[BG Post-Mortem] Polycarpe Antoine IV.

L'histoire d'Amtenaël
Uzah
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[BG Post-Mortem] Polycarpe Antoine IV.

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D'où venait-il ?
Qui était-il ?
Depuis quand était-il là ?

Il ne se souvenait de rien.

Le jeune homme était juste là. Devant lui, un coffre ouvert. Un immense trésor débordant.

Il entreprit d'en commencer l'inventaire. Il compta au moins 1000 pièces d'un magnifique et inconnu métal. Elles étaient frappées d'un insigne et on pouvait y lire : "Seigneurie de Montdaoc".

Il trouva une superbe cape et une armure digne du plus grand Seigneur.

Il y avait aussi un grand nombre de perles, et tout un tas d'autres objets de valeur qu'il mit longtemps à recenser.

Et pour finir, un journal intime... Il débordait de pages manuscrites, et le jeune homme lisait avec un grand intérêt.

Il en retint certains des passages les plus marquants :
Journal de Polycarpe Antoine III wrote:Dans ma grande folie, je me suis pris à croire que mon Royaume imaginaire existait....

Je fis appel aux fondeurs les plus crapuleux pour frapper ma propre monnaie...

Je m'inventais des histoires incensées d'un grand Royaume que je défendais seul contre les dragons les plus redoutables...

Je levais une armée entière de soldats que j'envoyais combattre en mon nom, sur des griffons apprivoisés...

Mais à chaque réveil, j'étais seul dans mon manoir, seul en face de mon trésor...

Ma folie est trop grande, elle me ronge de dedans... Ce trésor, c'est lui qui me ronge. C'est absurde mais je n'en veux plus. Je ne veux plus de ce trésor, plus de ces Chimères qu'il m'a forcé à m'inventer... Je le laisse ici à celui qui le trouvera...
La fin était confuse.

Le jeune homme refermait le journal et s'allongea en révassant au pied de son nouveau trésor. Qu'allait-il bien pouvoir faire de tout ça ?

Bien reposé, il enfila l'armure et la cape, pris les pièces et les perles, et quelques autres objets.

"Que la fête commence ! ", jura-t-il a lui même.

Il ne reconnaissait pas du tout les terres qu'il foulait. Il ne souvenait de rien. Mais il marchait le coeur léger, avec tout l'entrain que lui donnait son nouveau trésor.
"Je suis un Seigneur ! Je suis une Seigneur !", se criait-il.

Il finit par arriver à Hibernia. Il y fit la rencontre d'une très belle Celte, qui se présenta sous le nom de Satine.
Il entreprit alors de la séduire, faisant preuve des meilleures manières dont un homme puisse avoir été éduqué, et la couvrit de cadeaux.
Ne sachant trop comment s'y prendre, il puisait l'inspiration dans le journal qu'il avait trouvé avec son trésor.

"Je suis Seigneur, le Seigneur Polycarpe Antoine IV, descendant de Polycarpe Antoine III de Montdaoc.
"Je suis en voyage, un peu las de chasser le dragon et de chevaucher les griffons, je cherche l'aventure..."


Elle se donna à lui si facilement qu'il regrettait déjà ces cadeaux, qu'il jugea bien inutiles après coup.

Il décida d'apprendre à se battre, et trouva un mercenaire pour lui enseigner le combat, ravi d'être si grassement payé pour un si maigre entrainement.

Il continua à explorer ces terres et découvrit par le plus grand des hasards un dresseur de griffons, et un mystérieux Shar qui prétendait pouvoir lui apprendre à chevaucher. Il le paya généreusement et fit quelques tours d'Amtenael à griffon pour se familiariser avec ces bêtes.

Polycarpe rayonnait ! Il avait toute l'insouciance de son jeune âge et profitait de toutes ces bonnes choses que la vie -et son trésor- lui tendaient.

Il multiplia les rencontres amoureuses, et parvenait chaque fois plus ou moins à ses fins. Si l'une résistait, il ne s'attardait pas et trouvait une autre plus accueillante à quelques pas de là... Toutes étaient Celtes, il quittait d'ailleurs rarement hibernia, ayant loué une maison à Cadley.

Puis un jour, il croisa celle qui le fît chavirer... Celle par qui tout commença.

"Polycarpe Antoine IV de Montdaoc, je suis Seigneur..."
blablabla,
"Eystir", dit l'Elfe.

Le jeune homme était ravi de sa nouvelle proie. Il était aussi très nerveux. Depuis quelques temps, il était devenu impatient, et ce jour là, il n'accepta pas le refus de l'Elfe, qui lui avoua être marriée et jeune mère.

Il cherchait comment la séduire et se souvint de ces philtres d'amour qu'il avait chèrement payé à un alchimiste crapuleux sentant le client facile.

Eystir chassait l'ours à ses cotés, il la protégeait bien alors, et petit à petit le stratagème germa dans son esprit.

Impatient alors que son charme naturel agisse, il la laissa se battre seule, plantant misérablement ses gourdins dans l'herbe, faussement malhabile.
Elle failli perdre la vie, il s'inquiéta de son état et il se proposa tout naturellement de la soigner.

"J'ai un remède infaillible. Il faut le boire d'un trait.", et il lui tendit le philtre d'amour.

Ils partirent rapidement en direction de la rivière pour se baigner, et après une folle nuit, s'endormirent sur la berge.

Quelque part il ne lui était pas resté insensible. Pas tant pour elle, mais il se découvrit un faible pour les Elfes... C'est au réveil qu'il regretta son geste. Eystir avait recouvré ses esprits, elle voulait le chasser et le faire payer. Il feint l'incompréhension, mais voyant qu'il n'arriverait pas à la duper, finit par la laisser...

Tout se compliquait, le jeune homme fréquentait de plus en plus de femmes. Des Celtes toujours, Satine même, qu'il revoyait régulièrement, mais jamais bien longtemps, et aussi des Elfes, des Bretonnes... Il entreprit même de séduire une Shar et une Valkyne...

Le jeune homme se controllait difficilement, il était de plus en plus impatient, mais aussi entreprenant avec les femmes.

Parfois même il se mettait à en séduire une alors qu'il en avait une autre accrochée au bras... Il jonglait entre les rendez vous, tachant de ne pas se faire prendre par une de ses amantes dans une situation embarrassante.

Il rencontra une Elfe. Elle lui plaisait un peu plus que les autres.

Fina.

Fort de son expérience avec Eystir, il jugea bon de laisser le temps faire son oeuvre, plutôt que de devoir revivre un réveil si mouvementé.

Satine l'exaspérait de plus en plus, car elle aussi devenait d'un tempérament plus colérique, et il cherchait à l'éviter par tous les moyens même si il continuait de profiter d'une rencontre fortuite pour l'entrainer sous un arbre.

Tout allait trop vite, bien trop vite pour le jeune homme. Il multipliait les erreurs, se mettait en danger à chaque instant.

Ce jour là fut particulièrement pénible...

Satine venait de lui faire une scène, le voyant au bras de l'Elfe, Fina. Il se fit pardonner sous un arbre, après avoir éloigné l'Elfe, et puis s'empressa d'aller la rejoindre quand il eut terminé avec Satine.
Ils s'installèrent sous une tente pour bavarder avec un étranger, Aragorne, qui avait insisté pour le rencontrer. Alors qu'ils bavardaient tranquillement sous une tente avec une bonne bouteille, le sang du jeune homme se glaça.
C'était Eystir.
Elle se tenait là, devant lui. A quelques pas.
Par chance, elle était de dos.
Il manoeuvra habilement pour se camoufler sous sa cape, abrégea la conversation qu'il avait avec Aragorne, pris Fina par le bras et fila.
Il lui donna rendez vous à Hibernia.
Fina partit juste à temps, la minute d'après Eystir avait reconnu le jeune homme...
S'ensuivit une scène violente. Il se peut même que le jeune homme, Polycarpe, leva la main sur elle, chose qu'il n'avait jamais fait auparavant sur une femme...
Eystir venait de l'accuser de viol, mais le pire il ne l'apprit que lorsqu'elle hurla qu'elle se ferait avorter !
Et en effet... Eystir portait son enfant !

Ne pouvant se résoudre à lui faire plus de mal, et honteux devant la foule qui s'était rassemblée, parmi laquelle de nombreuses connaissances à lui avec qui il fleuretait, il fuit.

Il retrouva Fina à Hibernia, l'emmena se promener à la rivière, à l'endroit même où il avait passé la nuit avec Eystir. Le temps avait fait son oeuvre, Fina le laissa faire.

Elle fut la première à l'émouvoir.

Ils durent se quitter au petit matin, et se mit en route pour la Nouvelle Avalon qu'il avait décidé d'explorer. Devant les grandes arches de la ville, il entendi une voix familière.

"Polycarpe ?"

C'était Satine. Elle connaissait la ville bien mieux que lui et l'entraina dans une auberge, où ils prirent une chambre.
Le jeune homme n'avait pas le coeur à ça, et y mit moins d'entrain que d'ordinaire... Elle parti furieuse. Il l'était aussi, un court instant, puis ses pensées revinrent à l'Elfe.

Avec Fina il était plus détendu, dans un état assez proche du début de l'histoire. Il ne perdait pas patience, n'était pas colérique. Il faisait juste attention, là où il allait, à ne pas être trop remarqué, craignant malgré tout qu'une nouvelle scène explose...

Ce matin là, il l'accompagna dans la forêt d'Hibernia où elle allait voir son maître Eldritch.

Fina devait faire un long voyage pour Albion. Lui épuisé de ses dernières journées décida de se reposer, la laissant faire ce voyage seule.

C'est là qu'une toute toute petite Elfe, tout de vert vêtue, vint basculer à tout jamais sa vie...


Les noms des toutes ces femmes qu'il avait croisées, qu'il s'agisse de conquêtes, de flirts, d'histoires naissantes ou auxquelles il aurait aimé donné naissance, que leurs rencontres fussent brèves ou longues, unique ou nombreuses... ces noms s'effaçaient : Ederinna, Ombrelame, Roxi, Ellannae, Eystir, Ilay, Fina, Alicyan, Miska, Satine, Dame Mirae (Shallia), Dilidy et bien d'autres...

[HRP : personnes que je remercie tout particulièrement pour leur RP, sans oublier aussi Laka, Aragorne et Adetrem dont les noms ne figurent pas :wink: ]
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Uzah
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[Récit] Elle.

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Polycarpe, appellons le ainsi, se tenait devant le maître Eldrith aux cotés de Fina lorsqu'Elle fit irruption.

Elle était Elfe, une toute petite Elfe.

Il Lui lança un regard furtif. A l'instant où ses yeux passaient sur Elle, le temps s'arrêta.

Ca lui parut durer une éternité. La lumière emplit les yeux de Polycarpe. La lumière et en son centre, Elle.

Il oubliait tout le reste. Il oubliait sa fatigue, Fina, ses aventures et ses mésaventures. Il était calme et nerveux à la fois. Calme pour la chaleur que cette vision fit naître en lui, et nerveux à la pensée que cette vision puisse s'estomper.

Rappellé à la réalité par Fina qui lui tirait sur la manche pour lui donner un baiser, tout s'assombrit d'un coup. Que faisait-il là ? A quoi avait-il perdu son temps ?

Il accompagna Fina à la porte, et lui souhaita bonne route pour le long voyage qu'elle entreprenait pour Albion. Lorsqu'elle fut partie, il retourna dans la maison voir le maître Eldritch.

Elle n'était plus là...
Polycarpe eu une douloureuse sensation de néant.

Pourtant il ne L'avait pas vue sortir, il se dit qu'Elle ne pouvait être qu'à l'étage...

Il grimpa les marches à la volée, Elle était là. Il eu à nouveau cette vision, la lumière et tout le reste.

Il se planta bêtement devant un lit et continua de La regarder en coin. Son coeur battait à toute allure. Il ne trouva rien d'autre que de s'exclamer à haute voix sur l'état déplorable des couchettes éventrées pour attirer Son attention.

Lorsqu'il entendit le son de Sa voix, il cru s'évanouir. Elle lui parlait.

Tant bien que mal, il répondit. Plus ils se parlaient, plus ses angoisses partaient. Ils discutèrent longuement, si longuement qu'il ne sut pas combien de temps en tout.

Il était bien, il était avec Elle.

Lorsqu'Elle le quitta, il resta planté là dans la maison, n'ayant plus d'autre pensée que l'attente de leurs retrouvailles.

La fatigue s'empara de lui, il s'allongea sur la couchette éventrée et dormit longtemps. Plusieurs jours peut être.

A son réveil, il était frais.

Sa première pensée fut pour Elle.

Il s'habilla rapidement et se mit en route pour la Nouvelle Avalon. Il lui fallait un facteur, pour Lui écrire.

Il approchait de la cité, marchant d'un pas pressé au travers de la forêt, puis la plaine. Il ne pretta pas beaucoup d'attention à la foule qui chassait les Drakoran lorsque soudain sa route fut bloquée par une Elfe qui se tenait devant lui.

Il reconnut Fina.

Que voulait-elle ? Il n'avait pas de temps. Il avait besoin d'un facteur, il devait Lui écrire.

Il fut malgré lui tiré de ses pensées par Fina insistante à lui parler. Une autre Elfe rôdait... Il reconnut Ilay. Le sort était vraiment contre lui...

Plus qu'exaspéré, il accepta de suivre Fina à l'écart pour entendre ce qu'elle avait à lui dire.

Et ce qu'il apprit, ne lui plu guère... Fina suppliait pour qu'il la pardonne, pour qu'il se calme. Mais il n'acceptait pas d'avoir été ainsi trahi. D'une part car Fina avait été la seule à l'émouvoir avant qu'il ne rencontre l'Autre, et d'autre part, imaginer que Fina avait fait ça avec une femme le blessait dans son orgueil...
Il fut avare de paroles mais sa dernière réponse était claire : "Je vais la tuer !!!"

Polycarpe saisit ses gourdins et s'élança à vive allure sur Ilay en lui hurlant des mots rudes. Il sentait bien en la tapant de toutes ses forces que l'Elfe en d'autres circonstances l'aurait vaincu, elle était bien plus forte que lui. Mais pris de rage, il tapait encore et encore et sa force était si décuplée, qu'Ilay finit par s'écrouler morte, impuissante sous un tel assaut.

Ayant fini avec elle, il se tourna vers Fina, la chassa d'un coup de masse, et s'en allant.

Il s'était éloigné d'à peine quelques pas, tournant le dos à celle qui fût son amante et à Ilay qu'un homme avait rammenée à la vie.

Et soudain, il sentit son coeur se dissoudre et exploser en même temps. Et puis le noir...

...

Polycarpe ouvrit les yeux péniblement.

Il se tenait dans un jardin, le Paradis.

Devant lui se tenait une femme, un Ange.

Elle lui avoua être un ange, mais il ne comprennait pas ce qu'elle voulait, et elle ne semblait pas s'intéresser à son cas.

Elle était prêtre, mais ne le confessa pas alors qu'il le demandait.

Il était complètement perdu, era longuement. Il avait quitté le jardin sans s'en apercevoir et se trouvait près d'une fontaine. C'est là qu'il s'écroula. La tête à moitié dans l'eau.

De ces premiers instants de sa "renaissance", tout est flou.

Un long moment passa avant qu'il ne se redresse. Les yeux dans le vague, il regardait autour de lui, ne sachant pas ni qui il était, ni ce qu'il faisait là...

Son regard passait sur des objets familiers, des visages de Citadins et des murs, mais il ne voyait que le vide.

Et soudain, le vide fut remplit de lumière.

La lumière était plus intense que ce qu'il n'avait jamais vu auparavant.

En son centre il distinguait une Elfe, une toute petite Elfe vêtue de vert, enfin non... un Ange.

Polycarpe s'approcha de l'Ange en titubant. Il fut à sa portée et le toucha : "Vous ... vous êtes un Ange ? "

L'Ange s'adressa à lui... C'était Elle. Il pouvait La reconnaître entre mille. Et la mémoire lui revint peu à peu...

Il savait maintenant qu'il était toujours en vie, qu'il n'était pas au Paradis mais à la Nouvelle Avalon, et que ce n'était pas un Ange devant lui, mais Elle.

Toujours désorienté, il reprenait malgré tout ses esprits petit à petit. Elle savait si bien le guérir.

Ils parlèrent longuement et se mirent en quête d'une bibliothèque. Elle cherchait un livre particulier et lui, n'avait plus d'autre pensée que de s'occuper d'Elle.

Il était tout particulièrement attentionné à Son égard.

Le livre qu'elle cherchait n'était pas à la bibliothèque mais ils continuaient à parler longuement de choses et d'autres. Il Lui livra ce dont il se souvenait sur Fina, Lui révéla son admiration pour Hibernia, Lui promit une paire de bottes pour changer celles qui Lui faisaient mal aux pieds, et de revenir poser une plante dans cette bibliothèque qui manquait un peu de verdure.

Et puis, revenant à ce fameux livre, ils partirent ensemble sur Atlantis, dans la forêt Hibernienne à la recherche d'une Cité Aérienne.

Polycarpe se sentait bien avec Elle, et encore mieux lorsqu'il foula pour la première fois Atlantis. La fôret d'Hibernia était là encore plus belle que celle qu'il avait connue jusqu'alors, et surtout elle sentait tellement bon.

Il marchèrent longuement main dans la main, tous ces instants qu'il passait avec Elle l'emplissaient de joie de vivre.

Ses blessures s'étaient refermées, il savait que son coeur n'était pas dissout, qu'il n'avait pas explosé. Il savait que son coeur était bien là, car il le savait à Elle, rien qu'à Elle.

Ils se quittèrent devant la Cité, lui y entra et Elle retournait à la Nouvelle Avalon.

Plusieurs jours durant il era dans la cité déserte, ne pensant qu'à Elle et à ce qu'il était venu chercher pour Elle.

Il ne trouvait pas, et ne savait plus sortir. Et soudain, trébuchant sur un caillou au milieu d'un chemin qu'il avait déjà foulé une bonne centaine de fois dans sa quête du Graal, il tomba dans le vide.

La chute dura si longtemps qu'il ferma les yeux. Il n'avait qu'une vision pendant toute la durée de sa chute, la même que lorsqu'Elle lui était apparu la première fois : de la Lumière, rien que de la Lumière et en son centre Elle.

Il ouvrit les yeux. Cette fois, il su tout de suite qu'il n'était pas au Paradis.
Il était dans ce jardin qui lui était maintenant familier, à la Nouvelle Avalon.
Il se rappellait parfaitement sa quête dans la Cité Aérienne, sa chute, et la vision qu'il avait eue.
Il ne s'expliquait pas d'être reapparu là, et surtout s'en voulait pour avoir failli dans la quête qu'il s'était donnée pour Elle.
Il traina un peu en ville, puis repensa aux bottes lorsqu'il atteint le quartier des artisans.
Il consulta l'annuaire et pris contact avec l'un d'eux, lui passa commande de ce qui se faisait de mieux.
Il eut rapidement la réponse du couturier qui lui disait que les bottes étaient prêtes.
Il se mit en route d'Hibernia pour aller les chercher, croisant à son grand malheur Fina et Ilay toujours au même endroit, à la sortie de la ville...
Fina l'implorait de la pardonner. Elle voulait qu'il la punisse, elle voulait mourrir pour sa trahison, mourrir de sa main à lui. Mais Polycarpe n'en avait que faire. Il ne pensait qu'à Celle qui désormais le faisait se sentir en vie et le comblait.

Il se remit en route pour Hibernia, pris livraison des bottes et retourna sur le champ à la Nouvelle Avalon.
Il s'enquérit de savoir où se trouvait le maître Eldritch et s'installa dans la petite pièce à attendre, sachant qu'Elle finirait bien par passer par là.
Il feuilletait quelques livres de magie Eldritch auxquels il ne comprennait rien pour passer le temps.
Il se dit que ce serait une bonne chose qu'Elle lui enseigne sa magie, il pourrait peut-être devenir Eldritch, tout comme Elle.

Tant qu'il pensait à Elle, il se sentait si bien, si calme, il sentait Sa chaleur l'envahir doucement, même si Elle n'était pas là.

Elle venait d'arriver.

Il lui annonça tout de suite qu'il avait failli dans sa quête. Alors qu'ils discutaient, un Homme vint à leur rencontre, et il reconnut un Esprit de Lumière. Il en avait croisés auparavant... Dilidy bien sûr, mais surtout Eystir... Il n'avait pas oublié.

Ils s'enquérirent de leur quête de ce livre pour lequel l'Esprit de Lumière pouvait peut-être les aider. Après que l'Homme fut parti, Elle et Polycarpe continuèrent à discuter, ici et là, trouvant un coin d'herbe où il lui offrit les bottes, puis plus tard à l'Auberge.

Il y avait foule dans cette Auberge. Des hommes ennivrés de partout. Bien attablés, Elle commençait à manger lorsque Fina entra dans la taverne à son tour. Rapidement suivie d'Ilay. Puis Dilidy. La scène avec Fina fut assez éprouvante pour le pauvre Polycarpe, sans parler de la serveuse qui tardait à rammener ce qu'Elle avait demandé à boire. Le vin, le bruit, et la scène avec Fina eurent vite fait d'exaspérer Polycarpe.

Le nain qui venait de La coller trop près fût la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Polycarpe partit s'asseoir en retrait vider sa bouteille, et l'alcool aidant sortit une plume, un papier, et commença à écrire sa déclaration de son amour pour Elle.

Il n'eut pas fini de ranger sa plume qu'il vit le Nain qui partait en courrant, en La tenant, Elle, prisonnière. Il se lança à leur poursuite, le papier à la main et finit par les rattraper dans une petite rue beaucoup plus haut. S'ensuivit quelques explications avec le Nain, mais tous finirent par se calmer. Le Nain était un Esprit de Lumière, il L'avait emmenée pour Lui parler de ce qu'Elle et Polycarpe cherchaient en vain.

Polycarpe accepta de les laisser seuls un moment, mais à condition qu'il monte la garde devant la maison. Avant de partir, il glissa le papier plié en quatre dans Sa main, et alla les attendre en contrebas.

Le Nain était parti. Elle descendit, le papier chiffoné dans Sa main.

Ils s'expliquèrent. Son amour pour Elle était vain. Elle était une jeune Elfe d'à peine 128 ans, lui aussi était jeune. Mais alors qu'il serait vieux, Elle serait toujours la même jeune fille qu'Elle était alors.

Polycarpe fit un malaise. Son espoir se brisait. Il sentit son coeur se dissoudre et exploser en même temps. Il resta hébété un moment puis se ressaisit.

Il n'était pas fait pour l'aventure. Il n'était pas fait pour Elle, ni pour Son monde à Elle.

Polycarpe décida de retourner dans son royaume, son royaume imaginaire qu'il défendait contre les dragons les plus redoutables, avec son armée de Cavaliers Griffons.

Il La serra une dernière fois dans ses bras. Il murmura à Son oreille "Chaudes Larmes".

Il partit trainant les pieds, le coeur vide et le regard vide. Il se dirigeait vers le coffre pour rassembler ses affaires. De là il pourrait partir à jamais dans son Royaume imaginaire pour ne plus en revenir.

Polycarpe Antoine IV, Seigneur de Montdaoc était déjà mort. Tout comme pour son prédécesseur Polycarpe Antoine III, le Trésor avait fait son office...

Il croisa Satine sur son chemin.

Elle semblait s'inquiéter de lui et vouloir lui parler... Diable, qu'est-ce qu'il pouvait bien en avoir à foutre !

Il se remit en route pour le coffre, avec Satine qui marchait à ses cotés.

Au détour d'une ruelle il sentit un couteau sous sa gorge. Il avait toujours le coeur vide et le regard vide.

"Finissons-en", dit Polycarpe. Il était pressé d'en finir. Complétement indifférent à cette fin plutôt qu'une autre, il se laissa entrainer sans se débattre par l'homme.

Satine avait suivi de loin et venait de rentrer dans la pièce où l'homme, Adetrem, l'avait attaché.

Adetrem : "Qui est-elle ?"
Polycarpe : "Satine, une catin."
Adetrem : "Dis lui de partir, et inutile qu'elle appelle la garde..."
Polycarpe demanda à la Catin de les laisser en précisant qu'il était inutile d'appeller la Garde.

Puis l'homme le déposséda de toutes ses affaires, l'armure, les pièces d'un magnifique métal et les perles. Polycarpe était indifférent à tout ça, malgré tout, il ne put s'empecher de repenser au moment où il avait trouvé ce trésor, au journal intime de celui qui l'avait possédé avant lui. Il se dit que cet homme qui l'assassinait était bien malheureux d'avoir hérité d'un tel Trésor...

Adetrem allongea Polycarpe. Il lui coupa les couilles et lui trancha sa gorge. Telle avait été la volonté d'Eystir, qu'il soit châtré avant d'être tué.

Polycarpe avait sa dernière pensée pour Elle. Il voulu prononcer Son nom, mais aucun son ne sortit, le chiffon dans la bouche l'empechait de parler.

Peu à peu, la Lumière qu'il voyait s'éteint. Il ne restait plus qu'Elle, la toute toute petite Elfe habillée de vert.

Polycarpe était mort.


[HRP : Mort définitive. Et merci à Elle pour les bons moments passés IG.]
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Likine
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Unread post by Likine »

Le soir tombé Liinkä se rendit sur Atlantis pour y passer la nuit. Elle monta sur une branche d’un grand arbre comme elle avait l’habitude de le faire pour dormir. Mais lorsqu’elle prit ses aises une feuille de papier glissa de sa poche, elle se pencha promptement pour ne pas la laisser tomber… emportée par son élan Liinkä finie quelques mètres plus bas, la chute fut douloureuse mais pas mortelle. Malgré cela elle esquissa un sourire en regardant la lettre qu’elle tenait toujours dans sa main.

J’espère ne pas avoir était trop dure… Je t’aime bien tout de même, et à bientôt mon ami, nous n’avons toujours pas fait notre balade en griffon.

Sur ces paroles Liinkä remonta péniblement dans l’arbre et s’endormie n’imaginant pas ce qu’il était arrivé à son ami.
Liinkä Gîlgandil - Eldritch
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Hermès
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Une suite inattendue

Unread post by Hermès »

La dépouille de Polycarpe fut retrouvée, et peu importe les circonstances de cette retrouvaille, on ne prit pas le temps de retracer son identité. La seule chose qu'on remarqua, c'est qu'il était albionnais, et on l'envoya ainsi au cimetière approprié. C'est à partir du second soir que des faits bizarres et inexpliqués se produisirent au grand cimetière d'Albion. Des coups de vents soudains et brusques faisaient tomber les passants, des voix se faisaient entendre, et certains disaient même avoir vus des fantômes.

Au quatrième soir, le gardien du cimetière fut retrouvé mort, manifestement foudroyé par des forces obscures.

Les citoyens du village le plus proche étaient en état d'alerte. Certes, ce n'était pas la première fois que des phénomènes singuliers se passaient dans un cimetière, mais ceux-ci étaient d'une ampleur hors du commun. Il représentait un danger pour la population, et ne présageait rien de bon pour les morts qui y reposaient. Une semaine après l'enterrement de Polycarpe, une décision fut rendue. Il était évident que les phénomènes étaient attribués au corps du jeune albionnais qui y avait récemment été enterré.


- Les corps qui posent des problèmes sont généralement envoyés au cimetière de Caldey. On dit que là-bas, ils savent s'en occuper!

La décision fut rendue suite au commentaire constructif d'un voyageur qui passait par là. Et ainsi donc, le corps du breton fut envoyé au nord, à Caldey, ou il fut réenterré, avec encore moins de cérémonie.

Vorpel Inaloko maugréait dans son coin, observant la tête du mort-vivant qu'il venait d'arracher à l'aide des longues griffes que ses doigts portaient. Ses yeux globuleux étaient préoccupés par l'air effarouché que la tête portait, ce qui était inhabituel. Il était de mauvaise humeur. Deux jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée de ce cadavre albionnais, et depuis... c'était encore plus chaotique qu'à l'habitude. Il s'était attendu à ce que ce mort se relève, comme les autres. Au lieu de cela, il les faisait se relever encore plus rapidement, et les attirait d'ailleurs. Mais le mort lui-même était bien sagement resté dans son cercueil.

Cette fois, il n'y avait pas que les morts. Les esprits étaient de la partie également. Et c'est à partir du moment ou Vorpel le réalisa qu'il s'était dit qu'il devait se débarasser de ce cadavre au plus vite. Mais le changer de place ne serait pas suffisant. Les problèmes reviendraient, et rapidement, le cadavre aussi, et dans son cimetière. Il devait s'en débarasser autrement. Il n'y avait pas 36000 solutions.

Il fallait que le cadavre n'en soit plus un.

Le nécrite sortit ses vieux ouvrages de nécromancie, et chercha les formules appropriées, et se mit à rechercher les ingrédients nécessaires à la complétion du rituel qu'il avait en tête. Une semaine, et il avait terminé. Le cimetière était toutefois débordé, et cela l'énervait au plus haut point. Ce fut donc en tremblotant de rage que le vieux nécrite fit le rituel qui ramènerait le breton à la vie. Mais pas "normalement".

Ce vieux rituel faisait en sorte que lorsque la personne ramenée à la vie revienne, tous les souvenirs des choses qu'elle regrettait, tous les sentiments les plus forts qu'elle avait refoulés au-dedans d'elle-même, même inconsciemment, devenaient la personalité de l'individu. L'ancien individu, celui qui avait vécu auparavant, devant une seconde personalité qui hurlait pour reprendre sa place. Et en général, cette personalité refoulée reconstituée était beaucoup plus forte mentalement que l'ancienne. Les esprits qui entouraient ce corps ne seraient que bénéfiques à la bonne marche du rituel. Partout autour du breton, des esprits de vengeance, de sexe, de regret, de désespoir et d'avarice rôdaient. Sa vie avait été haute en émotions, et les gens qui l'avaient cotoyé avaient également laissé leur marque. Les esprits se nourrissaient des souvenirs dont émanait le corps.

Vorpel compléta le rituel, aussi sanglant que le corps lui-même, et au lever du soleil, les restants de Polycarpe se désintégrèrent. Toutefois, l'ombre sous le corps qui était toujours là il y a quelques secondes restait, et c'est celle-ci qui se leva, abasourdie, et encore faible. Vorpel la prit par le cou pendant qu'elle était encore aveugle, et s'en débarassa sur la route d'Hibernia.


- Que les esprits qui t'accompagnent fassent en sorte que tu n'aies plus de regret. Et fassent en sorte de me laisser en paix.

Il se retourna, et enleva ses gants noirs. Il avait des morts à renvoyer en terre.
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PG des bas-fonds, des hauts-fond, et de partout ailleurs, tiens.
Valem - 50 - Keleth d'Eglen
Rashazen - 50 - Légion Noire
Ogham - 50 - Horde du Walhalla
Sherazzar - 50 - Schindall errant
Kare - 35 - Nain solitaire
Uzah
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L'Ombre de Polycarpe.

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L'Ombre de Polycarpe, feu Seigneur de Montdaoc, n'avait plus grand chose de commun avec ce que fut l'homme de son vivant...

Le mystérieux Seigneur chassant les Dragons de son Royaume imaginaire était bien loin...

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[Miniature de Polycarpe chassant le Dragon, vu par une Elfe, son ancienne maîtresse Fina.]

L'Ombre de Polycarpe ouvrit péniblement les yeux.

Elle avait toujours l'aspect d'un breton jeune et beau. Elle avait l'air bien réelle, et le jeune homme était bien reconnaissable, peut être même séduisant en faisant abstraction de sa couleur...

En effet, seule sa peau, et ses yeux, aussi sombres que l'étoffe d'ombre qui l'habillait, révélaient ce qu'il était.

L'Ombre ouvrait les yeux et était couchée sur le long de la route. Elle se relevait doucement. Elle connaissait bien ce chemin, celui qui mène à Hibernia.

L'Ombre se mit en route instinctivement pour la Nouvelle Avalon. Elle savait qu'en commençant par là, elle ne le regretterai pas. Il ne fallait plus regretter.

Les esprits l'accompagnaient, les vents lui étaient favorables et rendaient sa progression plus rapide.

A l'approche de la ville, une jeune viking très rousse attira son regard. L'Ombre de Polycarpe s'approcha de la jeune femme d'un pas sûr. Elle ne regretterait jamais plus...
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Uzah
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Les Premiers Pas.

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Quelques jours avaient passé.

Au début, l'Ombre se sentait recouvrir la force que Polycarpe avait eue de son vivant. Les esprits qui l'accompagnaient étaient contents, l'Ombre oeuvrait pour les satisfaire.

Les esprits de sexe furent les premiers satisfaits. Ils le rendirent bien à l'Ombre en peuplant sa route de femmes qui se donnaient à lui. Viking, Celtes, Sarrasines, toutes nourrissaient les esprits qui entouraient l'Ombre. Apaisés, ils insufflèrent à l'Ombre une force qui avait grandit au delà de ce qu'elle avait jamais connu auparavant.

Et pourtant ! Les jours passaient et l'Ombre de Polycarpe trainait le Regret comme une lourde chaîne...

Alors que l'Ombre se faisait plus forte, une voix grandissante résonnait en elle, toujours plus souvent, toujours plus oppressante.

"Vengeance"

Le mot revenait sans cesse, bientôt il n'était plus seulement dans l'esprit de l'Ombre, mais semblait émaner de chaque élément qui l'entourait. La terre, le vent, l'eau unissaient leurs voix pour faire l'écho de ce mot.

"Vengeance ! "

* * *

L'Ombre avait un malin plaisir en longeant la route. Comme la jeune Celte avait pu être naïve ! Comme elle avait pu lui procurer du plaisir en lui résistant ainsi ! Malgré ses cris désespérés, les renforts étaient arrivés trop tard. Un rire diabolique lui échappa lorsqu'elle repensa au corps sanglant et ligoté de Shallia qui se débattait dans les ruines.

Les esprits qui l'entouraient étaient généreux. C'est avec un mélange de joie et de rage indéfinissable que l'Ombre reconnut Satine que la providence avait mise sur le même chemin, à quelques pas des ruines.

Et à l'unisson les esprits dictèrent à l'Ombre : "Vengeance ! "

La tumulte de son esprit et de ceux qui l'accompagnaient était si forte que la nature entière frissona et s'assombrit tout autour.

Vengeance fut faite. D'une manière sanglante, d'une cruauté féroce, d'une sauvagerie insupportable aux yeux même des bêtes sauvages qui s'éloignaient en baissant leurs oreilles pour ne rien voir et rien entendre de la scène. Comme pour nier qu'une telle horreur puisse exister.
Insupportable aux yeux de l'homme aussi. Celui là même qui avait châtré et égorgé Polycarpe dans sa première vie, et qui maintenant gisait impuissant et défiguré devant ce ballet infernal.

Il ne restait à l'Ombre qu'à châtrer à son tour cet homme pour apaiser les esprits de vengeance qui s'agitaient tout autour comme les chefs d'un orchestre macabre.

L'Ombre glissait doucement la dague sur la jambe de l'homme à terre pour accomplir sa vengeance, lorsque soudain une flèche dans l'épaule la fit basculer.

Des hommes s'étaient regroupés pour faire une battue. Pour laver l'honneur de Shallia. Et le sort avait voulu qu'ils retrouvent l'Ombre à cet instant. A force de coups et de magie, ils parvinrent à chasser les esprits du corps de l'Ombre. Les esprits en colère firent claquer des bourasques de vent sur l'Ombre inanimée avant de l'élever dans les airs pour la rammener à son sanctuaire.

Dans le jardin de la Nouvelle Avalon, alors que les esprits regagnaient le corps de l'Ombre pour la remplir, à l'unisson ils lui criaient : "Vengeance ! "
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