[Mémoires] Khyldrim, maître d'armes

L'histoire d'Amtenaël
Khyldrim
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[Mémoires] Khyldrim, maître d'armes

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[HRP] Les textes qui vont suivre sont présentés sous forme de livres et sont les mémoires de mon perso tels qu'on pourra les découvrir après sa mort, ils contiennent toute sa vie depuis sa naissance jusque là où il en est maintenant, cependant, à l'exception des parties qui seront postées ultérieurement dans la section rôleplay, ils ne sont là qu'à titre indicatif et ne constituent en rien les connaissances des persos de ceux qui le liront (excepté, bien entendu pour les GMs).
Je me suis pas mal cassé le *** à écrire sous une forme correcte et si par hasard, quelqu'un remarque une faute d'orthographe ou une incohérence, qu'il/elle me le fasse savoir en PM
Merci d'avance et bonne lecture, j'ai encore tartiné :wink: [/HRP]
Last edited by Khyldrim on 14 Aug 2005, 05:21, edited 1 time in total.
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Khyldrim - Mémoires d’un apprenti maître d’armes - Tome I – Préface
A toi, Ô mon maître, toi qui a su guider mes pas vers le sentier des Grands, en espérant pouvoir un jour te remettre cet ouvrage en main propre.

Khyldrim - Mémoires d’un apprenti maître d’armes - Tome I - Chapitre I

Là où tout a commencé :
Voici tout ce dont je me rappelle, en tout cas, aussi loin que remontent mes souvenirs, là où tout a commencé… Je n’étais alors qu’un jeune demi-ogre, ma mère était une ogresse et mon père un humain, bien que je sache maintenant que l’usage veut que ce soit l’inverse qui se produise. Je n’ai jamais réussi à comprendre ce qui les a attirés l’un vers l’autre et en y réfléchissant bien, je ne veux même pas savoir quel instinct animal a poussé mes parents à s’unir. Mon père n’ayant pas fait long feu après sa ‘noce’, je ne l’ai jamais connu. Ma mère me répétait sans cesse quand elle me racontait l’histoire de ma conception, que l’amour ça creuse, surtout pour une ogresse et que mon père était le seul gigot disponible dans le coin. Mon premier souvenir en tant qu’être vivant est celui du goût de la chair fraîche, bien que du sang ogre coule dans mes veines, ce n’est pas le souvenir de repas le plus agréable que j’aie fait, cela doit être dû au sang humain qui lui aussi irrigue mon corps. Plus tard, les souvenirs sont plus nombreux mais aussi beaucoup plus sombres : plus je grandissait et plus obtenir de la nourriture devenait difficile, je devais me battre pour l’obtenir, les jeunes ogres de la tribu, déjà plus grands et plus forts que moi semblaient sentir ma moitié humaine et se débrouillaient pour ne me laisser que les membres les moins fournis en viande, m’obligeant à chasser pour survivre. En effet, étant moins fort qu’eux, je perdais à chaque fois les combats que j’engageai pour pouvoir me sustenter grâce au produit de la chasse des aînés. Si seulement mes ennuis avaient pus s’arrêter là… Mais, en plus de m’affamer, les jeunes de la tribu me rudoyaient sans cesse, trouvant n’importe quel prétexte pour me donner coup de coude par ci ou coup de pied par là, tellement, qu’à partir de ma septième année, je fus obligé de rester à la maison, mon petit mètre quarante ne pouvant faire face à la force et la violence des autres qui continuaient toujours à me harceler du haut de leur mètre quatre-vingt. J’ai pu continuer à grandir ainsi, nourri par ma mère, pendant trois ans. Période pendant laquelle j’étais confiné dans la hutte familiale, ne pouvant en sortir sous aucun prétexte. Et lorsque ma mère partait chasser, c’était une autre qui venait me garder, non par gaieté de cœur mais plutôt parce que ma génitrice ramenait à chaque fois de quoi nourrir la famille entière de celle qui venait me garder et ce jusqu’à la prochaine chasse. Ces instants passés sans ma mère n’étaient pourtant pas sans danger, car il n’y avait pas que les jeunes qui ne faisaient que tolérer ma présence, mais leurs parents eux aussi avaient une dent contre moi : ils me considéraient comme une abomination, une erreur de la nature, ils ne comprenaient pas comment ma mère avait pu « jouer avec de la bouffe » comme ils disaient ; je me souviens de la dernière journée où j’ai vu ma mère partir à la chasse, la femelle qui me gardait était l’une des plus ancienne de la tribu et également la plus réfractaire à l’idée qu’une ogresse puisse avoir l’idée d’engendrer un demi-ogre. Ce jour là, la chasse avait duré plus longtemps, le gibier ayant été moins abondant, les chasseurs avaient du aller au-delà des limites habituelles, ce qui eut comme conséquence comme vous vous en doutez, qu’ils mirent plus de temps à rentrer qu’à l’accoutumée. Quand ma mère ouvrit la porte de la hutte après son retour de la chasse, elle découvrit un spectacle que tout être aurait choqué : la maison était sans dessus dessous et la seule chose qui tenait encore debout était la table - sous laquelle j’étais d’ailleurs - surplombée par l’ancienne dont les babines frémissaient alors que de la salive suintait à la commissure de ses lèvres, je pouvais percevoir son haleine de chair avariée ainsi que les restes des humains que nous avions mangés la veille restés coincés entre ses dents. A l’ouverture de la porte, alors qu’elle allait s’apprêter à me déchirer la chair avec ses crocs, elle se redressa et, tout en s’essuyant le filet de bave qu’elle avait au coin des lèvres d’un revers de main, dit à ma mère sur un ton nonchalant :
_« Vous en avez mis du temps ! J’ai failli mourir de faim !»
A ce moment là, je ne sais pas ce qui m’a le plus surpris : le ton que ce vieux tas de graisse aux dents pourries employait alors que quelques instant plus tôt elle avait décidé de me bouffer ou bien la réponse de ma mère qui lui répondit sur le même ton :
_« Le gibier s’est fait plutôt rare aujourd’hui ».
A l’audition de ces paroles, je sus que je ne serais plus jamais en sécurité dans la tribu… Bien sûr, il y avait déjà eu des incidents et j’ai failli mourir plusieurs fois alors qu’une autre que ma mère me gardait : d’autres ogresses avait déjà essayé de me manger, il y en a même une qui m’avait forcé à sortir jouer avec les autres jeunes en ricanant… Mais jusqu’ici, ma mère avait toujours pris ma défense.
Devant tant d’indifférence, sans doute due au respect que ma mère avait pour l’ancienneté de cette femelle, je pris la seule décision qui s’offrait à moi, à savoir quitter la tribu au plus vite, ce que je fis le soir même : j’attendis que ma mère fut endormie pour me lever, je pris une gibecière ainsi qu’une épée que j’avais toutes deux prises dans les affaires d’un des humains que nous avions mangé. Je les avais gardées secrètement en prévision d’un jour comme celui-ci, même si à l’époque j’étais persuadé que la lame me servirait surtout à pourfendre un membre de la tribu pour me défendre avant de prendre la fuite. Ce soir là, la lune était presque pleine et je partis à la faveur de sa lueur blafarde qui éclairait la forêt avoisinant le petit village qui dormait. Je partais et ce que je ressentais était à la fois de la peine et du soulagement, la peine d’avoir quitté tout ce que j’avais connu jusqu’alors et le soulagement de me savoir bientôt en sécurité, même si cette sécurité était toute relative : je ne connaissais pas l’étendue du monde et je tremblais à l’accueil que pourraient me réserver des humain ; je n’avais que 10 ans et pourtant j’avais déjà la stature d’un homme costaud avec mon mètre quatre-vingt et mes bras de bûcheron de plus ma peau était aussi sombre que la tourbe et mes yeux brillaient d’un éclat carnassier accentué encore par la largeur de ma mâchoire et les dents aiguisées qu’elle portait. C’est l’esprit embrouillé par toutes ces pensées que je m’écroulai au pied d’un grand chêne dont le tronc devait bien faire 3 mètres de diamètre, complètement épuisé par ma fuite, il m’avait semblé avoir parcouru des kilomètres, sans jamais m’arrêter ni me retourner et c’est sur le tapis de mousse froid et humide qui recouvrait la terre noire au pied de l’arbre que je m’endormis cette nuit là, perdu dans mes pensées et seul, atrocement seul.
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Khyldrim - Mémoires d’un apprenti maître d’armes - Tome I - Chapitre II

Le jardin d’Eden :
Je me réveillai le lendemain, la nuit avait été meilleure que ce que le laissait présager la couche de mousse imbibée d’eau de pluie, j’avais dormi d’une seule traite et j’étais complètement reposé, j’avais du dormir longtemps car je fus réveillé par la clarté du soleil qui filtrait entre le feuillage du chêne, soleil qui devait être haut dans le ciel à en juger par la température agréable et la luminosité ambiante. A ce moment là, je ne savais pas encore à quel point j’étais loin de la vérité et c’est lorsque mon esprit sorti des limbes dans lesquelles le sommeil l’avait plongé que je me rendis compte de mon erreur : le seul élément de décor qui n’avait pas changé était le chêne au pied duquel je m’étais endormi la veille, la mousse était à présent herbe, la forêt, une plaine verdoyante sans fin s’étendant à perte de vue et le ciel n’avait plus la couleur azurée que tout le monde lui connaît mais rayonnait tout entier de couleurs chatoyantes baignant le tout dans une ambiance surréaliste. Je me redressai et scrutai l’horizon, je me sentis alors tout petit face à une telle immensité et je réalisai soudain que malgré l’étendue de verdure, je n’avais encore vu ni gibier, ni même un semblant d’être vivant, il n’y avait que cet arbre et moi… Un sentiment de panique s’empara de moi, je contournai l’arbre plusieurs fois tout en regardant ver l’horizon, espérant voir une forme, de la fumée, n’importe quoi qui aurait pu se détacher de l’horizon, mais rien n’y fit, j’étais seul, complètement seul…
J’eus alors une idée : «Et si je montais dans cet arbre ? Peut-être pourrais-je apercevoir quelque chose que mes yeux ne peuvent voir d’ici », pensai-je. Et je me mis aussitôt à escalader l’arbre. La cime de ce chêne était à une hauteur qui correspondait bien à la taille de son diamètre et il ne me fut pas aisé de grimper jusqu’aux plus hautes branches. Une fois arrivé en haut et après avoir maintes fois manqué de me rompre le cou, je ne pus que constater l’évidence : j’étais seul, définitivement seul et de plus je n’avais aucune idée d’où j’étais et encore moins de comment je m’y étais retrouvé, je descendis donc de mon perchoir tout en essayant de me rappeler un détail, un conte ou même une légende qui aurait pu me renseigner sur ce lieu mais là encore je fus impuissant, je venais de déposer un pied par terre lorsque j’entendit votre voix dans mon dos, une voix d’homme, grave et impérieuse qui me dit sur un ton sarcastique :
_« Et bien ! Que faisais-tu là haut gamin ? »
Je sursautai et instinctivement je dégainai et tentai de vous porter un coup à l’aveugle, à vous, qui alliez, en tout cas je l’espérais, être mon repas… J’eus un clignement d’œil au moment même où mon coup allait vous toucher, tout ce que je perçus était un bruit de frottement entre deux morceaux de métal suivi presque immédiatement d’un son d’impact métallique, quand je rouvris les yeux, vous étiez toujours debout et c’est comme ça que j’ai découvert à quoi vous ressembliez : de longs cheveux noirs anthracite qui retombaient sur des épaules plus larges que celles que j’avais à l’époque, ces dernières ainsi que le reste de votre personne étaient recouvertes d’une épaisse armure de plates de très belle facture ornementée de gravures finement ciselées dont vous portiez le casque sous votre bras droit. Vous portiez également une cape d’un bleu profond comme jamais je n’en avais vu alors, la légère brise qui soufflait sur la plaine la faisait onduler avec une harmonie parfaite, votre bras gauche était tendu vers moi tenant fermement votre épée bien que votre fourreau fut porté à la ceinture de manière à ce que vous dégainassiez de la main droite. C’est en voyant votre manière de tenir votre épée et en entendant le bruit sourd que fit la moitié de ma lame - dorénavant brisée - en retombant au sol, que je compris ce qu’il s’était passé : vous aviez parfaitement anticipé mon coup et n’avez même pas jugé bon de sortir entièrement votre lame, elle était juste sortie de ce qu’il fallait pour intercepter mon attaque, même si à présent, je sais que votre armure aurait largement suffi pour briser ma lame en mille morceaux.
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Khyldrim - Mémoires d’un apprenti maître d'armes - Tome I - Chapitre III

L’apprentissage :
Tu es impétueux et fort, j’aime cela ! Mais il va te falloir apprendre à te servir de ton esprit si tu veux un jour devenir le meilleur, car il est de bon ton de faire preuve d’un certaine audace, mais il est souvent dangereux de faire preuve de témérité », m’avez-vous dit de la même voix grave et impérieuse avec laquelle vous vous étiez adressé à moi quelques secondes plutôt.
Cependant, cette voix qui m’avait tant surpris ne contenait plus la pointe de sarcasme qui s’y trouvait avant que je n’essaie de vous pourfendre. Je ne le savais pas encore, mais je venais juste de recevoir la première leçon de celui qui allait devenir mon maître : Vous. A cet instant, mon intérêt était ailleurs que d’essayer de comprendre ces belles paroles, il fallait que j’aie le ventre plein pour pouvoir réfléchir à un moyen de ne pas pourrir dans cet endroit… Je lançai la garde de mon épée à votre visage tout en me jetant crocs et griffes en avant. Comme je l’avais prévu, vous esquivâtes cette attaque sans aucune difficulté mais ce que je n’avais pas prévu, c’était que vous aviez également anticipé la seconde, et je me retrouvai avec votre lame sous la gorge, à votre merci, je ne pouvais plus rien faire. Vous aviez manié votre lame avec une précision d’orfèvre, de manière à ne pas me blesser « Enfin pas tout de suite », pensai-je.
_« Tu as encore beaucoup à apprendre, un guerrier aguerri sait que c’est pure folie que d’engager un combat sans connaître son adversaire » m’avez-vous dit en rengainant votre épée et ce tout en me tournant le dos ;
Je décidai de tenter ma chance une nouvelle fois et encore une fois vous m’esquivâtes, à croire que vous lisiez dans mes pensées…
_« Si tu le désire, je peux devenir ton maître et t’apprendre tout ce que je sais, tu as à la fois la persévérance et la force nécessaires pour faire un grand guerrier. Alors qu’en dis-tu ? », m’avez-vous dit tout en m’esquivant une nouvelle fois.
J’ai continué à vous attaquer jusqu’à ce que je ne tienne plus sur mes jambes et je finis par m’avouer vaincu :
_« Je ferai tout ce que tu me dis et je deviendrai ton élève si tu me dis où trouver de la nourriture ! », par ce serment, je devins apprenti maître d’armes et surtout… Votre élève.
Je demandai :
_« Alors, humain ! Où trouve-t-on de la bouffe ? »
_« Tout d’abord », me répondîtes-vous, « j’ai un nom, mais pour l’instant tu n’as pas besoin de le connaître, appelle-moi ‘Maître’. Ensuite, as-tu ressenti le besoin de manger depuis que tu es ici ? »
Votre réponse était déconcertante et révoltante à la fois, je m’en souviens comme si c’était hier, car, en effet, je ne ressentais pas le besoin de manger, mais vous prîtes la parole avant que je n’aie eu le temps d’ouvrir la bouche :
_« Tu dois te sentir floué, non ? Si tu veux, je peux annuler ta promesse, ce n’était pas de très bon ton de ma part de ne rien te dire et je ne serais pas quelqu’un d’honorable, si je ne te donnais pas une chance de te rétracter. »
_« NON ! », répondis-je avec véhémence.
Vous esquissâtes un sourire avant de reprendre la parole : « Persévérant, fort et en plus fier, tu m’étonnes réellement », dîtes-vous avec un grand sourire avant de reprendre d’un air plus grave, « mais je vais devoir t’apprendre à ce que cette dernière qualité ne devienne pas un défaut, préfère l’humilité à la fierté si tu ne sais pas à qui tu as à faire, un héros mort ne sert pas à grand-chose et ce dans tous les mondes que je connaisse », puis vous éclatâtes d’un rire sincère.
_« Où sommes-nous ? », me hasardai-je à demander.
_« Partout et nulle part, ce lieu ne porte pas de nom précis et il est quelque peu… changeant. Mais une chose est sûre : dans peu de temps, tu te sentiras ici, chez toi », m’aviez-vous alors répondu.
Une des premières choses qui me marqua dans ce lieu, outre le fait que nous étions seuls et qu’aucun besoin physique - excepté celui de dormir - ne devait être satisfait, était le fait que la nuit était inexistante, chaque nuit était en réalité une ‘sieste à la belle étoile’, sous le même ciel multicolore qui m’avait accueilli à mon arrivée…
Seules les premières nuits furent agitée par le souvenir de ce qui m’était arrivé, les cauchemars revenaient sans cesse, toujours les mêmes, issus de mon passé malheureux. Et chaque matin, vous m’écoutiez les raconter inlassablement, tout en me faisant réfléchir sur leur signification, souvent vous dériviez sur des sujets beaucoup plus philosophiques, ce n’est qu’avec du recul que je comprends maintenant ce que vous faisiez : vous m’appreniez à réfléchir sur moi-même, à ne pas systématiquement céder à mes instincts de demi-ogre. L’après-midi, était différente : vous m’enseigniez à écrire, à compter,… Je me demandais quand tout ceci allait s’arrêter et quand j’allais apprendre à me servir d’une arme. Plusieurs fois je manquai de me rebeller, mais aussitôt vos enseignements se rappelaient à mon souvenir, ce qui me permit de me contenir à chaque fois que le besoin s’en faisait sentir. La maîtrise de mon esprit avançait, j’atteignis un sens aigu de la justice et de la droiture, mais par-dessus tout, j’appris à devenir humble et tout ceci, sans que je ne me rende compte de quoi que ce soit…
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Khyldrim - Mémoires d’un apprenti maître d'armes - Tome I - Chapitre IV

La maîtrise des armes :
Vint enfin le jour où je n’eus plus de cauchemars. Ce jour là, vous m’avez tendu une épée en bois ainsi qu’un bouclier, lui aussi en bois, tout en me disant :
_« Aujourd’hui commence ton entraînement au maniement des armes ! »
_« Que voulez-vous que je fasse avec ce bout de bois, Maître », rétorquai-je, indigné que je ne puisse posséder une vraie arme.
La réponse me parut loin d’être évidente, bien qu’aujourd’hui, je comprenne tout à fait sa signification :
_« Seul le guerrier se trouvant derrière la lame donne son pouvoir à celle-ci, quand tu sauras te servir de cette épée, alors tu sauras manier toutes les armes du monde, car il n’est de plus noble arme à manipuler ».
L’enseignement du maniement des armes dura longtemps, ponctué de leçons de vie, d’éclats de rires et de tout ce qui m’avait manqué dans ma vie jusqu’alors.
Enfin arriva le jour où vous m’avez tendu une vrai lame, de faction grossière certes, mais destinée à trancher, j’étais émerveillé, non pas de voir l’épée, mais plutôt par tout ce qu’elle représentait, dorénavant. J’étais en train de contempler la lame quand vous m’avez dit :
_« Khyldrim, voici la leçon ultime de ton apprentissage de l’épée, cette technique est de loin plus efficace que n’importe quelle autre, plus efficace que toutes celles combinant la puissance de l’épée à celle de l’épée. Pour la maîtriser, il te faudra encore longtemps, tu devras t’entraîner, sans relâche si tu veux un jour pouvoir l’utiliser sans briser ta lame. Alors regarde-moi, observe bien, et… Apprends ! »
Il dégaina son épée, et se mit à une demi douzaine de mètres, de telle sorte que je puisse la voir de côté pour mieux analyser tous ses mouvements.
_« Je ne le ferai qu’une fois, alors observe bien !», me dîtes vous tout en vous mettant en position de garde haute.
Vous commençâtes à vous concentrer, on aurait dit une statue que rien ne pouvait ébranler, votre regard était fixe et déterminé, la brise légère qui soufflait depuis mon arrivée sur la plaine s’arrêta une fraction de seconde avant que vous ne bougiez votre lame… L’instant qui suivit vit se déchaîner une puissance phénoménale qui semblait émaner de votre arme, je ne vis que le premier de vos mouvements, le reste m’ayant été caché par un éclair blanc, lequel, j’en suis sûr, provenait de votre coup. Je restai bouche bée devant un tel déclenchement de force…
_« Maître, je… Je suis désolé mais… je n’ai pas pu tout voir. », dis je honteusement.
_« Et qu’as-tu pu apercevoir ? », m’avez vous demandé en rengainant votre épée.
J’expliquai alors ce que j’avais vu, dans le moindre détail, jusqu’à l’éclair blanc…
_« Alors, », me répondîtes-vous, « c’est que tu en as vu suffisamment. » Puis vous vous êtes retourné et avez levé les yeux vers moi, je fus surpris quand je lus la peur dans vos yeux alors que vous commenciez à courir vers moi en vous écriant:
_« Ciel ! Khyldrim ! ».
J’étais pétrifié, me demandant quelle pouvait bien être la cause de tant d’émoi lorsque je m’aperçut que c’était mon visage que vous regardiez, je posai mes mains sur mes joues et je ressentis alors une douleur à la joue droite, lorsque je regardai mes mains, celle de droite était couverte de sang. Je fus pris de panique :
_« Se pourrait-il que… Non, ce n’est pas possible… »
Je défaillis et fus forcé de poser un genou à terre pour reprendre mes esprits. Quel ne fut pas mon soulagement lorsque, après m’avoir vu de plus près, vous vous êtes mis à rire grassement.
_« Allez ! Debout !! Fillette ! La blessure est impressionnante et tu saignes pas mal, mais la plaie n’est sûrement pas assez profonde pour te tuer… Tu as beaucoup plus souffert lors de nos entraînements ! »
Quelques secondes plus tard, je regagnai mes esprits et je pus enfin poser la question qui me taraudait :
_« Mais que s’est-il passé ? Comment me suis-je fait cette blessure ? »
_« Cette technique s’appelle ‘l’éclair de diamant’, elle est très difficile à utiliser, mais correctement employée et à pleine puissance, comme je viens de t’en faire la démonstration, elle peut être meurtrière, même face à plusieurs adversaires, car sa violence permet, à elle seule, de les blesser simultanément et à distance. De plus tout ce qui, pendant l’exécution de cette technique, se trouve en contact direct avec la lame est instantanément désintégré par la puissance du coup. Cette attaque est si redoutable, que peu de guerriers l’utilisent à pleine puissance… D’ailleurs, ceux qui s’en servent régulièrement, soit ne la maîtrisent pas parfaitement soit l’utilisent comme moyen de dissuasion, car les légendes sur les réels dommages qu’elle peut causer sont nombreuses et connues des plus grands combattants. »
Cette fois là nous avons discuté au sujet des techniques les plus redoutables en combat et ce dans toutes les situations…
Avant que l’on ne s’endorme ce soir là, vous m’avez dit en détachant votre cape et en la pliant :
_« Khyldrim, tu dois te douter de la raison pour laquelle je t’ai donné cette épée, non ? »
_« Euh… », répondis-je bêtement.
_« Tu arrives à un tournant décisif dans ton entraînement, cette épée te sera indispensable pour que tu puisse continuer à apprendre. »
_ « Prends aussi cette cape », me dîtes-vous en me tendant votre cape, « comme tu peux sûrement t’en douter, elle n’est pas ordinaire et elle pourrait te servir… Demain, ton entraînement sera d’un tout autre type… »
_ « Maître, je ne puis… Cette cape est vôtre ! », dis je avec beaucoup d’embarras.
_ « Prends-là ! Puisque je te dis que tu vas en avoir besoin ! »
Le sourire crispé que vous m’adressiez à ce moment précis m’inquiéta un instant, puis lorsqu’il disparut de votre visage quand j’acceptai ce présent, toute inquiétude disparut et je fus prêt à m’endormir. Chose que je fis pratiquement immédiatement.
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Khyldrim - Mémoires d’un apprenti maître d'armes - Tome I - Chapitre V

Retour à la réalité :
Cette nuit fut la pire depuis 17 ans, les cauchemars revinrent en masse, mélanges des souvenirs les plus violents de mon histoire : les ogres, le goût de la chair crue, l’ancienne, ma mère, la frustration des cauchemars,les blessures pendant mon entraînement,l’éclair de diamant… Ceux-ci se mélangeaient dans un effroyable melting-pot qui agita mon sommeil, je me réveillai en sursaut et comme si cela ne suffisait pas, j’eus l’horreur de découvrir le spectacle qui s’offrait à moi : je venais de me réveiller au pied du même arbre que celui de la plaine, mais le décor était tout autre, le ciel était d’un noir d’encre et il pleuvait, la brume avait envahi l’air ambiant de la nuit et il faisait froid…
_ « Ce n’est pas possible ! », me dis je.
La tête me tournait, je ne savais plus quoi penser, j’étais étendu sur la mousse humide au pied de l’arbre, j’étais encore plus misérable que 17 ans auparavant. Je fus pris de nausée, alors que dans mon esprit se semait la confusion la plus totale… Je vomis plusieurs fois avant de reprendre mes esprits. Alors que je m’essuyais la commissure des lèvres de la bile qui en coulait encore, je pensai :
_ « Tout… tout ceci… Non, ça ne se peut pas ! »
Alors, comme pour m’en convaincre, je prononçai à voix haute ces mots qui résonnaient comme une déchirure dans mon cœur :
_ « Tout ceci n’était », j’eus un dernier moment d’hésitation, « qu’un rêve ! »
Et je me mis à pleurer, tout en me demandant pourquoi les dieux s’acharnaient sur moi, pourquoi, après avoir souffert le martyre, je ne pouvais pas moi aussi goûter au bonheur comme beaucoup de personnes à travers le monde. C’est alors que je l’aperçut, entre deux hoquets de larmes : la cape que vous m’aviez donné avant que je ne m’endorme la veille, elle était là, sur une branche basse de l’énorme chêne sous lequel je venais de me réveiller et par dessus était déposée l’épée que vous m’aviez offerte dans son fourreau. Toutes deux étaient sèches et la cape bien pliée, comme si le chêne en avait pris soin le temps que je les remarque, je me sentis quelque peu réconforté, mais un plus grand réconfort m’emplit quand je touchai mon visage, je sentis la croûte qui recouvrait la plaie de ma joue droite. Cette marque, à elle seule, était la preuve que tout ce qui m’était arrivé n’était aucunement un rêve.
Ce jour là je me fis une promesse solennelle : « Je trouverai le moyen de vous retrouver maître, pour vous prouver que votre enseignement n’aura pas été vain et que vous pouvez être fier de moi. La prochaine fois que nous nous reverrons, je maîtriserai toutes les techniques que vous m’avez apprises et je serai moi aussi capable de devenir le maître d’un jeune guerrier, tout comme vous l’êtes pour moi. J’en fais le serment devant les dieux qui me regardent !! » Je sortis mon épée de son fourreau et je la serrai dans ma main gauche alors que la droite tirait sur la garde. Le sang commença à couler en se mélangeant à la pluie abondante. J’attrapai le haut de la manche gauche de mon vêtement de corps et je la déchirai afin de pouvoir en faire un bandage.
_ « Que cette blessure soit le témoin de la détermination de mon serment et puissent les dieux m’anéantir si jamais je le trahis ! ».
Je pansai alors cette nouvelle plaie du mieux que je pus et je me mis en marche, sans trop savoir où j’allais.
Je ne laissai derrière moi que quelques gouttes de sang achevant de se diluer à la faveur de la pluie dans un flaque boueuse.

Fin du Tome I
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