[BG] Darkpepper Elros.

L'histoire d'Amtenaël
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Darkpepper
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PART I : Histoire de Darkpepper Elros, Adorateur de la Lune.

Eth na Solin Ta’ (tu n’es pas seul)

1.
« Eth na Solin Ta’ » comment empêcher cette phrase de résonner dans mon crane… Le temps était ralentis, a travers un regard trouble j’apercevais la créature responsable de mon état, ce mi homme mi équidé que l’on nomme Centaure me regardait, la, allongé, d’un air fier et satisfait. Il portait les blessures que je lui avais infligées alors, avant d’être terrassé. Je détournais la tête apercevant d’un œil le paysage vertical, pour moi, des plaines d’Avalon. Au loin la colline ou les adorateurs de Gaïa venaient de temps a autre prier, imposait au monde des ténèbres la force de la nature. Doucement mon regard s’embua et pris une teinte rouge, aux bords flous. Revenant au spectacle de mon adversaire je le vis s’élever, les sabots tournant dans l’air, prés à retomber sur moi, « Eth Solin Hilm Aki Hort Hil» c’est alors qu’une épée étalant les reflets du soleil levant traversa mon regard et toucha le monstre aux cotes juste là, entre deux s’enfonçant au plus profond de la chair et, sortant laissa un filet écarlate flotter un instant au dessus de moi.
Mes yeux ne me permettaient plus de voir, j’entendis le bruit sourd d’un corps aussi imposant qu’inerte sur le sol.
De satin rouge mon inconscience devint blanche, et lumineuse. J’avançais alors dans un vide immaculé, quelques taches noires pareil à de la fumée apparaissaient et se résorbaient aussitôt.
Aucun son, mes propres pas étaient silencieux, atmosphère pesant voir même malsain.
A quelques mètres j’aperçus un corps noir et effilé qui, d’une vigueur redoutable, s’approchait.
Le reptile opaque se leva à mes pieds sifflant quatre mots « Eth . Na … Ssssolin.. Ta’ » littéralement « Tu n’est pas seul » se tordant plusieurs fois il reprit « Trrouve la lunne sssssuit le ssserpent noir ». Je tendis une main ensanglantée vers lui, il recula brusquement avant de se plaquer au sol et de se positionner en cercle, la gueule ouverte gobant l’extrémité de son corps. Cet Image resta gravé dans ma mémoire à jamais.
J’ouvrit les yeux, un crépitement jaune sembla me fondre la rétine je détourna alors le regard le corps en position fœtale, crispé de douleur. « Oh ! Ça ne va pas ? » Je tentais de retirer la main de mes yeux mais la clarté était trop insupportable. Difficilement j’articulai « La .. lumière .. J’ai mal » je sentis un tissu violemment jeté sur mon visage, « met ça ! » Gardant les yeux clos je tâtais l’étoffe devinant une cape. Je m’assis et ajusta aussi bien que possible cette dernière et finis par étendre la capuche aussi loin que possible pour me protéger.
Je pus alors entrouvrir les yeux. Le personnage debout en face de moi ne dépassait pas ma hauteur assise. Il portait une armure d’écailles et m’observait d’un air amusé. « Encore une chance que moi et mon épée étions la !
- Qu.. quoi ?
- Le centaure ! il t’aurait terrassé !
- Quel centaure .. »
Je ne me souvenais de rien d’autre que d’un serpent noir sur une toile blanche.
« Je suis Solanor Elros ! Rôdeur.. Et toi c’est comment ?!»
Je restais silencieux me frottant les yeux avec le pouce et l’index.
« Aïe Aïe Aïe Aïe ! Cette bestiole à du te frapper plus fort que je ne le pensais ! »
Le paysage illuminé marquait d’un contour blanc ma vision, aussi je ne pouvais ouvrir les yeux pleinement. « En tout cas t’es pas commun comme humain ! Tu ne portes plus aucune blessure ! ». Ne voyant pas de quoi voulais parler ce petit personnage, j’entrepris de me relever. « Ou sommes nous ? » sans attendre Solanor répondit « En Avalon ! Ha ! Pauvre fou que tu es tu va m’attirer un tas d’ennuies ! … bon aller suis moi ! Emblème est toute proche !». Je regardais quelques secondes le Lurikeen s’enfoncer en courant dans les hautes herbes qui finirent par le cacher complètement, je me mis à courir dans cette même direction.


Lut it Cotho (Clarté et amour)

2.
Ce n’était pas vraiment un village, mais plus un hameau déserté par les hommes qui l’avaient bâti. Une violente averse battait la pleine des libellule Solanor et moi même tentions de trouver un toit potable parmi ces ruines afin de nous abriter. Un bâtiment semblait correspondre à nos attentes. La porte était verrouillée et cassée au raz du sol. Solanor arriva à se faufiler par cette brèche, je ne pouvais en faire autant.
« Ouvres la porte ! » hurlais je par dessus le crépitement de la pluie.
« C’est bloqué !! »
Je tentais de forcer la porte à plusieurs reprises mais sans résultats. M’ éloignant a reculons je portais attention au toit et revins à la porte.
« Je vois ! Je vais passer par le foyer ! »
« Non ! attends je… »
Je ne fis pas attention à la suite de sa phrase et entrepris mon escalade. Arrivé a la hauteur de la cheminée, je me saisis de mon bouclier et de ma lame et les firent glisser dans le conduit puis je m’agrippa aux rebords et m’y engagea à mon tour.
La pluie enduisait dangereusement les parois, aussi bien que je ne pus garder mon équilibre et je chus me heurtant de toute part avant de m’étaler sur un nid de cendre dans un nuage noir.
Je me relevai tant bien que mal toussant à plein poumons.
« hum. Bon et bien nous y voil… »
J’interrompis ma phrase en entendant Solanor, littéralement écroulé de rire. J’observais alors, mes mains d’un noir opaque, imaginant bien que tout le reste de mon corps avait subit le même sort. « De .. la suif ? Pas de quoi s’esclaffer.. ».
Je trouvais enfin une identité. Poivre Noir. Surnom que ce Lurikeen me donna entre deux gloussements de rire. Nous partîmes pour Albion. Sur la route nous rencontrâmes une compagnie formée de Bretons et hommes des hautes terres, qui acceptèrent de nous y accompagner. Nos compagnons prirent conscience de mon sobriquet et le traduisirent en Darkpepper .
Solanor et moi avons eu quelques périples sans gravités, notre but alors était d’explorer ce monde en quêtes de richesses cachées. Les mois passèrent et nous devinrent Frère d’armes, ma mémoire m’avait laissé retrouver la bataille contre le centaure mais aucun évènement antérieur ne revenait. Aussi je pris son nom comme particule du mien.
C’était un soir sous le toit des gigantesques arbres de la foret d’Hibernia, nous étions sur le point de prendre d’assaut une église abandonnée aux forces du mal, aidés par une Elfe de l’école des Empathes.
La toile Bleue de la nuit ne transparaissait pas dans un endroit comme celui ci, l’épaisse toison feuillue des arbres centenaires, cachait tout. L’obscurité était des plus profonde. Cependant mes yeux voyaient comme en plein jour, depuis que serpent m’avait parlé j’avais acquis ce don.
Autour de la bâtisse, des créatures infernales grouillaient.. Des morts vivants, des squelettes et leurs créateurs nécromanciens gardaient le clocher.
« On va tenter une trouée.. » Murmura Solanor, je hocha la tête.
Je vis mon frère partir alors, passant le plus possibles dans les fourrés et autre végétations suffisamment hautes pour le cacher. Arrivé près d’un squelette majeur il sortit lentement son épée et d’un coup sec entailla le tibia de ce dernier, le monstre se retourna brusquement vers lui sans fléchir, un bras osseux manqua atteindre Solanor au visage mais il l’évita de justesse et se mis a courir le plus vite possible dans notre direction.
De la ou nous étions l’elfe et moi nous vîmes une quintaine de ces choses tourner la tête vers Solanor qui courait comme un dératé. « Bon sang ! Solanor ! Il faut partir ! Vite ! Au campement !» j’hurlais ces mots lorsque l’empathe murmura « Ne t’en fais pas va te battre je m’occupe de tout » de toute façon il était trop tard , mon frère arrivait a quelques mètres de moi, je dégaina ma lame positionnant mon bouclier « HORT SA’ ! » j’hurlais ces mots en m’élançant sur le premier qui venait , Solanor fit volte face et tenta un autre coup d’épée sur son poursuivant, Une rotule vola en éclat je fonça sur un le bouclier en avant brisant sa cage thoracique puis un arc de cercle de ma lame lui détacha la tête projettent une paire de cervicales au loin, Solanor para trop tard et un squelette lui déchiqueta le visage « Frère ! » un bruit sourd et imprégné de puissance surgit derrière nous , les plaies béantes de solanor se refermèrent aussi vite qu’elles étaient apparues « Aller ! Foncez dans le tas ! » L’elfe possédait une magie très puissante…
Des éclat d’os jaunis, volais dans l’air le combat était acharné, la rage qui montait en nous nous faisait oublier la fatigue, les sorts de l’empathe fusaient dans tout les sens laissant des traînées bleutées et ocres derrière eux, Nos blessures se résorbaient et le combat dura ainsi pendant plus de deux heures. Nous vinrent à bout du dernier et nous nous écroulâmes sur le tapis de mousse humide. Tout trois exténués. Les autres créatures restaient à leur poste près de l’église.
Je me relevai difficilement. Au milieu de la forets j’aperçus une silhouette qui se reprochait, méfiant je gardais une main sur mon fourreau, près a me défendre « Qui peut bien se promener dans un endroit pareil.. » murmura Solanor. Je lui adressai un regard interrogateur et relevant la tête mes yeux se posèrent sur la personne toute proche à présent. Ma main lâcha mon épée, mes yeux s’ouvrirent aussi grand que possible. Une sarrasine d’une immense beauté se tenait la devant nous, une capuche blanche masquait ses cheveux et le haut de son front, mon cœur battait à me crever la poitrine. « Lune a vous… » Contrôlant ma timidité je m’inclina, Solanor et l’elfe en firent autant. Les grand yeux tristes de cette femme se posèrent sur moi « Je.. Je suis perdue je crois.. Savez vous ou se trouve le village le plus proche ? », « Il y a un palefrenier au campement » prononçais je. « Je vais vous y conduire », un sourire illumina son visage alors encore plus beau « Je suis Sylune.. Et je vous remercie » Elle se retourna regardant l’église, c’est a ce moment que je vis l’emblème apposée a sa cape, au milieu d’un blanc lumineux, un serpent noir le corps en cercle gobant l’extrémité de son corps; Je pris la route avec elle, laissant un moment mes compagnons de combat, espérant mettre fin a ma quête et jurant de veiller sur elle. « Eth Na Solin Hil Eth Eluna Eth Hilm ».


Eth Eluna Eth Hilm (La lune est mienne)

3.
Combien de temps peut on vivre avec ses démons.. Des mois ? Des années ? Plusieurs vies ?
Au déchirement des brumes matinales, sur le miroir liquide de l’océan, la lune se couchait à l’ouest. Dans un sursaut d’angoisse je la regardais disparaître. Eth Eluna Hort Eth Hilm*.
Je restais ainsi plusieurs heures durant à regarder sa naissance et sa mort, laissant le soleil me brûler les yeux.
Apposé à mon bouclier et à ma cape le symbole circulaire d’un serpent noir tenait tête à mes angoisses, et m’en apportait paradoxalement de nouvelles. Sylune.. Mes sentiments pour elle s’étaient élevés aussi haut qu’Eluna* elle même, mais n’avaient pas emprunté le sentier que j’espérais. Ressentant une incroyable fraternité envers celle que j’avais juré de protéger. Mais pas l’amour d’un homme pour sa femme.
Je retournais sans cesse ces considérations, espérant trouver une faille dans mon raisonnement, mais la vérité aussi blessante soit elle revenait toujours… implacable et cruelle.
« Je suis désolé » prononçais je dans un soupir, comme une reproche à moi même.
Autour, des bourrasque venue de l’horizon faisaient danser le sable et bruisser les buissons secs. Quelques rocailles éparses et polies par les vents s’élevaient tant bien que mal vers le ciel. Des écailleux à l’auguste démarche erraient sans buts certains. Je les observais dans leur lente progression. Le bruit des vagues se faisait timide sous l’acharnement venteux.
Je décidais de reprendre la route, me relevant péniblement du combat que menaient mes pensées.
Plusieurs dizaines de Lune s’étaient écoulées depuis que j’avais rejoins cette guilde. Mes fonctions au sein même de la communauté grandissaient, m’apportant fierté et angoisses. Ce n’était pas la gloire des adorateurs de la lune et j’avais peur qu’il ne s’agisse de notre déchéance. Affrontements sur affrontements de sang impur recouvrant nos armes et armures, rien ne semblait s’arranger, tout était figé dans la consternation et le désespoir général.
Que d’autres menant leurs guildes à nous attaquer, ou que nous soyons menés à y répondre personne ne s’élevait au dessus de l’autorité pour faire entendre clairement le ridicule de la situation. C’est ce que je pensais en marchant a travers la tempête de sable, m’orientant de mon mieux, espérant atteindre les hautes falaise de Gwyddneau sans y laisser ma vie.
Une heure de marche suffit à m’y conduire. Le spectacle pourtant habituel du havre de Gwyddneau me laissait toujours perplexe. A quelques centaines de mètre de la débouchure d’un affluant se levaient les majestueuses falaises, encadrant le fleuve tourmenté. Les parois abruptes et aiguisées donnaient voie au vent qui s’engouffrait inlassablement, laissant derrière eux un hurlement ininterrompu comme la complainte de ce géant de pierre coupé en deux par les eaux. Un mince chemin de rocs menait à une corniche à mi hauteur de la falaise Est, suffisamment large, pour s’y tenir à plusieurs. Un pont de fortune partant de la et survolant les eaux déchaînées, reliait le plateau opposé ou les maîtres de confections avaient élu leur campement.
Regardant le fleuve tourmenté quelques dizaines de mètres plus bas je faisais la corrélation avec mes pensées. « Ne se calmera t’il donc jamais.. ».
Suffisamment reposé, je pris sur moi de contourner la falaise pour en atteindre le sommet, d’autres Frères et Sœurs devaient m’y attendre. La haut, sur le plateau du seigneur Bhaal, immonde tirant se suffisait de son propre ego pour régner en maître entouré des ses serviteurs démoniaques. J’escaladais la pente de terre et de roches parsemées d’arbres et atteignis le plateau. Prenant garde à ne pas attirer l’œil des gardiens de ces lieux je le traversais prestement.
Au bord du vide se tenait un groupe d’adorateurs de la lune, je les rejoignis et m’inclina devant eux. Les discussions étaient mouvementées les gestes et les dires agressifs, une voix se faisant entendre soulageant mes peurs et me donnant espoir. C’était celle de Luminance. Se levant contre l’autorité elle piquait au vif les esprits endormis, d’une voie rageuse et perçante, elle blâmait et imposait par sa force de caractère l’inévitable réalité au troupeau aveugle. Pour la première foi depuis longtemps un sourire parcourut mon visage. L’espoir était à nouveau présent en moi.
Les lunes passèrent, la guilde dont la réputation était en lambeaux avait été sauvée par Luminance, elle se relevait lentement de son lit de mort.


Sotho it Cotho (Ombre et amour)

4.
Sylune n’était plus à mes cotés depuis vingt lunes, elle m’en voulait et je comprenais tout a fait cette position. Aux mois passant j’atteignais péniblement l’apogée de mon entraînement.
Un évènement allait me changer à jamais.
La nuit était tombée sur Amtenael et la lune éclairait ses serviteurs de sa bienveillante blancheur. J’errais prés des lumières d’Embleme profitant des arbres pour ne pas être dérangé dans mes réflexions.
Je ressentis quelque chose, un regard posé sur moi, je me retourna et ne vis personne. Un son proche d’un rire que l’on aurait confondu avec le bruissement des végétaux sous la brise nocturne passa tout près de moi je fis de nouveau demi tour sur moi même. Je n’étais pas seul, Eth na Solin Hil.. Fixant les ténèbres, la main sur mon fourreau j’écoutais le moindre bruit.
C’est alors que l’obscurité se déchira devant moi laissant une silhouette noire et fine apparaître et l’éclat de deux dagues en mouvement, je dégainais mon épée parant la première attaque, la deuxième me piqua au cotes et me fit perdre l’équilibre. Assis je releva la tête et fixa l’assaillant. Son visage n’était pas visible dans l’ombre de sa capuche, un autre petit rire cette foi plus distinct, d’une légèreté féminine parcourut l’air je me retourna sur le sol cherchant mon arme puis la trouvant me releva, la femme avait disparut. Je restait immobile l’étonnement gravée sur le visage.
Trois nuit durant je revenais ici espérant reprendre mon honneur à cette femme qui m’avait vaincu.
Le troisième soir alors que ma patience s’effilochait, je sentis à nouveau sa présence. Elle était toute proche. Si proche que j’aurais pu sentir son souffle sur ma nuque. Je me préparais à l’assaut sans en donner le moindre indice à mon adversaire. Je sentis la nuit se contracter dans mon dos, et le danger s’approcher, je fis volte face l’épée en main, parant une attaque des plus sournoise avec mon bouclier, et effectuant un arc de cercle qu’elle esquiva avec dextérité. Sa nouvelle attaque me passa tout près du visage, je sentais cependant qu’elle ne souhaitait pas me tuer, était ce un jeu ? Je fis un mouvement rapide et cinglant avec ma lame qui la toucha à l’épaule, un gémissement s’échappa de la silhouette et elle s’effondra sur le tapis d’herbes. Elle releva la tête vers moi, et cette foi son visage m’apparut sous la clarté lunaire. La perfection de ses traits allongés et fins, et son regard troublant m’indiquèrent son appartenance à la race des Elfes. Une Elfe d’une beauté enivrante au sourire moqueur qui semblait satisfaite d’avoir été vaincue.
Je m’accroupis prés d’elle, lui tendant une main qu’elle saisit, nous nous relevâmes ensemble.
« Je suis Darkpepper Elros » prononçais je « Claire Delune »dit une voie cristalline teintée de soupir.
« Nous n’avons pas de gagnant sur ce duel … » dis je
« C’est vrai ça … »
Puis elle s’éloigna à reculons et disparut dans la nuit laissant son rire flotter quelques secondes autour de moi.
Nous avons continué à combattre ensemble chaque soir apprenant à connaître l’autre par les armes…




Atho Sith Tatho Est (hier la tristesse demain la joie)

5.
J’aimais me noyer dans l’immensité du regard de Claire. Lors de nos rencontres, nous devînmes proches puis amants. Tout deux sous l’emprise des responsabilités de nos guildes, le temps nous faisait défaut, mais nos sentiments s’entrelaçaient rendant chaque jour l’amour que nous nous portions plus fort.
« On m’attend à Embleme » murmura t’elle.
Je lui donnai un baiser qu’elle me rendit passionnément. Elle s’éloigna reculons un sourire aux lèvres avant de se retourner et de fuir vers l’Est. Je la regardais disparaître au loin.
Je restai à contempler le paysage de Gwyddneau pendant un moment. D’immenses plateaux verdoyants, parsemés de majestueux arbres de toutes sorte s’appuyaient contre la falaise Ouest du havre.
Je descendis cet escalier de titans jusqu'à ne trouver que du sable sous mes pieds et l’océan a perte de vue.
Je ne pus supporter cette vue plus longtemps le soleil couchant reflétait sur l’eau ses agressifs rayons embrasant toute la parabole de l’horizon.
Je me remis en route longeant la plage en direction du Nord.
La nuit vînt répandre son calme. Je n’avais cessé de marcher et avais ôté ma capuche profitant de la fraîcheur nocturne. Mes pas me conduisirent dans la région de Caldey .Au bout d’un moment incertain j’atteignis la forteresse de Caer Sidi. Une gigantesque citadelle enfouie dans un rocher de soixante à soixante dix mètres de hauteur. La seule entrée se trouvait au sommet de ce monument posé tel un bouchon de pêcheur aux abords de la côte. Un impressionnant pont de pierre reliait mon emplacement au pied du rocher. Un large tour trônait au sommet, et quelques arbres à moitié morts tentaient de vivre accrochés aux cotés du rocher.
Tout était silencieux, même les vagues se brisant sur les renforts du pont, avaient un bruit diffus. La lune brillait au dessus de moi de son opaque blancheur, je sentais la brise océanique me caresser le visage.
« tesss passs teee mènent ou laaa lunne veutt te meeener »
Je lançais un regard circulaire reconnaissant sans peine la voix.
Je baissai les yeux. Un serpent d’un noir opaque se détachait de la diffuse blancheur du sable.

Je suivis le reptile à travers le pont de pierre arrivant au pied de l’imposant roc de Caer Sidi, mes sens éclatèrent. Comme un fauve sent le danger j’étais en prise à des tourments d’une incroyable violence. Le Mal. Brut sec et cinglant rodait ici assaillant mon esprit de toute part.
Le bien également était présent sous sa forme la plus pure et attirait mon être de son coté. « Je ne suis n’y de l’ombre n’y de la lumière ! » J’hurlais ces mots en tombant à genoux les mains plaquées sur les oreilles. Le serpent vînt près de moi. « Tu resssssens à prrresent le tourrrrment ssssss….. Pauuvreee hhhumain ! Connnntrole ta conssssscience avvant, d’y laissssser la vie .. ! »
La bouche grande ouverte, la douleur psychique de l’affrontement était atroce. Je me relevais péniblement m’aidant de la paroi rocheuse.
Gardant les yeux clos, je dirigeais mes pensées vers Elle. Claire. « Relèves toi mon Amour ! » derrière elle mes pensée firent apparaître quelques frères Lunaires Grouha puissant troll, mon guide parmi les adorateurs de la lune qui d’une voie Profonde et dédoublée semblant sortir de terre lâcha : « Bats Toi!GROUHAAA ! ». Luminance était là aussi si rassurante pour moi « Tu y es presque Dark ! » Puis elle sourit. Mon attention revînt à Claire…
Un grondement sourd vînt éclater et tout s’arrêta net. Ce fut la dernière foi que je vis Claire.
J’ouvris les yeux me dressant de tout mon être comme si de rien n’était. L’affrontement du bien et du mal était à son apogée mais je les observais .et de haut ! Au dessus de la conscience. Au delà des limites connues de la pensée, mon esprit se mouvait.
« Ssss… Voilà… »
Je suivis le reptile le long de la spirale de pierre menant au sommet de Caer Sidi dans un état presque catatonique.
Nous arrivâmes au sommet. Une arche imposante luisait d’une couleur verdâtre et permettait de se rendre au cœur de la citadelle. En face de l’entrée une tour monumentale se dressait majestueuse et puissante. Partout autour, le vide et face a moi l’océan infini.

Je voyais mon propre corps de haut des stries blanches et noires le transperçaient de toute part.. Cette vision la, devait être du à la projection de mon esprit hors de mon enveloppe charnelle je contemplais à présent le mal et le bien distinctement.
Aucun humain ne devrait assister à ce spectacle.
Je revins intégrer mon corps.
« Pennssssses tu que touut est finiittt ??? »
J’observais le serpent au sol.
« Tu n’a ffffais que la parrrrrtie la plus sssssimple de l’éprrrreuve !»
Sur ces mots il se jeta sur ma main et y planta profondément ses crocs. Aussitôt avait il relâcher son étreinte que je compressa la plaie.
Je tituba sur quelques mètres la perception souillée par le venin, quand, sentant le sol s’ouvrir sous mes pieds je tentais de faire un mouvement en arrière ce qui me valu une belle figure tournoyante de mes bras. J’étais au bord du vide, la, au sommet de soixante dix mètres d’aplomb rocheux, Apercevant les vagues, minuscules vue d’ici, mourir contre le titanesque roc.
« Adiiiieu Darrrkpepper Elrosss Tu nnn’as plus besoiiin de moiiii…sss… »
Sur ces paroles je tentais un coup d’œil en arrière mais ce bref mouvement me fit perdre l’équilibre, Je basculai.
La chute commença par une impression déconcertante de solitude. [1 mètre]. L’impression s’amplifia au point de devenir si angoissant que mon corps en subissait les spasmes. [4 mètres]. J’aperçut l’étendue liquide en dessous de moi et perdit connaissance.
* J’observais mon père avec de grands yeux. Je riais des gerbes d’étincelles s’échappant de chacun de ses coups de marteau sur le métal incandescent. Père plongea L’objet dans un tonneau près de lui laissant un éphémère nuage blanc s’élever. Il se retourna vers moi, essuyant la sueur de son front du revers de son gant, « Estolian, Mon Fils. Un jour cette lame sera maniée par ta main ! » Puis il leva l’arme poussant un rire sonore et rassurant. L’épée elle même me semblait gigantesque, mes rires d’enfant accompagnèrent les siens. *
La vision se figea et s’éloigna dans le néant. Une brusque lumière explosa à mes yeux la chute continuait. Je virevoltais comme un pantin maltraité dans les airs. [20 mètres]. Une violente bourrasque me frappa le visage je perdis pied à nouveau. [ 25 mètres].
* Un violent bruit accompagné de hurlements me réveilla. J’étais adolescent. Je glissai le long de l’échelle qui menait à la pièce principale de notre petite demeure familiale. De nouveaux gémissements accompagnés d’un grabuge monstrueux vinrent de l’extérieur. Je m’approchai de la porte quand une main me saisit de dos et me projeta à travers la pièce. Au sol je me retourna vers mon père, il portait mon épée en main, le regard furieux et inquiet. « Caches toi !! », « Père ..», « Estolian !… » Il m’attrapa par le col et me jeta à l’intérieur du cellier, « Reste la ! », Il m’enferma. J’entendis le grincement d’un lourd meuble poussé contre la porte. « Père !!! ». Le vacarme d’une porte volant en éclats précéda celui des armes s’entrechoquant et des hurlements de rage. *
[40 mètres] L’eau était si proche, je chutais à une vitesse quasi- inimaginable.
* Le bleu de l’océan se rapprochant devint les ténèbres de ma prison de bois. Tout était calme à l’extérieur. Je poussais à plusieurs reprises, la porte pliant sous mes assauts. J’obtins un passage suffisamment large pour m’y glisser et m’arrêta net devant le corps mutilé.. Ou plutôt éparpillé.. De mon Père. Dans ce qui semblait être sa main l’épée, enduite de sang. J’hurla rage et peine. Et resta des heures à pleurer recroquevillé dans une marre de sang. Lorsque ma peine devînt colère je me releva et saisit l’arme. « Estolian.. Je ne suis plus personne.. Je ne suis plus cet enfant.. Adieu Estolian. » Murmurais je. Avant de quitter la ruine et d’entrée sur la place dévastée du village. Au centre de l’espace souillé devant moi, une bannière noire déchiquetée, flottant fièrement et représentant un soleil rouge, se dressait au sommet d’un épieu. Je fixais le dessin écarlate. *
[60 mètres] Impossible de respirer, mon instinct me commandait de prendre l’air à plein poumon avant l’impacte liquide, mais peine perdue, cela était impossible.
* J’avais voyagé d’Intlound, ma terre natale, en Etharne puis en Amtenael. Je repoussais toute compagnie lors de mon trajet. Ne supportant personne n’y Aventuriers, n’y femmes. Mon but alors était de combattre. Combattre tout ce qui se trouvait en travers de la ou mes jambes me guidaient. C’est ainsi que je me retrouva en tête a tête avec un mi homme mi équidé que l’on nomme Centaure et qui me mit a terre après un combat des plus acharné. Je détournais la tête apercevant d’un œil le paysage vertical, pour moi, des plaines d’Avalon. *
« J’étais Estolian. Je suis Darkpepper. Mon futur est de combattre cet astre, le soleil, et d’être combattu par lui. Ainsi l’équilibre sera respecté. Je suis une pierre formant le pilier central d’une voûte céleste ou chaque petite pierre a son importance dans le maintient de l’édifice. » [69 mètres]
La fraction de seconde avant que j’atteigne l’étendue liquide semblait s’éterniser. Puis le Choc vînt, d’une incroyable violence. Une douleur indescriptible parcourut ton mon être et se tut.
Le néant.. La solitude.. L’abandon.. La mort.
“Eth... …Solin... ...Hilm”


Thes (paix)

6.
Des pas lourds terminèrent leur course tout à coté de moi. Deux autres personnes semblaient courir à coté d’un pas beaucoup plus léger et pressent. Je sentais le sable derrière ma nuque et l’eau caresser ma main gauche. Vivant !
Je sentis deux énormes bras me soulever les jambes et les épaules puis me porter sans peine.
« Grouha.. » me dis je.
« Dans quel état s’est il mis celui la ! » prononça une petite voie avec une faible intonation nasillarde.
« Ozozoz.. ».
« Oh .. non Dark.“ Fit une voie douce et triste.
« Luminance.. »
Avec à l’aide de mes frères Lunaires je me remis sur pieds.

Ma quête était terminée. Le serpent m’avait permis de retrouver le sens de ma vie. A présent je n’avais plus aucune aide à attendre de lui. Cependant sans le culte lunaire je n’aurais jamais réussit à comprendre. La lune veille sur chacun de ses prêtres et eux veillent à transmettre son message. Message si simple pourtant.. Mais peut être est ce cela qui le cache au yeux de beaucoup. L’équilibre. L’unité du bien et du mal concentrés en un point précis.
Je continuai à évoluer chez les Adorateurs de la lune. Estolian était mort avec son père, Darkpepper renaissait parmi ses frères.

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Last edited by Darkpepper on 07 Feb 2006, 15:02, edited 1 time in total.
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ah là là!

Unread post by Hermès »

Une perle! ^^

Hermès
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Unread post by Branruz »

Darkpepper, quel récit ! Du suspens, de la poésie ...
Il me tardait de connaître la raison d'un tel sobriquet !
Je suis conquise .
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