[BG] Elvundel

[Argonos]

Elvundel, un nom elfique commun, donné par un père et une mère comme les autres, à un jeune elfe que tous croyaient comme les autres …
Cependant, il en était tout autrement. Elvundel, puisqu’il s’était fait à ce nom … avait été trouvé encore bébé, seul comme si il avait été abandonné, dans un village caché d’Hibernia. Ceux qui l’avaient trouvé était un couple d’elfes dont la famille était nombreuse et puissante. Sachant que si ils le laissaient ici, il mourrait, les deux elfes s’étaient mis d’accord pour l’emmener avec eux, et ils l’adoptèrent. Après tout, un enfant de plus ne serait que plus de bonheur à partager se disaient ils.
Mais quelque chose d’inquiétant avait attiré leur attention lors de leur trouvaille, en effet, les yeux du jeune elfe étaient toujours fermés, malgré ses quelques mois apparents. Ils mirent cela sur le compte d’une anomalie de naissance, et n’y prétèrent plus attention en l’élevant pendant les années qui passèrent, se disant que si sa destinée était de retrouver la vue, alors il verrait à nouveau un jour. Ils lui donnerent tout l’amour qu’un mère et une père puisse donner, ses frères et sœurs également, et il le leur rendait du mieux qu’il le pouvait. Plus il grandissait, plus ses sens se développaient, et plus un pouvoir étrange se faisait ressentir en lui. Il se sentait différent des autres, il n’éprouvait plus aucun plaisir en leur compagnie, il se sentait supérieur, et commençait à faire peur à ses parents. Il s’absentait de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps, nul ne sait où, ni pourquoi, peut être une envie de solitude.
Les deux elfes ne savaient plus quoi faire, ils savaient qu’il était très différent d’eux, ils avaient peur des pouvoirs qu’il détenait, des esprits qu’il pouvait contrôler. Méfiance, manque de confiance, peur, autant de chose qu’Elvundel pouvait ressentir en chacun d’eux grâce à ses compétences. Il commença à leur en vouloir, leur en vouloir pour l’amour qu’ils lui avaient donné et qu’ils avaient maintenant repris. Il voyait désormais beaucoup de choses, pourtant les yeux fermés, il avait réalisé que les sens n’étaient présents que pour tromper l’esprit, et pour restreindre ses capacités. Il avait réussi à se libérer de cette emprise, et ses pouvoirs ne semblaient avoir aucune limite.
Un jour, le jeune elfe en eut assez, et décida de partir. Il expliqua à toute sa famille qu’il se sentait beaucoup trop différent et distant d’eux pour continuer à vivre en leur demeure. Ces derniers ne le retinrent même pas … trop heureux qu’il s’en aille. Sentant à nouveau ce sentiment d’exclusion, Elvundel ne put retenir ses larmes, et pour la première fois, il retira le bandot qui lui servait de protection pour ses yeux … et pour la premiere fois, apres avoir essuyé ses larmes, ils s’ouvrirent, accompagné du crie du jeune elfe, hurlant son désarroi au monde entier.
Quand ses yeux s’ouvrirent, une grande sensation de brulure se fit ressentir autour de ses paupieres, et il ne put voir tout de suite malgré l’ouverture de ses yeux, aveuglé par une sorte de lumière sombre. Pendant cet instant, cet instant de où l’aveugle voyant devint un voyant aveuglé, son regard s’était posé tout autour de lui, sur toute sa famille … un regard aussi noir que les plus profondes des ténèbres, et aussi expressif que le vide de l’univers.
Au moment où il refermait les yeux pour que cette douleur ne cesse, ses yeux virèrent pendant un court instant du noir au bleu ciel, mais encore sous le choc, il ne put s’en rendre compte. Il remis son bandot, et observa tout autour de lui, étonné … en effet, il se trouvait dans la demeure de ses parents il y a un instant, et maintenant, il était au milieu de ruines en flammes. Elvundel ne tarda pas à comprendre ce qu’il s’était passé, c’était son œuvre, toute cette désolation, il l’avait faite en ouvrant ses yeux, son pouvoir avait pris le dessus.
Il avait 15 ans, âge très jeune pour un elfe … si tenté qu’il en soit bien un, ses pouvoirs dépassait tout les pouvoirs des êtres communs vivants sur Amtenael. Accablé par tout cela, il ne voulu pas rester plus longtemps sur les lieux de son massacre. Il partit sans rien prendre, voué à lui-même, et se jura qu’il n’ouvrirait plus jamais les yeux.
Les années passèrent, il errait toujours de village en village, de forêts en forêts, évitant la foule et les rencontres, à la recherche de quelque chose dont il ne savait rien. Il savait qu’il devait chercher, une force le poussait à avancer toujours plus loin, en quête de l’inconnu. Combien de temps ferait il cela ? Jusqu'à la fin du monde si il le fallait … il devait trouver, quelqu’un comme lui …