[BG] Elnyra

L'histoire d'Amtenaël
Elnyra
Dieu
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C'est aujourd'hui que je me dois d'écrire ces quelques lignes, comme le veut la tradition chez nous, afin de garder toujours une trace de notre passé. Seul ceux qui ont les clés pourront en comprendre le sens complet.

Originaire d'Hibernia, j'ai vu le jour au sein d'une petite communauté firbolg, établie au nord du royaume. Mon père faisait partie d'une des vieilles familles fondatrices du clan. Il a toujours été très attaché à nos traditions et à nos rites. C'est lui qui m'a inculqué dès mon plus jeune âge les règles de politesse et de bienséance, ainsi que le respect aux Anciens et un grand sens de l'honneur. Ma mère venait d'une autre communauté, plus proche du fort d'Hibernia. Elle a eu, à ce que j'ai compris, de très bon amis celtes. Elle s'est beaucoup plongée dans leur culture et m'a transmis sa passion pour les chants épiques des bardes.

Exceptionellement pour une jeune fille, les Anciens avaient jugé que je pourrais être initiée aux arts du combat, plus précisement à ceux de la chasse. En effet, mes maîtres avaient remarqué chez moi de bonnes dispositions pour manier la lance. Je n'étais pas particulièrement agile, mais j'avais de la force pour mon âge, et j'étais prête à m'entraîner jusque tard dans la nuit pour maîtriser une technique. C'est sûrement cette volonté à continuellement progresser qui m'a permis de rejoindre les hommes du clan à la chasse dès mes 15 ans.

Il ne me reste pas beaucoup de souvenirs précis de mon enfance, mais plutôt des sensations. L'odeur de la mousse sous les arbres après la pluie. La voix de mon maître lors de l'entraînement quotidien. La vision des faibles rayons de soleil dans la brume matinale. Mais c'est avant tout un sentiment de bonheur et de paix qui m'envahit quand je repense à cette époque.

Le temps suivait tranquilement son cours. Cependant, je me sentais de plus en plus attirée par ce que l'on apelait en language commun "l'Extérieur", c'est à dire toutes les terres autres qu'Hibernia. Selon les Anciens, rien de bon ne pouvait venir de là-bas. A l'Extérieur, il n'y avait que la guerre, la corruption, c'était presque le chaos. De plus, la perspective d'une terre plus uniquement couverte d'arbres suffisait à effrayer plus d'un des miens. Pourquoi alors avais-je envie de quitter Hibernia? Tout simplement par curiosité, ou une envie de briser la routine et de partir à l'aventure.

Sans rien dire à quiquonque, je quittai mon village le soir de mon 17eme anniversaire. Je me sentais pleine de remords lorsque je chevauchais ma jument blanche, Imala, vers le fort d'Hibernia, mais aussi etonnement libre. C'était l'une des premières fois que je décidais de quelque chose par moi-même. J'arrivai au fort le lendemain matin. Je recherchai les vieilles connaissances de ma mère, les celtes avec qui elle s'était liée d'amitié. Ils eurent l'air plutôt surpris de me voir, mais ils me promettèrent de transmettre un message rassurant à mes parents. Ils m'indiquèrent également la route pour sortir de la Verte.

Une fois arrivée à un village que je supposais être Nalsor, je réalisai que j'étais partie sur un coup de tête, sans avoir rien planifié. Mais il était à présent trop tard pour reculer, et si les temps futurs allaient être difficiles, il faudrait les affronter temps bien que mal. Curieusement, cette perspective plutôt menaçante me plaisait. Il était enfin temps que je montre ce dont j'étais capable. Alors, je lançai ma jument au grand galop, suivant l'étoile qui me semblait la plus brillante dans le ciel. Je ne m'arrêtai que lorsqu'Imala n'eut plus la forcer de me porter plus loin.

Peu à peu, je m'habituais à cette nouvelle vie. Je partageais mon temps entre le perfectionnement mes techniques à la lance et la simple découverte de nouveaux lieux : je voyageai jusqu'en Albion, vis le grand monastère de Caldey et les gouffres de Gwyddneau et m'aventurai jusqu'en terres midgardiennes. Je fis aussi connaissance de bon nombre d'aventuriers, compagnons de chasse pour quelques jours.

Etrangement, le sentiment de liberté que je ressentais se changeait doucement en un sentiment de lassitude. J'étais libre, oui, mais libre de faire quoi ? Je n'avais aucun but concret. Plus j'y pensais, et plus je me disais que les Anciens avaient peut-être raison, l'Exterieur me semblait de plus en plus chaotique. J'étais même à penser à un possible retour en Hibernia. Mais une rencontre changea ma vie. Alors que je chassais tranquilement le Drakoran, je vis un homme portant une cape rouge à motif noir s'approcher d'un chasseur. J'étais trop loin pour entendre ce qu'ils se dirent, mais au bout de quelques minutes, l'homme à la cape dégaina son épée et frappa le chasseur. Son compagnon s'enfuit à toutes jambes, laissant son ami inanimé au pied de l'homme, qui remonta sur sa monture, un sourire au lèvres. Il fit quelques pas, toisant tous les chasseurs présents, avec un air de profond mépris. Il n'avait pas encore remarqué que le compagnon était revenu, accompagné cette fois par un guerrier Frostalf, qui portait une armure de plate vert pâle et argent. Je compris qu'il était un Garde de l'Ordre des Croisés d'Avalon.

Rien ne m'avait autant frappé jusque là que les paroles que le Frostalf échangea avec l'homme à la cape. Non pas par les termes qu'il utilisa, mais par l'impression que sa voix renvoyait. Un sentiment très puissant de force mêlé à de la noblesse. Je n'ai pas compris ce qu'il adviendrait de l'homme à la cape, mais j'avais la conviction que justice avait été rendue. A cet instant, je compris clairement ce que je voulais faire. Si la Justice pouvait exister dans l'Extérieur chaotique des Anciens, il fallait que je m'emploie à la faire règner.

Intègrer l'Ordre, voilà ce qui devint ma principale ambition. Elle se réalisa moins d'un mona plus tard, quand je reçut officiellement le titre d'Ecuyère au sein de l'Ordre des Croisés d'Avalon. Plus qu'une simple milice, c'était une sorte de seconde famille que j'avais l'impression de rejoindre. Nous, les Gardes, étions presque tous liés de puissants liens d'amitié et de fraternité. Même si notre travail pouvait sembler plus qu'ennuyeux et monotone, j'avais enfin l'impression de servir à quelque chose. J'accomplissais toujours mon devoir avec volonté, zèle et fierté. D'ailleurs, j'eu l'immense honneur de passer l'armure des Gardes seulement deux monas après mon entrée au sein de l'Ordre.

En devenant Croisé, je pensais uniquement représenter cette idée de Justice qui m'étais chère. Ce n'est que plus tard que je realisai que j'affirmais également l'autorité du second Empire d'Avalon. A cette époque, je n'en savais pas grand chose, mais je témoignais à son égard une grand curiosité. J'appris son histoire, reconnu ces valeurs. Ce que j'en retenu, c'est que l'Empire était la force de cohésion par laquelle la paix règnait sur les terres d'Amtenael. C'était presque une sorte d'utopie à mes yeux.

Une autre rencontre très importante modifia cette vision surement trop naïve de l'Empire. Après quelques monas au service de l'Ordre, je fus envoyée chercher un livre dans les Archives Impériales. En me trompant de sections à maintes reprises, je découvrit par hasard un registre écrit de la main d'une personne haut-placée au sein de l'organisation impériale. Pour sa protection, je ne donnerais par son nom. Je n'écrirais pas non plus ici ce que ce registre contenait, ce serait aller à l'encontre des décisions que j'ai prises le concernant. Quoi qu'il en soit, la lecture de l'ouvrage me causa un véritable choc. Il me fallait des explications, aussi je m'introduisis dans le bureau de l'auteur. La conversation entre nous fut bien sûr animée, mais il m'éclaira sur de nombreux points. C'étaient toutes mes priorités qui changeaient. J'étais abattue, mais ma décision était prise. Je ne pouvais plus faire mon devoir de Garde, ce serait cautionner un Empire qui avait perdu toute sa superbe à mes yeux, pour devenir une organisation méprisable. Ce fut avec une profonde tristesse que je remis dès le lendemain ma lettre de démission de l'Ordre des Croisés d'Avalon.

Rien ne m'attachait plus à Avalon, et je décidai de rentrer enfin en Hibernia. Cela allait faire presque sept années que j'étais partie, et j'avais vraiment besoin de retrouver les miens à ce moment. J'arrivai dans mon village aussi simplement que j'étais partie. Une grande fête eut lieu le soir même. Il fallait que je m'y fasse: la période où j'étais garde était definitivement révolue, et bien que j'en garderais toujours une grande nostalgie, il était temps de passer à autre chose.

L'Empire n'était plus, et c'était toute une importante période de ma vie qu'il entraînait dans sa chute.

L'avenir s'annonce sombre. Mais peut-être qu'une autre rencontre cruciale me donnera, comme je l'espère, une nouvelle cause à défendre.


Elnyra,
Jour de ma 24eme année.

Nous pouvons être partout et nulle part à la fois
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Gjana Dunkelzwerg, Guerrière => à la retraite <=
" On joue avec les autres, pas contre eux ! " - © Thorgor
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