[BG Arnoor] L'éveil

[Edriwen]

Au fin fond de la forêt de Nyr-Hibernia, non loin d'un village bâti sur une île, un esprit des arbres sommeille. Ce sommeil, si serein jusqu'ici, est depuis quelques temps troublé par un bruit qu'Arnoor avait oublié depuis bien longtemps, depuis l'effondrement d'Atlantis il y a de cela si longtemps qu'il ne saurait le dire. Depuis ce désastre, sa douce forêt était redevenu un havre de paix et Arnoor avait commencé à prendre racine au milieu des arbres qu'il devait protéger.
Mais il y a quelques lunes de cela, les arbres s'étaient mis à gémir, non pas le faible gémissement de l'arbre qui tombe seul au milieu de la forêt car son heure était venue, mais le gémissement de dizaines, de centaines d'arbres qui souffraient. Il les entendait s'étouffer, leur feuilles recouvertes d'une poussière qui les empêchait de respirer, leurs troncs taillés par des pierres qui roulaient et glissaient autour d'eux.
Face à tant de souffrance, une grande colère monta en lui, il devait trouver les responsables et les faire cesser.

Il fallait qu'il ressorte de la terre, cela était difficile, il y avait tellement longtemps qu'il avait pris racine, mais il devait le faire.
Après de nombreux efforts, il finit par rouvrir les yeux puis enfin bouger et se déplacer. Il n'allait pas très vite: ses membres étaient toujours engourdis par une si longue inactivité mais il arrivait tout de même à se déplacer.
Il se rendit donc là où l'appel des arbres était le plus fort et ce qu'il découvrit lui glaça la sève...

Des hommes, toujours avec la même cape, creusaient dans le sol d'immenses tunnels et entassaient leur débris en des monticules de pierres qui finissaient par tomber parmi les arbres. Et bien sûr, il y avait cette poussière, une poussière épaisse et collante qui recouvrait déjà ses feuilles. Arnoor savait qu'il avait trouvé la source de la souffrance de ses protégés. Il devait parler à ces hommes et leur expliquer qu'ils devaient arrêter: ils ne pouvaient pas savoir ce qu'ils faisaient, c'était impossible.
Arnoor était sur le point d'aller leur parler quand l'un des hommes sortit de la mine en tenant des pierres dorées dans ses mains et en criant: "DE L'OR! ON A TROUVE DE L'OR!"
En le voyant ainsi courir, Arnoor s'arrêta net. Il avait déjà vu un regard semblable sur les atlantes peu de temps avant qu'ils ne provoquent la catastrophe. Il savait qu'il ne servirait à rien de parler avec eux; il avait déjà essayé par le passé, et les atlantes n'avaient rien voulu entendre. Pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui?

Il fallait qu'il les arrête d'une façon définitive. Mais il était encore trop faible, il fallait qu'il retrouve sa vigueur d'autrefois et qui sait, peut-être d'autres Arbres-Esprits qui pourraient l'aider.

Il partit donc et sa course le conduisit en Hibernia. Depuis ce jour, il s'entraine dans le but de redevenir le puissant protecteur qu'il était alors, et ainsi pouvoir préserver sa belle forêt de ceux qui la détruisent. Chaque jour il maîtrise de mieux en mieux la magie forestière et le maniement de son arme et lorsqu'il voit un homme arborant cette cape, sa sève se met à bouillir de colère et il ne peut s'empêcher de l'attaquer quelles qu'en soient les conséquences.
Mais cela restera vrai pour tous ceux qu'il verra s'attaquer à la forêt où qu'elle soit dans le vaste monde...

[Edriwen]

Après une longue absence pour se ressourcer auprès de ses frères, Arnoor reprenait la lutte.
Croisant des Oréthorniens, il décida de discuter un peu avec eux avant de les tuer; après tout peut-être s'étaient-ils rendus compte du mal qu'ils faisaient.
Gràce à cette discution, Arnoor appris que ceux-ci n'exploitaient plus la mine de Nyr-Hibernia, ce qui le réjouit. Ce qui le mit par contre dans une rage folle fut d'en connaître la cause: les Croisés, pour se venger des Oréthorniens, avaient incendié la mine et en même temps la forêt qui était autour.
Il fallait qu'Arnoor en soit sûr! Aussi, rencontrant un croisé peu après, il l'interrogea sur ces évènements et eu confirmation de cette catastrophe. Ainsi les Oréthorniens avaient dit la vérité... Peut-être étaient-ils aussi sincères en disant qu'ils essayaient de préserver la nature?

Arnoor pris alors deux décisions: laisser le bénéfice du doute aux Oréthorniens bien qu'il continue à les surveiller de très près, et abattre sans sommation tous les croisés qu'il rencontrerait où qu'ils soient.