[BG] Syxi

L'histoire d'Amtenaël
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Fiona l'hibernienne
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[BG] Syxi

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L’éveil

La Celte se réveilla en pleine nature. La Forêt retentissait de hurlements et le vent semblait plus hostile que dans sa mémoire. Combien de temps avait-elle dormi ? et que c’était- il passé. Le visage qui veillait sur elle semblait accueillant et amical.

« Chut , doucement…tu es encore faible.. »

La vieille femme avait parlé avec tant de douceur que la celte arriva à dissiper ses craintes et à sourire.
Le feu brûlait dans l’âtre. Il faisait bon, rien ne lui laissait penser qu’un drame avait eu lieu. La celte observa la femme qui se tenait prés du feu, face à elle. Les flammes éclairaient son visage meurtri par des combats sans doute plus mentaux que physiques, mais elle pouvait lire dans son regard tant de douceur et de sagesse, que la celte en oublia les sillons creusés par des lunes sans doutes difficiles.
Elle essaya de parler , mais aucun son ne sorti de sa bouche.


« Ne soit pas impatiente ,lui dit la femme en souriant, tu es bien comme ton père, aussi pressé qu’un remo coursé par une dévoreuse. »

Elle remis quelques bûches dans l’âtre et se tourna face à la jeune Atlante.

« Tu as trop de questions et moi si peu de réponses. Je vais te dire ce que je sais, et tu liras ce que ton père m’a demandé de te remettre. »

La femme s’installa dans un siège et pris une profonde respiration, comme pour puiser des forces au plus profond de son âme et commença son récit.

« C’était en d’autre temps…. Notre royaume était emprunt de douceur et de quiétude. Il regorgeait de biens, et l’opulence régnait. Nous vivions en harmonie avec notre terre, Fenryr, notre Dieu, y veillait. »

Elle prit un temps de pose, comme si les souvenirs étaient trop beaux pour n’être que des souvenirs.

« Tu dois savoir comment nous vivions. C’est important, cela t’apportera la réponse à la question qui te brûle les lèvres, à savoir qui tu es.. »
Un sourire avait illuminé son visage usé en disant ses mots. La femme reprit son récit.

«La nature était respectée. Chaque royaume avait sa divinité, mais chaque divinité était complémentaire et alliée. Tous veillaient à la quiétude des royaumes, chaque être vivant était protégé.
Toutes les dix lunes, dans chaque royaume, les divinités étaient célébrées.
Toutes les trente lunes, les trois royaumes se retrouvaient en Mésothallassa , pour festoyer lors d’une cérémonie grandiose, où échanges de savoir et de biens se faisaient dans l’allégresse générale. Ainsi unis les trois royaumes étaient plus forts contre les invasions extérieures. »

La femme pris la coupe posée prés d’elle et bu une gorgée d’un breuvage fumant et odorant avant de continuer.

« L’administration du royaume s’organisait en caste, chacune ayant sa spécialité son maître, son école … chaque caste était reconnaissable par la particule présente devant le nom de famille. Seuls les décisionnaires des différents royaumes bénéficiaient de la lettre S et L, signe de leur grade supérieur.
Chaque classe, dans chaque royaume, avait un régisseur, celui qui tranchait, car nul n’avait le dessus sur l’autre.
Ici, le regisseur, Sir Sil’ Effian, gérait son peuple avec respect, et celui ci le lui rendait sans aucune discussion. Malgré les guerres contre les troupes qui essayaient régulièrement d’investir les lieux, les pertes restaient faibles et le puissance Atlantes passait les mers. »

Elle reprit une gorgée.

« C’était ton père. Tu es Syxi Sil’ Effian, fillote d’Erwan et Yugor Sil’Effian, régisseur d’Hibernia La sage. »

La femme regarda profondément la celte qui avait bu ses paroles avec attention, convaincue de l’importance de ces dires.
Elle se leva et ouvrit le tiroir d’une commode proche et retira un livre enveloppé dans un pan de lin brut et usé.


« Ce ci t’appartient, ton père me l’a remis avant l’inévitable, tu comprendras ton histoire »

Elle tendit le livre a la celte qui le prit avec précaution.
Syxi dégagea doucement le linge qui protégeait le cuir usé de l’ouvrage. Elle passa ses doigts sur le titre : « Journal de bord de Sir Sil’ Effian. »


Journal de bord de Sir Sil’ Effian.


Syxi ouvrit délicatement le livre, la douce odeur du parchemin vieilli ennivra ses narines, elle ferma les yeux pour s’en imprégner, imaginant cet homme, son père, posant ses mains là ou elle avait les siennes. Elle passa ses doigts sur l’écriture fine et nerveuse, significative d’un tempérament vif et droit. Plusieurs pages avaient été abîmées, il lui sembla que l’eau avait fait son office, effaçant les mots sans vergogne. Syxi feuilleta lentement les écrits ,du moins ce qu’il en restait , ne voulant oublier aucun signe de sa part. Son regard s’arrêta sur une page, lisible et net, où elle pouvait lire :

«Compte rendu de la Célébration du Sextant »
« Nous sommes tous réunis, même ma Syxi a quitté sa nourrice pour être de la feste. Ma tendre Erwan est si resplendissante dans sa nouvelle tenue assorti aux gris de ses yeux et au feu de sa chevelure. Sir Ari’Vaillat est un tailleur d’exception, je lui passerai commande pour la célébration de Syxi.
Nous festoyons jusqu'à l’aube. Dame Bel’ Aurion nous ravit de son luth, elle accompagne avec justesse Sir Bar’Abel, le flûtiste. Sir Her’Gavot n’a pas eu de soins à promulguer, les breuvages ne sont point forts cette année, peut être l'excés d’ondées de cette année écoulée en est la cause. Les prochaines vendanges apporteront nectar plus enivrant,j’en parlerai à Sir Ail’Agen, ses coteaux sont porteurs. Nos offrandes à Fenryr le réjouisse, la paix est la sérénité en est la preuve.»

Plus loin elle put de nouveau déchiffrer…

« Fenryr nous protége. La chasse est fructueuse. Et dix nouvelles naissances pour notre Hibernia. Sir Hur’Iven est contrarié, ses dernières lectures du livre des Prophéties lui causent soucis, nous devons attendre un signe de Fenryr, lui nous indiquera le chemin à suivre. »
« J’ai convoqué Sir Hur’ Iven . Les rêves qui ont peuplé ma nuit, ne sont guère de bonne augure. Je dois avoir l’explication du sage. J’agirai quérir Sir Soil’ Perian et Sir Shul’ Odyan en fonction de ce qu’il me dira.
Les nouvelles ne semblent pas bonnes,comme je le craignait. Mais la présence Du Loup Blanc est signe que tout n’est pas perdu. Je ne serai peut être pas là pour le voir, mais Hibernia sera épargnée. »
« Ce matin, deux messagers sont arrivés porteurs des craintes de mes Amis, les mêmes que les miennes.
Je dois prévenir mes frères, ils prendront leur disposition.Les Messagers sont partis, rendez -vous est pris pour la Célébration des Trois. Nous informerons ensemble nos frères. »

Sixy frissonna, ses doigts se crispèrent sur le papier.
Elle n’avait pas quitté sa couche, oubliant le temps qui s’écoulait, inexorablement. Elle but une gorgée du breuvage encore chaud et repris sa lecture.


« Célébration des Trois »
« Nous rejoignons Mesothallassa sur la dernière Galère fabriquée par Sir Afu’ Blai. L’île est toujours aussi belle en cette brune, le soleil rougeoie à l’horizon. Nous accostons, nos peuples alliés sont tous présents. La feste est à son comble lorsque la lune baigne les flots. Nous faisons bonne pitance, les mets apportés par chaque royaume ont des saveurs parfois surprenantes, mais agréables. Sir Soil’ Perian et Sir Shul’ Odyan et moi-même siégeons au dois, la table d’honneur installée près des trois effigies de nos divinités. Nos dames sont gentes, mais, je ne peux quitter du regard ma belle Erwan, Syxi lui ressemble tant.
Temps est venu pour nous d’informer nos frères, le soleil se levant. Les maîtres du savoir des trois royaumes nous précèdent. La nouvelle est lourde de conséquences. Chacun d’entre nous avait eu la même vision, destructrice. Nous savons tous que nos divinités seraient présentes mais leur puissance ne suffirait pas à sauver tous les royaumes. Le silence qui suit et l’annonce de l’inévitable est pesant mais sans tristesse. Seul quelques-uns seront épargnés et l’avenir leur sera difficile mais prometteur. Je crains pour la vie de ma fillote, mais Dame May’ Sun en prendra soin, je n’en doute pas. Nous avons tous foi.
Le Loup Blanc appairait et prend parole :

« Nous ne pourrons vous sauver tous…Les créatures vivantes seront maudites mais si les survivants en viennent à bout , ils en seront récompensés. Et le nouveau sera.. »

Ses mots me rassure un peu, je regarde ma géniture en souriant, et la douceur de ses traits me rend heureux.
Malgré l’effroyable destinée qui nous attend, nous festoyons jusqu’aux vêpres. La nuit, nous prenons congés, sereins et confiants. »

« Je pense que c’est pour ce jour, J’ai confié ma fillote à Dame May’Sun, elles se rendront dans les hautes terres, à l’abri du temple. Je fais confiance à Fenryr, il l’épargnera. »

« Le bruit est assourdissant, je ne sait si les courtines résisteront. Les criements déchirent la nuitée. Je ne peux continuer à écrire, je souhaite que Dame May’Sun garde l’ouvrage pour que Syxi le lise.. »

« Ma Fillote, je ne sais quelle souvenance tu auras de moi, tu es jeune, Mais saches que nous t’aimons et que nous t’accompagnerons, différemment soit, mais nous seront là. Les devinances de Sir Hur’Iven sont propices pour toi. Prends soin de toi ma fillote, Et garde en ton âme la fierté et le respect Atlante. Tu n’es pas seule, d’autre ont survécu, trouve les et reconstruisez ensemble, faites respecter nos croyances et nos terres. Fenryr veillera sur toi. Je t’embrasse ma tendre..
Ton Père, Yogor Sil’Effian Régisseur d’Hibernia la sage. »

L’atlante referma le livre , les larmes qui coulaient sur ses joues avaient un goût de sel. Elle se mis sur son séant et appela pour la première fois la vielle femme :

« Dame May’sun, je suppose.. »
Sa voix était encore faible, mais l’ouie de son hôtesse était fine.
« Oui, Syxi. »Elle souriait. « Je vois que mes potions t’ont requinquée, j’en suis heureuse. Tu est maintenant prête. Tu as repris suffisamment de force pour suivre ta route seule. Tu sais ce que tu dois faire. Je t’ai préparé une gourdasse de ma préparation, et quelques fioles de soins, le temps que tes compétences soient optimales. Tu trouveras au village quelques gens qui t’aideront aussi, mais leur destin reste ici. Le tien tu le construiras. »

La femme regardait la celte avec profondeur, elle incanta une protection et se dirigea vers la porte.

"Tiens, prends et va. Tu sauras où me trouver le moment venu."

Dame May'Sun se tenait au seuil de la maison et regarda Syxi s’éloigner, sa besace à l’épaule et son livre à la main.
Les nuitées qui suivirent furent longues et douloureuses. Peut à peut, les souvenirs faisaient surface, et suscitaient chez l’Atlante des questions, des craintes, mais aussi de la fierté. Elle ressentait de plus en plus son appartenance à ce lieu. L’hostilité des lieux à son réveil avait fait place à de la quiétude. Même si des risques elle encourait, elle savait qu’elle n’était pas seule, et que Fenryr veillait. Elle croisa nombres de personnes en chassant, mais nuls ne prenait la peine de lui parler , elle fut rapidement convaincu qu’ils étaient étrangers. Les survivants étaient comme elle, et donc ils savaient.
Syxi parcoura tout Hibernia, chassa encore et encore pour survivre et les donc des dieux lui permirent d’évoluer dans sa compétence. Elle continuait les cérémonies , comme les anciens le faisaient. Elle entretenait le temple de Fenryr, et lui demandait aide et protection. Les lunes avaient passé depuis son éveil, mais elle gardait espoir, relisant sans cesse le journal de bord de son Père. Lors deux la troisième cérémonies du Sextant, Le Loup Blanc se manifesta, manifestation physique de Fenryr. L’animal la conduisit vers un mage.


« Vous souhaitez donc quitter cette terre ? »
Lui demanda- t -elle.
C’était une Elfe, elle avait le regard perçant et insondable de ceux de sa race. La jouvencelle celte acquiesce du regard en souriant.

«Mais je reviendrai, accompagnée. Notre Hibernia doit être préservée et respectée. Je dois rependre la volonté de Fenryr. »

Syxi avait prononcé ces mots avec tant de convictions que l’elfe lui adressa un large sourire. La Celte Syxi ferma les yeux et se laissa transporter vers d’autres terres.


Sa quête allait commencer...
Last edited by Fiona l'hibernienne on 01 May 2006, 23:48, edited 1 time in total.
Celestus
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Longue vie à la belle Syxi, enfant de notre douce Hibernia !

<HRP>Magnifique BG hihi :wink: </HRP>
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Fiona l'hibernienne
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« Journal de bord de Syxi »

"Il est des chemins si sinueux que, même si l’on est éprouvé par les habitudes de combats, il est impossible d’en venir à bout. Les questions sans réponses, les vengeances, les tourments de l’âme sont autant de barrières difficiles à franchir. Regarder un paysage et s’en sentir exclu. Où s’en exclure à force de négation de soi. Sans doute est ce plus simple de ne pas penser. De laisser les choses se faire sans en être atteint.

Les idéaux, du moins ceux que l’on pense comme tels et qui sont si personnels. Pourquoi cela me semble dérisoire…
Atlantis dévastée par la main divine, Avalone dévastée par celle des hommes...A croire que seul le chao est maître, le bien, le mal, des notions relatives à chacun…

Les seules issues, pour voir naître ce pour quoi une vie est destinée, sont de combattre sans relâche pour ce que l’on croit juste.
2500 années pour arriver à un équilibre ne sont pas suffisantes. Les dieux eux même ne s’accordent pas, chacun souhaitant sa dominance. Les hommes, à leur image, sont identiques…

Je regarde ma forêt, je regarde cette quiétude qui sera balayée dés que certains auront décidé de se l’octroyer pour des raisons, sans nulles doutes, bonnes. Comment savoir où est le bon et le mauvais…

Je m’adosse à cet arbre qui a bercé mon enfance, un jour il perdra la vie au profit du besoin des créatures dites supérieurs…


Fenryr, Gaia..à trop vouloir la neutralité, le mal progresse..

Ces confréries qui, à force de vouloir un équilibre sans passer par les armes, et d’autres qui les prennent sans raisons d’équité…

Nous nous regardons… Et je lis dans son regard les mêmes sentiments, ceux qui font qu’il a quitté Hibernia Avalone et Gaia.

Existe-t-il une seule divinité capable, à elle seule, de rétablir l’équilibre originel, celui qui fait que les causes progressent calmement, ce à quoi j’aspire...Même si je dois passer par des batailles et périr sous les coups...si je sais qu’un jour notre géniture aura un semblant de paix, du moins pourra marcher en Homme libre sur une terre où chaque être à sa place, où le savoir et la communion apaisent, tels Les Anciens Atlantes…
Je regarde ma cape, l’emblème qui y figure ne me correspond plus…"
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