Nevim ou l'arche de vie

L'histoire d'Amtenaël
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Darkpepper
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Nevim ou l'arche de vie

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Ce texte offre le point de vue de Nevim lors de la chute d'avalon. Le premier texte que j'avais rédigé a été posté par Nep sous le nom de "La fin d'avalon" . Ces deux BG ont des liens non masqués, il est préférable de connaitre le premier pour lire celui ci. Autant rendre tout ceci officiel.

Certaines personnes sentent les troubles planétaires et les vivent comme autant de maux différents qu’il existe de catastrophes différentes. C’est ainsi que Varianne crispait ses doigts d’une rare finesse à l’emplacement de son cœur, froissant le tissu sombre de sa robe. Ses yeux s’ouvrirent après quelques instant sur le spectacle de la bouilloire renversée au sol. L’eau gouttait au travers du plancher. Son autre main, a plat sur une commode de bois grossier, glissait lentement au fur et à mesure que la douleur se dissipait. Bientôt elle pu se relever, secouant ses manches amples et essuyant les larmes qui n’avaient de cesse de sillonner ses joues.
On frappait à la porte.
La jeune femme tituba vers la poignée d’acier qu’elle garda quelques secondes en mains avant d’ouvrir.
Ed Garonaldi se tenait là, son visages flétri par le temps était accentué par le flamboiement de la lanterne qu’il tenait. « J’ai entendu un cri » commença t’il . « Vous allez bien, conseillère ? »
Varienne était en nage comme après une course effrénée et secoua la tête négativement avant de se placer de profil comme une invitation au vieillard. Ed entra dans la petite maison et posa sa lanterne sur la table en chêne au centre. « Qu’avez vous senti ? Varianne ? Ces visions vont finir par avoir raison de vous… »
Elle s’assit sur un tabouret et fit signe à l’ancien guide d’en faire autant.
« Ce ne sont pas des visions, Ed. » la placidité dans sa voix la surprenait elle même. « Ce sont des sensations si précises… Si détaillées et complexes qu’elles me chantent un.. Comme un air macabre mais.. dont les notes sont composées de cris … de douleurs.. de … » Ed saisie la main de la conseillère qui tremblait sur le bord de la table.
« Calmez vous mon enfant, calmez vous… » le vieillard mâchonna quelque chose puis continua « Je vous ai vue dans bien des états mais cette fois ci .. Vous m’inquiétez. Il serait peut être bon d’en savoir plus, ne pensez-vous pas ? »
Varianne déglutit puis soupira un « Oui » gémissant.

La voici à présent allongée sur sa couche, Ed était assis près d’elle et lui commanda de fermer les yeux, de se concentrer sur ce qu’il s’était passé, la douleur, le malaise, la mélodie. Varianne serrait les dents le visage crispé, cherchant un symbole, une trame, quelque chose qui puisse la mener là ou tout s’était produit.
Des milliers de voix se mirent à retentir comme autant de supplices morbides. Leurs cris se mêlaient à la douleur de chacun et commença alors l’impossible mélodie de désastre.
Des songes de chairs et de feu strié de ténèbres l’englobèrent. Elle fut bientôt au centre du carnage, les flammes s’abattaient par vagues sur une plaine dont elle ignorait tout. Des roches incandescentes pleuraient de part et d’autres, explosant à l’impact au sol, Varianne se vit transporter au dessus du cataclysme et au loin une silhouette haute comme une montagne nappée de flammes écartait les bras vers un ciel assombri. La conseillère, perdue dans ses songes se contracta et chercha une sensation qui correspondrait à « l’avant ».
Tout fut aspirer par le néant en un point rougeoyant sur une toile noir opaque. La sphère de ses souvenir passa du rouge à un blanc luminescent qui inonda son esprit. Tout était calme à présent, elle flottait toujours quelques dizaines de mètres au dessus du sol. Encré sur ses hauteurs s’érigeait un magnifique château dont la taille cyclopéenne laissait pensif. Son parvis faisait face à une plaine ou des pommiers chargés de leur fruit s’alignaient sagement jusqu’au pied d’une colline coiffée d’un arbre centenaire. Détachant ses pensées de cette vision, elle observait à présent un homme, semblait-il, parcourir l’espace verdoyant puis s’immobiliser. Un choc se produisit, sur la rive et les flammes arrivèrent puis tout s’arrêta, figé dans le temps. Des milliers de lumières blanche venaient se regrouper sur l’être drapé de noir et il décolla dans les air avec une vitesse inimaginable avant que la plaine ne se déchire sous l’impact et que les cris ne retentissent à nouveau dans sa tête.
Elle s’éveilla en hurlant, assise sur le lit.

Son environnement avait changé, elle n’était plus dans le petit chalet de bois. Les murs étaient de pierre sévèrement taillée et une fenêtre encastrée sur le côté de son lit laissait voir un village fortifié en contrebas.
Je suis à la tour sombre, pensa t’elle un peu perdue. Qu’est ce que je fais ici ?
Une ombre bougea dans la pièce et s’approcha d’elle. Ce n’était plus Ed mais son maître.
« Qu’est… Qu’est ce que je fais ici ? »
Verlmon la considéra. Sa voix d’une froideur métallique lui répondit. « Votre transe a duré plusieurs hars. Ed Garonaldi n’arrivait plus a contenir vos spasmes musculaires et nous a fait venir… Nemuro et moi. Nous vous avons transportée ici. Ce vieil imbécile de Garonaldi m’a expliqué la situation. Racontez moi tout, jusqu’au moindre détails. »

Varianne s’exécuta consciencieusement. Lorsqu’elle eu terminé, le visage de Verlmon trahissait une angoisse grandissante qui lui était tout sauf naturelle.

« Savez-vous de quoi il s’agit ? Maître Verlmon ? »
L’elfe passa sa main sur ses joues joignant ses doigts sur ses lèvres crispées.
« Vous avez vu Avalon mourir. »
Varianne n’avait jamais entendu ce nom. « Qu’est ce ? » s’enquit-elle.
Le maître de la tour sombre fixa sur elle ses pupilles glaciales. « Avalon est un autre continent que le notre. Très peu de personne connaissent son existence et il en est de même pour eux à notre propos. Vous avez vue la cité impériale de Septimus et l’arbre d’Amtenael. »
« La cité de Septimus comme dans le conte pour enfant ? » coupa Varianne.
« Oui. Toutes légendes possède sa part de vérité. Nos deux continent sont restés secrets durant des siècles par la volonté de Silmarinius. »
« Le dieux du temps ? »
« Lui même, il ne porte pas ce nom sur Avalon mais il est de son souhait que chacun des continents évoluent parallèlement sans avoir à se rencontrer à moins que… » Il déglutit. « A moins que l’un d’eux ne se fasse détruire et qu’il soit amené à transporter les rescapés sur l’autre. De génération en génération les régents de la tour sombre devaient surveiller les signes sans savoir à quoi s’attendre. Ce signe c’est vous, Varianne et nous allons ensemble préparer notre continent à la venue de ces personnes… »
« Mais ceci s’est déjà produit ! »
« Non Varianne, et cette vision était différente des autres pour cette raison, ce que vous avez vu est une fenêtre ouverte sur l’avenir que vous a graciée Silmarinius. Le moment venu nous devront ouvrir un portail de téléportation. Si le dieu du temps peux s’extirper du désastre sans rien risquer pour lui, il doit pouvoir faire voyager les âmes jusqu’ici. Et notre rôle à tous deux se terminera. »
Varianne resta une minute entière à contempler les monts enneigés à l’extérieur. Notre monde, une arche de vie songea t’elle pendant qu’un aigle prenait son envole depuis la tour. Elle le suivit du regard jusqu’à ce que sa silhouette disparaisse dans l’éclat de l’astre solaire. Elle sourit timidement à la clarté du jour en se répétant une phrase sans cesse. Nous sommes l’espoir.

Les jours qui suivirent furent mouvementés dans le village des Glaces comme dans tout le continent de Nevim. Les auberges s’activaient à préparer suffisamment de lits et de vivres pour les arrivants futurs, la garde se renforçait, les différentes structures administratives des villes se modifiaient en fonction d’une population qui pourrait doubler. Vermon et Varianne s’efforcèrent, avec la guilde, des mages pour préparer l’air de téléportation. Nul n’était certain de l’endroit ou elle apparaîtrait mais cela importait peu. Tout était fin près pour le jars tant attendu.

Verlmon montait les marches de la tour qui menait à son bureau en s’énervant sur la neige accrochée à sa magnifique robe brodée. Arrivant au palier de la salle circulaire il découvrir Nemuro, blême qui le fixait étrangement. « Qu’est ce qui vous prend ? » Pesta le maître. « Vous ne m’avez jamais vu ? »
Le conseiller bredouilla quelque chose d’incompréhensible en montrant du doigt l’autre partie de la pièce. Vermon suivit l’indication et se figea sur place en découvrant une silhouette drapée d’une robe noir appuyée contre le mur. Quelques secondes s’écoulèrent avant que le maître ne fasse signe à Nemuro de se retirer. Ce dernier ne se fit pas prier et ses pas résonnèrent prestement dans l’escalier. Il faillit rater plusieurs fois les marches.
Verlmon pris une grande inspiration, le sang lui montait aux joues et l’aura de l’intrus l’oppressait au point ou il eu l’impression que sa robe était devenue trop étroite pour lui.
« Il.. Il va naître c’est ça ? »
L’étrange personnage hocha lentement la tête.
« T… Tout est fin prêt.. Silmarinius… N.. J… Je vous attendais… J.. C’est maintenant ? »
Le même hochement de tête d’un calme dérangeant lui répondit puis l’être divin disparu dans les ténèbres comme un rêve à l’aube. Verlmon poussa un cri de joie mêlé à un sentiment qu’il n’arrivait plus à contenir et se rua dans les escaliers à la rencontre de Varianne.

Dix hars plus tard, dans la bai d’Equoseth, apparurent des êtres qui n’étaient pas là il y a une seconde. Une foule silencieuse ouvrit les yeux sur un monde nouveau, tel un enfant naissant. Plus haut sur la colline, Varianne les observait au côtés de Maître Verlmon. Si lui scrutait les hommes et les femmes avec cette sévérité naturelle, elle, ne pouvait retenir ses larmes qui se perdaient dans son sourire ému.
Ils reprirent sans bruit la route de la tour.

« Notre rôle s’achève ici .»
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