[BG]Cadicyn/Eux/Livie

[Jelena]

Cadicyn, Jar 1 : De la théorie à la pratique.

Nom, Cadicyn.
Grade, Héraut des armées des Peuples Vales Du Sud.

Nous formons le régiment d’élite des 5 royaumes libres valesians. Nous ne devons allégeance qu’au seul Roi des Rois. La kyrielle de peuplades, la pluralité des cultures ainsi que des animosités qui indubitablement en découlent ont légitimé la création d’un tel régiment inter royaume. Nous combattons pour la paix. Il s’agit de ma première intervention militaire. Mes ordres ne sont pas de combattre, seulement d’observer et de connaitre de la situation.

[Jelena]

Livie : Vie quotidienne.

Livie était une enfant de paysans comme le royaume en possédait tant.

Elle menait une existence qui pourrait sembler dure pour des gens qui ne connaissent des coutumes d'une vie rurale. Certes, sa journée était ponctuée de contraintes : lever aux aurores pour la traite des vaches, nourrir les gallinacés et la volailles, prendre soins du troupeau de moutons…
Ce n’était pas une très grande propriété juste de quoi vivre de manière autarcique, avec au besoin un peu de troc de temps à autres avec les proches voisins. Sa mère décédée lors de l’accouchement et son père sujet à des pathologies chroniques, avait fait de Livie une fille autonome. A dix ans, elle accomplissait avec succès toutes les taches de la ferme. Dans son esprit il ne s’agissait même pas de tâches à proprement parler. La ferme était son terrain de jeu… voire même son royaume. Dans son esprit elle était reine d’un royaume peuplé d’animaux.
Une vie spartiate, simple, sans toute la corruption qui découle d’une vie faste, luxueuse mais somme toute artificielle.

[Jelena]

Cadicyn, jar 34 : De la volonté de préserver la paix.

Voila de cela une mona maintenant que nous a été reporté les premiers mouvements des troupes du Royaume de Risebe. Peut-être en perspective de futurs troubles à la quiétude ambiante.
A l’heure actuelle, ces troupes ont pris position à la frontière jouxtant le royaume de Bisano. L’invasion est à craindre. Le roi de Risebe refuse toute négociation. Des pourparlers sont en cours avec Sara, reine des bisaniens.
Nous avons été dépêchés pour mettre fin au conflit. Une guerre civile au sein des terres des Peuples Vales du Sud doit être a tout prix éviter. Tels sont les ordres du Roi des Rois.


Un accord a été trouvé avec la reine. Nous plaçons son Royaume sous protectorat. C’est a nous qu’incombera l’inviolabilité du territoire. En échange, Bisano deviendra une terre démilitarisée. Les armes seront proscrites. Un conflit ouvert entre les deux peuples est donc évité, et par la même la guerre civile tant redoutée.

[Jelena]

Cadicyn, jar 45 : De la prise de position dans la sérénité.

Nous avons établi notre campement près de la ville de Nica. Au loin, par delà la frontière naturelle qu’est le fleuve Sank, le gros des troupes des envahisseurs nous fait face.
La ville fourmille de monde, des dizaines de milliers d’âmes, alors que je gage qu’en temps ordinaire elle ne doit pas dépasser quelques milliers. Nombre de villageois, d’habitants de petites bourgades ou d’hameaux sont venus trouver refuge derrière les remparts de la cité. A tel point que tous n’ont pas pu être accepté dans la ville. Quantité de ces personnes ont pensé bon d’ériger des camps de fortune près de notre position, espérant sûrement avoir de notre part une certaine protection.

[Jelena]

Livie : Départ.

Livie s’était levée tôt ce matin, plus tôt encore que d’habitude. Aujourd’hui, en plus des tâches quotidiennes elle devait aller à une ferme voisine pour y échanger une douzaine d’œufs contre le pavot necessaire pour atténuer les souffrances de son père.
Le hameau où se cultivait le pavot était situé à une journée de cheval. Il lui faudrait donc à contre cœur laisser et son père et la ferme, mais elle l’avait déjà fait sans rencontrer quelconque problème. Elle se mit donc en route, sur le dos d’un vieux mulet -d’age équivalent à celui de la jeune fille-, seul moyen de locomotion que la ferme comptait. Le pas de la bête était lourd et peu rapide, mais Livie, fière d’une grande complicité avec l’animal, le maîtrisait. Et même si à court terme, son propre pas semblerait plus véloce, elle ne pourrait pas tenir la distance si longtemps que dure le trajet.

A une allure modeste, il lui fallu près de deux heures pour arriver à l’orée d’une dense forêt. Elle connaissait ce bois aussi bien que sa propre ferme, c’était dans ce lieu qu’elle passait le plus clair de son temps libre.
Elle n’avait plus tellement l’occasion ces temps-ci d’y venir flâner comme autrefois. Elle aurait aimé s’arrêter pour partir à la recherche des milles trésors que recèle une forêt ; et ensuite se reposer dans un petit cabanon qu’elle avait découvert au court d’une de ses petites escapades. Mais le temps pressait et se résolu à poursuivre son chemin.

Une fois la forêt traversée, elle tomberait sur la Route Impériale, synonyme de la fin du voyage.

[Jelena]

Cadicyn, jar 48 : De l’avènement des combats.

L’ost ennemi vient de traverser la frontière, la guerre débute. Nos éclaireurs ne nous signalent aucun mouvement de troupes autre cette armée qui nous fait face. Quel mal a atteint le Roi de Risbe pour ordonner un tel assaut ?

Quelle folie !

Les premières batailles et les premiers succès. Les doutes quand à l’issue finale, si toutefois doutes il y a eu sont dissipés. La rémission est leur seul espoir de survie.

[Jelena]

Eux : Si l’oracle a prédit l’avènement des trois Démons, tombeurs de Nica.
(25 cycles auparavant)

Il est de bons alois de penser que la pauvreté est source de conviction religieuse. Lorivate était si pauvre que même grosse de plusieurs mois elle ne pouvait se permettre d’arrêter d’arpenter les rues à la recherche d’hommes en manque de réconfort. Comme tous les matins, après une nuit éreintante, elle faisait un détour vers le temple avant de retrouver le taudis qui lui servait de chez soi. Elle y priait des heures durant, faisant offrande d’une partie de son pécule accumulé dans la nuit. Jamais rien d’autres que quelques pièces de cuivre, mais une véritable fortune pour elle.
Alors que l’oracle ne daignait jamais la recevoir, cette fois-ci ce dernier l’interpella en ces termes :

- Toi, la catin du bas peuple, ton corps tout entier est souillé par la laideur du Malin. Et tes enfants sauront ta pire vilenie. Car entend bien ces paroles, putain. Ce sont 3 démons que tu portes en toi. Ils seront la perte de la cité de notre Dieu, de ma cité, et malheureusement de ta cité également...

Lorivate commençait déjà à fuir le temple, mais l’espace rectangulaire et vide du bâtiment donnait une résonance particulière aux cris de l’oracle, si bien que même hors de l’enceinte, elle continuait à entendre une voix qui hurlait derrière elle :

-Fuis, c’est ça, sale putain ! Mais tu ne réchapperas pas à ton destin. Une délégation de purificateurs sera la demain, et le bûcher pour toi et tes rejetons sera ta résomption.

[Jelena]

Eux : Si Lorivate sacrifia sa vie pour le salut de ses enfants.
(25 cycles auaparavant)

Sur les dernières paroles de l’oracle, Lorivate ne préféra pas rentrer chez elle. L’oracle aurait pu envoyer toute la population locale à ses trousses s’il l’avait voulu. Nica était une région pauvre, et les pauvres aiment à avoir des bouc émissaires à blâmer de temps à autres, juste pour se déresponsabiliser un peu, et puis pour se dire que lors d’un instant – si bref soit-il-, il y aurait plus malheureux qu’eux.

Elle se dirigea vers la seule personne qu’elle aurait pu qualifier vaguement d’amis. C’était un religieux comme l’oracle. En moins fanatique, en moins riche, en moins conservateur et donc fatalement en moins influent. Comme tout homme éclairé qui se respectait, il étudiait la médecine. Soucieux de préserver toute vie innocente, mais plus réfractaire à aider une pécheresse ; il conclut avec la jeune femme un accord en ces termes : il allait forcer l’accouchement de la jeune mère et s’occuper des nourrissons toujours en vie après l’opération. En contrepartie, et pour protéger les êtres qu'elle portait dans son ventre, elle devrait accepter de monter sur le bûcher accompagnée dans ses entrailles de 3 cochons de lait. Ceci en mémoire de sa vie de péchés, et pour laisser le temps à ses enfants de fuir la ville avant que quiconque ne s’aperçoivent du subterfuge.

Lorivate fut brûlée le lendemain. Les triplés survécurent à l’accouchement, furent vendus à un marchand risebian qui promis toutefois au médecin de ne jamais plus les amener à Nica afin de préserver leur vie du terrible oracle et de ses sbires.

La morale était sauve.