblable à celui des anciennes catacombes de Camelot ; et comme pour marquer l'événement, c'est ce moment que choisirent les autres maisons pour passer à l'acte et supprimer ce voisin gênant qui ne leur laissait désormais qu'un gout de pitié, de honte et de dégout.
C'est donc à l'instant précis ou d'épais nuages noir se massaient devant la seule source de lumière d'une belle nuit étoilée d'automne qu'un groupe d'assassins pénétra sans aucun mal en la demeure d'un couple qui n'avait même plus les moyens financiers d’assurer sa propre protection.
De cette nuit durant laquelle tout mon monde bascula, je n'ai gardé que les sons. Les cris déchirants d'une mère assistant impuissante pour la première et dernière fois de sa vie à un événement allant à l’encontre de sa volonté, le choc de l'acier qu'un père au seuil de la mort s'est décidé à manier, tentative désespérée de racheter son honneur auprès de ses ancêtres... ou peut être d'acheter suffisamment de temps à un enfant qu'il a trop délaissé dans l'éventuel espoir qu'un jour il puisse le pardonner. De nombreux bruits de pas, trahissant la meute de créatures bipèdes retournant tout sur leur passage afin de terminer au plus vite ce qui n'était pour eux qu'un contrat comme les autres. Puis une porte qui claque, un vent glacial sifflant dans les rues, annonciateur d’un changement météorologique radical. Et quelques coins de rues plus loin, pour finir, le bruit sourd de la pluie tombant lourdement sur les pavés, la pluie tombant sans relâche et dont les flots coulent sans connaitre de barrières et laissent les rues vides... à l’exception d’un jeune orphelin.

La suite de mon existence n'a absolument rien de glorieux. A l'âge où la plupart des enfants apprennent à lire et à écrire, j'apprenais à survivre, seul, dans les bas fonds de Camelot. Il y en a bien eu quelques-uns qui ont tenté de me sortir de là ou de simplement me venir en aide, mais tous se sont heurtés à ce mur battit à la fois par la fierté née des quelques histoires concernant un aïeul il y a fort longtemps décédé que mon père avait fini, un beau jour ou ma mère en avait sans doute assez même de ses délicates intentions, par daigner passer à sa descendance, mais aussi et surtout érigé par nécessité. Car dans ces quartiers où règne la misère, il n'est pas de loi qui protège le petit, le trop jeune, le vieux ou simplement le faible ; pour survivre à la loi du plus fort, il faut savoir trouver rapidement un moyen de se protéger ou mourir... ou bien servir pour les moins chanceux.
J'étais donc particulièrement doué pour éviter les problèmes ou dérouter la plupart des petits autoproclamés caïds, et même capable d'ôter la vie prestement à un opposant unique s'il le fallait. Mais toutes ces compétences durement acquises au fil des années ne me furent d'aucune utilité lors d'une rafle orchestrée par un groupe d'hérétiques de l'église d'Arawn dans les bas fonds. Tous les jeunes en âge, état de se battre et montrant une force de caractère suffisante furent embarqués systématiquement sans pouvoir demander leur reste.
Le bruit courrait parmi les captifs que les plus doués de notre cloaque avaient pu se mettre à l'abri, mais heureusement pour moi je ne faisais pas parti de ceux-là. Etait-ce du à mon inexpérience, une certaine incompétence, de la fierté trop extériorisée face à un adepte juste assez zélé ou juste la fatalité ? Autant de questions qui n’était pas du tout dans ma tête a ce moment là car seule l’idée unique, le besoin primaire de survivre par tous les moyens ne serait-ce qu’un jar de plus m’habitait.

Les années qui suivirent pourraient être les plus heureuses qu'il me soit donné de me rappeler. Jour après jour certains de mes camarades forcés allaient jusqu’à s'ôter la vie pour rejoindre plus vite Arawn, ce dieu qui devint le notre à l’instant même où nous franchîmes le seuil de son Eglise. Mais malgré toutes les punitions infligées et la rudesse de cette vie, rien n'était pire que ce que j'avais déjà traversé.
Encore une fois j'endurais tous les sévices, car je savais que le jour suivant les prêtres seraient de nouveau là, pleinement disposés à dispenser leurs savoirs. Ainsi je reçu l'éducation que je n'avais jamais eu : lecture, écriture, histoire, poésie... J'accueillais avec tant de délectation et d'empressement ces connaissances qu'avant même le délai commun mes professeurs forcèrent mon ordination et quelques monas plus tard j'embrassais la voie du fléau.

Je servis ainsi Arawn comme l'extension de son bras pendant de longs cycles, sans jamais pourtant oublier au fond de moi qui j'étais vraiment, ni qui était mes ancêtres. Les compétences que j'avais acquises tout au long de ma formation avaient fait de moi quelque chose d'assez similaire à tout ce que j'avais toujours rêvé de devenir. Et si c'était cela le destin ? Mon destin serait de racheter mon nom et d'en réinstaurer la gloire et la crainte de la même façon qu'il était sorti de l'ombre au commencement ?
La providence voulue qu'Avalon fut détruit et que pour une raison qui m'est inconnue je ne fus pas appelé auprès d'Arawn... Il ne m'en fallut pas plus pour sauter sur l'occasion de renouer avec mes rêves, et la chevauchée vers ma destiné commença, abandonnant derrière moi ces frères qui m'avaient tout appris.

Mais désormais, moi, Arus Rior, ai fait le serment que mon nom repassera sans hésitation aucune par le sang, les cris et la douleur s'il le faut pour effacer l'opprobre jetée par mon père et mon illustre ancêtre sera fier de ce que je suis devenu et ai accompli !
Arus Rior, Fléau d'Obsidienne, légionnaire à la poursuite de sa destiné.
Eriran, troll berserker pratiquant la couture... pour calmer ses nerfs.
Gorkend, nain guérisseur plongé dans les arts de la forge et les réserves de bière des tavernes !
User avatar
Maasto
Gros Nioubi
Posts: 10
Joined: 01 Jan 2010, 13:11
Discord:
Personnages: Arus, Gorkend, Eriran

[BG] Arus Rior, l'avènement de la destinée.

Unread post by Maasto »

J’étais donc là, à priori aussi étonné que la multitude qui se trouvait auprès de moi, mais contrairement à tous ces inconnus qui hurlaient à la recherche d’un être cher ou bien d’une réponse quant à la situation dans laquelle nous nous trouvions tous, et pourrait expliquer le passage d’une terre à l’aube de son annihilation à une plaine verdoyante.
Mes préoccupations étaient tout autre et il ne me fallut que quelques instants pour prendre une décision qui allait, encore une fois, changer ma vie à jamais. C’est ainsi que dans la confusion la plus totale je choisis de m’éloigner au plus vite de cet attroupement avant d’être repéré par un autre suivant d’Arawn.

Je ne m’arrêtais qu’après quelques hars de marche et de varappe dans un renfoncement montagneux à plusieurs centaines de mètres en amont des voies de passage afin de réaliser pleinement ce que je venais d’accomplir.
Après tant d’années forcé à boire les préceptes d’Arawn, à prier et surtout à combattre en son nom j’étais loin d’en avoir pour autant oublié mon principal objectif, celui qui avait été le seul véritable moteur de ma survie jusqu’ici : le désir d’offrir à mon nom la renaissance qu’il mérite !
Mes chaines étaient enfin brisées et je n’avais que l’embarras du choix pour arriver à mes fins...

C’est d’ailleurs devant l’infinité des possibilités qui s’offraient à moi que je du me forcer à réfléchir à une stratégie au lieu de simplement me lancer tête baissée afin, par exemple, de croiser le fer avec la première troupe qui protégerait une caravane marchande que je croiserai. Non, il me fallait vraiment être plus brillant que cela et prendre le temps qu’il faudrait pour ne pas avoir passé tous ces cycles de préparation aux frais des prêtres de l’église d’Arawn pour rien.
C’est ainsi que je troquais ma vieille cape, un peu trop voyante, contre une pèlerine plus discrète également à même de cacher mon visage au premier venu.

Je passais les monas qui suivirent à me familiariser avec la région du Svealand où j’étais arrivé, comme beaucoup d’autres, sur ce nouveau continent ; à me familiariser avec son histoire, mais aussi ses rumeurs et particulièrement les plus intéressantes qui faisaient état d’un groupuscule de personnes sans états d’âmes et qui terrorisait les petites gens.
La terreur qu’ils pouvaient susciter était d’ailleurs telle qu’une simple allusion pouvait entrainer la plus bavarde des commères dans un mutisme le plus total !
Je du donc m’en remettre à mes seules compétences et aller tenter de m’informer directement au sein des ouvrages de la grande bibliothèque.

Quelle ne fut pas a surprise quand après avoir passé en revue, et de manière plutôt infructueuse, une majeure partie des récits et autres faits divers associés aux personnes les moins recommandables, je finis par réaliser que s’il n’y avait rien dans les recueils de savoir à leur sujet, cela ne pouvait que signifier qu’ils appartenaient tout comme moi à un autre espace que celui-ci.
L’origine, les méthodes... tout devint clair ! Il me fallait absolument trouver un moyen d’entrer en contact avec ces hommes.

L’étape suivante de mon plan m’amena à fréquenter de jour comme de nuit le plus grand nombre de taverne dans l’espoir de capter au détour des conversations les informations nécessaires pour me rapprocher de mon objectif.
Et la providence me mena vers cet ivrogne à moitié fou, visiblement traumatisé par une expérience passée, que tout le monde s’arrangeait pour éviter et laisser seul dans un coin. Je ne pus m’empêcher de prêter une oreille à ses élucubrations et notais deux mots qui revenaient souvent au milieu des râles, des gémissements et des inepties sans queue ni tête : Légion et Noire.
C’est fou à quel point l’on trouve rapidement lorsque l’on sait ce que l’on cherche. Les jars qui suivirent, j’entendis à peu près partout où je mettais les pieds l’un de ces deux mots magiques parmi les plaintes des gens du commun ; et après quelques recoupements j’en déduis que la prochaine étape de mon périple allait me mener plus au Sud vers la région de Gotar d’où la plupart des réfugiés avait l’air de provenir.
J’enfourchai donc ma monture et partis, plein d’espoir, peut-être vers une mort certaine.

Après un voyage qui me parut terriblement long et la visite de fermes, de bourgs et de forts aussi banals qu’insipides, j’approchais à la seule allure que pouvait me procurer un cheval qui attend désespérément la prochaine pause de son cavalier d’un autre fort placé stratégiquement le long de la route principale.
Je n’étais plus qu’à une centaine de mètres de cette pièce d’architecture qui semblait être dénuée de toute activité quand tout à coup une violente vibration dans l’air fit se cabrer ma monture et en une fraction de seconde je me retrouvai au sol, incapable de bouger le moindre muscle de mon corps !

C’est dans cette attente insoutenable du coup de grâce que je vis finalement arriver mon bourreau, les portes du fort s’étaient ouvertes en grand pour laisser s’échapper un énorme golem de pierre qui fonçait vers moi au pas de charge.
C’est en tentant de fermer les yeux malgré l’emprise du sortilège sous lequel j’étais que je remarquais un frêle petit homme au teint sombre, habillé d’une robe et tenant un grand bâton, derrière l’invocation qui s’était figée à deux enjambées de moi que je compris enfin ce qu’il m’arrivait. Devant l’immobilisme de l’homme je décidais de tenter ma chance puisque mon har n’était visiblement pas encore arrivé.
Il me fallut toute la force de ma volonté pour parvenir à me redresser péniblement et à tenir de nouveau, chancelant, sur mes pieds.

Sous l’œil vigilant et méfiant de la créature, je me rapprochais doucement de son maître afin de lui exposer le but de mon périple et de mon intrusion sur son territoire. Après avoir loué mon courage, ou mon inconscience, difficile à dire tant le personnage était énigmatique, il se contenta de m’annoncer que j’étais au bon endroit mais qu’il n’était pas la personne que je recherchais.
Devant mon regard abasourdi il m’aiguilla vers la cité de Hoth à la recherche d’un grand seigneur de guerre avant de faire demi-tour et de reprendre le chemin de sa forteresse. J’allais lui courir après pour réclamer davantage de détails quand à cette histoire et surtout exiger qu’il donne des réponses à mes questions quand l’image de ma précédente chute me revint en tête en même temps que je me rendis compte que le gigantesque golem était toujours trop près de moi et continuait à fixer son regard vide dans ma direction.
Ni une ni deux, je sifflais mon cheval qui, malgré son épuisement, avait l’air aussi pressé que moi de quitter ce lieu.

Sachant désormais où je me dirigeais, le voyage de retour fut plus rapide que l’aller et une fois sur la place centrale de la capitale de ce continent, je me mis à la recherche d’un homme qui sortirait du lot, et de loin : un grand seigneur de guerre d’une ‘‘noire légion’’ !
Ce qui bien évidemment s’avéra plus facile à dire qu’à faire. La cité était remplie depuis la destruction d’Avalon de toutes sortes de personnes, du paysan au guerrier expérimenté, en passant par le roturier de base et tous types de magiciens.
Par chance j’avais avec moi des indices non négligeables, a savoir le noir qui était une composante prédominante jusque dans le nom du mouvement ainsi que le rouge sang qui habillait de la tête au pied l’invocateur de Gotar jusqu’à sa cape sur laquelle trônait un insigne à base d’épée et de serpent.
Hélas, même avec les meilleurs indices il se peut que l’on termine sa journée, dépité, sur le pas de la porte d’une taverne afin de se procurer un petit remontant.

Et c’est alors que je le vis entrer, au moment même où j’allais commander ma première pinte ; un breton qui ne payait au premier abord pas spécialement de mine, il faut dire qu’il devait au minimum faire une tête de moins que moi, mais il arborait une armure complète teintée de rouge complétée par des armes d’une facture certaine et surtout une cape identique à celle de l’homme qui m’avait envoyé chercher une aiguille dans la meule de foin qu’est cette ville.
Comble du hasard il me dévisageait depuis le pas de la porte, le soleil couchant désormais aligné derrière l’ouverture lui donnant tout à coup un côté presque divin au personnage, loin de la réputation qui pouvait être la sienne ou celle de ses camarades. Restant tout de même sur mes gardes, j’approchais l’homme et lui faisais brièvement part de la raison de ma présence ici.
Après un bref sourire, il devint aussi énigmatique que son compère et me demanda de ne pas bouger de cette établissement jusqu’à son retour avant de disparaitre de l’autre côté de la place en moins de temps qu’il ne me fallut pour bien comprendre ce qu’il venait de se passer. Décidemment ces noirs légionnaires étaient de bien singuliers personnages, assez loin de la réputation que l’on pouvait leur prêter.

J’eu à peine terminé un digne repas pour me requinquer de toutes ces péripéties et périples qu’il reparut, me faisant signe de le suivre.
Finalement, une fois seuls dans un lieu reculé il m’avoua être le seigneur de guerre que je recherchais et qu’il faisait partie de la redoutée Légion Noire !
Je n’eu que très peu à lui raconter pour le convaincre de mes motivations car en plus de ma détermination à faire renaître mon nom de ses cendres par tous les moyens et en particuliers les plus inavouables, la conversation qu’il tint avec le Seigneur Hogh, que j’avais rencontré à Gotar, durant mon repas et leurs expériences et sagesses communes s’étaient déjà fait une idée assez précise du genre de personnage que j’étais et de ce que je pouvais leur apporter.

C’est ainsi qu’après avoir frôlé la mort à plusieurs reprises je fus pris comme apprenti par le Seigneur Novak de la Légion Noire. Néanmoins mon admission définitive au sein de cette même Légion Noire demeurait en débat dans les hautes sphères et les deux seigneurs devaient amener des preuves indiscutables de ma valeur.
Mais à présent sous l’aile du seigneur de guerre je ne me faisais aucun souci quant à l’issue des délibérations !
Arus Rior, Fléau d'Obsidienne, légionnaire à la poursuite de sa destiné.
Eriran, troll berserker pratiquant la couture... pour calmer ses nerfs.
Gorkend, nain guérisseur plongé dans les arts de la forge et les réserves de bière des tavernes !
User avatar
Maasto
Gros Nioubi
Posts: 10
Joined: 01 Jan 2010, 13:11
Discord:
Personnages: Arus, Gorkend, Eriran

[BG] Arus Rior, un pas de plus vers le pouvoir.

Unread post by Maasto »

La Légion Noire m’avait donc accueillie en son sein, j’étais désormais un légionnaire parmi tant d’autres au service de Lucifer. Tant de possibilités, tant de voies qui s’ouvraient devant moi mais contrairement à quelques monas auparavant je savais que je n’avais jamais été aussi proche d’atteindre enfin mon objectif !

Néanmoins même si un pas de géant avait été fait, il me restait un bout de chemin à parcourir, et cela passait par le perfectionnement de mon entrainement.
Mon nouveau maître, le Seigneur Novak, qui avait également embrassé la voie du fléau de l’église d’Arawn bien des cycles avant moi, était à première vue le maître idéal pour me permettre d’atteindre au plus vite le paroxysme de mon art.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, lors de ma première leçon, il m’assigna à la ferme de Gotar avant de s’en aller sans davantage de considérations...
J’étais donc là, moi Arus Rior, fléau d’Arawn, membre de la redoutée Légion Noire, en train de mesurer ma force et mon endurance en labourant la terre et fauchant les blés, ma dextérité en ramassant avec précaution les fruits du verger, ma vivacité en chassant les thermites et autres nuisibles s’attaquant aux récoltes, ou encore mon charisme auprès des paysannes. Bien que cette dernière partie ne fût pas la plus déplaisante de mon séjour, je ne tins pas plus d’une vingtaine de jars avant de quitter ce lieu dégradant, remonté comme jamais et prêt à en découdre avec ce Seigneur qui avait osé m’humilier de la sorte !

Le temps que je mis à rejoindre le repère de la Légion au fin fond des enfers me calma un peu les nerfs, mais j’étais toujours décidé au moins à lui jeter ses quatre vérités au visage et certainement pas en y allant avec le dos de la cuillère !
Sauf que je n’avais pas anticipé une chose : la prestance du démon dont son âme avait pris possession en ces lieux, et je le laissais malgré moi mener notre échange... A mon grand étonnement, il n’était pas surpris du tout de me voir débarquer l’air si grave et m’annonça non sans une pique de satisfaction que la prochaine étape de mon entrainement pouvait débuter. Profitant de mon hébètement il me remit quelques objets magiques, reliques de fléaux du passé, qu’il me faudrait apprendre à maitriser ; ainsi que les noms de deux autres légionnaires auprès desquels, une fois débusqués, j’allais devoir apprendre ce qu’ils pouvaient m’enseigner.

Méditant sur les méthodes peu orthodoxes d’un Seigneur Novak dont je désirais de plus en plus la place au fur et à mesure de nos entrevues, je me dirigeais vers le fort de Gotar où j’étais certain de trouver l’une des deux personnes de la liste : le Seigneur Hogh.
Cette fois pas de désarçonnement ni de créature malveillante pour me surveiller, nous discutâmes philosophie des hars durant et j’arrivais finalement à faire avouer à demi-mots à ce sage qui semblait en connaître bien plus qu’un érudit ordinaire qu’il possédait une source externe de savoir. Intrigué, je tentais d’en savoir plus sur cette entité dont le savoir semblait sans fin quand, légèrement agacé par mon comportement sans doute un peu trop inquisiteur, il se décida à me confier enfin une tâche à accomplir.
Avec l’assurance que ma mission et sa mystérieuse source étaient liées, je pris de nouveau la direction de la capitale sous le couvert de ma fidèle pèlerine qui m’avait déjà bien servie par le passé.

J’étais la au milieu des pécores, leurs odeurs nauséabondes m’emplissaient les narines à la limite du surmontable... décidemment ce vieil homme savait comment se débarrasser des curieux ! La partie camouflage et épiage discret de la populace était dans mes cordes mais pour ce qui était de mettre la main sur une celte dont je n’avais en guise de description que le nom et la profession, ce n’était vraiment pas gagné.
Et c’est alors que je le vis, tapis dans un coin sombre un homme semblait, tout comme moi, se livrer à un épiage méticuleux des passants et son entrainement capta rapidement la paire d’yeux bleus, pourtant camouflés sous une capuche, que je pointais dans sa direction.
Malgré l’animosité certaine de ce highlander musclé je prenais le risque de l’approcher, d’autant plus qu’il arborait une armure d’un rouge sang qui m’était désormais assez familier.

Après quelques mondanités et un constat affligeant sur l’état décadent général de la populace, nous nous reconnûmes comme légionnaires et, lassé par cette mission de recherche en milieu écoeurant, je décidais de ne pas lâcher mon nouveau camarade qui venait de s’identifier comme la deuxième personne de la liste de mon maître : le paladin déchu que l’on surnomme le démon d’acier écarlate ; il était clair qu’un personnage de sa trempe n’était pas du genre à apprendre à faire des crêpes et c’est exactement ce que j’attendais depuis le jour où je me suis retrouvé à jouer de la faux et de la bêche.
Nous décidâmes donc d’un lieu à l’écart de l’agitation et des regards indiscrets pour nous retrouver régulièrement et je fus des plus assidus de la première à la dernière séance d’entrainement que ce maître d’armes consentit à me dispenser.

Au fil des entrainements, mon potentiel se développait presque sans limites en même temps que ma confiance en mes capacités devenait de plus en plus grande. Ce fut le début de mes pérégrinations avec les autres légionnaires.
Je participais désormais activement aux expéditions punitives, aux attaques de forts ennemis, et plus rarement prêtais main forte pour défendre nos positions, ainsi que je m’impliquais dans des tâches plus internes à la Légion ; je m’illustrais d’ailleurs à plusieurs reprises face à différents type de démons, des minotaures, des fanatiques païens et d’autres sortes de créatures belliqueuses. Ces faits me firent rapidement remarquer par mes pairs et me valurent le surnom de Fléau d’Obsidienne, en raison de mon armure que j’ai refusé jusqu’à présent de teinter du rouge sang qui identifie les légionnaires et ne saurait refléter d’une meilleure façon la couleur de mes intentions.

C’est à peu près à ce moment là que le paladin déchu, qui avait certainement eu vent de mes faits d’armes, m’avoua qu’il partageait un secret avec le Seigneur Hogh et que leur mystérieuse source désirait ardemment me rencontrer, si ma soif de savoir et de connaissances n’était toujours pas rassasiée.
Après un long périple j’échouais dans un lieu en dehors de l’espace et du temps ou m’attendait une créature avec qui je m’entretenais pendant une période qui me sembla une éternité, et quand je pris enfin une décision le rêve prit fin et je rouvris les yeux, étendu sur une stèle de pierre.
Je savais pertinemment qu’il ne s’agissait pas de rêve ordinaire et repartait pour un dernier entrainement auprès de mon professeur avec un objectif de plus en tête, mais cela ne changeait en rien mes priorités !

Le démon d’acier écarlate ayant été appelé pour une importante mission, mes entrainements prirent fin, mais je sentais au fond de moi que j’étais fin prêt ; après avoir mis à mal un adversaire aussi terrible lors de notre dernière joute alors que je l’avais poussé à ne pas retenir ses coups j’étais prêt à affronter en combat singulier le Seigneur Novak.

Hélas l’homme que je désirais le plus au monde rencontrer de nouveau, celui pour qui j’avais oeuvré plus dur que jamais et si assidument était introuvable. Et bien entendu, vu son rang aucun légionnaire n’était capable de me fournir des renseignements fiables sur sa localisation ou une éventuelle date de retour.
A force de persévérance et d’errance je finis par reconnaître au loin, un soir, sa silhouette, se déplaçant à une allure mesurée sur un destrier qui semblait, tout comme son cavalier au fur et à mesure qu’il se rapprochait et que ses traits devenait visibles, revenir de loin. Je n’avais pas parcouru tout ce chemin pour affronter cet homme qui n’avait pas profité d’un repas décent, si ce n’était même d’un repas tout court, depuis trop longtemps et n’était plus que l’ombre de mon ancien maître. Je le pris donc sous mon aile et, l’espace d’un soir je redevins, en apparence du moins, l’élève modèle suspendu aux récits de son mentor.
J’attendais patiemment qu’il eut terminé et son repas et ses histoires pour amener subtilement le fait que mon entrainement était terminé grâce à l’assistance de ses confrères et que je serai plus que ravi de lui montrer ce dont j’étais capable. Comme je m’y attendais il était tenu de faire nombreux rapports et de tenir autant de réunions suite à ses récentes découvertes mais qu’il le veuille ou non, il avait également un devoir envers son disciple.

Plus je côtoyais cet homme, plus je l’enviais et le haïssais à la fois. Grâce à lui j’avais pu devenir quelqu’un, il avait fait plus pour moi que n’importe qui avant lui, plus que mon propre père, plus que mes précédents maîtres... et pourtant je n’arrivais pas à m’en satisfaire.
Pouvais-je vraiment tant vouloir prendre la place de l’homme qui fut le plus proche de ce que j’aurai voulu que soit mon père ? Etait-ce mon héritage malsain qui refaisait surface ou bien avais-je à mon tour été pris dans les filets du Tourmenteur ?

La réponse devait bientôt arriver, il m’avait promis ce combat tant attendu avant son prochain départ ; mais serai-je en état de l’affronter au mieux de ma forme ou les étranges rêves qui troublent la quiétude de mes nuits depuis quelques temps auront-ils raison de tous ces efforts ?
Arus Rior, Fléau d'Obsidienne, légionnaire à la poursuite de sa destiné.
Eriran, troll berserker pratiquant la couture... pour calmer ses nerfs.
Gorkend, nain guérisseur plongé dans les arts de la forge et les réserves de bière des tavernes !
Post Reply