[BG] Ghordjul, ou la genèse d'un anti-héros

[Ghordjul]

"Il est temps que quelqu'un sache, de toutes façons, quel que soit le résultat, je n'aurai plus rien à cacher !"

C'est exactement en ces termes qu'il m'a accosté, ni plus ni moins.
Au début, j'ai eu peur, mais j'ai vite compris qu'il était pas méchant, alors je l'ai écouté.
En fait, tout ce qu'il voulait, c'était raconter une histoire vous comprenez.
Etait-ce celle de sa vie ? Je veux bien le croire, mais ça parait tellement incroyable, peut-être qu'il avait juste pris un mauvais coup.
Bref, si ça vous intéresse, je vais vous raconter les déboires d'un énergumène nommé Ghordjul Thuranlhach.

Il est visiblement né il y a extrèmement longtemps dans la chaumière d'un modeste couple, comme beaucoup de gens dans nos contrées.
Ses parents vivaient du métier de bucheron du mari à la lisière des forêts Hiberniennes...
Histoire de bien commencer sa vie, on l'a affublé du nom de Gros Jules Woodcutter, le pauvre.
La transformation de son prénom en Ghordjul provient dans un premier temps de l'analphabétisme presque complet de son père, et ensuite du peu de zèle du recenseur qui prit le dossier en charge...
Ses parents n'ayant jamais réellement eu de nom de famille, ce même recenseur lui a octroya du nom de Woodcutter, qui n'est que la traduction dans le patois local du métier de son père.

Dès son plus jeune age, ses parents eurent la désagréable surprise de constater que son loisir principal se résumait à jouer dans les flammes du feu de bois lors de soirées fraîches.
D'abord horrifiée, sa mère réalisa un jour qu'il ne s'était pas blessé en lui offrant ce qu'il appellait un "joli bijou rouge" et qui n'était autre qu'une braise incandescente.
Elle décida cependant de ne pas ébruiter cette bizarrerie.

L'age avançant, le "don" de Ghordjul se perfectionna jusqu'à parvenir à générer des flammes par la seule force de sa pensée. Après une bonne
dizaine de débuts d'incendies dans la maison familiale et dans les sous-bois avoisinants, ses parents durent se rendre à l'évidence : ils ne
pouvaient plus garder leur enfant.

La mort dans l'âme, ils partirent donc en promenade, officiellement dans le but de pique-niquer, mais dans l'espoir de trouver une solution, la plus cruellement simple étant de l'abandonner au fond des bois.
Que voulez-vous, il n'y a pas trente-six façons de se débarasser proprement d'un enfant encombrant...
Le soir arrivant, ils résolurent alors de mettre leur plan à exécution et laissèrent le gamin seul avec quelques provisions.

Lorsqu'il se rendit compte que ses parents avaient disparu - car c'était déjà quelqu'un d'assez lunatique - et après les avoir appellé longuement, il se mit à façonner des flammes pour vaincre sa peur. Il eut là, sans le savoir, la meilleure idée de sa vie, puisque ses jeux de lumière attirèrent l'attention d'éclaireurs elfes qui se mirent à l'observer discrètement.

Rapidement convaincus que cet enfant humain ne représentait aucun danger, et émus par la beauté de ses jeux pyrotechniques, ils décidèrent de le ramener dans leur village, où il fut accueilli avec un peu d'appréhension au début. Très vite cependant, il conquis l'amitié de ces elfes, et peut-être même l'admiration de certains.
Parmis ceux-ci, un dénommé Andùril l'adopta et le rebaptisa Thuranlhach, ce qui signifie "Le maître des longues flammes". Arrivé à l'age adulte, il avait acquis une maîtrise surprenante de son art et surtout s'était pénétré suffisament de la sagesse des elfes que pour savoir qu'il lui faudrait un jour retourner dans le monde des humains.

Il prit donc un jour la route, dans le but de retrouver sa famille envers laquelle il ne ressentait aucune rancoeur.
Partout où il allait, il subsistait grâce à des spectacles de pyromancie, arrivant même à mettre une somme confortable de côté.
Socialement parlant, il ressentait néanmoins un certain malaise, car s'il était friand d'anecdotes comiques et en général de toute forme
d'humour, sa part d'éducation elfique le faisait paraître hautain, mais surtout le rendait complètement gauche quand il s'agissait de raconter des blagues.

Après de très longues années, alors qu'il avait perdu tout espoir de revoir ses parents vivants (ne fut-ce que de par son propre grand age), il fit la rencontre d'un nain qui lui assura avoir entendu des nouvelles d'une famille Woodcutter. Scénario classique, le nain s'avèra être quelqu'un de malhonnête qui s'intéressait plus à sa bourse qu'à ses histoires de famille. Tombé dans une embuscade, Ghordjul tenta à peine de se défendre, et étant relativement connu dans la région, ses tours de magie ne firent rien de plus que provoquer un fou-rire chez ses agresseurs.

Là, normalement, vous vous dites que soit il est mort, ce qui est impossible puisque je l'ai vu de mes propres yeux, soit il s'est juste réveillé avec des traces de coups, une grosse bosse et plus de bourse.
Eh bien vous avez tout faux !

A son réveil, il ne reconnut pas les alentours, et fut surpris de constater qu'il n'avait aucune trace de blessures. De plus, lorsqu'il vit son reflet dans une rivière, il constata qu'il avait passablement rajeuni. Quel était cet endroit ? Combien de temps y passa-t-il ?
Jusqu'à présent personne ne le savait, il n'en avait jamais parlé...

Sur ce, je vais remplir ma gourde, cette histoire m'a donné soif, je vous raconterai la suite un peu plus tard...

[Asenar Lunin]

Allez, vas y, raconte la suite, qu'est ce qu'il s'est passé? Il n'a pas reculé dans le temps quand même? Tu as assez bu, continu maintenant.

[Khyldrim]

Ghordjul, je n'en attendais pas moins de toi... Tu viends de me donner envie de terminer l'écriture du mien...
/em retourne écrire son BG

[Dama]

Il est arrivé sur Amtenael ... là ou le temps n'existe pas?