Orphelins... L'histoire de Shalima.

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Shalima
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Orphelins... L'histoire de Shalima.

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Le silence…

La petite fille sortit la tête du coffre où elle était cachée. Elle regarda autour d'elle. Tout semblait calme à présent, et un silence pesant semblait presque palpable.

Saad! Saaaaaad! Tu es oùùù?!

Un bruit de planches attira son attention derrière elle et une tête brune apparut des décombres.

Je suis là, Shali! La partie est finie? On a gagné?

Mais Shalima ne regardait plus son frère. Elle parcourait des yeux le décor, et vu certaines choses qu'un enfant, même valkyn, ne devait pas voir à cet âge.

Des ruines… Des pierres renversées… Des maisons brûlées… L'odeur du bois encore fumant… Le feu qui brûle encore un peu partout… Et cette odeur… L'odeur de la Mort…

Elle regarda son frère. Lui aussi avait compris. Lui aussi scrutait les environs, à la recherche d'une réponse à cette vision chaotique. Il ne comprenait pas bien ce qui était arrivé.
Ils avait entendu leur mère crier, leur crier de se cacher, qu'ils devait vite jouer à "qui cherche trouve" et ne pas bouger jusqu'à temps que l'on vienne les chercher. Alors ils obéirent, et trouvèrent des cachettes sûres, là où l'on ne les trouverait pas. Puis il y eu ce tohu-bohu. Shalima avait reconnu le bruit caractéristique que faisait le forgeron lorsqu'il façonnait les armes ou les fers à cheval. Saad reconnu le bruit des explosions que faisait le vieux mage du village lorsqu'il lançait ses tours de magie pendant les fêtes traditionnelles. Ils reconnurent aussi des cris familiers, comme ceux que l'on entendait le soir près de la taverne, lorsque les clients se chamaillaient après avoir bu plus que raison. Mais il n'avait pas reconnu cet ambiance, cette tension qui avait à ce moment là régné alors qu'ils étaient cachés, faisant retomber leur sourire enfantin, pris au jeu…

La petite valkyn sortit de la malle où elle était tapie, et se dressa pour mieux voir. Elle reconnut des objets familiers, ses jouets, la vaisselle familiale brisée à terre. Elle fronça les sourcils et regarda son frère.

Saad! Où sont-ils passés tous? Où est maman? Où sont les autres? Je veux maman! J'ai… J'ai peur…

Saad se dégagea des décombres et couru tant bien que mal vers sa petite sœur, au bord des larmes. Il la serra fort dans ses bras et lui murmura à l'oreille.

Je suis là… On va les chercher hein? Ne pleure pas Shali, ça va aller… On va trouver quelqu'un hein? Papa et Maman doivent pas être bien loin…

Elle renifla bruyamment, et s'accrocha à son frère qui l'entraîna à travers les décombres. Les yeux embués de larmes, il ne distinguèrent pas tout ce qu'ils voyaient, et se dirigèrent vers le puit au centre du village.

Tu as soif? Tiens, voilà un peu d'eau…

Saad remonta le sceau et regarda l'eau qu'il contenait. Elle avait une drôle de couleur rougeâtre, et empêcha sa sœur de boire. Ils se mirent à marcher encore un peu, criant après leurs parents et leurs amis. Mais rien. Ils n'entendaient que le crépitement des flammes qui finissaient de consumer les toits de chaumes ravagés, le vent qui louvoyait entre les ruines des maisons, et au loin on entendait le cri lugubre des charognards qui se regroupaient, attirés par l'odeur qui commençait à se dégager des décombres…

Le vieil homme, courbé, tirait sa charrette à bras contenant toutes les breloques qu'ils comptait vendre au plus offrant. Il avait beaucoup de choses à vendre, sa charrette regorgeant d'objets hétéroclites qu'il avait récupérés pendant ses nettoyages à la prison d'Emblème. Soudain, son attention fut attirée par la fumée anormale qui s'élevait du village valkyn qu'il connaissait bien. Il hâta le pas, craignant manifestement qu'il ne soit arrivé malheur. Il connaissait bien les Valkyns, et leur promptitude à la querelle. Il avait déjà vu ce qu'elle avait engendré, et plusieurs scénarii plus macabres les uns que les autres lui vinrent en tête. Il serra les bras de sa voiturette, et allongea le pas.

Le spectacle était terrible. Maisons éventrées et brûlées, ruines, corps épars, bétail écorché vif, tout n'était que chaos. Ses yeux se troublèrent, et il baissa la tête. Mais son oreille se dressa tout à coup, entendant les cris plaintifs de deux enfants qui appelaient sûrement leurs parents. Son cœur bondit dans sa poitrine, et il lâcha sa charrette et couru vers la source de ces appels.

Shalima et Saad reculèrent en voyant l'homme aux longs cheveux blancs qui arrivait vers eux. Ils se serrèrent l'un contre l'autre, s'attendant au pire. Le vieil homme tomba à genoux devant eux et leur parla d'une voix douce.

Eh bien, mes petits… Que faites vous ici, seuls?

M-m-m-mais on cherche Papa et Maman et… Et… on les trouve pas…

Oh… Mes chers petits… Je… Venez avec moi, j'ai un peu d'eau, et de la viande séchée. Je pense que vous avez faim, non?


Le visage des deux enfant s'éclaira soudain en entendant ces paroles. Sans savoir pourquoi, ils sentaient qu'ils pouvaient faire confiance à cet homme. Ils le suivirent, traînant les pieds, la tête basse. Arrivés à la charrette, le vieil homme tira des victuailles de sa besace et regarda les enfants manger avidement.

Nous allons partir vers Emblème maintenant. J'enverrais quelqu'un chercher vos parents, je vous le promets. Allons… il est temps d'y aller…

En quittant le village dévasté, assise à l'arrière de la charrette, Shalima vit une chose familière. Elle reconnu une main, et sur cette main un anneau vu tant de fois, et le pan d'une robe qu'elle avait maintes fois froissée en s'y accrochant...
Last edited by Shalima on 04 Aug 2006, 19:35, edited 1 time in total.
Shalima
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[HRP]La suite...[/HRP]

Les gardes traînèrent l'homme en montant l'escalier de la prison de Emblème. Ils le jetèrent sans ménagement dans le cachot.

Tiens, espèce de chien! Tu vas pourrir un peu ici en attendant qu'on t'amène devant le magistrat!

Les deux hommes en armures s'éloignèrent de la pièce en riant grassement, pensant à la solde qu'ils allaient avoir en récompense.
Shalima les regardait, tapie dans l'ombre, et vit que la porte du cachot n'était pas encore fermée, et le prisonnier ne semblait pas bouger. Elle tendit l'oreille et perçu un râle s'échappant de l'embrasure de la porte. Elle s'approcha doucement, et passa la tête pour voir le nouveau prisonnier que la Garde avait ramené.
Elle découvrit un Viking. Son visage était couvert de sang, séché par endroits. Elle voyait sa poitrine se soulever lentement, et une grimace de douleur tordait son visage barbu. Il avait les yeux clos. Elle se glissa sans bruit, ne quittant pas des yeux l'homme qui ne semblait pas conscient. Tout a coup, elle entendit une voix grave.

Je sais que tu es là. Je t'ai sentie. Approche…

Elle sursauta, mais s'approcha doucement, craintive. Les rayons du soleil passèrent sur son visage, révélant la forme spectrale qu'elle avait revêtue pour s'approcher du Viking. Elle réapparut à ses pieds, et contempla l'homme en détails.

Que veux-tu, petite fille?
Je ne suis pas une petite. J'ai déjà 12 ans maintenant. Et vous, pourquoi vous êtes là?
Oh, moi…
L'homme sourit faiblement. Un petit litige avec les gardes, rien de bien important…

Il se mit à tousser bruyamment, et des gargouillis se firent entendre dans sa poitrine. Il se redressa un peu, glissant dans la paille du sol. Shalima l'attrapa sous l'épaule pour l'aider à s'asseoir. Il ouvrit les yeux et lui sourit faiblement en la remerciant.

Vous voulez de l'eau, ou du pain? Je vais le demander à mon père…

Ne laissant pas le temps pour qu'il réponde, Shalima bondit hors de la pièce et la porte claqua derrière elle. Se précipitant vers le vieil homme qui nettoyait la prison depuis des années, elle lui sauta au cou en l'embrassant.

Oh toi, tu as encore quelque chose à me demander!
Je veux juste apporter du pain et de l'eau au prisonnier, il a l'air affamé! Je peux, dis?


Ne sachant pas résister à sa fille adoptive, il hocha la tête, un sourire bienveillant sur les lèvres. Il lui donna la fin d'une miche et un pot remplit d'eau fraîche, qui lui furent arrachés des mains à la vitesse de l'éclair.
Shalima posa le tout près du Viking, qui gémit doucement et ouvrit les yeux. D'un geste de la tête il la remercia, commençant à manger lentement.
Après avoir fini son quignon et bu l'eau, il soupira longuement. Il regarda attentivement la petite valkyn qui attendait, assise dans la position caractéristique de sa race.

Alors comme ça, tu a ce don. Sais-tu ce que c'est?
Non. J'ai ça depuis toute petite, je crois. Vous savez ce que j'ai?
Ce n'est rien, petite. Comme je te l'ai dit…
Il toussa violemment en grimaçant. Les gens qui peuvent se dissimuler comme toi ont un avenir très prometteur. Certains deviennent chasseurs, d'autres… Assassins. Mais ce ne sont que des mots…
Vous pensez que je dois suivre cette voie? Je ne veux pas assassiner les gens moi! Je suis trop jeune! Je…
Ne t'en fais pas. L'avenir te dira ce que tu dois faire. Laisse-moi maintenant… J'aimerais me reposer…


Elle se retira silencieusement, réfléchissant à tout ce que le prisonnier lui avait dit. Elle retourna ces mots encore et encore dans sa tête.
Pendant plusieurs jars, elle vint souvent voir le viking dans sa cellule. Il lui raconta bien des histoires, et lui expliqua les légendes de son pays natal, qui n'était rien moins que le sien aussi. Il lui expliqua l'histoire des peuples, leurs us et coutumes, leur vie actuelle. Shalima écoutait avidement toutes ces histoires, et restait des heures avec lui. Les gardes mêmes de la prison la laissaient rentrer dans la cellule sans broncher. Ils la connaissaient bien, et connaissaient bien le prisonnier. Curieusement, celui-ci n'en disait rien à Shalima, il ne lui parla ni de lui ni de sa famille. Comme s'il venait de nulle part…
Un jour, alors que la chaleur était accablante, la petite valkyn entendit le prisonnier l'appeler plusieurs fois. Elle accourut, une cruche à la main. Depuis quelques jours son état s'aggravait, et il semblait au point le plus mal. Il lui demanda de s'asseoir à côté de lui, et la regarda dans les yeux.

Shalima… Ne dis rien, écoute-moi attentivement. Je ne vais pas bien, et je crois que la fin arrive bientôt pour moi. Les portes du Walhalla vont bientôt s'ouvrir et accueillir mon âme. Mais avant cela, je dois faire une dernière chose…
Dans ma pauvre vie, je n'ai pas vraiment rencontré la fortune. Je n'ai pas eu vraiment de compagnie. Si ce n'est ma pauvre lame. Jamais elle ne m'a quitté, et toujours elle fut là lorsque j'eus besoin d'elle. Maintenant, je me dois de la quitter. Mais je ne veux pas la laisser sans compagnie, Shalima.
Une histoire raconte qu'elle fut forgée par des nains. Ceux-ci avaient un don particulier, et leurs objets étaient renommés en Midgard. Ils firent pourtant des choses exceptionnelles. En creusant une montagne, ils trouvèrent une gemme magnifique. Ce n'était pas un métal, ni un cristal. Elle semblait faite d'un matériau inconnu. Les nains essayèrent de la tailler, en vain. Ils essayèrent de la faire fondre, toujours en vain. Alors que l'un d'eux essaya de la briser, la considérant comme inutile, il tomba raide sur le sol. Les autres comprirent alors que cette pierre n'était pas banale. Ils tirèrent la conclusion que, si une personne mal intentionnée ou mauvaise essayait de l'approcher, sa vie risquait de s'envoler aussi rapidement que la cendre d'un feu de camp.

Il toussa, se tenant la poitrine, et reprit ses esprits.
Les nains décidèrent de forger un écrin pour cette gemme. Un nain, le plus habile de tous, fondit le meilleur métal qu'il put trouver, et façonna une lame courbée en sa pointe. Il façonna ensuite une garde et une poignée. Il prit son burin le plus fin et résistant, et alors que la lame rougeoyait encore, il écrivit quelque chose au bas de la lame: Angrist. Cela signifie celle qui peut séparer les os et la moelle. Tu te souviens de la légende que je t'ai racontée sur la Justice? Elle peut séparer les jointures et les muscles, les os et la moelle, l'âme et le corps. Angrist était un instrument de la Justice, du moins fut-elle façonnée pour cette cause. Maintes personnes l'ont eut dans leurs mains, et peu réussirent à la dompter. Moi, elle ne m'a jamais fait de mal…
Il reprit son souffle, buvant un peu d'eau. Il releva le regard vers Shalima, et reprit la parole.
Elle ne peut rester seule, Shalima. Je suis sûr que tu sauras t'en occuper. Mais fais attention, tu dois savoir une chose. Si un jour elle décide que tu n'es plus digne, elle te quittera, mais je ne peux te dire de quelle façon. Mais il y a une autre chose que je dois te dire. La gemme qu'elle contient sommeille en elle, et le jour où elle se réveillera, personne ne sait ce qu'il pourrait se passer.
Je te la confie, Shalima. Je sais que tu en prendras soin. Lorsque je mourrais, j'ai demandé qu'elle te soit remise. Je vais partir, petite valkyn, et là où je serais, je serais fier de te regarder… Shalima… Je… Je suis si fatigué… Laisse-moi, maintenant…


Il ferma les yeux, et sa respiration se fit plus lente. Shalima sortit sans bruit de la geôle, et se dirigea vers l'escalier.

Derrière elle, dans un long soupir, une vie s'en allait, une âme se libérait de son enveloppe charnelle pour monter, toujours plus haut. Elle arriva devant les portes du Walhalla, l'accueillant par une douce musique aux accents chaleureux. Cette âme se retourna, et posa son regard sur une jeune valkyn à qui on remettait un fourreau de cuir ouvragé. Cette même jeune fille se retourna, et leva les yeux vers le ciel. Une larme cristalline roula sur sa joue et elle sourit, remerciant silencieusement…
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[HRP]Petit up du post, bug forum lors de la publication. Bonne lecture :D[/HRP]
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Shalima ouvrit les yeux doucement. En fait, un seul s'ouvrit. L'autre semblait ne plus vouloir répondre aux injonctions nerveuses émanant de son cerveau. Elle porta la main à sa figure et ne put réprimer un petit cri de douleur. Elle se mit assise, et regarda autour d'elle. Son cerveau mit un petit temps avant de produire une image nette. De grands arbres, de l'herbe à perte de vue, des feuilles mortes, une ambiance sombre et brumeuse.

Hibernia.

Elle fronça les sourcils, douloureusement, et essaya de rassembler ses pensées. Elle se rappela les capes, le sol se jetant violemment vers son visage, les coups dans son dos et sur sa tête. Des Pirates. Ils l'avaient dépouillée de son armure, de ses armes, ses bijoux, tout. Elle n'avait plus rien. Elle regarda ses bras, ses jambes, son torse. Ils avaient tout pris. Heureusement qu'elle avait laissé Angrist aux soins du gardien des coffres. On lui avait prit son autre épée. Elle se sentait seule, perdue, abandonnée.

Elroc était mort. La peste d'Emblème avait eu raison de sa santé fragile. Cela fut rapide, seulement deux ou trois jours. Inconsciente du danger, elle était restée à son chevet, lui apportant jour et nuit eau et nourriture, changeant le linge sur son front, l'aidant à s'alimenter car il était trop faible. Il partit sans bruit, le dernier regard fut pour elle, accompagné d'un sourire fier.
Elle lui devait tant. Il l'avait recueillie, élevée, enseigné tout l'art de la parole des hommes, le calcul, l'histoire d'Amtenael. Il l'avait toujours considérée à l'égal des hommes, jamais comme d'autres l'avaient fait. Il l'avait traitée comme une personne à part entière. Comme sa fille.
Il l'avait toujours défendue lorsqu'on la traitait de chienne, lorsque les autres l'interpellaient par un miaulement. Il avait toujours réprimandé ceux qui la traitaient comme une bête. Et jamais elle n'aurait l'occasion de lui prouver sa reconnaissance...

Saad était partit. À la mort du vieil homme, il avait retiré son armure de chez l'armurier, commandé une grande hache chez le forgeron. Sans se retourner, il était parti vers Midgard. Dans une lettre rapidement griffonnée, il avait demandé à Shalima de prendre bien soin d'elle, que maintenant leur destin leur appartenait. Et le sien était de retrouver ceux qui avaient assassiné leurs parents.

Car oui, le vieux leur avait raconté ce qu'il savait, et dans quelles circonstances il les avait trouvés. Il y avait déjà quatorze ans de cela. Il ne leur en avait pas parlé au début, de crainte de ne pas pouvoir les retenir, aveuglés par la vengeance. Silencieusement, Shalima le remerciait souvent pour son attention et l'amour qu'il leur avait porté. Eux, pauvres petits valkyns orphelins, et lui, vieil homme usé par les années. Tout les avait rapprochés, et maintenant, la mort les avait séparés.

Repose en paix, Elroc, mon père... Puisse le Walhalla t'ouvrir ses portes et t'accueillir dans son repos...

Elle passa sa main sur son cou endolori. Ils n'y avaient pas été de main morte, elle ne les avait pas entendus venir. Ils étaient sûrement embusqués quelque part. Elle découvrit les traces de pas précipités autour d'elle. Si elle en croyait les marques, ils étaient au moins trois. Elle se releva difficilement, enleva la poussière de ce qui lui restait comme vêtements. Elle se mit en chemin doucement, réfléchissant à ce qu'elle allait faire.

Ses pas l'amenèrent au camp drakoran. Dissimulée dans l'ombre pour ne pas attirer l'attention, elle se placa à côté d'une charrette et regarda les jeunes aventuriers qui essayaient de repousser l'invasion des monstres. Alors qu'elle était entrain de sourire, elle entendit murmurer près d'elle. Elle se retourna et remarqua une celte et un elfe eux aussi dissimulés. Ils avaient l'air de regarder eux aussi avec attention ceux qui se battaient. Elle haussa les épaules et grommela quelques mots tout bas. L'elfe l'entendit et se rapprocha doucement. Shalima regarda du coin de l'œil l'ombre qui s'avançait doucement. Ils échangèrent quelques paroles, et elle leur exprima l'objet de son humeur sombre. L'elfe sourit imperceptiblement et lui adressa la parole.

Nous pouvons toujours t'aider, et te trouver de quoi survivre en attendant. Tu peux tout aussi bien nous rejoindre, si tu le désires. Viens avec nous, nous n'aimons pas en parler en public, des oreilles indiscrètes pourraient entendre…

Ils se placèrent à l'écart. Les deux étrangers donnèrent des armes et une cape, et lui expliquèrent ce qu'ils étaient. Shalima écoutait attentivement, tout en réfléchissant. À la fin de leur récit, elle leur fit part de leur motivation à les rejoindre.

Je n'ai rien, et je n'ai aucune famille, aucun endroit où aller. Je veux moi aussi servir l'ombre, et je ferais tout ce que je peux pour être son instrument. J'en fais le serment…

Les deux autres hochèrent la tête, et l'acceptèrent dans leurs rangs. À voix basse, ils lui donnèrent leur nom, et lui demandèrent de jurer ne jamais les révéler, ni le sien, à qui que ce soit. Elle hocha la tête, et prêta serment devant eux. Elle les quitta, et reparti dans l'ombre…

Arrivée à Emblème, sa ville d'enfance, elle s'arrêta. Elle avait tellement changé. Des tentes étaient dressées, les gardes n'étaient plus les mêmes. L'empereur avait étendu son pouvoir un peu partout et faisait régner l'ordre d'une poigne de fer. Méfiante, elle se dirigea vers la prison, dans l'espoir de trouver une personne familière. Même Sarin, le gigantesque troll toujours en faction devant la bâtisse, n'était plus ici. Elle questionna les gardes qui lui dirent qu'il avait été transféré à Frigg, une ville à l'est de la cité d'Avalon.
Elle fronça les sourcils. La cité? Les choses avaient donc réellement bien changées ici…

Sans le sou, elle essaya de demander de l'aide, sans succès. Apparemment, les gens aussi avaient donc bien changé. Elle dut se débrouiller pour manger, et comme toute personne ayant les mêmes compétences qu'elle, elle dut s'abaisser à voler pour se nourrir. Elle se rendit à Océania, et vit non loin de là une bretonne assoupie. Lui demandant pardon silencieusement, elle lui vola sa bourse. Elle se rendit ensuite, honteuse, chercher de quoi se vêtir. Elle se rendit au plus vite au gardien des coffres de Emblème, et récupéra sa chère épée. Elle avait eu raison de la laisser avant son départ. Elle aurait pu tomber aux mains des Pirates, et qui sait ce qui serait arrivé…

Shalima, poussée par une volonté inconnue, se remit en chemin vers le camp drakoran. Elle s'approcha,comme à son habitude, dissimulée dans l'ombre et jeta un regard circulaire sur les combattants. Son attention fut attirée par un elfe. Elle le voyait combattre, puis disparaître, réapparaître pour achever un de ces ignobles monstres. Elle s'avança doucement vers lui…
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